Corps et techniques : dépassement, déplacement, distance
Appel à communication
Groupe de Travail N°41 de l’Association Française de Sociologie
Corps, Techniques et Société
Congrès de l’AFS, 5-8 juillet 2011 – Grenoble
« Corps et techniques : dépassement, déplacement, distance »
Le Groupe de Travail n°41 « Corps, techniques et société », de l’Association
Française de Sociologie, rassemble depuis 2007 des chercheurs en sciences humaines et
sociales qui abordent de manière transversale la relation étroite et problématique qui lie les
corps et les techniques.
Nous traiterons pour ce colloque de la question du déplacement, du dépassement et de
la distance des/entre les corps et les techniques – dans la continuité du séminaire des années
2009-2011 du GT 41 – à partir de terrains de recherches, mais aussi d’approches plus
théoriques. Quels procédés techniques permettent aujourd’hui de déplacer les limites du
corps ? Quels sont les déplacements de « frontières » en cours ? Quels types de distances ces
procédés engendrent-ils ? Ces questions s’inscrivent particulièrement dans le thème général
du congrès « Création, innovation » qui nous servira donc de fil conducteur : innovations
techniques, créations des corps ? Créations technologiques, innovations corporelles ?
Axe 1 : Dépassement.
La perspective du dépassement poursuit la réflexion sur les frontières et les limites du corps.
Le franchissement des frontières du corps est matérialisé dans les différentes figures du corps
augmenté ou modifié à travers des prothèses (implants, prothèses mécaniques ou
électroniques) ou des traitements pharmacologiques (dopage, stimulation chimique,
contraception ou stimulation hormonale), ou encore par des pratiques médicales, parfois
encore exploratoires ou à venir (médecine régénérative, clonage, procréation assistée,
nanomédecines, chirurgie esthétique, changements de sexe, modifications transitoires,
ponctuelles ou définitives de genre…). Tous ces modelages de la chair, ces améliorations ou
augmentations (human enhancement) que la technique rend possible et accompagne, toutes
les techniques in corpore qui font des corps des « artefacts techniques » parmi d’autres (J.
Wajcman, 2002), révèlent jusqu’à quel point il est désormais impossible de définir les
frontières du naturel, du normal, du stabilisé. Si donc les techniques in corpore sont le résultat
des processus qui engagent des concepteurs des innovations, des acteurs scientifiques,
techniques, professionnels, des usagers, ces processus d’innovation introduisent non
seulement de nouveaux dispositifs mais aussi de nouvelles formes de normativité des corps,
de nouvelles pratiques, de nouveaux enjeux, de nouveaux jeux qui prennent place dans
l’interaction entre les concepteurs et les usagers, ces derniers et leurs représentations du corps.
Des usagers qui « font » aussi les techniques avec les usages qu’ils en ont : la manière dont ils
usent, détournent, modifient à leur tour ces techniques in corpore est ce qui nous interpelle.
Quelles sont les dimensions et les marges de l’appropriation ? Quel est le rôle du loisir, du
plaisir et de la mise à distance ou de la gestion de la souffrance dans les pratiques de
dépassement des frontières du corps ?
Axe 2 : Déplacement.
Notre interrogation sur l’humanisation des techniques et/ou la technicisation des humains,
entre artificialisation des humains et naturalisation des techniques, repose sur l’hypothèse
d’une redéfinition anthropologique de l’humain. Les discours sur le posthumanisme, ou la
postmortalité, les recherches scientifiques et les activités des laboratoires, les discours
prophétiques, les constructions mythologisantes des figures de l’homme hybride, celles de
l’homme a-mortel ou immortel, et jusqu’à l’imaginaire de la science fiction, constituent
l’horizon idéologique et culturel dans lequel les technologies semblent revisiter la définition
de l’humain. Les recherches et les pratiques technoscientifiques actuelles, accompagnées par
la réflexion éthique et philosophique, obligent particulièrement à regarder avec attention les
dépassements possibles des partitions humain/animal et à considérer la remise en discussion
de cette frontière. Sur ce même axe, il est central d’interroger la posture du chercheur, de
questionner les manières de travailler et concevoir ces nouveaux objets, de penser ces
innovations entre science, technologie et design. Si autre définition de l’humain il y a (réelle
ou envisagée), les résistances comme les adhésions à ces « déplacements » devront être
questionnées. Qui fait quoi ? Qui suit qui et pourquoi ? Et toujours : comment les innovations
entrent-elles dans des processus de redéfinition, d’adhésion ou d’exclusion, de la part des
acteurs ?
Axe 3 : Distance.
Ce dernier axe croise les deux précédents pour poser la question générale du lien social, à
partir de l’innovation technologique et de son inscription dans la chair. Comment vit-on avec
un corps modifiable et modifié ? On interrogera les processus d’étrangeté (distance à soi
même, ou aux autres), de recherche de distinction, individuelle ou collective, et de
« reconnaissance » sociale. Identité, race, genre sont autant de catégories qui construisent la
relation à soi et à l’autre. Le corps fabriqué, re-fabriqué, modifié, augmenté, par les
techniques contemporaines crée-t-il de la distance ? Cherche-t-il à l’abolir ? Un corps rendu
disponible à la modification pose aussi la question de sa normativité : les pratiques
scientifiques et technologiques biomédicales, par exemple, reposent sur la notion d’anomalie,
de pathologie, de standards, de moyenne, de mesure. Comment les techniques médicales
peuvent-elles être prescriptrices de normes corporelles, et sources de rapports sociaux
éventuellement « autres » ? Quels sont les paramètres proposés/imposés – socialement,
techniquement, scientifiquement, esthétiquement, éthiquement – qui indiquent ce qui est
normal et ce qui doit être amélioré, ce qui est acceptable ou ce qui ne l’est pas ? Quels sont les
domaines dans lesquels on expérimente la transformation (art, sport, handicap, santé,
vieillesse…) ? Et par quels processus (lobbying, promotion, underground, déviance, etc.)
peut-elle se généraliser ou être normalisée ?
Session commune RT 19 et GT 41 :
Lors d’une session conjointe, le RT19 et le GT 41 souhaitent questionner les innovations
technologiques en médecine et leurs implications en termes de rapport au corps d’une part, et
de nouvelles relations soignants-soignés d’autre part. Les innovations technologiques en
médecine sont nombreuses et ne cessent de progresser : imagerie numérique, en 3D, médecine
du futur (médecine expérimentale, individu bionique), biotechnologies… L’innovation
médicale concerne aussi aujourd’hui le domaine de la bioéthique (cellules souches, dépistage
génétique, médecine régénérative) et pose plus largement des questions sur la manipulation
des organismes vivants, sur leur statut et le développement de ce que S. Bateman appelle une
médecine hors corps. Quels sont les impacts de ces nouvelles technologies sur le corps ? Peuton
parler d’une nouvelle dépendance des corps ? D’autre part, les innovations technologiques
concernent également l’information des usagers et la communication entre usagers et
professionnels que l’on peut rassembler sous le terme e-santé. Il convient de s’interroger
d’abord sur le développement de la télémédecine (télésurveillance, téléconsultation,
télédiagnostic) et de son impact sur les relations soignants-soignés et sur les représentations
du corps et des organes malades ; l’interrogation porte ensuite, et plus largement, sur l’essor
de l’internet qui vient modifier les relations établies entre usagers et professionnels : de
nouveaux rapports de connaissances, d’autorité et de pouvoir, d’expertise émergent et
demandent de la part des usagers et des patients, des professionnels de la santé et des experts
médicaux, mais également des institutions, des ajustements nécessaires. Un thème associé est
celui de la pratique depuis quelques années d’un tourisme médical de la part des usagers,
généré par l’offre de ces nouvelles technologies, qui peut être également interrogé lors de
cette session conjointe.
Session commune RT31 et GT41 (extrait de l’appel à communication du RT31) :
Une session commune sera organisée entre le GT41 (« Corps, techniques et société ») et le
RT31 (« Sociologie des activités physiques et sportives »). L’axe directeur de cette
collaboration se situera à l’interface des orientations développées par ces deux équipes, tout
en cherchant à répondre, dans une optique transversale, à la question des créations et des
innovations technologiques et/ou corporelles liées au sport et aux activités physiques.
Les communications pourront par exemple porter sur le thème du dopage et de ses nouvelles
formes (qu’elles soient médicamenteuses, génétiques, et même mécaniques ou électriques
comme ce fut peut-être récemment le cas en cyclisme), ainsi que sur les nouvelles techniques
de dépistage qui en découlent. Les interventions pourront aussi aborder la question des
innovations en matière de culture matérielle : l'outil sportif envisagé dans l’évolution des
formes et des matériaux, qu’il soit considéré comme prolongement du corps (raquette, perche,
épée, etc.) ou comme remplacement d'un membre (nouvelles prothèses de course handisport,
etc.). D’autres approches relatives à la question des créations et des innovations pourront
enfin être traitées, en rapport avec les attentes transversales d’une telle session commune
reliant corps, techniques et APS sous l’angle des sciences sociales.
Modalités de soumission des propositions :
Les propositions de communications doivent être envoyées au plus tard pour le 18 décembre
2010, conjointement aux deux responsables du réseau, valerie.souffron@univ-paris1.fr et
caroline.moricot@univ-paris1.fr, afin d’être étudiées par les membres du bureau du GT 41.
Les propositions détaillées de communication devront se conformer aux exigences suivantes :
1- Une proposition de communication, en 7500 caractères maximum, espaces compris, soit
environ une à deux pages de texte, précisant les éléments suivants : thème(s) se rattachant à
la communication parmi les 3 axes proposés, objet de la recherche, stade de cette
recherche, données théoriques et principaux éléments de la problématique, terrain(s), types
de personnes interrogées et/ou corpus constitués, méthodes d’investigation et d’analyses
mises en oeuvres.
2- Un résumé de cette communication, répondant aux exigences de l’AFS, soit en 1400 signes
(espaces compris).
Le tout devra être enregistré en fichiers de format Word (2003 ou 2007) ou Pdf.
C’est sur la base de ces textes que les propositions seront sélectionnées, en fonction de
l’intérêt qu’elles présenteront pour les diverses sessions de notre groupe, ainsi que des
groupes avec lesquels nous nous proposons de créer des sessions communes (RT 19 Santé,
Médecine, Maladie et Handicap et RT 31 Sociologie du sport et des activités physiques).
Vous pourrez préciser votre éventuel intérêt pour l’une de ces sessions communes (les
programmes complets de nos collègues des RT 19 et 31 sont disponibles sur le site de l’AFS).
Tous les publics de chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants, sont concernés par cet
appel. Le GT 41 est composé de sociologues, anthropologues, philosophes et historiens et
toutes les disciplines des sciences humaines sont les bienvenues, dans la mesure où les thèmes
des communications s’inscriront dans ceux des axes de recherche énoncés ci-dessus.
Nous vous rappelons que vous devrez vous acquitter des frais d’adhésion à l’AFS et de
l’inscription au colloque pour pouvoir participer, dès lors que votre proposition aura été
retenue.
Le colloque se déroulera du 5 au 8 juillet inclus, sur le campus de Saint Martin d’Hères, à
Grenoble
Les visages et les corps
http://www.louvre.fr
Diaporama de Nan Goldin.
Nan Goldin poursuit depuis plusieurs années un journal intime qui est sans doute l’un des plus bouleversants récits qui soit. Les photographies qu’elle réunit en diaporamas fixent le tourbillon de la vie : l’amour, la mort, la maladie mais aussi la fête, la fragilité des relations humaines, l’espoir et le désespoir. Cette nouvelle œuvre créée pour le Louvre met en relation ses propres photographies de visages et de corps avec les photographies qu’elle a prises des œuvres du musée.
Très attaché à cet univers, Patrice Chéreau a proposé à Nan Goldin de se plonger à son tour dans ces « visages et ces corps » du Louvre et d’en donner sa version dans un nouvel opus.
Ces programmes bénéficient du mécénat principal de Pierre Bergé
et du soutien de Louis Vuitton.
En partenariat média avec Arte, France Inter et Les Inrockuptibles.
La création Scopophilia bénéficie du soutien de The Charles Engelhart Foundation et du Cercle des Jeunes Mécènes
avec la collaboration des American Friends of the Louvre".
Les virtuoses du corps
"Contorsionnistes, yogis, plongeurs en apnée, imitateurs, mimes, équilibristes, ventriloques, nez, oenologues, beat boxers, karatékas artistiques, acrobates urbains, fakirs...
Que savons-nous de ces êtres capables d'exploits corporels qui nous dépassent, expressions d'une variété humaine étonnante ? Quelles sont (es limites de l'humain ? L'auteur a mené l'enquête :
quelles raisons secrètes les conduisent à escalader à mains nues des gratte-ciels, à mémoriser des centaines d'effluves pour créer des parfums ? Comment vivent-ils leurs prouesses au quotidien ?
A travers une trentaine de rencontres inoubliables, l'auteur va au-delà du mythe et de la fascination créée par le cinéma ou le Guinness Book.
Il nous révèle le travail et les recettes de ces experts, leurs valeurs communes, les singularités des démarches, la fierté et les déboires de la célébrité".
Stéphane Héas est sociologue, maître de conférence Habilité à Diriger des Recherches en Sociologie à l'université de Rennes 2, France. Après des études d'histoire et de sociologie (DEA) à l'université de Nantes, il a réalisé sa thèse sous la direction de David Le Breton (université de Strasbourg) : "Les méthodes de relaxation comme médecine de ville ?", 1996. Il est membre du LARES LAS, Équipe d'accueil 2241, de l'université de Rennes 2, et du futur VIPS (Violences Identités Politiques Sports).
Ses enseignements et ses travaux de recherches concernent les activités physiques et sportives Outsiders (i.e. minoritaires, étranges, voire ostracisées) comme symbolisations des relations à soi, aux autres, au monde : méthodes de relaxation, arts martiaux, pratiques corporelles non fédérées (spéléologie urbaine, parkour, street golf, etc.), sports de tradition masculine exercés par des jeunes filles et des femmes (football, rugby).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Stephane_Heas
www.maxmilo.com
Corps-Animalités et Robotique
ci joint le programme de la journée d'étude du 26
novembre 2010 "Des corps et des animaux entre technologie et nature :
Animalité et robotique" organisée par le Groupe de Travail "Corps,
Techniques et Société" (GT41/AFS) avec le soutien de l'Université
Paris 1 et de L'ENSCI qui nous accueillera dans ses locaux.
Nous espérons vous y retrouver nombreux.
Bien cordialement,
Marina Maestrutti, Caroline Moricot et Valérie Souffron
GT 41 de l'Association Française de Sociologie
« Corps, techniques et société »
Des corps et des animaux entre technologie et nature :
Animalité et robotique
Journée d'étude
Vendredi 26 novembre 2010. 9h00 - 17h00
Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle (ENSCI)
48, rue Saint Sabin 75011 Paris M° Bréguet-Sabin ou Chemin Vert
9h00-9h15 Accueil, présentation de la journée
Introduction : Marina Maestrutti, Caroline Moricot, Valérie Souffron
(CETCOPRA, Univ. Paris 1)
1. Déplacements des frontières entre animaux, humains, robots.
Modérateur : Denis Vidal (IRD, EHESS)
9h15-10h00 Guy Theraulaz (Centre de Recherche sur la Cognition
Animale, CNRS, Toulouse)
L'intelligence collective des insectes sociaux, un modèle pour la robotique ?
10h00-10h45 José Halloy (USE, Université Libre de Bruxelles)
Construire des groupes mixtes d?animaux et de robots pour étudier
l?intelligence collective
11h00-12h30 Emmanuel Grimaud (LESC, CNRS), Stéphane Rennesson (LAU, CNRS)
Jeux d'espèces (scarabées, poissons, oiseaux). Une ethnographie
comparée. Projection du film
13h-14h30 Pause déjeuner
2. Rencontre ou dépassement ?
Corps et comportements animaux à l'épreuve de l'artificiel.
Modérateur : Daniela Cerqui (Université de Lausanne, Suisse)
14h30-15h15 Dominique Lestel (ENS)
Les animaux ont-ils un avenir dans le contexte des technologies NBTIC?
15h15-16h00 Agnés Guillot et Jean-Arcady Meyer (ISIR, UPMC/CNRS)
Animaux-automates, animaux-robots : leurres, outils, modèles ou compagnons ?
16h00-17h00 Débat
Sans inscription - contacts : valerie.souffron@univ-paris1.fr
Caroline.Moricot@univ-paris1.fr maesma@libero.it
Sites : www.cetcopra.univ-paris1.fr www.afs-socio.fr www.ensci.com
Biotechnologies et interventions sur les corps
Appel à communications – Biotechnologies et interventions sur les corps
Appel à communications du RT 24
IV Congrès de l’Association Française de Sociologie
Grenoble 2011
Le 4e congrès de l’Association Française de Sociologie est consacré au thème : Création et innovation. L’appel à communication se consacre à ce thème général en le développant en trois axes. Chacun de ces axes constitue une entrée privilégiée pour étudier les formes d’expression et les effets de l’innovation, les résistances qui lui sont opposées, à partir d’un éclairage par le genre/les rapports sociaux de sexe mais aussi via une lecture privilégiant l’articulation des rapports de sexe/genre aux autres rapports de pouvoir, poursuivant en cela la réflexion propre du RT depuis sa création.
Biotechnologies et interventions sur les corps
Les biotechnologies ont une influence déterminante dans la construction actuelle du corps humain et particulièrement sur la normalisation subjective de l’apparence. Nous proposons de réfléchir sur la façon dont les biotechnologies affectent les représentations du sujet corporel et normalisent les corps, en particulier ceux des femmes, qu’il s’agisse des techniques pour mincir, bronzer, se blanchir la peau, ou de la chirurgie esthétique, des implants, du bracelet électronique etc. Le développement des nouvelles technologies, en particulier des innovations reproductives comme la procréation médicale assistée (fécondation in vitro et transfert d’embryon, etc.), ont constitué un thème central des études féministes durant les deux dernières décennies. Ces travaux ont notamment porté sur les liens entre les sciences reproductives et certains mouvements sociaux controversés en matière de contrôle de la natalité, d’eugénisme, et plus largement de contrôle des femmes. Plus récemment des travaux ont été réalisés sur la capacité des sciences et technologies reproductives à créer de nouvelles formes de vie via le génie génétique (clonage). Nous attendons des communications qu’elles analysent la manière dont les innovations scientifiques sont construites par les rapports sociaux de sexe, de classe et de race, mais aussi des communications qui appréhendent les innovations comme des espaces potentiels de transformation de ces rapports sociaux. Sont bienvenus tous les travaux qui traitent des interventions sur les corps ainsi que des effets des nanotechnologies sur la santé et l’environnement.
Les propositions de communication
(résumé de 3000/4000 signes avec 5 références bibliographiques significatives) sont à adresser d’ici le 22 Novembre
2010
à l’adresse suivante : rt24.afs@inv.univ-rouen.fr
Autres axes proposés
Innovation et division ethnique et sexuée du
travail
Les travaux de Paola Tabet ont mis en évidence les liens qui existaient entre l’inégal accès des hommes et des femmes aux outils et aux techniques et la division sexuée du travail. La supériorité
technique confère aux hommes un rôle stratégique dans la production et leur permet de contrôler l’activité des femmes. Qu’en est-il aujourd’hui ? De nombreuses recherches ont analysé la
féminisation des métiers et des professions ainsi que les recompositions de la division sexuée du travail. La division ethnique du travail a également été l’objet de plusieurs analyses. Ces
travaux ont cependant moins portés sur les enjeux de pouvoir liés à l’innovation. Dans quelle mesure, l’innovation et la maîtrise des techniques participent-elles à la construction des positions
minoritaires versus majoritaires, que ce soit en termes de qualification ou de hiérarchisation des segments professionnels ? Nous attendons des communications qui interrogent les liens entre
l’innovation et la dynamique des inégalités liées aux rapports de classe, de race et de genre dans le travail, au sein des professions mais également dans l’espace non marchand.
Domination, résistance et innovation
socio-politique
Depuis 4 ans, l’un des groupes de travail du RT 24 réfléchit sur les luttes sociales et les résistances. Poursuivant dans cette voie, nous proposons ici d’analyser les rapports des dominé-e-s
et/ou des « minoritaires » (au sens de Colette Guillaumin) et/ou des « subalternes » à l’innovation sociale et politique. Cette analyse contribue à saisir la complexité des rapports de pouvoir
entre groupes dominés (de race, de sexe, de classe…) et groupes dominants (hétérosexuels, blancs, bourgeois…), entre minoritaires et majoritaires. Il s’agira, dans une perspective qui tient
compte de la co-formation des rapports sociaux de sexe, de classe et de race, de se demander sous quelles modalités les groupes dominés ou minoritaires/subalternes construisent une ou des
positions politiques, théoriques, organisationnelles spécifiques. On pourra ainsi mieux appréhender ce que leurs luttes et leurs théorisations apportent aux processus de transformation sociale,
mais aussi dans quelle mesure les groupes dominants ou majoritaires résistent à ces positions ou les empêchent d’émerger. Les propositions seront, de préférence, axées sur les innovations
théoriques, politiques, culturelles, organisationnelles… proposées et/ou mises en pratique par les groupes dominés ou minoritaires dans les mouvements sociaux ou dans les formes d’organisations
plus institutionnalisées (politiques, médiatiques, culturelles…). La manière dont ces innovations interagissent avec les actions ou les structures des groupes dominants ou majoritaires (pensée
hégémonique, droit, police…) sera, si possible, mise en évidence.
Animots
Projet soutenu par l’Agence Nationale de la Recherche
Responsable du projet : Anne Simon
Responsable pour Écriture de la modernité-Paris 3 : Alain Romestaing
http://www.ecritures-modernite.eu
Séminaire L’animal entre sciences et littérature
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UN RÉSEAU DE RECHERCHE INTERNATIONAL
Fondé sur un partenariat entre le CRAL (Centre de recherches sur les arts et le langage, CNRS/EHESS) et l’EA « Écritures de la modernité »
(conventionnée CNRS, université Paris 3), le projet Animots (2010-2014), constitué de huit chercheurs, vise à pallier le manque d’une recherche organisée à moyen et long terme sur les
animaux et l’animalité dans la littérature de langue française des XXe-XXIe siècles. L’appartenance de trois chercheurs à des établissements britanniques et américains permettra de tenir
compte des renouvellements théoriques anglo-saxons et de développer la recherche en anglais et en français.
Un séminaire pluridisciplinaire, un séminaire de recherche doctorale, deux journées d’étude, deux colloques, un congrès international et dix publications
collectives conduiront à l’actualisation des réflexions en France, aux États-Unis et au Royaume Uni.
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ACTUALITÉ DE LA QUESTION DE L’ANIMALITÉ : UN CARREFOUR DE DISCIPLINES
Les bouleversements historiques propres aux XXe-XXIe siècles ont engendré une intense activité intellectuelle sur la question de l’animal : du grand bond en
avant darwinien et mendélien jusqu’aux pandémies les plus actuelles, en passant par la réification du vivant, l’extinction massive d’espèces ou les xénogreffes, la coupure
anthropozoologique se trouve tantôt dramatiquement accentuée, tantôt remise en cause. De la philosophie à la biologie, en passant, pour ne citer que quelques disciplines, par le
cognitivisme, l’histoire ou les sciences politiques, l’animal est envisagé comme un objet d’étude incontournable, provoquant des reconfigurations majeures du champ de la recherche :
disparition de l’histoire naturelle, développement de l’écologie, de l’éthologie, de l’éthique…
Dans ce concert intellectuel, les discours et représentations propres à la création littéraire sont rarement pris en compte par une critique académique qui aborde
l’animalité selon des axes traditionnels restrictifs (analyses allégoriques ou symbolistes, études régionalistes, cantonnement à certains genres dits mineurs). Or depuis le début du XXe
siècle, les écrivains sont légion à inscrire leur production dans les enjeux sociaux et épistémologiques les plus contemporains : il devient donc crucial de légitimer la question de
l’animalité en études littéraires et de renouveler celles-ci par l’établissement de transversales avec d’autres disciplines.
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UN SUJET ÉMERGENT EN ÉTUDES LITTÉRAIRES
L’animal, si « naturel » au niveau phénoménologique et existentiel, est en réalité un objet d’étude fuyant et démultiplié, construit par les chercheurs
autant qu’étudiés par eux : le pluriel de l’acronyme du projet, tiré d’un néologisme créé par J. Derrida, vise à mettre en exergue le caractère réducteur du mot « animal »,
supposé rassembler des rapports au monde diversifiés, voire incomparables. L’acronyme rappelle en outre que la recherche se fera sur le terrain du langage critique et créatif : un
travail définitionnel sera opéré sur des notions proches (« bête », « animal », « bestialité », « humanité »…) ainsi qu’une réflexion sur les
inconvénients et les apports de l’anthropomorphisme. On examinera quels procédés narratologiques et stylistiques peuvent rendre compte de modes d’être réputés inaccessibles à l’humain
(von Uexküll), et, au niveau cognitif, si des émotions comme la projection et l’empathie, souvent propres à la démarche scripturale, sont à même de donner accès à une altérité spécique.
L’inscription des textes dans leur contexte scientifique de même qu’une reconfiguration de l’histoire littéraire seront mis en œuvre à partir de la problématique de l’animalité.
Si l’animal, dont Moby Dick est le paradigme, s’avère un point de fuite pour la littérature (J.-C. Bailly), poésie et fiction, par la figuralité, n’en parlent pas
moins de l’animal et pour l’animal (G. Deleuze), et apportent un savoir spécifique sur le vivant, et non pas seulement une représentation de celui-ci.
L’animal entre sciences et littérature
Première séance du séminaire “L’animal entre sciences et littérature” : Dominique LESTEL
Mardi 7 décembre 2010, Université Paris 3-Sorbonne nouvelle, site Censier, 13 rue de Santeuil, salle 410, 4e étage, 14h-16h
Philosophe de terrain à l'École normale supérieure (Département d'Etudes Cognitives & Archives Husserl), directeur de l'équipe "Éco-éthologie et Éthologie Cognitive" du Laboratoire
d'Éco-anthropologie & Ethnobiologie du Muséum National d'Histoire Naturelle. Il a notamment publié L’Animalité. Essai sur le statut de l’humain (Hatier, 1996; rééd. Les Cahiers de
l'Herne, 2007), Paroles de singes. L’Impossible Dialogue homme/primate (La Découverte, 1995), Les Origines animales de la culture (Flammarion, 2001 et 2003), L’Animal
singulier (Seuil, 2004), Les Amis de mes amis (Seuil, 2007), L’Animal est l’avenir de l’homme (Fayard, 2010), et, avec Thierry Bardini, Voyage au-delà de l'espèce
(Dis Voir, 2010).
Le séminaire interdisciplinaire de recherche « L’animal entre sciences et littérature », animé par Anne Simon, constitue un axe majeur des activités du programme de recherche Animots. L’animal,
qui semble si « naturel » au niveau phénoménologique et existentiel, est en réalité un objet d’étude fuyant et démultiplié, construit par les penseurs et les scientifiques autant qu’étudiés par
eux. L’objectif du séminaire est de réunir les chercheurs des différentes disciplines traitant de l’animal, de l’animalité et des bêtes (autant de notions non superposables, auxquelles on
ajoutera celles d’humanité, d’espèce, de bestialité ou d’inhumain), afin qu’ils présentent un état des lieux dans leur domaine, en revenant d’une part sur les débats et enjeux qui y font
actualité, d’autre part sur leur propre travail. Cette large ouverture de compas permettra aux chercheurs en littérature de faire varier leurs définitions et leurs angles d’approche, pour
aborder, en tenant compte à la fois des acquis épistémologiques les plus contemporains et des spécificités des outils critiques littéraires, la mise en mots des bêtes et des animaux dans la
littérature de langue française des XXe-XXIe siècles.
Le séminaire est ouvert au public.
Animots : http://www.ecritures-modernite.eu/?page_id=4430
L’animal entre sciences et
littérature : http://www.ecritures-modernite.eu/?p=5106
Giving Birth to the New Science of Embodiment - Roundtable Discussion
Date: 12/08/2010
Time: 4:00 PM - 5:30 PM
Location: 125 Nolte Center for Continuing Education
Cost: Free and open to the public
Description:
Prominent scholars from an extraordinary range of fields are currently engaged in the founding of a broadly interdisciplinary science of embodiment. Disciplines include neurobiology, dance, philosophy, cultural anthropology, mathematics, psychology, semiotics, gesture theory, music theory and performance, disablity studies, articifial intelligence, and puppetry. The core insight lending inspiration to such an attempt is the acknowledgement of the human body’s unity of perception-in-action as recognized in Giacomo Rissolatti’s study of mirror neurons and Wolfgang Prinz’s common coding theories. These physiological discoveries have been revealed to be evidence of an embodied generator for higher cognition, incuding emotion, language, semiotics, mathematics, and logic.
This insight has been supported by Paul Valéry and Richard Schusterman (philosophy) , of Jean Cavaillès and Maurice Merleau-Ponty (gesture theory and linguistics), Patrizia Violi (semiotics), Martin Puttke, Simon Hecqwuet, and Sabine Prokhoris (dance theory), Merlin Donald (anthropology), Robert Hatten, Theodor W. Adorno, and Guerino Mazzola (music theory), Brian Rotman, George Lakhoff, and Rafael Núñez (mathematics), and Cecil Taylor, Marcel Marceau, and Francis Bacon (performing arts). In this roundtable, we will discuss the current status of the new science as a preview of the embodiment colloquium to be held at the Ecole Normale Supérieure in Paris on December 18, 2010, where the International Society of the Science of Embodiment will be given birth. The legal home of this Society will be at the University of Minnesota. The Society is also scheduled to inaugurate the Journal of Embodiment, to be published by Springer.
Roundtable discussion with:
- Prof. Alex Lubet, School of Music, U of M
- Prof. Guerino Mazzola, School of Music, U of M
- Romina De Novellis, École Doctorale Esthétique, Science et Technologie des Arts, Université Paris 8 Saint Denis
- Bartek Plichta, Speech-Language-Hearing Science, U of M
- Julia Robinson, School of Architecture, U of M
- Prof. Matt Rahaim, School of Music, U of M
- Prof. Michael Sommers, Department of Theatre Arts and Dance, U of M
- Prof. Adriana Zabala, School of Music, U of M
(Photo credit: Hugues Roussell - Romina De Novellis at a public performance, La Festa di Santa Barbara, Rome 2008)
Contact:
- Name: Institute for Advanced Study
- E-mail: ias@umn.edu
- Phone: 612-626-5054
- Sponsored by: Institute for Advanced Study, Music, Interdisciplinary Graduate Group in Disability Studies
Parking:
Reservation Information:
More information: http://www.ias.umn.edu/symposiumBK.php
ACTION/ENACTION, L’ÉMERGENCE DE L’ŒUVRE D’ART
http://pleinsfeux.centerblog.net
ACTION/ENACTION, L’ÉMERGENCE DE L’ŒUVRE D’ART
Sous la direction de
Xavier Lambert, maître de conférences en arts plastiques, Université de Toulouse-Le Mirail, LARA (Laboratoire de Recherche en Audiovisuel)
APPEL À TEXTES
http://www.lcdpu.fr/collections/epistemologieducorps
ARGUMENTAIRE
La fin du XXe siècle a vu émerger de nouveaux paradigmes qui, à partir notamment de la seconde cybernétique, ont contribué à définir des approches du réel, et les représentations du monde qui en découlent, sur la base de systèmes processuels et interconnectés. Les théories du vivant ont été fortement influencées par ces approches qui ont contribué à une approche systémique du vivant. Un auteur comme Varela constitue une référence importante, notamment à partir du concept d’enaction qu’il a élaboré pour mettre en évidence la co-action de l’organisme et de son mileu :
« … nous affirmons que l’organisme et l’environnement sont imbriqués l’un dans l’autre sur de multiples modes et ainsi, ce qui constitue le monde d’un organisme donné est produit ou enacté par l’histoire du couplage structurel de cet organisme. »[1]
Il définit par ailleurs l’enaction comme « … un couplage structurel qui fait émerger le monde. »[2] À noter que enaction est un néologisme formé à partir du verbe to enact, et pris dans le sens, selon le traducteur de l’ouvrage, de « susciter », « faire émerger » ou « faire advenir ».
L’hypothèse est que les paradigmes contemporains conduisent à réévaluer la poïétique de l’œuvre d’art prise en tant que processus et système. Il s’agira de mettre en évidence l’articulation qui s’effectue, dans le cadre de cette poïèse, entre l’action de l’artiste créant, avec les processus que cela implique, et l’émergence de l’œuvre dans son autonomie ontologique. Montrer comment l’œuvre en train de se faire, en tant que système, procède de ce « couplage structurel » dont parle Varela entre le dessein de l’artiste et la résistance de l’œuvre, mais aussi dans la confrontation aux logiques des dispositifs qui forment système en tant que tels comme le numérique et le biologique.
Le Verbe et la Chair ou un siècle de bréviaires de la République
Jacques Gleyze est historien du sport et professeur en Staps à l'Université de Montpellier, il vient de publier, aux Editions L'Harmattan, un livre essentiel pour la communauté du corps sur les manuels scolaires
."Il a été l'un des fondateurs et des rédacteurs de la revue Corps & Culture , il est également le directeur de la revue STAPS, International Journal Of Sports Science and Physical Education , depuis 2001. Il est par ailleurs l'un des membres fondateurs de la revue Tréma (revue reconnues AERES Sciences de l'Education) et membre du comité scientifique de la revue Corps. Il est en outre membre du conseil d'administration de l'Association francophone pour la recherche en activités physiques et sportives (AFRAPS). Il est experts pour de multiples revues portant sur le sport, le corps ou l'éducation dans le domaine des sciences humaines (Corps, Interrogations, Sciences de l'Education, Sport History Review, Tréma, STAPS, Avante...)"
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Gleyse
Un siècle de bréviaires de la République
Une archéologie du corps dans les manuels scolaires français de morale et d'hygiène (1880-1974)
"L'ouvrage se propose de contribuer au débat sur la restauration de la leçon de morale à l'école primaire. Pour ce faire, il s'est donné pour objet d'analyser les
systèmes moraux et les systèmes de contrôles que les manuels de moral et d'hygiène de tous les niveaux de classe, ont tenté d'appliquer aux corps des élèves entre 1880 et 1974 en France, lorsque
les leçons de morale et d'hygiène existaient encore, avant que la Morale ne devienne Education civique"
http://www.harmattan.fr
http://www.santesih.com
Archéologie de l'Education Physique et sportive au XXe siècle en France, Le corps occulté, PUF, Paris, 1995.
réédité par L'harmattan en 2006
L'instrumentalisation du corps. Archéologie de la rationalisation instrumentale du corps de l'Age classique à l'époque hypermoderne, L'harmattan, Paris,
1997.
L'Education physique au XXe siècle. Approches historique et culturelle, Vigot, Paris, 1999.
L'Emergence de l'Education physique, Hatier 2001
co-écrit avec G. Bui-Xuân.
La fabrica dei corpi, Levrotto & Bella 2002
co-écrit avec R. Freccero.
L'EPS de ses environnements à l'élève, Vigot 2004
co-écrit avec D. Cebe et G. Lecoq.
Sous presse (2010) : Le Verbe et la Chair ou un siècle de bréviaires de la République. Une archéologie du corps dans les manuels scolaires français de morale et d'hygiène (1880-1974), Paris, L'Harmattan.