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Sensations de santé

16 Décembre 2010 , Rédigé par leblogducorps.over-blog.com

: http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100565500

 

 

Les sensations de santé
Les sensations de santé
Pour une épistémologie des pratiques corporelles du sujet de santé

Edité par Alexandre Klein
Avant-propos de François Dagognet

Livre broché - 20,00 € 19,00 €  (-5 %)
À paraître Prévenez-moi dès sa parution !

:: Résumé    :: Sommaire    :: Détails





Les pratiques corporelles faisant appel à la sensorialité, au vécu sensible et mettant en jeu les sensations se multiplient dans notre société occidentale contemporaine. Sophrologie, kinésiologie, taï chi, qigong, yoga, réflexologie, ostéopathie, shiatsu, eutonie, gélothérapie, massothérapie, relaxation proposent de développer le bien-être, voire pour certaines de participer directement à l'amélioration de la santé. Résultats d’une représentation contemporaine de la santé comme ressenti positif, comme bien-être, voire comme mieux-être, ces nouvelles pratiques de santé interrogent directement la médecine et la société elle-même en questionnant notre représentation de l’Homme.

Quelles sont donc ces nouvelles pratiques de santé axées sur la sensation qui émerge dans notre société ? Qu’est-ce que signifie le développement de ces pratiques ? Que nous apprennent-elles sur notre mode de vie, sur notre monde social et sur nous-mêmes ? De quelles manières modifient-elles notre représentation de la santé ? Quelle est l’influence de ces pratiques sociales et individuelles sur la médecine ? Comment se construit finalement notre rapport à la santé, donc à nous-mêmes, au monde et aux autres, avec cet accent mis sur les sensations ? C’est à ces questions que tente de répondre ce volume consacré aux « sensations de santé ».

Rassemblant les contributions de philosophes, d’historiens, de psychologues, d’anthropologues, de sociologues, de praticiens de la santé et de médecins, cet ouvrage entend proposer un espace de problématisation des questions contemporaines de santé autour de la sensation. Les sensations de santé se dévoilent comme une interrogation pluridisciplinaire sur l’être humain et sa vie contemporaine.

 

Langue français
Éditeur Presses universitaires de Nancy
ISBN-10 2-8143-0000-8
ISBN-13 978-2-8143-0000-2
Année de publication janvier 2011
Prix recommandé 20,00
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L’intelligence des corps

14 Décembre 2010 , Rédigé par leblogducorps.over-blog.com

http://www.decitre.fr/gi/26/9782895780526FS.gif

 

L’intelligence des corps
Journées d’études pluridisciplinaires
Université Paris Ouest Nanterre – ED 139
16 déc. 2010 | 17 déc. 2010 | 5 jan. 2011
Organisation : P.-L. BOULANGER, A. CUKIER, M. SCHUMM.
PROGRAMME PREVISIONNEL
Journée du 16 décembre (anthropologie)
9h00 Accueil et café.
9h30 Marion Schumm (Université de Nanterre, Doctorante en philosophie),
« Une autre genèse de l’intelligence : Husserl et Blumenberg. »
10h30 Étienne Bimbenet (Université Lyon 3, Anthropologie philosophique),
« L'intentionnalité corporelle : la moitié d'un programme. »
11h30 Pause café
11h45 David Le Breton (Université de Strasbourg, Anthropologie),
« Expériences de la douleur. »
12h45 Déjeuner.
14h45 Mathilde Lequin (Université de Nanterre, Doctorante en philosophie),
« L'intelligence du corps pré-humain : quelques pistes philosophiques ouvertes par
l'interprétation paléoanthropologique des fossiles d'hominidés. »
15h45 Jean-Claude Monod (CNRS, Philosophie allemande)
« Cercle de l'action, optique passive et réflexion humaine : de Gehlen à Blumenberg. »
Journée du 17 décembre (action et perception)
9h00 Accueil et café.
9h30 Pierre-Laurent Boulanger (Université de Nanterre, Doctorant en philosophie)
« Ce qu’il faut faire pour comprendre. Aptitudes sensorimotrices et contenu conceptuel. »
10h30 Michel Kreutzer (Université de Nanterre, Éthologie),
Titre à préciser.
11h30 Pause café
11h45 Bernard Andrieu (Université de Nancy, Staps et Philosophie),
« Une intelligence intercorporelle ? Une eco-sensibilité pour la préd’action. »
12h45 Déjeuner.
14h30 Valentina Ragno (Université de Nanterre, Doctorante en philosophie),
« L'intelligence dans l'absence. Pour une critique de la "métaphysique de la présence"
corporelle. »
15h30 Jean-Sébastien Hardy (Université de Paris IV, Doctorant en philosophie),
« La co-constitution ergonomique du mouvement et de la chose. Perspective
phénoménologique sur la motricité. »
16h30 Pause café
16h45 Frédéric Pouillaude (Université de Paris IV, Philosophie esthétique),
« L’alternative de la proprioception et du sens : danse et quotidienneté. »
Journée du 5 janvier (émotions et relations sociales)
9h00 Accueil et café.
9h30 Alexis Cukier (Université de Nanterre, Doctorant en philosophie),
« Empathie et contrôle social : intelligence et management des affects au travail »
10h30 Omar Zanna (Université de Rennes)
« Douleurs corporelles et interactions sociales. »
11h30 Pause café
11h45 Loïc Wacquant (Université de Berkeley, Sociologie),
« L’habitus comme intelligence incorporée. »
12h45 Déjeuner.
14h30 Bernard Rimé (Université de Louvain, Psychologie),
« L’empathie dans le partage social de l’émotion. »
15h30 Robert Damien (Université de Nanterre, Philosophie)
« L’autorité corporelle ou la naissance des dieux. »
16h45 Pause café
16h45 Anne-Marie Moulin (CNRS, Philosophie de la médecine)
« Intelligibilité et intelligence du corps : l'approche immunologique. »
17h45 Alain Berthoz (Collège de France, Physiologie de l’action et de la perception)
Titre à préciser.

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Décorposition

13 Décembre 2010 , Rédigé par leblogducorps.over-blog.com

 

 
         
http://www.ubiloci.fr/index.php?/project/decorposition/

DECORPOSITION, LE CORPS EN 1000 MORCEAUX

Architektonik, Lille, 2008


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Des gestes aux techniques

12 Décembre 2010 , Rédigé par leblogducorps.over-blog.com

http://www.editions-msh.fr/Resources/titles/27351100222360/Images/27351100222360L.gif

 

Dans cet essai sur les techniques dans les sociétés pré-machinistes, Haudricourt nous communique ses réflexions sur la marche, le lancer, le portage, les manières de grimper, de pousser, de tirer, d'utiliser l'eau, le vent, et bien d'autres gestes observés dans de nombreuses sociétés humaines.

Au-delà de la simplification qui consiste à isoler l'objet étudié, les observations d'Haudricourt reposent sur une méthode ethnologique rigoureuse qu'il développe dans son ouvrage inédit jusqu'à présent et qui se présente comme un manuel, complétant les études d'ethnographie descriptive de Marcel Mauss, qui donne les clés d'une observation rigoureuse des techniques du corps humain.

 

Langue français
Co-éditeur QUAE
ISBN-10 2-7351-1334-5
ISBN-13 978-2-7351-1334-7
Année de publication décembre 2010

Prix recommandé 29,00

www.editions-msh.fr/livre/?GCOI=27351100222360

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Perfections et perfectionnements du corps

11 Décembre 2010 , Rédigé par leblogducorps.over-blog.com

http://2.bp.blogspot.com/_Fu75qGwNdWg/Se3l0zobwwI/AAAAAAAACW8/_1YuV0G0XDM/s400/ORLAN-BUMP_LOAD-COM-face_small.jpg

SÉRIE: BUMP LOAD , SCULPTING BRUSHING PROTOTYPE LUMINEUX N° 1 ,
Techniques mixtes :plexi, résine, verre fusing, aluminium, cellule infra rouge, LED... 2m x 2, 20 m

"Sculpting Brushes est une sculpture inédite d’ORLAN. Cet être hybride, empreint de force et de féminité primitive, reprend les traits du visage de l’artiste. Mi-femme archaïque (préhistorique et tribale), mi-femme futuriste, constituée de matériaux innovants, cette sculpture rappelle combien ORLAN excelle dans le mixage des temps et des civilisations. Un dispositif interne lumineux lui donne vie et lui permet de réagir en fonction de la présence du spectateur."

"Du 24 avril au 1er juin 2009, dans le cadre de La Force de l’Art 02, le musée Grévin accueille une œuvre de l'artiste Orlan. Accueillir une artiste aussi décalée, par rapport à la tradition de cette institution, est à la fois un challenge et une première. Pourtant, ce décalage n'est qu'apparent. Orlan a toujours considéré son propre corps comme matériau favoris pour la construction de son œuvre. En effet, fidèle à la problématique de la représentation du corps, l'artiste rejoint, sur ce point crucial, le thème privilégié du musée Grévin."

Le site de la manifestation : http://www.laforcedelart.fr/02/

Le site du musée : http://www.grevin.com/node/839

Le site de l'artiste : http://www.orlan.net/

 

Parution – Alliage (culture, science, technique)


Perfections et perfectionnements du corps, Alliage (culture, science, technique), n°67, 2020

Cette parution fait suite à un Colloque organisé à Lyon par Sarah Carvallo et Jonathan Simon.

En voici le sommaire :

en couverture, ORLAN

Sarah Carvallo, Jonathan Simon, Introduction

Marieke Heindrieksen, Une recherche commune de « l’Homo perfectus » ? La relation de travail de Albinus (1697-1770) et Wandelaar (1692-1759)

Emmanuel d’Hombres, La perfection du corps humain à l’épreuve de la critériologie anatomique de l’échelle des êtres au tournant des xviiie et xixe siècles

Isabelle Queval, La surnature du sportif d’élite : corps entraîné, corps dopé, corps augmenté.

Marie Gaille, « Perfection » et « normalité ». Les enjeux d’une philosophie des normes de la procréation.

Martin Dumont, Aram Gazarian, La greffe de la main chez le nouveau-né : un développement possible des greffes non vitales ?

Bernard Andrieu, Hybridation  performative, ou la fin du mythe de la perfection

Jérôme Goffette, Anthropotechnie : cheminement d’un terme, concepts différents.

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Frères et sœurs du Moyen Âge à nos jours

10 Décembre 2010 , Rédigé par leblogducorps.over-blog.com

http://emma.hypotheses.org

Frères et sœurs du Moyen Âge à nos jours

Brothers and sisters (Middle ages- XXIth cent.)

Publié le mercredi 08 décembre 2010 par Marie Pellen

Résumé

A l’heure où l’histoire de la famille, dont les contours ne sont pas encore parfaitement délimités, tend à se constituer en champ d’étude à part entière, de plus en plus autonome par rapport à la démographie historique stricto sensu d’une part, et à l’histoire sociale d’autre part, nous souhaitons organiser un colloque autour d’une des formes les plus répandues - mais sans doute les moins étudiées - de relations familiales, le lien fraternel. Même si les travaux sur les différents liens familiaux se sont multipliés ces dernières années, la relation entre frères et sœurs n’a pas encore fait l’objet d’une grande enquête ni d’un travail de recherche qui lui soit spécifiquement dédié. L’ambition de ce double colloque est de proposer une approche très large de la fratrie, aussi bien sur le plan géographique que thématique, du Moyen Âge à nos jours, pour comprendre à la fois la spécificité de ce lien dans l’ensemble des relations familiales et la diversité de ses formes selon les époques et les espaces (Europe au sens large et Amérique).

Annonce
Double Colloque international (Rennes 1er-2 décembre 2011- Toulouse mars 2012)

Organisé par le CERHIO (UMR 6258 Rennes 2) et le FRAMESPA (UMR 5136 Toulouse Le Mirail)

Avec le soutien de la Société de Démographie Historique

A l’heure où l’histoire de la famille, dont les contours ne sont pas encore parfaitement délimités, tend à se constituer en champ d’étude à part entière, de plus en plus autonome par rapport à la démographie historique stricto sensu d’une part, et à l’histoire sociale d’autre part, nous souhaitons organiser un colloque autour d’une des formes les plus répandues - mais sans doute les moins étudiées - de relations familiales, le lien fraternel. Même si les travaux sur les différents liens familiaux se sont multipliés ces dernières années, qu’il s’agisse par exemple de la relation grands-parents / petits-enfants (V. Gourdon,  2001), ou encore de la relation avunculaire (M. Trévisi, 2008), et si les fratries elles-mêmes ont donné lieu à un certain nombre de publications récentes (D. Lett,2004 ; M. Oris et al. [dir.], 2007),  la relation entre frères et sœurs n’a pas encore fait l’objet d’une grande enquête ni d’un travail de recherche qui lui soit spécifiquement dédié.

Cette lacune s’explique aisément tant du point de vue des historiens des populations que des historiens du social. Les premiers comme les seconds ont, en effet, toujours montré plus d’intérêt pour les relations  intergénérationnelles au sein des familles que pour les relations de collatéralité. Cette orientation s’explique en partie pour les uns par le prisme des sources et par certaines options problématiques pour les autres. Les historiens démographes français, promoteurs de la technique de reconstitution des familles, comme les historiens utilisateurs de généalogies ont, en effet, été souvent conduits à considérer la famille de manière verticale, qu’ils s’intéressent à la reproduction des familles ou à  la transmission lignagère des valeurs matérielles et symboliques au sein de la famille. Les historiens du social, quant à eux, très intéressés par la question de la reproduction sociale, ont souvent mis l’accent sur l’analyse des destins comparés des pères et des fils, au moment du mariage par exemple, ce qui renvoie à nouveau à une relation verticale au sein de la famille.

Pourtant, la prise en compte de la complexité des processus de reproduction sociale conduit inévitablement les historiens à s’intéresser davantage aux relations de collatéralité. A titre d’exemple, les travaux sur les systèmes de partage, égalitaire comme inégalitaire, et sur les processus de transmission successorale, sont de plus en plus attentifs à la question de la dimension et de la composition des fratries, éléments qui sont au moins aussi déterminants que les règles d’héritage. La connaissance de cet environnement familial semble indispensable à la compréhension du destin de chaque individu. Du point de vue de la reproduction sociale, la fratrie apparaît également comme une échelle très pertinente pour analyser et comparer les destins professionnels, car frères et sœurs (à la différence de pères et fils) affrontent des situations et des contextes socioéconomiques proches, sinon semblables, du fait de leur proximité d’âge. Sur le plan de l’histoire des sentiments familiaux, que le développement des études sur les écrits du for privé a considérablement fait progresser ces dernières années (F.-J. Ruggiu, S. Mouysset), la relation frères/sœurs est également une échelle d’observation très intéressante : à l’inverse des relations parents/enfants, elle s’inscrit dans un cadre moins contraint par des obligations de pouvoir et d’obéissance au sein de la famille. De leur côté, les psychologues ont également beaucoup travaillé ces dernières années sur « l’expérience fraternelle » (J.-P. Almodovar, 1981).

L’ambition de ce double colloque est de proposer une approche très large de la fratrie, aussi bien sur le plan géographique que thématique, du Moyen Âge à nos jours, pour comprendre à la fois la spécificité de ce lien dans l’ensemble des relations familiales et la diversité de ses formes selon les époques et les espaces (Europe au sens large et Amérique).

Les communications pourront s’insérer dans une ou plusieurs des thématiques présentées ci-dessous.

Définition et droit de la fratrie

Qu’est-ce qu’une fratrie ? Si les lois coutumières ou le Code civil définissent souvent assez clairement ce qui constitue le lien entre parent et enfant à travers, par exemple, le contrôle de l’illégitimité et l’énoncé des obligations matérielles et morales des uns envers les autres, la relation entre frères et sœurs semble assez absente des textes de droit. Ce flou juridique est renforcé par un certain flou terminologique qui entoure le terme de « fratrie », lequel varie selon les contextes et les individus. Désigne-t-il les individus issus du même père et de la même mère, ou un seul parent commun (demi-frère) suffit-il à créer un lien fraternel ? Un travail préalable de définition s’impose autour de la notion de fratrie dont les usages sont multiples mais pas toujours très bien explicités. On pourra également s’interroger sur la manière dont les acteurs institutionnels (juristes, administration etc.) appréhendent cette relation.

La démographie de la fratrie

La démographie historique qui cherchait à définir les régimes démographiques (fécondité, âge au décès, etc.) des sociétés anciennes a mis l’accent sur l’étude des relations intergénérationnelles, si bien que si on dispose de nombreuses études sur l’âge de la paternité et de la maternité, le nombre d’enfants d’un couple, l’âge où l’on devient orphelin etc., rares sont les enquêtes qui permettent de mesurer la taille effective des fratries, la durée des cohabitation des frères et sœurs au sein d’un même foyer selon le rang de naissance de chaque membre de la fratrie. Une mesure quantitative de la taille des fratries, de leur composition dans différentes sociétés et de leurs évolutions en liaison avec les transformations des régimes démographiques serait donc bienvenue.

La fratrie comme ressource. Solidarités, stratégies  et destins sociaux différenciés des frères et sœurs

Dans une perspective d’analyse des processus de reproduction sociale, nous souhaiterions que soit abordée la question des solidarités/conflits notamment économiques au sein de la fratrie. Quelles sont les formes d’entraide qui existent entre frères et sœurs ? Ces solidarités économiques sont ici entendues dans un sens très large qui va de l’appui temporaire (pour accéder au marché du travail ou au crédit par exemple) à des formes d’association plus formelles et durables (frérèches commerciales, biens et exploitations agricoles détenus en indivision). La question de la fratrie comme ressource pose évidemment celle de la position de chacun dans le système d’héritage. Toutefois, sans naturellement l’exclure, nous souhaiterions que l’attention ne soit pas focalisée sur la relation aîné/cadet en système à maison, qui a déjà été très étudiée, mais que le destin socioprofessionnel des frères, notamment en système de partage égalitaire, retienne également l’attention des participants.

La fratrie comme lien affectif

L’intensité des sentiments noués au sein de la fratrie, de la haine à l’amour incestueux, a nourri abondamment l’imaginaire au fil des temps. Mais quelles traces ces liens affectifs ont-ils laissées dans les sources à la disposition des historiens ? Comment ont-ils affecté le respect de normes de comportement fraternel ? Ce questionnement renvoie  à l’expression des sentiments fraternels : par quels gestes, quelles paroles, quels écrits se manifestent-ils ? Dans quelles situations ? Il conduit aussi à s’intéresser à la nature de ces sentiments, tendresse, admiration, jalousies, indifférence, à appréhender en fonction des configurations familiales. Enfin, les formes extrêmes de l’amour fusionnel, notamment entre frère et sœur, pouvant déboucher sur l’inceste seront interrogés, ainsi que le regard porté sur ces cas limites brisant un tabou fondamental.

Genre et fratrie

Il semble également important de bien articuler la notion de fratrie et celle de genre. Il est évident que filles et garçons ne peuvent avoir ni les mêmes stratégies ni les mêmes destins sociaux ; de même, la transmission des valeurs au sein du cercle familial ne prend pas les mêmes formes et s’articule en fonction du genre des uns et des autres. Il faut également  tenir compte du rang de naissance de chacun pour comprendre les finalités de l’éducation dispensée.

Quelles implications peut également avoir la composition des fratries sur la nature du lien fraternel selon qu’il s’agit d’une fratrie unisexe (fratrie au sens strict ou sororie) ou d’une fratrie mixte ?

Fratrie /fraternité, le lien rêvé

La littérature, le monde des contes populaires, celui de la mythologie ont toujours beaucoup emprunté à la fraternité pour décrire des situations particulièrement propices à la réflexion sur le soi et l’autre, la construction de son identité, sa relation à autrui, en terme de sentiments forts, tels que l’amitié et la fidélité ou son contraire, la haine et la trahison. Notre société occidentale est ainsi fondée sur un mythe fraternel, celui d’un christ-frère, « le premier né d’une multitude de frères » selon saint Paul.

Le récit mythique érige cette relation pure en paradigme de comportement social, c’est un « lien modèle », selon D. Lett, qui transcende parfois le lien biologique et considère même le lien électif dans certains cas comme supérieur au lien adelphique. Ce « lien modèle » a une histoire très ancienne dont la force repose sur un certain nombre de valeurs, autant de vertus positives qui construisent et fortifient une relation exemplaire : une réelle affection (« une amitié plus solide qu’un rempart » écrit Antisthène au IVe siècle avant JC), des devoirs réciproques (« l’amour de deux frères est un soutien dans la vie » écrivait Vincent Van Gogh à son frère Théo en 1877), une complicité visible, une fidélité sans borne. 

Ces formes de présentation et d’exaltation du « lien modèle », tout comme les multiples usages qui façonnent la réalité concrète des groupes de Compagnons, de Francs-maçons ou des Poilus de la Grande guerre constituent précisément un objet d’histoire à explorer de toute urgence.

  • Fabrice Boudjaaba (CNRS-Rennes 2)
  • Christine Dousset (Toulouse-Le Mirail)
  • Sylvie Mouysset (Toulouse-Le Mirail)

Le colloque aura lieu en deux temps, d’une part à Rennes en décembre 2011 et d’autre part à Toulouse en mars et fera l’objet d’une publication.

Les propositions de communication (titre, résumé d’une page maximum, bref CV) sont à adresser aux organisateurs avant le  1er mars 2011 :

fabrice.boudjaaba@gmail.com

christine.seiden@gmail.com

mouysset@univ-tlse2.fr

Comité scientifique :
  • Jean-Pierre Bardet (Paris 4 et EHESS),
  • Didier Lett (Paris 7),
  • Michel Oris (Genève),
  • Sylvie Perrier (Ottawa),
  • Francois-Joseph Ruggiu (Paris 4),
  • Marion Trévisi (Amiens).

 

 


Mots-clés
  • fratries, famille, démographie, fraternité, lien social
Date limite
  • mardi 01 mars 2011
Contact
  • Fabrice BOUDJAABA
    courriel : fabrice [point] boudjaaba (at) gmail [point] com
    Centre de Recherches historiques de l'Ouest
    Univ. Rennes 2
    1 pl. Recteur Le Moal
    35043 RENNES cedex
Source de l'information
  • Fabrice Boudjaaba
    courriel : fabrice [point] boudjaaba (at) gmail [point] com

Pour citer cette annonce

« Frères et sœurs du Moyen Âge à nos jours », Appel à contribution, Calenda, publié le mercredi 08 décembre 2010, http://calenda.revues.org/nouvelle18312.html

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Cultures urbaines et sportives

9 Décembre 2010 , Rédigé par leblogducorps.over-blog.com

Lebreton, F. (2010). Cultures urbaines et sportives "alternatives". Socio-anthropologie de l'urbanité ludique, Paris : L'Harmattan

lebreton_cultures_urbaines

Les activités sportives qui s'inscrivent, de manière légale ou illégale, dans les espaces urbains, centraux et périphériques, sont plurielles. Elles sont visibles ou invisibles et ne jouent pas de la même manière avec les règles.
Les politiques urbaines et sportives n’offrent que peu de solutions convenables pour garantir un "vivre ensemble" ; des tensions naissent de ces usages alternatifs et vertigineux de l’espace public et des espaces de la ville (rue, jardin, trottoir, jardin public, place publique, immeuble, toit, parking…).
Les problématiques inhérentes aux "sports urbains" sont nombreuses : politiques, sociales, culturelles et sécuritaires entre autres. En combinant les acquis de la sociologie urbaine et de la sociologie du sport, cet ouvrage porte l'attention sur quatre pratiques urbaines : spéléologie urbaine, parkour, street-golf et base-jump urbain. Quels sens revêtent ces différentes utilisations de l'espace urbain ? Comment qualifier ces appropriations de l'espace? Comment sont régulées ces pratiques ? Tels sont les thèmes abordés dans cet ouvrage.


Au sommaire
Introduction : des cultures sportives différentielles
1. La socio-anthropologie et son terrain : les cultures urbaines et sportives contemporaines
2. Une culture commune : le "droit à la ville" pour une urbanité ludique
3. De la sportification au refus du conformisme. Vers des dissemblances culturelles.

 

 

Mes travaux portent sur une approche socio-anthropologique des « sports urbains », de leurs ressemblances et dissemblances culturelles, et plus largement sur les cultures urbaines et sportives émergentes. Les concepts d'appropriation, de transformation et de régulation des espaces publics sont mobilisés pour illustrer certaines transformations sociales majeures. D’une part, le vecteur de la différenciation sociale est analysé par l’étude compréhensive des pratiques physiques « alternatives », les mécanismes de régulation urbaine puis d’autre part, l'intégration sociale est examinée à partir du processus de sportification à l’œuvre aujourd’hui dans les pratiques physiques émergentes (le Parkour...). De ce fait, la dialectique ville-nature et la thématique des « loisirs naturels » traverse de manière générale mes travaux à propos des dynamiques identitaires qui marquent les territorialités ludiques, festives et sportives contemporaines.

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Anthropologie et Santé

8 Décembre 2010 , Rédigé par leblogducorps.over-blog.com

fis, concepts et enjeux du XXIe siècle

Anthropologie & Santé N°1
Numéro coordonné par Aline Sarradon-Eck

Le premier numéro d’Anthropologie & Santé rend compte de quelques-unes des lignes de force du débat engagé lors des Assises de l’Anthropologie de la Santé organisées par Amades (Toulouse, 18 septembre 2009). Ces assises ont porté sur les transformations et mutations contemporaines des objets, des pratiques méthodologiques et des conditions d'exercice de la recherche en anthropologie de la santé. Les contributeurs de ce numéro interrogent, chacun à leur manière, les possibilités d’adaptation de l’anthropologie de la santé aux mondes contemporains et sa capacité à se réformer sans perdre de vue les “fondamentaux” de la discipline.

 

http://anthropologiesante.revues.org/

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Marcher en ville

7 Décembre 2010 , Rédigé par leblogducorps.over-blog.com

Journée Corps et intercorporéité en espaces publics co-organisée à Lyon par Yves Winkin, Anne Jarrigeon et Rachel Thomas

Réseau international Ambiances, 30 mars 2010, ENS-LSH 

http://www.ambiances.net/index.php/fr/seminaires/159-ambiances-urbaines-en-partage

 

CORPS ET INTERCORPOREITE EN ESPACES PUBLICS

 

Synthèse de la journée du 30 mars 2009 – ENS LSH Lyon

Séminaire « ambiances urbaines en partage : les expériences du dépaysement »

 

par Rachel THOMAS

 

 

 

 

"L’inflation des travaux sur le corps dans le champ des sciences humaines et sociales rend visible la multiplicité des points de vue sur le sujet et donne à comprendre sa complexité. Du corps social au corps objet, du corps imagé au corps marqué, du corps outil au corps émotionnel…, tout un pan de la recherche tente en effet de saisir, dans le sillage des thèses fondatrices de l’anthropologie sociale et culturelle, les différentes facettes de cet instrument majeur de notre rapport au monde. Le propos de cette journée de réflexion dédiée au corps et à l’intercorporéité en espaces publics était ainsi aussi partiel et particulier que ces multiples travaux. Son objectif consistait à ébaucher les prémisses d’une réflexion sur les rapports entre ambiances et culture, à partir d’une problématisation de la question du corps dans l’espace public urbain : comment s’élabore, s’exprime et se partage, de manière souvent implicite, une culture sensible particulière, entendue provisoirement comme des manières d’être, d’éprouver et de vivre ensemble la ville ? comment mon corps témoigne-t-il, autrement dit, de ma relation aux autres et du partage des cadres sensibles quotidiens ?

Pour tenter de répondre à ces questions, deux voies de réflexion furent proposées aux intervenants. La première, explicite et commune aux trois journées de séminaire, consistait à s’emparer de la thématique du dépaysement – définie en amont comme « une brèche dans les habitudes perceptives », comme « une mise en défaut d’un rapport de familiarité avec le monde » (JP.Thibaud) - pour mieux appréhender la plasticité des corps en ville, les manières de bouger et d’interagir avec autrui dans l’espace public urbain. La seconde, implicite, proposait de s’interroger sur les apports possibles d’une anthropologie à la fois modale et sensible pour appréhender théoriquement et empiriquement cette thématique du corps et de l’intercorporéité en espaces publics. La relecture des travaux de François Laplantine (G. Chelkoff, Y. Winkin), leur discussion en présence de l’auteur et surtout leur résonance avec les réflexions sur la notion d’ambiance permet aujourd’hui que soient exposés quelques préalables à une nouvelle approche du corps et de l’intercorporéité en espaces publics qui prête attention aux « infimes modulations de la sensibilité » (Laplantine, 2002).

 

Si la recherche sur les ambiances architecturales et urbaines commence à s’intéresser au rôle des cultures sensibles dans les manières de percevoir et d’agir en ville, elle s’interroge encore peu sur la manière dont ces cultures non seulement modèlent les cadres sensibles de la vie quotidienne mais aussi s’incarnent dans des manières de bouger, dans des modes d’expression et de relation à autrui partagés. Or, l’intérêt porté aux modalités d’expression des corps dans l’espace public urbain, à leurs rapports respectifs, à leurs transformations, à leurs productions sensorielles, à leurs mises en mouvement dans l’espace public urbain… peut constituer non seulement une voie d’analyse pertinente de ces rapports entre ambiance et culture mais aussi un moyen heuristique de penser la dimension synesthésique de l’expérience urbaine. La mise en jeu du corps dans la vie urbaine, de ce point de vue, ne saurait être prise en compte seulement à partir du modèle de la communication interpersonnelle et des stratégies de présentation de soi si bien décrites par Erving Goffman. De la même manière, sa compréhension ne peut être réduite ni au faire du corps, à ces actions pratiques, à la description des diverses « techniques du corps » (Mauss, 1950) qui la sous-tendent, ni à celle d’indices supposés reproduire une forme de façonnage du social (Jarrigeon, 2004). L’intérêt porté aux processus de mise en jeu du corps dans la vie urbaine conduit d’abord et nécessairement à construire ce que l’on pourrait appeler provisoirement une esthétique de la vie urbaine, c’est-à-dire une forme de connaissance du monde urbain actuel qui s’attache moins à comprendre les manières de percevoir et de donner sens à l’environnement sensible qu’à saisir les manières de le sentir et de l’éprouver. Cette première posture de recherche en appelle immédiatement une seconde, qui consiste à réaffirmer le caractère premier du corps dans l’appréhension de l’environnement, des objets et des êtres qui nous entourent. Plus qu’une simple enveloppe cutanée, plus qu’une construction symbolique, le corps est à considérer comme participant et agent premier de notre action commune dans et sur la ville, comme fondement même de notre culture sensible et de notre rapport aux ambiances urbaines. Formulé autrement, le corps est un moyen d’expérimenter, de dire et de rendre intelligible le monde et les cultures sensibles à l’œuvre au quotidien. « Mon corps n’est pas seulement un objet parmi tous les autres objets, un complexe de qualités sensibles parmi d’autres, il est un objet sensible à tous les autres, qui résonne pour tous les sons, vibre pour toutes les couleurs, et qui fournit aux mots leur signification primordiale par la façon dont il les accueille. Le corps (…) est cet étrange objet qui utilise ses propres parties comme symbolique générale du monde et par lequel en conséquence nous pouvons « fréquenter » ce monde, le « comprendre » et lui trouver une signification » (Merleau-Ponty, 1945, p. 273-274).

En prise, ancrés dans le quotidien, engagés dans les multiples situations qui rythment et font la vie urbaine, ces corps - tantôt cachés, tantôt exhibés - toujours en torsion et en tension (A. Pecqueux, A. Chêne) - opèrent sur divers registres qu’il s’agit alors de saisir : le registre de l’alternance des apparences (que décrivent aussi bien F. Laplantine et Y. Winkin à propos des interactions physiques entre Japonais qu’A. Jarrigeon à propos du « travail des apparences » en public), celui de la simultanéité de la présence et de l’absence (observé par A. Pecqueux chez les auditeurs-baladeurs ou A. Chêne chez les danseurs de free-party), celui de l’oscillation entre engagement et désengagement (abordé par S. Tessier lors de son travail avec les enfants des rues au Brésil ou encore par R. Thomas lorsqu’elle observe les modes de cheminement des personnes handicapées)… . Plastiques, adaptables, ces corps modèlent en retour et dans une réflexivité quasi permanente avec autrui, les cadres sensibles de leur quotidien, régulant leur emprise, produisant aussi quelques indices visibles des transformations sensibles à l’œuvre en ville à une époque donnée.

 

Cette hypothèse d’un enracinement corporel, voire charnel (Thomas, 2006, 2007) de l’expérience urbaine pose cependant un certain nombre de problèmes épistémologique et empirique. L’un d’entre eux est qu’il touche à de l’implicite, à du non verbalisable, à une dimension finalement pré-réflexive de l’expérience urbaine. S’interroger sur le corps, outre s’interroger sur sa mise en mouvement, sur ses postures, sur les divers registres gestuels et sensibles du rapport à l’autre ou à l’environnement, c’est aussi questionner des sensations, des impressions, des affects, des humeurs… à peine palpables, souvent éphémères, difficiles à exprimer par le langage. Or, comment observer, dire et décrire cet indicible du corps en espaces publics ? peut-on se passer de médiations ou plus justement quelles médiations mettrent en place ? Un autre problème causé par cette hypothèse d’un enracinement corporel de l’expérience urbaine a trait au fait qu’il renvoie à la dimension temporelle de cette expérience, et plus précisément à l’enchevêtrement de deux formes de temps : celui, d’une part, du temps long et linéaire de l’histoire urbaine et de l’évolution des cadres sensibles au cours des âges et des transformations de la ville ; celui, d’autre part, du temps court, parfois saccadé ou éphémère, de la circulation des corps dans l’espace public urbain, de leurs mouvements, de leurs rencontres, des gestuelles et postures répétées et plus ou moins synchronisées… . Or, comment penser à la fois cette place des temps dans l’expérience urbaine et comment l’articuler à une réflexion sur le corps et l’intercorporéité en espace publics ? Ou formulé autrement, comment penser ces mouvements des corps dans leur fugacité, dans leur capacité à dessiner des tendances évolutives de la société aussi bien que dans leur répétition et leur continuité ?

 

Le dialogue instauré, au cours de cette journée, entre la problématique des ambiances architecturales et urbaines et les travaux de François Laplantine ouvre des pistes stimulantes. La première concerne la nécessité de mettre en œuvre une approche modale de cette question du corps et de l’intercorporéité, et plus largement de la question du sentir dans l’espace public urbain. En cela, cette proposition fait écho au positionnement des membres fondateurs du Cresson et constitue un préalable à toute étude du sensible et des rapports entre ambiance et culture. Formulé autrement, il s’agit davantage de s’intéresser aux processus (de construction, de circulation, de reproduction, d’adaptabilité, de réappropriation, de partage, de déstabilisation…) des manières d’être et de bouger en ville, à leur articulation, à leurs modulations, à leur transformation dans le temps … plutôt que de chercher à en expliquer les motifs en morcelant le corps et ses rythmes en unités discrètes. « Le corps est toujours en transformation, en mouvement. Il est impossible de le stabiliser sémiologiquement en unités de sens découpées dans un continuum » (F. Laplantine). Cette perspective modale conduit alors François Laplantine à proposer deux types d’épistémologie.

La première, qui répond à la préoccupation de « dire le corps », concerne une épistémologie de la traduction et rend nécessaire le recours à la médiation. Elle repose sur deux principes majeurs : la nécessité de « tourner autour du corps » plutôt que de l’aborder de front pour éviter le double écueil de le « chosifier » et de reconduire la coupure corps/esprit si souvent maintenue ; la nécessité aussi de recourir à d’autres langages (celui de la danse chez A. Chêne, de l’architecture chez G. Chelkoff, du cinéma chez F. Laplantine, de la vidéo et/ou de la photographie chez A. Jarrigeon, de la déficience chez A. Pecqueux et R. Thomas…) pour développer des répertoires descriptifs porteurs de ces arrières-fond culturels et sensibles qui sous-tendent l’expérience urbaine.

La seconde attitude induite par une approche modale du corps et de l’intercorporéité en espaces publics procède d’une épistémologie de la continuité du rythme. Il s’agit là de se situer dans une logique de l’alternance qui permette de prendre soin de son sujet (c’est-à-dire de prendre le temps de s’en imprégner) tout en décentrant systématiquement et périodiquement les points de vue mis en œuvre pour l’aborder. Il s’agit aussi de favoriser la réflexivité du chercheur en questionnant tour à tour ses catégories interprétatives et les manières dont elles circulent. De ce point de vue, l’expérience du dépaysement, parce qu’elle a non seulement « la capacité à faire remonter le sensible à la surface de l’expérience » (JP. Thibaud) mais aussi parce qu’elle place l’individu dans une posture de l’entre, semble constituer une perspective méthodologique pertinente pour appréhender cette question du corps et de l’intercorporéité en espaces publics. Le dépaysement recouvre en effet des formes d’expérience diverses qui, toutes, conduisent à une mise en question du rapport de familiarité à l’environnement et de l’ancrage au monde. « Perte momentanée des repères de la vie quotidienne » (JP. Thibaud), « dissolution progressive des stéréotypes » (F. Laplantine), dérangement / déstabilisation des routines perceptives et interprétatives routinières (Y. Winkin, A. Jarrigeon), étrangeté / incongruité de soi face à une situation ou un espace-temps donné (A. Chêne, S. Tessier, R. Thomas), le dépaysement place l’individu, comme le chercheur, dans un mouvement permanent d’engagement et de distance, d’implication et de repli, d’accord et de décalage. Pour le premier – l’anonyme urbain – la situation de dépaysement interroge alors l’ordinaire de son rapport au monde. En remettant en cause ces évidences tacites du quotidien, elle révèle d’une part en quoi la quotidienneté est probablement ce qui constitue en amont notre expérience sensible de la ville, d’autre part en quoi cette quotidienneté n’est jamais prédonnée mais constituée précisément par ce rapport sensible que nous entretenons jour après jour avec le monde. Pour le second – le chercheur, l’ethnographe – la situation de dépaysement met alors autant en question les schémas interprétatifs classiques que les tentatives d’universalisation de l’expérience urbaine. Parce qu’elle instaure des biais dans la connaissance du monde, parce qu’elle rend le chercheur attentif aux « processus de formation et de transformation du sensible » (G. Chelkoff), parce qu’elle rend possible une forme de « désapprentissage » de la réalité, la situation de dépaysement rend visible et intelligible les éléments et processus implicites à l’œuvre au quotidien. Or ce n’est probablement qu’à ces deux conditions – osciller entre l’immersion familière et le dépaysement et s’interroger aussi bien sur la manière dont se construit réciproquement notre rapport sensible au monde que sur la manière dont se partage au quotidien une culture sensible commune - qu’une esthétique des formes de vie urbaine peut être aujourd’hui menée".

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Gestion politique du corps et des populations

6 Décembre 2010 , Rédigé par leblogducorps.over-blog.com

Réseau thématique 17
Gestion politique du corps et des populations
Responsables :
Dominique Memmi (CNRS - CSU)
Gilles Raveneau (Université de Paris Ouest Nanterre, LESC, CeRSM)
Emmanuel Taïeb (Institut d’Études Politiques de Grenoble, PACTE)
Descriptif : Fondé en 2003, dès la création de l’Association Française de Sociologie,
le Réseau thématique 17 s’intéresse à la dimension somatique des agents sociaux et
à la façon dont elle est administrée par le monde social, et plus spécifiquement, par
les institutions. Le réseau vise ainsi à réfléchir aux renouvellements contemporains
qui ont affecté la régulation publique des usages du corps humain et l’administration
des populations dans leur rapport à leur santé et à leur devenir physique. Au
Congrès 2006 de l’AFS, le Réseau a examiné les transformations politiques à
l’oeuvre dans le rapport au mourir, des soins palliatifs à l’euthanasie, et des
nouveaux rituels funéraires à la législation sur les cendres des défunts. Puis, du
rapport au cadavre et plus généralement à la matérialité corporelle en fin de vie, le
RT 17 a déplacé son intérêt vers les objets suscitant le dégoût. Après une première
Journée d’études en janvier 2008 à la MSH à Paris, intitulée « Humeurs et dégoût :
du dispositif à l’institution », où il s’agissait d’analyser les dispositifs institutionnels et
politiques chargés d’encadrer les humeurs ou excrétions du corps jugées
dégoûtantes, la réflexion a porté sur la régulation institutionnelle du dégoût. Les
sessions du Réseau, lors du Congrès 2009, portaient sur le « dégoût d’institution »,
soit le rôle joué par les institutions lorsqu’elles ont à administrer des corps, des
populations et des individus suscitant socialement dégoût, répulsion ou réprobation.
Si la première journée d’étude avait privilégié une approche anthropologique, la
suivante ambitionnait de travailler davantage dans une perspective de sociologie et
de science politique. Dans ces disciplines, la question du corps n’a en effet pas
toujours la légitimité qui lui revient et une recherche sur le dégoût peut susciter
d’autant plus de résistances qu’elle porte à l’extrême l’attention à la matérialité et à la
réactivité corporelles. Un premier bilan de ce travail est en cours de publication : un
numéro de la revue Ethnologie Française (2011-1), intitulé « Anatomie du dégoût »,
paraîtra début 2011.
Entreprenant de généraliser la réflexion induite par le travail accompli par le réseau
jusqu’ici, l’appel à communications pour le Congrès 2011 porte sur les
métamorphoses du rapport du monde social et des institutions à l’organicité et au
biologique.
Contacts :
dominique.memmi@csu.cnrs.fr
gilles.raveneau@mae.u-paris10.fr
emmanuel.taieb@iep-grenoble.fr
Appel à communication pour le 4e Congrès de l’AFS
Grenoble, 5 - 8 juillet 2011
Réseau thématique 17
Gestion politique du corps et des populations
Les métamorphoses du biologique.
La tension entre attirance et répulsion pour le « naturel » : des normes aux
dispositifs institutionnels.
L’« arrangement » entre maîtrise technicienne et médicale du corps et
valorisation du naturel et de l’organicité n’a cessé d’évoluer dans l’histoire. Il renvoie
à une tension, un équilibre paradoxal, entre nécessité de contrôler la dimension
biologique du corps individuel, sa dimension organique, ses excrétions, ses
débordements, c’est-à-dire sa massive présence corporelle ; et nécessité de revenir
à la nature, à une authenticité perdue dans la société urbaine et industrielle, et de
rendre aux individus leur rapport censément perdu à leur corporéité et leur
environnement. Dans les années 1960-1970, cet arrangement s’est traduit ainsi à la
fois par une injonction au contrôle de la procréation et de la mort (évacuation
hygiéniste des cadavres, « déni de la mort », etc.), en même temps que par un retour
hédoniste à la nature (accouchement naturel, naturisme, début de la production
« bio », retour à la terre et discours « écologique » au sens large).
Quarante ans après, quelles formes prend cet arrangement ? On assiste à de
nouvelles invites institutionnelles et sociales à retrouver la nature mais elles
accompagnent de fortes tendances inverses. L’invitation à contempler l’organicité
des sujets (recours croissant à la thanatopraxie, présentation et photographie des
cadavres), n’entrave pas la forte croissance du recours à la crémation et à la
dispersion des cendres. La valorisation du tout « bio » flanque l’ardente obligation à
la pasteurisation de nos vies quotidiennes – lavages de mains, port de masques
médicaux, nourriture sous plastique – portée notamment par les politiques publiques
de santé. Ou encore, certes sur un tout autre terrain apparemment, l’adhésion
enthousiaste aux filiations choisies (adoptions, familles recomposées, parrainages)
et à l’artificialité (procréation médicalement assistée) s’accompagne désormais d’une
aspiration à reconstituer sa filiation biologique (pour les enfants adoptés, ceux nés
sous X, et aujourd’hui, ceux nés d’un don de gamètes).
Il s’agira ici de repérer cette tension dans ses formes tant historiques (XVIIIe-
XXIe siècles) que contemporaines, en s’appuyant sur des situations et des objets
concrets, des interactions, des pratiques et des discours normatifs déterminés,
portés par des professionnels spécifiques, dont les professionnels de la politique. Le
rôle particulier – et souvent très actif – joué en cette matière par les institutions
méritera aussi d’être analysé.
L’attention devrait être portée à l’analyse des espaces sociaux, des gestes, des
postures, des aménagements concrets que dictent chacune des tendances
contradictoires de cet arrangement, mais aussi leur essai de réconciliation. L’analyse
des affects mobilisés autour de ces arrangements (« goût » pour le bio, attirance
pour l’allaitement, « beauté » des morts, mais « dégoût », à l’inverse, pour une
organicité trop appuyée, etc.) sera tout particulièrement bienvenue. Tout comme la
mise en valeur des formes historiques – et sans doute socialement situées – les plus
stabilisées de compromis entre ces tendances contradictoires (valorisation de
l’enfant, mais sans handicap ; exposition du cadavre, mais esthétisé ; manger à
satiété mais manger « bio »). Car à travers ces compromis, ce qui se négocie ici
c’est la place toujours mouvante et disputée que nos cultures accordent à la nature.
Autant de questions que nous souhaitons voir traitées dans la diachronie autant
que possible et à l’aide de données empiriques attestées, c’est-à-dire à travers
l’analyse de pratiques effectives ou de corpus bien délimités de discours.
Les démarches faisant appel à plusieurs disciplines seront les bienvenues.
Les propositions de communication (3000 signes maximum, espaces compris)
présenteront le ou les thèmes auxquels se rattache leur intervention, l’objet de la
recherche, le questionnement et la problématique, le terrain, les catégories et le
nombre de personnes interrogées (ou à défaut, les corpus systématiques de sources
sur lesquels ils s’appuient si ce travail n’est pas lié à un terrain).
Les propositions comprendront les éléments suivants dans l’ordre
d’apparition :
• Nom, prénom du/des auteur-e-s
• Fonction et institution de rattachement
• Adresse mail
• Titre de la communication
• 5 mots clés
• Proposition de communication (3000 signes maximum espaces compris)
• Titre et résumé de la proposition (1500 signes espaces compris)
Les propositions doivent être adressées simultanément sous fichier word et rtf à :
Dominique Memmi (dominique.memmi@csu.cnrs.fr), Gilles Raveneau
(gilles.raveneau@mae.u-paris10.fr), et Emmanuel Taïeb (emmanuel.taieb@iepgrenoble.
fr) au plus tard pour le 7 janvier 2011.
Les propositions seront sélectionnées en fonction de leur qualité scientifique et de
l’originalité du matériau empirique mobilisé. Les réponses aux propositions que nous
auront reçues seront envoyées à la mi février 2011. Les résumés (1500 signes) des
propositions acceptées figureront dans le volume édité pour le congrès.
Nous vous remercions de bien vouloir :
1- indiquer en objet de votre message : AFS-RT17 proposition congrès
2- nommer votre fichier de la façon suivante : nom-congrès AFS 2011.doc
Pour toute question ou problème, Emmanuel Taïeb se met aimablement à votre
disposition : (Emmanuel Taïeb <emmanuel.taieb@iep-grenoble.fr>).
Attention : Le Congrès se tiendra du 5 au 8 juillet 2011 à Grenoble. La participation
au Congrès est payante, et les frais de déplacement et d’hébergement sont à la
charge de l’intervenant, mais une prise en charge financière est prévue pour les
étudiants et chômeurs sur demande auprès des organisateurs du congrès

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