L'expérience corporelle
Dans le contexte international de l'émergence de philosophies du sport comme disciplines à l'interface de l'histoire, de l'éthique et de l'épistémologie il devient important pour la communauté française d'engager une réflexion sur l'expérience corporelle dans le cadre des STAPS : quels enseignements, quelles valeurs, quelles philosophies ? Entre états généraux et comités d'éthique, quels sont les fondements philosophiques, épistémologiques, éthiques pour modéliser l'expérience corporelle ? Comment être à l'épreuve de l'expérience, comme Natalie Depraz, Francisco J. Varela, Pierre Vermersch l'ont inventé pour une pratique phénoménologique ? La proprioception paraît nous assurer d'une connaissance en 1er personne des sensations produites par notre corps. Dans l'extéroceptivité, M. Merleau Ponty le précise, par la mise en forme des stimuli, « la conscience du corps envahit le corps ». La proprioceptivité n'est pas une connaissance qui refermerait le data sensoriel dans une catégorie définitive : « le corps se surprend lui-même de l'extérieur en train d'exercer une fonction de connaissance ». Dès lors que l'expérience du corps se dégrade « en « représentation » du corps, ce n'était pas un phénomène, c'était un fait psychique », différence déjà établi ici entre soma-esthétique représentationnelle et soma-esthétique expérientielle. L'expérience est dégradée par la représentation car en devenant ainsi contenus de conscience les sensations seraient seulement constantes, redoublés par l'esprit. John Dewey, rappelle Richard Shusterman dans Sous l'interprétation, dans Experience and nature que « l'expérience cognitive doit prendre sa source dans une expérience de nature non cognitive » après avoir précisé que « le cerveau et le système nerveux sont primitivement des organes d'action-réaction ; biologiquement, on peut affirmer sans crainte de se tromper que l'expérience première est un type correspondant ». Pour autant, la critique de Shusterman envers Dewey et son admiration non critique pour Alexander se fonde déjà là avant d'être développée dans le dernier chapitre de Conscience du corps : Dewey y affirme « L'étude de M Alexander rend hommage à ce merveilleux instrument de notre vie, qu'il s'agisse de la vie mentale et morale ou de cette vie que, d'une façon quelque peu absurde, nous nommons corporelle. Si une attitude religieuse envers le corps se généralise, nous y gagnerons une atmosphère permettant d'assurer le contrôle conscient dont nous avons besoin ». |
Liste indicative des thématiques autour de l'expérience corporelle en STAPS sur lesquelles les contributions peuvent porter :
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V1RUS
Une soirée pour étudier, entre fonctionnement et langage, quels sont les rapprochements et quelles sont les différences entre virus informatique et biologique ?
Atelier au Centre de Ressources
17h>19h - Atelier "Programmer un virus" avec /dev/art
Conférences & table ronde dans l'Auditorium
19h30 - Michel Tibon-Cornillot
20h30 - Nathalie Magnan
21h30 - Table ronde avec Maria Ptqk, Jens Hauser, Emmanuel Ferrand. Modération: Manuela de Barros.
Un virus est une structure adaptative, intrusive, autonome, qui utilise les failles, qui se copie, se propage et détruit le corps porteur. On rencontre cette entité biologique singulière dans
nos écosystèmes, mais aussi, par glissement de sens, sous forme informatique. À l'heure où l'informatique génétique impose un nouveau rapport efficient entre biologie et technologies, il est
nécessaire d'accompagner d'une analyse critique ce rapprochement entre biologie et technique comme véhicule idéologique.
Quels rapprochements et quelles différences entre virus informatique et biologique ? Quels sont les processus de légitimation à l'œuvre dans l'assimilation biologique des artefacts techniques
? Comment ce rapprochement et cet usage en métaphore filée contaminent-ils le langage et nos façons de penser ?
Enfin, les stratégies de dissémination virale représentent à la fois les derniers avatars des entreprises de fabrication du réel (via le marketing, la publicité, le branding) mais aussi un
nouveau mode opératoire pour les stratégies d'activisme et les formes artistiques subversives, au risque de précipiter leur récupération ou leur neutralisation.
Nathalie Magnan proposera une analyse rétrospective entre l'apparition du virus du Sida et des virus informatiques. Michel Tibon-Cornillot interviendra sur
les enjeux de la mécanisation du vivant. Emmanuel Ferrand rappellera la complexité biologique et les limites de la science comme horizon de rationalité. Jens
Hauser parlera des relations entre biologie et technologies dans le domaine de l'art. Maria Ptqk questionnera les pratiques artistiques liées aux biotechnologies à
l'heure d'une construction biopolitique globale.
Histoire des pratiques de santé
Suite au colloque « Histoire des pratiques de santé » (http://www.acfas.ca/evenements/congres/programme/80/300/333/c) qui s’est tenu les 8 et 9 mai dernier lors du 80e congrès de l’Acfas, un Réseau International de Chercheurs Francophones en Histoire de la Santé a vu le jour
.
Structuré pour l’instant autour du blog naissant « Historiens de la santé » (http://histoiresante.blogspot.ca/), il débute ses activités en mettant en place une liste de diffusion consacrée à l’Histoire des pratiques de santé et des savoirs médicaux.
Vous pouvez, si vous le souhaitez, nous rejoindre en envoyant un mail d’inscription à historiens-sante-subscribe@yahoogroupes.fr. Des messages peuvent ensuite être diffusés sur la liste en écrivant à historiens-sante@yahoogroupes.fr.
BDSM and fetishism
Jeudi 31 mai 2012 | Lisboa (1950-128, Portugal)
Colóquio sobre BDSM e fetichismo
Colloquium on BDSM and fetishism
Publié le mardi 22 mai 2012 par Marie Pellen
Este encontro científico tem como objectivo analisar e questionar a patologização dos comportamentos BDSM e fetichistas. Assim, apresenta um programa que integra representantes de diferentes áreas do saber, com diversas experiências de investigação e/ou de intervenção clínica, que irão debater este tema de forma séria, sem preconceitos e tendo em conta o estado actual do desenvolvimento científico e social.
No próximo dia 31 de Maio, na Fábrica do Braço de Prata, em Lisboa, terá lugar um colóquio sobre BDSM e fetichismo promovido pela ConSenSual e com organização científica de Alexandra Oliveira da Universidade do Porto (Faculdade de Psicologia e Ciências da Educação).
Este encontro tem como objectivo analisar e questionar a patologização dos comportamentos BDSM e fetichistas. Assim, apresenta um programa que integra representantes de diferentes áreas do saber, com diversas experiências de investigação e/ou de intervenção clínica, que irão expor as suas perspectivas sobre estes comportamentos a que as ciências psico-médicas têm chamado “parafilias”.
Numa altura em que, a nível internacional, investigadores, profissionais de saúde, decisores políticos e activistas sociais reclamam a normalização de comportamentos que têm sido encarados como desvios psicopatológicos, vamos fazer esse debate em Portugal. Discutir estas questões, de forma científica e séria, contribuirá para a sua visibilidade e desmistificação.
- Alexandra Oliveira (psicóloga e professora na Faculdade de Psicologia e de Ciências da Educação da Universidade do Porto)
- António Fernando Cascais (professor da Faculdade de Ciências Sociais e Humanas da Universidade Nova de Lisboa): "O desejo é desejo do desejo do outro"
- Ana Matos Pires (psiquiatra no Centro Hospitalar do Barlavento Algarvio e assistente convidada na Universidade do Algarve): "«Patologização» de comportamentos, uma menos valia clínica”
- Rui Henriques (psicólogo clínico/sexólogo e investigador na Universidade Lusófona): "Pain is so close to pleasure"
- Nuno Pinto (psicólogo e investigador no Centro de Investigação e Intervenção Social do ISCTE – Instituto Universitário de Lisboa): "A (des)patologização da diversidade sexual"
- Entrada livre -
- bdsm, fetichismo, parafilias, psicopatologização, psicologia, sexologia, psiquiatria
- Lisboa (1950-128, Portugal) (Rua da Fábrica de Material de Guerra, nº1, (Fábrica do Braço de Prata))
- jeudi 31 mai 2012
- Alexandra Oliveira
courriel : alexandramsol (at) gmail [point] com
- Alexandra Oliveira
courriel : alexandramsol (at) gmail [point] com
« Colóquio sobre BDSM e fetichismo », Informations diverses, Calenda, publié le mardi 22 mai 2012, http://calenda.revues.org/nouvelle24164.html
Le yoga comme art de soi
Professeur de yoga, Philippe Filliot enseigne à l'université de
Reims. Ses recherches veulent relier spiritualité, art, éducation
et vie. A partir de son expérience personnelle, pratique et
théorique, l'auteur nous livre un manuel d'initiation à une voie
spirituelle millénaire qui vise à une meilleure connaissance de
soi. Le texte de Philippe Filliot nous invite à une pratique non
duelle, un chemin où corps et esprit ne sont plus dissociés.
il y a 1 jour – Le yoga en Occident est trop souvent présenté comme une sorte de gymnastique relaxante, vaguement exotique, ayant seulement pour but de .
Le yoga en Occident est trop souvent présenté comme une sorte de gymnastique relaxante, vaguement exotique, ayant seulement pour but de réduire le stress lié au monde actuel et rechercher une
forme de développement personnel. Il est certain que la pratique du yoga crée du bien-être, mais il ne faut pas oublier que son but est avant tout la connaissance de soi. Le propos général de ce
texte est d’envisager le yoga en tant que voie spirituelle, au sens large du terme, c’est-à-dire comme une transformation intérieure du sujet, au-delà des dogmes et des croyances.
La première partie se présente sous la forme d’un journal intime et se fonde sur l’expérience personnelle telle qu’elle est vécue. Il s’agit ici non d’expliquer, mais simplement de témoigner d’un
chemin d’apprentissage qui se vit au quotidien. Ce cheminement de vie, nécessairement singulier, progressant pas à pas, ouvert sur le monde, fait écho à la fameuse notion allemande de Bildung. Ce
texte a été écrit à l’occasion de la formation de l’auteur, qui a duré plusieurs années, dans le domaine de l’étude et la transmission du yoga.
La deuxième partie aborde le yoga sous un angle théorique, en tant qu’art de soi, pour reprendre l’expression de Michel Foucault. En s’appuyant sur les textes fondateurs du yoga, il s’agit de
dégager les idées-forces de cet enseignement qui propose une véritable éducation intégrale de la personne dans tous ses aspects (corporels, mentaux, relationnels, émotionnels, spirituels…). Ce
travail de conceptualisation et de mise en perspective est issu des travaux de recherche de l’auteur en Sciences de l’Education portant sur les rapports entre l’éducation occidentale et les
spiritualités orientales.
Ces deux parties (“pratique” et “théorique”) sont comme deux miroirs en vis-à-vis. L’étude théorique est nourrie en profondeur par la pratique vivante du yoga qui donne à vrai dire tout son sens
à l’investigation intellectuelle. Inversement, les expériences vécues mises en récit dans le journal sont éclairées par les connaissances sur le yoga et associées à de multiples références
littéraires, artistiques, philosophiques… Ce faisant, la théorie devient “incarnée”, “incorporée”, et, dans un même mouvement, la chair devient le lieu d’un savoir non-conceptuel, non-verbal, et
pourtant essentiel… Nous retrouvons là, dans la forme globale de ce livre, l’esprit du yoga (yuj = réunir) qui consiste fondamentalement à relier ce qui semble séparé : savoir et vie, raison et
sensibilité, corps et esprit, spiritualité et matérialité…
Professeur de yoga, Philippe Filliot enseigne à l’université de Reims. Ses recherches veulent relier spiritualité, art, éducation et vie.
Disorder Screen Control
Published on 4 May 2012 at 19:12 by lucile.haute@gmail.com
Disorder Screen Control est une téléperformance, un événement hybride, résultant d'une interaction réciproque (mais non symétrique) entre un espace physique et un espace numérique (en l'occurrence : la plateforme 3D temps réel Second Life). Ce projet, résultant de la collaboration de Lucile Haute et Claire Sistach, tente une exploration de ces nouveaux territoires de création que sont les environnements virtuels persistants, à travers un dispositif de réalité mixte.
Depuis Second Life, où deux écrans retransmettent en point de vue subjectif la soirée Discontrol Party, les avatars sont invités à piloter ces deux caméras-espionnes en leur envoyant des indications par chat. Dans la soirée, les deux agents infiltrés reçoivent ces instructions, devenant ainsi les avatars physiques des avatars 3D.
D'autre part, les informations issues de l'observation du public par le dispositif Discontrol Party est interprété et traduit sur Second Life : l'architecture 3D écoute la soirée et se meut en conséquence (animation des murs et du sol).
Dans la soirée, une vue de Second Life est également projetée, bouclant ainsi la circulation des regards, jusqu'au larsen. Espace numérique et espace physique sont intimement liés par des circulations de flux. La fixité des positions d'observateur et d'observé est mise à mal : le contrôle du visible est l'enjeu
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ener.ensad.fr/disorder-screen-control/Disorder Screen Control est une téléperformance, un événement hybride, résultant d'une interaction réciproque (mais non symétrique) entre un espace ...
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creative.arte.tv/en/space/Disorder_Screen_Control/4 mai 2012 – Performance interactive en réalité mixte de Lucile Haute et Claire Sistach / en collaboration avec Discontrol Party de Samuel Bianchini ...
Disorder Screen Control
Performance interactive en réalité mixte de Lucile Haute et Claire Sistach / en collaboration avec Discontrol Party de Samuel Bianchini / développement informatique : Alain Barthélémy / metavers design : Frederick Thompson / hébergement sur Second Life : Metalab 3D-ARTESI île-de-France / diffusion : Futur en Seine 2011, 24 & 25 juin, La Gaîté Lyrique
Holy Motors
De l'aube à la nuit, quelques heures dans l'existence de Monsieur Oscar, un être qui voyage de vie en vie. Tour à tour grand patron, meurtrier, mendiante, créature monstrueuse, père de
famille...
M. Oscar semble jouer des rôles, plongeant en chacun tout entier —mais où sont les caméras?
Il est seul, uniquement accompagné de Céline, longue dame blonde aux commandes de l'immense machine qui le transporte dans Paris et autour. Tel un tueur consciencieux allant de gage en gage.
À la poursuite de la beauté du geste. Du moteur de l'action. Des femmes et des fantômes de sa vie.
Mais où est sa maison, sa famille, son repos?
Trans-Immersion
Organisation :
Frédéric Lebas
Bernard Andrieu
Olivier Sirost
Coordination :
Chloé Charliac
Wilfried Coussieu
Contacts :
frederic.lebas@ymail.com
06 87 39 48 19
Le Groupe de Recherche sur l’Anthropologie du Corps et ses Enjeux (GRACE) du Centre d’Étude sur l’Actuel et le Quotidien (CeaQ) organise le 7 juin 2012 une journée d’étude consacrée à la
tendance sociétale que l’on désigne par « immersion », qu’elle soit sensorielle et/ou fictionnelle. Il apparait qu’elle concentre de nombreux enjeux : corporels, imaginaires,
environnementaux, technologiques, esthétiques, sociétaux... En interrogeant la diversité des modalités immersives selon une approche transversale et transdisciplinaire, nous tenterons de toucher
aux motivations sous-jacentes et profondes qui lui sont liées.
Tel est le défi que pose la TRANS-IMMERSION.
8h30 - ACCUEIL COLLATION
09h00 - OUVERTURE
Pr Olivier Sirost et Frédéric Lebas
09H15 - ENJEUX
La trans-immersion
Frédéric Lebas (Université Paris Descartes, CeaQ, GRACE, OMNSH)
09H45 - QUESTION DE MILIEUX
Immersions sportives : des milieux naturels aux environnements de synthèse
Pr Olivier Sirost (Université de Rouen, CeaQ, GRACE)
Sensorialités métropolitaines
Fabio La Rocca (Université Paris Descartes, CeaQ, GRIS/GRES)
Ces déluges dans lesquels nous baignons. Le bleu du ciel après Fukushima
- recherche conjointe avec la Cie Jours tranquilles, Lausanne -
Yoann Moreau (EHESS, Ethno-dramaturge)
11H15 - PAUSE
11h30 - RÉALITÉS VIRTUELLES, AUGMENTÉES et ALTERNÉES
De Merleau-Ponty à Fumito Ueda : mondes vidéoludiques et conscience perceptive
Wilfried Coussieu (Université Paris Descartes, CeaQ, OMNSH)
Numérique, onirique, organique. De l’aura et autres émersions
Ornella Kyra Pistilli (Université Paris Descartes, CeaQ)
Les ARG comme paradigme de l’immersion : exemple du projet « Les Mystères de la Basilique - Ghost Invaders »
Karleen Groupierre (Université Paris 8, INREV)
Edwige Lelièvre (Université Paris 8, INREV,)
13h00 - PAUSE REPAS
14h30 - PERFORMANCES et OEUVRES IMMERSIVES
L’immersion spectaculaire, entre représentation et simulation.
Mcf Catherine Bouko (Université libre de Bruxelles)
L’expérience perceptive de l’espace chorégraphique
Chloé Charliac (Université Paris Descartes, CeaQ, GRACE)
Disorder Screen Control : ou comment habiter un dispositif hybride
Lucile Haute (Plasticienne et performeuse, CIEREC, EnsadLab/EN-ER.)
16h00 - SYNTHÈSE
Les expériences trans-immersives : une émersion dans le corps en 1ère personne
Pr Bernard Andrieu (Université de Lorraine, Faculté de Sport de Nancy)
PROLÉGOMÈNES À LA JOURNÉE D’ÉTUDE
La notion d’immersion a connu un essor sans précédent pour s’imposer dans la description contextuelle d’expériences extrêmement hétérogènes et variées. Selon son étymologie première, le
terme immersio signifie l’acte de plonger dans l’eau ou dans la terre, et fut couramment employé en anthropologie pour désigner l’acte de se situer dans un milieu culturel et linguistique
étranger au sien. Lors des années 80 et 90, l’immersion a subi un véritable éclatement de sens lorsqu’il fut employé dans le champ des NTIC pour désigner la plongée dans un système de réalité
virtuelle et/ou augmentée (Dictionnaire des arts médiatiques), puis, lorsqu’il qualifia l’investissement et l’imprégnation d’un sujet lecteur et/ou joueur aux mondes fictionnels et vidéoludiques
(J.-M. Schaeffer et M. Triclot). Depuis, ces « espèces d’espaces » (G. Perec) et « vies dans les plis » (H. Michaux) expérientielles ne cessent de se démultiplier - à force de
prendre conscience de ceux-ci on cherche continuellement à les investir, à les habiter -
pour envelopper et encapsuler l’immersant (C. Davies) selon le gradiant d’implication exigé et selon sa propre réceptivité, dans différents environnements de réalités fictives et/ou sensorielles.
L’ampleur que l’on peut actuellement concéder à ce qu’est l’immersion est vaste, et renvoie à la richesse et à la diversité de l’imaginaire humain, celles-ci allant du simulateur de vol aux
Alternate Reality Game (ARG), passant par la lecture d’un récit de fiction, les jeux-vidéos, les mondes persistants en ligne, les CAVE, le cinéma 3D, la vidéo, les installations en art
contemporain, la performance, la danse, le théâtre, le jeux de rôle grandeur nature (GN), le sport (extrême), la flânerie, les dérives psycho-géographiques, l’architecture, les parcs
d’attraction, la vie urbaine en général, les catastrophes, la monstruosité, le genre, l’hybridité… Enfin, l’immersion qui semble première et fondatrice : l’immersion dans les éléments de la
nature « pour se régénérer » selon H.D. Thoreau.
Il est à préciser que cette polysémie d’engagements considérés comme immersifs n’aurait sans doute pu être appréhendée au finement sans le soutien de la posture d’être au monde esquissée par les
phénoménologues qui, d’E. Husserl à M. Ponty, passant par M. Heidegger ou M. Henry, se sont attachés à s’immerger dans l’expérience, quelle qu’elles soient, afin de tenter, par aperception et
introspection, la saisie de celle-ci. Par ailleurs si l’on suit la tradition allemande, il faut souligner la posture romantique du sublime (E. Burke et E. Kant) dont l’une des émanations
déterminantes fut la Gesamkunstwerk, l’œuvre d’art totale (G. R. Wagner), pour inspirer un courant majeur dans l’histoire du champs de l’art et des arts appliqués : le Bauhaus (W. Gropius,
W. Kandinsky, O. Schlemmer…).
Nos sociétés contemporaines ont ainsi développé cette aptitude toute singulière à sécréter une multiplicité de sphères immersives, plus ou moins vastes, à l’image du brassement de l’eau de mer
s’amalgamant avec toutes sortes de matières résiduelles pour former l’écume (P. Sloterdjik). Souvent vécues dans l’alternance, ces matrices expérientielles dotées de frontières ne sont pas pour
autant séparées, elles sont poreuses, elles s’enchâssent – il y a ici l’idée du chiasme pontien – les unes aux autres. L’une des expressions métaphoriques la plus juste pour comprendre cette
perméabilité des mondes, ou multivers (M. Moorcook), est certainement celle de l’effet tunnel, lorsqu’un objet quantique est en mesure de traverser une barrière potentielle. De cette
« immersion chaosmique » (G. Deleuze et F. Guattari), nous invitant à pénétrer au cœur de l’indétermination du chaos, et ce faisant, à toucher la complexité (E. Morin), on ne peut que
constater un fait pour le moins déstabilisant, mettant à mal nos certitudes les plus ancrées : ce qui semblait immuable, en tant que principe de fondation de l’être arrimé par ses propres
certitudes et principes de réalité, est sans cesse remis en question par l’ouverture d’un champ de possibilités quasi-infini permettant de redoubler nos expériences bio-subjectives en tant que
1ère et 3ème personne (B. Andrieu).
Du point de vue corporel ces immersions ordonnanceraient et requalifieraient l’ensemble de nos sensorialités (O. Sirost), et concourraient aux processus d’hybridation et de mutation (B. Andrieu)
déjà engagés. L’ensemble de ces dispositifs faisant l’objet d’un design, d’une ergonomie, d’une narratologie, plus généralement d’une esthétique – plan de composition de la matière – va conformer
par adaptation, spécialiser et temporaliser en terme de durée (H. Bergson) l’ensemble de nos sensorialités. Fort de ce constat, nous proposons de diviser en deux moments fondateurs le principe
d’immersion, deux moments gigognes pour ainsi dire, encapsulant le vécu de nos existences, qui dessineraient les contours de ce que nous définissons par l’« être-là du dispositif » pris
au sens large du terme (M. Foucault et G. Agamben).
Le premier moment consiste à désirer immerger le corps au sein d’un dispositif environnemental, scénique et interactif – multi et transmédiatique – dans lequel les sens – principalement la vue,
l’ouïe, le toucher et la kinesthésie – sont sollicités et contrôlés. Ces dispositifs jouent sur l’illusion de téléporter le corps dans un environnement matriciel et fictionnel autre, dans lequel
le sujet est en posture de réception somatique. On constate ici une tentative de substituer un environnement par un autre, mais cette substitution peut être « totale » en transparence avec la
réalité, ou « partielle », et jouer sur la confusion et le dépassement déjà consommé entre réel et virtuel afin de créer des réalités augmentées (RA) et/ou alternées (AR). Selon les
dispositifs engagés et le type de sollicitation recherché, il apparait une grammaire (des interfaces, des procédés esthétiques…) de l’œuvre immersive mettre à jour, car c’est en partie grâce à
elle que la fluidité d’une immersion à l’autre est rendue possible.
Le second moment est celui de désirer incarner, ou endosser, un autre corps que le sien, pour une communication inter et transcorporelle (B. Andrieu). Arthur Rimbaud affirmait dans la Lettre à
Georges Izambard que « Je est un autre ». À sa suite, nous complétons son affirmation par « Je est un autre corps que le sien ». Outre le fait que l’on pense à l’engagement
intradiégétique (É. Souriau) du lecteur dans un roman, ou du processus d’identification/projection affectuel (E. Morin), il semble nécessaire de reconsidérer cet engagement à l’aune des
productions cinématographiques et vidéoludiques qui usent abondamment de ce que l’on désigne par le point de vue subjectif (POV, Gonzo…). Ici on voit bien se dessiner une existence
« avatarisée » où le sujet et ses représentations du corps se diffractent (W. Coussieu). Cette propension irait de pair avec une diversification et une spécialisation des interfaces
visuelles (écrans et lunettes 3D, casque de vision stéréoscopique) et haptiques (retour de force, intégration d’algorithmes moteurs...), ainsi qu’un affinement de la sensibilité dans la
restitution des sensations intracorporelles par des procédés cinématographiques, graphiques, sonores et haptiques. Tous ces éléments concourent à raffermir le principe de synesthésie, de
correspondance entre les sens. À cela s’ajouterait le phénomène d’extra-sensorialité, en d’autres termes, l’acquis d’une ubiquité corporelle offrant l’opportunité, par exemple, de passer d’un
corps à l’autre, jusqu’à, dans une certaine mesure, développer une pensée du corps décorporéisée et éclatée (Organes-sans-corps) de type zombie (P. Cassou-Noguès).
Ce principe d’immersion soulève un enjeu majeur dont on ne suspecte pas encore toute la portée pour accélérer le processus en cours des mutations anthropologiques (posthumanisme, singularité…) En
effet, il doit être considéré comme le moteur des tentatives actuelles à vouloir augmenter le champ du « rayonnement », effectif ou potentiel, de l’être humain et participer à la
transformation de son Umwelt selon la terminologie de J. V. Uexküll, grand inspirateur de M. Heidegger et G. Deleuze. Ce qui, en soit, nous prépare à la prédication (A. Berque) sensorielle du
monde, ou pour le dire autrement, à créer de nouvelles affordances (J.J. Gibson), et mieux encore, à la formation d’énactions inédites (F. Varela).
Ainsi, il apparait que la trans-immersion concentre de nombreux enjeux. Et c’est en prenant à bras le corps tout l’éventail de sa diversité que nous tenterons de toucher à ces motivations
sous-jacentes et profondes. Autrement dit au principe de formation (Bildung) de l’« être ensemble » selon le formisme sociologique élaboré par M. Maffesoli.
Tel est le défi que soulève la TRANS-IMMERSION.
Cosmopolis
Réalisé par David Cronenberg
Avec Robert Pattinson, Juliette Binoche, Paul Giamatti
Dans un New York en ébullition, l'ère du capitalisme touche à sa fin. Eric Packer, golden boy de la haute finance, s’engouffre dans sa limousine blanche. Alors que la visite du président des Etats-Unis paralyse Manhattan, Eric Packer n’a qu’une seule obsession : une coupe de cheveux chez son coiffeur à l’autre bout de la ville. Au fur et à mesure de la journée, le chaos s’installe, et il assiste, impuissant, à l’effondrement de son empire. Il est aussi certain qu’on va l’assassiner. Quand ? Où ? Il s’apprête à vivre les 24 heures les plus importantes de sa vie.
Avril 2000. Eric Packer, golden boy comblé qui dirige une influente société de courtage, traverse New York dans sa limousine. Il pose sur le monde qui l'entoure un regard désenchanté, tout en parcourant la ville que paralysent progressivement une série de manifestations collectives.
Dans cette atmosphère d'apocalypse, reviennent le hanter des souvenirs qui le conduisent à reconsidérer son existence et à s'interroger sur la personne qu'il est désormais. Mais il est trop tard : l'homme postmoderne qui voulait se suffire à lui-même n'a plus accès à la réalité qui le frappe alors de plein fouet.
Braingate
Tétraplégique, Cathy Hutchinson a réussi à faire bouger un bras robotisé pour boire un café, par la seule force de sa pensée.
AP Photo / braingate2.org
Tétraplégique depuis 14 ans à la suite d'un accident vasculaire cérébral (AVC), Cathy Hutchinson, 58 ans, passera peut-être à la postérité pour avoir fait bouger un bras robotisé pour boire un café, grâce à un micro-réseau d'électrodes implantés dans son cerveau.
«C'est la première fois en près de 15 ans qu'elle était capable de prendre quelque chose par sa seule volonté. Je n'oublierai jamais le sourire sur son visage», a expliqué le neurologue Leigh Hochberg du Massachusetts General Hospital (MGH) de Boston, principal responsable de l'expérimentation.
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Commander un robot par la pensée, c'est désormais possible
RTL.fr - il y a 3 joursCathy Hutchinson fait bouger le bras articulé par la pensée ... Il a consisté pour Cathy Hutchinson à télécommander grâce aux signaux captés ...
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www.cbsnews.com/video/watch/?id=4564179n1 nov. 2008
Cathy Hutchinson is mentally sharp, but her body is paralyzed and she is unable to speak. She was one of the ...
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www.lemonde.fr/.../il-est-desormais-possible-de-commander-un-robo...il y a 5 jours – Cathy Hutchinson, tétraplégique depuis quatorze ans, a réussi à porter à ses lèvres un thermos de café grâce à un bras robotisé commandé .