En France, 75 000 femmes sont violées tous les ans, soit une toutes les huit minutes. Aussi accablants que soient ces chiffres officiels, ils ne recouvrent qu'une partie de la réalité puisqu'ils ne prennent en compte ni les victimes mineures, ni celles qui se réfugient dans le silence. Seule une femme sur dix porte plainte.
Parmi elles, Eve, Marion, Audrey, Clotilde et Lisa ont choisi de témoigner devant la caméra de Karine Dusfour pour briser ce terrible mur de silence qui protège les agresseurs et surtout libérer la parole d'autres victimes d'un crime qui demeure encore tabou. Pour s'en convaincre, il n'est qu'à écouter le long et douloureux parcours entrepris par ces cinq femmes pour être reconnues comme victimes. Notamment, lorsque - tabou parmi les tabous - le viol s'est commis dans le cadre conjugal.
SUSPICION
Au traumatisme initial, s'ajoute le sentiment d'être considérée "comme une pestiférée" (Eve) par leur proche et/ou des "victimes de seconde zone" (Lisa), reçue souvent avec suspicion par des policiers peu ou mal formés.
Gageons que Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes, invitée de Carole Gaessler dans "Le Monde en face", émission où est diffusé Viol, double peine, saura entendre ces voix auxquelles font écho celles du film d'Andrea Rawlins, Viol : elles se manifestent, programmé le 25 novembre sur France 2 (22 h25) lors de la Journée internationale des violences faites aux femmes. Pour l'occasion, France Télévisions a choisi de se mobiliser fortement sur son site avec la mise en ligne d'un webdocumentaire (Viol, les voix du silence) et d'un appel à témoignages.
Karine Dusfour - (France, 2012, 52 minutes). Diffusion lundi 19 novembre à 20h35 sur France 5.