Nouveau suicide à France Télécom
http://tempsreel.nouvelobs.com
Entretien sur le site du Nouvel Observateur
"Pour Patrick Légeron, psychiatre et directeur du cabinet de conseil Stimulus, le nouveau suicide à France Télécom illustre une mauvaise prise en compte du suicide en général.
Un homme s’est immolé sur le parking d’un site France Télécom près de Bordeaux. Que pensez-vous de ce nouveau suicide ?
- Malgré le fait que l’on en parle beaucoup, la problématique du suicide au travail reste entière. Pour une raison simple: la problématique du suicide au travail ne peut être isolée du problème du suicide en général. On est face à une problématique de l’individu et de l’environnement social. En France, il y a entre 11.000 et 12.000 suicides par an. Par rapport à d’autre pays, notamment les pays du nord de l’Europe, la France est très mauvais élève et à un taux de suicide très élevé. On a fait des 8.000 morts de la route une cause nationale, mais pas du suicide au travail. C'est pourtant un problème de santé publique.
Que faudrait-il faire pour que cela change ?
- En 2008, j’avais été chargé d’un rapport sur le stress par le gouvernement dans lequel il y avait 9 propositions dont l’une demandait le recensement et l’analyse des suicides au travail. Trois ans plus tard, rien n’a été fait. Alors que l’on a recensé à l’unité près les victimes de la grippe A, aucun recensement précis ni d’analyses sérieuses n’ont été faits concernant les suicides au travail. On n 'a aucune idée de l'ampleur, ni de bonne compréhension du phénomène. Faute d’étude sérieuse, on se retrouve désarmé pour mettre en place une politique de prévention et je ne vois pas ce qui pourrait faire que cela change. D’autant que dans le contexte actuel, la pression exercée sur l’individu au travail, les problèmes d’emplois, la mondialisation ne vont pas en diminuant.
J’ai le sentiment que l’on n'a pas appris grand chose des 2 vagues de suicides dramatiques de ces dernières années, celle de Renault et de France Télécom. On en parle. A chaque suicide, c’est l’émoi mais il n’y a pas de politique de prévention. Depuis peu, le travail et la santé sont réunis sous le même ministère, c’est une opportunité dont il faudrait s’emparer pour aborder le suicide en général.
En Grande-Bretagne, le suicide est une cause nationale. Pourquoi est-ce plus difficile en France ?
- En Grande Bretagne ; le problème du suicide a été vendu cause publique nationale et des actions de préventions ont été mises en place par tous les acteurs. En France, pays catholique, le suicide est considéré comme honteux. La Grande-Bretagne est un pays protestant, il est plus facile de prendre en compte le suicide.
Interview de Patrick Légeron, psychiatre, directeur du cabinet de conseil Stimulus, chargé d'un rapport sur le stress pour le gouvernement en 2008, par Malika Elkord"
Homme des mains
La recherche en sciences humaines et sociales a récemment prêté une grande attention à la dimension pragmatique de la fabrication des savoirs. Les travaux de R. Sennett, l'entreprise des « Lieux de savoir » menée par C. Jacob notamment, ont conduit à rendre à la part sensible de la connaissance toute sa place. Cette journée d'études, tout en s'inscrivant dans la continuité de telles recherches, a pour objectif d'explorer toutes les conséquences de cet « effet pragmatique ». Par la confrontation de l'expérience de différents « hommes de mains » (musiciens, artisans, artistes, chercheurs, etc.), il s'agira d'apprécier la part de la main dans l'élaboration de savoirs et de savoir-faire. Non la manière dont elle traduit ou trahit une pensée qui la précèderait, mais plutôt ce que la main « fait » à la pensée et la façon dont elle participe à son émergence.
L’actualité est à la rencontre, ou plutôt au désir de la rencontre. Il ne faut pas y entendre le contact avec des proches évidents, voire des mêmes. Cela ne serait en effet que l’expression faussement altruiste du repli sur soi. L’enjeu, et la difficulté, est au contraire de se confronter à ce qui, en premier lieu, semble l’inattendu et à l’altérité « vraie ». Une version « tiède » de ce mouvement a eu lieu en sciences humaines et sociales par les appels répétés et insistants à l’interdisciplinarité. De façon plus suggestive, les mondes des pratiques artistiques et esthétiques ont, depuis longtemps déjà, cherché à inventer des lieux et des moments de perméabilité (les « croisements d’arts » comme l’on dit), dans l’idée de franger les bords habituels des domaines installés. Les rencontres d’un plasticien et d’un écrivain, d’un metteur en scène et d’un peintre font désormais partie des usages des mondes de l’art, sans pour autant, là encore, qu’il s’agisse de véritables confrontations puisque l’on reste, d’une certaine manière, dans l’entre soi ce que illustre notamment le fait que ces figures peuvent, souvent, s’incarner en une seule personne (comme Jean Cocteau, Antonin Artaud pour ne citer qu’eux).
Or, dans le cadre de ces invitations au voisinage, le lieu de la contiguïté, celui qui fait angle la plupart du temps, c’est l’intellect. C’est sous son gouvernement que sont rapprochés les créateurs, qu’il s’agisse du peintre, de l’écrivain, du sculpteur, obéissant à cette tendance naturelle que l’on a d’associer à l’esprit la totalité des ressorts de la création. C’est pourquoi l’on cherche, dans cette journée d’études, à « travailler » par l’autre bout en quelque sorte ces rencontres. C’est en effet la dimension physique de la création, ce que sait la main, qui sera ici questionnée, ce reste d’indépendance des mains et du corps doués de leur vie propre, dissociée de la seule raison instrumentale. Nous espérons ainsi que l’écrivain, le musicien, l’artisan, le médecin seront à même, par l’évocation en écho de leurs « restes », de révéler le dessin de la figure de l’« homme de mains » inspirée de visages pourtant différents mais dont l’appréciation selon un angle de vue particulier laisse deviner l’air de famille.
- Organisateur : Nicolas ADELL (UTM, LISST-Centre d’anthropologie sociale)
- Contact : Nicolas Adell nicolasadell@yahoo.fr
Matinée (9h30-12h30)
Nicolas ADELL (MCF, Université de Toulouse II – Le Mirail) : Introduction - Ce que sait la main
Gilbert RONCHI, Montauban l’Ami du Travail (compagnon, Union compagnonnique) : La main du plombier zingueur
Rémy ALIAGA (kinésithérapeute / ostéopathe) : La main de l’ostéopathe
Louis MERLET (professeur au Conservatoire, violon alto) : Ma main c’est ma voix
Claude SOMAGGIO, Tarnais Cœur Loyal, (compagnon, Union compagnonnique) : La main du cuisinier
Pause déjeuner
Après-midi (14h-17h)
Frédéric GUERRIN (MCF, Université de Toulouse II – Le Mirail) : Il poursuivra sa croissance sauf en ce point
Jean-Yves BOUSIGUE (Neurochirurgien) : Le corps sous la main
Stéphane MÜLLER (archetier) : De la matière au son
Stéphanie VIGNAUX (artiste peintre) : La main de l’artiste peintre
Christian DELPERIE, Montauban l’Ami du Travail (compagnon, Union compagnonnique) : La main du métallier
- LISST – Centre d’anthropologie sociale (donc CNRS, UTM, EHESS)
- Pragmatique, artisanat, art, pensée
- Toulouse (31000) (5 allées Antonio Machado (Université Toulouse 2 Le Mirail))
- mardi 17 mai 2011
- Nicolas Adell
courriel : nicolas [point] adell (at) univ-tlse2 [point] frUniversité de Toulouse II - Le Mirail
LISST - Centre d'anthropologie sociale
5 allées Antonio Machado
31058 Toulouse Cedex 9
- Nicolas Adell
courriel : nicolas [point] adell (at) univ-tlse2 [point] fr
« Hommes de mains », Journée d'étude, Calenda, publié le vendredi 22 avril 2011, http://calenda.revues.org/nouvelle19635.html
Avec Marie-France Pisier
Trans-Europ-Express (Alain Robbe-Grillet, 1966) :
Photo reblogué depuis les films du losange avec 7 notes
Vivre Habillé

- QUOI ? PARLER ENCORE SUR LE VETEMENT?
- LE VETEMENT EST-IL UNE CHOSE BANALE ?
- LE VETEMENT EST-IL UN PECHE ?
- LE VETEMENT EST-IL FAIT POUR LES CHIENS ?
- LE VETEMENT EST-IL UN PROCESSUS DE CIVILISATION?
- LE VETEMENT EST-IL LE CONTRAIRE DE LA NUDITE?
- LE VETEMENT EST-IL UTILE?
- LE COSTUME SE SOUVIENT-IL DE LA COUTUME?
- L'HABIT FAIT-IL LE MOINE?
- LE VETEMENT EST-IL UN MENSONGE ?
Cela fait longtemps que savants ou artistes nous signifient que nos vêtements ne sont pas qu'un assemblage d'étoffes destiné à rendre nos corps présentables en public. A l'évidence,
cet appareil éminemment social mérite sérieuse réflexion. Voire. Ce n'est pas seulement un simple répertoire de formes et de motifs annonciateurs de qui l'on est et d'où l'on vient,
ni une somme d'objets dont la mode nous enseigne depuis belle lurette les combinaisons.
Parce qu'il implique d'emblée un regard, le sien et celui des autres, le vêtement est aussitôt un vêtir, un acte autant qu'un artefact. L'habit est l'être habillé. C'est pourquoi on
lui prête volontiers d'étranges pouvoirs qui se mêlent au quotidien de nos usages : parler, tromper, changer, éduquer, voyager... Les frères Goncourt ne disaient-ils pas que l'amour
n'était qu'un rêve à propos d'une robe? Tourner autour du vêtement en faisant varier les points de vue, c'est ainsi qu'il m'a plu de questionner nos manières d'être et de vivre
habillé.
Odile Blanc est historienne du Moyen Age de formation, tombée irrémédiablement dans l'étude du
vêtement et du textile.
Elle travaille depuis 2007 à l'Institut national du patrimoine, département des restaurateurs.
Dis-moi ce que tu manges
Dis-moi ce que tu manges… Alimentation et santé en Méditerranée
3ème édition des Conversations de Salerne (Samedi 28 mai 2011 – BMVR Alcazar – Marseille)
Parce que l’alimentation est un sujet qui touche aux caractéristiques et aux savoir-faire d’un territoire, à l’économie locale et mondiale, à la santé et à la culture, aux pratiques sociales et aux échanges affectifs, elle implique une approche fortement interdisciplinaire. C’est pourquoi, les Conversations de Salerne 2011se consacrent à ce thème en l’inscrivant dans l’aire méditerranéenne.
Depuis l’antiquité, en passant par le haut moyen-âge et jusqu’à l’époque contemporaine, le régime méditerranéen a inspiré poètes et médecins. Les premiers en ont célébré les plaisirs de la bouche, les seconds en ont vanté les vertus sanitaires. Les proses salernitaines faisant référence à des régimes particuliers issus des plus hautes autorités de l’école de médecine de Salerne au Xème et XIème siècle en sont un des exemples.
Aujourd’hui encore, les cancérologues, les diabétologues et autres spécialistes de maladies liées à l’alimentation reconnaissent le régime crétois comme l’un des meilleurs pour la santé. Si pendant longtemps, la santé publique s’est préoccupée de la sous-nutrition en Méditerranée, c’est désormais la mauvaise qualité de l’alimentation qui est en cause. La « malbouffe » des industries agroalimentaires est devenue un facteur de risque identifié pour de nombreuses maladies cardio-vasculaires, le diabète, l’obésité, le cancer. A cet égard, il est important de souligner l’amorce d’un virage dans les stratégies des grands groupes vers la production d’aliments « sains », pariant sur le développement du marché des « alicaments ».
Des études ont montré que les cultures fortement organisées autour du repas comme rituel familial, culturel, collectif ou religieux résistent mieux aux effets délétères de la généralisation de l’alimentation industrielle. Aussi, le capital santé d’un individu relève non seulement de la qualité de ce qu’il mange mais également des conditions sociales, culturelles et affectives dans lesquelles il mange. La Méditerranée peut-elle alors mobiliser son héritage culturel et ses ressources naturelles pour échapper aux méfaits de la standardisation alimentaire ?
Programme
Les tables rondes : Manger en Méditerranée…
Les tables rondes seront animées par Corrine Blotin, journaliste à Radio France.
09H30 – 09H45 : Ouverture Pr Pierre Fuentès, Vice Président des Relations Internationnales, Université de la Méditerranée. Président du Conseil Scientifique et Culturel « Santé e(s)t culture(s) »
9h45 – 11h15 I …des héritages féconds
Ressources naturelles, savoir-faire culinaires, rituels et modes de partage.
Paul Balta, journaliste, écrivain, ancien directeur du Centre d’études de l’Orient contemporain, Paris III, Sorbonne
Gilles Boetsch, anthropologue, Directeur de recherches au CNRS, Directeur de l’UMI 3189 Environnement, Santé, Sociétés (UCAD / CNRS / CNRST / Université de Bamako)
Farouk Mardam-Bey, éditeur, Sindbad-Actes Sud
Marilyn Nicoud, professeur d’Histoire médievale, Université d’Avignon
11h30 – 13h00 II …des mondes bousculés
Pathologies nouvelles, sociétés poreuses, consommation planétaire
Flora Bat-Pitault, Psychiatre, Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille
Mohamed El Riwini, professeur de chirurgie digestive, Faculté de Médecine d’Alexandrie
Karine Montcerisier, cadre de santé, diététicienne, Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille
Sophie-Anne Sauvegrain, chercheur associé, laboratoire d’anthropologie bio culturelle, Université de la Méditerranée
Luisa Stagi, professeur de sociologie, Université de Gênes, Italie
14h30 – 16H30 III …des savoir-vivre en recomposition
Héritiers des traditions, porteurs d’innovations, des méditerranéens bien-mangeant
Yehezkel Ben-Ari, neurobiologiste, directeur de recherche INSERM, fondateur et directeur honoraire de l’Institut de Neurobiologie de la Méditerranée
Faïka Ben Mami, diététicienne, Institut National de Nutrition et de Technologie Alimentaire, Tunisie
Monique Diano, co-présidente des Paniers marseillais, AMAP Bio
Abdenour Laraba, pédiatre, CHU de Bab el Oued, Alger
Gérald Passedat, chef cuisinier, le Petit Nice, Marseille
Denis Raccah, Professeur nutritionniste, endocrinologue, Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille
16H30 Clôture
Contact
Julien Rodier
courriel : julien [point] rodier (at) ap-hm [point] fr
Corps et Cinéma/ Corps et SHS
Collectif


Date de parution : 19/04/2011
Ean : 9782271071644
24 x 17 cm
- Résumé
A l'intersection des dimensions sociales, historiques, politiques et biologiques, le corps est un marqueur des choix identitaires, des relations de genre, des
troubles psychiatriques, des rapports à l'autre, mais également le lieu et la matière d'élection de la construction de soi.
Construction polymorphe, il convoque des disciplines comme l'anthropologie, la philosophie, la sociologie, l'ethnologie, la psychologie, la psychiatrie, le
droit, l'esthétique, l'économie, l'histoire, la littérature, les sciences du sport mais aussi l'anatomie, la biométrie, la physiologie, l'ergonomie, la neurocognition. Le temps est venu de
conforter ces champs par une revue scientifique.
CNRS Editions reprend une revue publiée jusqu'alors par les éditions Dilecta. Cette revue annuelle comprend deux dossiers thématiques (ici " Corps et cinéma "
et " Le corps en sciences humaines, état de la littérature ") ; deux entretiens (ici avec Jean-Luc Nancy, philosophe, et avec Dominique Memmi, sociologue) ; une série d'articles courtsz sur
des questions diverses et novatrices, suscitant les débats contemporains ; des notes de lecture ; un cahier photo (ici " Corps en lutte ", sur les lutteurs du Sénégal).
Les directeurs Bernard Andrieu est philosphe, Gilles Boëtsch est anthropologue, directeur de recherche et président du Conseil scientifique du CNRS, Dominique Chevé est anthropologue et
philosophe.
Le chirurgien dentiste au cinéma
Marie Franchiset, Le chirurgien-dentiste dans le cinéma et la littérature du XXe siècle, Paris, L’Harmattan, 2011, 108 p.
Le cinéma et la littérature font partie du quotidien de chacun.
Ils ont contribué à façonner une multitude d’esprits. Qui n’a pas rêvé transformer son quotidien en aventures héroïques extraordinaires ou en conte de fées
idyllique ? Qui n’a pas adulé tel acteur ou telle actrice pour sa beauté ou pour un rôle exceptionnel ? Qui ne s’est pas laissé imprégner par la prose d’un écrivain au point d’acheter aveuglément
ses livres sans même les feuilleter, tout simplement parce que c’est lui ? Si la littérature est un des fondements incontournables de l’histoire de l’Humanité, le cinéma en est devenu un autre au
XXe siècle, tout aussi primordial, puisque si la première sollicite l’imaginaire, le second le véhicule au tout public, lui laissant une totale liberté d’interprétation.
Marie Franchiset a compris cela et a décidé de transposer son émotion à l’étude de l’histoire du dentiste, et du symbolisme de tous les éléments qui constituent son
cadre de vie. Pour cela, à travers une approche objective de ces deux médias, elle est parvenue à définir parfaitement la représentation et la perception du dentiste dans l’imagerie populaire.
Grâce à une multitude de références pertinentes, l’auteur rend un hommage véritable à la chirurgie dentaire, mais aussi aux passionnés de littérature noble et aux cinéphiles
avertis.
Barbara Heinisch
Die 3-fache Entrückung – Performance im Trialog mit Maike Hild (Tanz) und
Frank Rühl (Gitarre)
von Frank Sygusch
GIESSEN. Die spontane, intime und ungeahnte Malerei von Barbara Heinisch ist experimentell in der Aktion und entwickelt sich als Ereignisprozeß entlang von Kommunikation und Interaktion; entbindet die Konzeptidee der Performance aus ihrer Gestalt und versucht Grenzen von Subjekt und Objekt, im Ereignis als Raumkunst, aufzuheben.
Mutations et inquiétudes
Date:
jeudi, 28 avril, 2011
Salle J-4225, Pavillon Judith-Jasmin
1495, rue St-Denis UQAM
Montréal
Canada
Colloque mutations et inquiétudes: art, littérature et science à la croisée des chemins
Organisateurs : Jean-François Chassay, Marianne Cloutier et Stéphanie Chifflet
Les questions éthiques ne sont pas neuves en science, mais nous assistons à une accélération, depuis une décennie ou deux, de mutations scientifiques qui provoquent crises et malaises. On le voit à travers les développements de la génétique notamment, mais aussi dans les débats sur le nucléaire, le pouvoir des grandes industries pharmaceutiques, etc. Ce contexte singulier a un effet sur l¹imaginaire contemporain. De quelle manière art et littérature investissent-ils la science, dans un monde où celle-ci est souvent associée aux pires catastrophismes? Comment sciences et nouvelles technologies alimentent-elles la réflexion des artistes et des écrivains contemporains? Est-ce que les récents développements de la science engendrent de nouvelles formes de savoir dans le monde de l¹art et des lettres, et si oui comment? Ce sont là quelques-unes des questions que ce colloque abordera.
Horaire
9h15 Accueil
9h30 Mot d’introduction de Jean-François Chassay
Président de séance : Sylvain David, Études françaises, Université Concordia.
9h40 Louis Lefebvre, Département de biologie, Université McGill
« Science et littérature: où est la vérité, où est la fiction? »
10h20 Stéphanie Chifflet, FIGURA, Université du Québec à Montréal
« La fabrique de l'humain dans le théâtre francophone contemporain : l'évolution en scène et en question »
Pause
11h10 Tony Thorström, L’institution des langues modernes, Université d'Uppsala, Suède
« Le post-humain dans un monde post-apocalyptique : questionnements antagonistes au prisme du roman Le Goût de l’Immortalité de Catherine Dufour ».
11h50 Alexandre Klein, Département de Philosophie/ Archives H. Poincaré UMR 7117 CNRS/ Nancy Université, France
« Transhumanisme scientifique et transgression identitaire »
12h30 Lunch
Présidente de séance : Véronique Cnockaert, Département d’études littéraires, Université du Québec à Montréal
14h00 Carolina Ferrer, Département d’études littéraires, Université du Québec à Montréal
« La théorie du chaos au grand écran :des métaphores cinématographiques aux glissements analogiques »
14h40 Elaine Després, Département d’études littéraires, Université du Québec à Montréal
« Métamorphoses biologiques et dédoublements cybernétiques dans la Tétralogie du Monstre d'Enki Bilal »
15h20 Marianne Cloutier, Département d’histoire de l’art, Université du Québec à Montréal
« Du fait scientifique à l’imaginaire : histoire d’une lignée cellulaire »
Pause
16h15
Conférence de clôture
Antoine Robitaille, Journaliste au Devoir et essayiste
« Le trans- et le posthumanisme, nouvelles religions ou vieilles idéologies ? »
+ Cocktail
Insolvables !
-
Auteur(s):
-
Sous-Titre:Lettre d'espoir au monde que j'ai quitté
-
Thème:Documents et essais d'actualité
-
Collection:Flammarion Documents et Essais
-
Parution:04/05/2011
-
Format:11.6x18.6x0.5 cm
-
Prix:4,00 €
-
-
EAN:9782081262355
« Je n’ai jamais été plus courageux qu’un autre, ni même plus audacieux, seulement plus inconscient sur le plan matériel, dans la gestion de mon quotidien, et plus lucide aussi, maintenant que je n’ai plus rien, sur la vacuité insondable de ce carrousel enchanté, de ce parc d’attractions piégé, où tous les managers, où tous les financiers conspirent à nous mettre à la roue, parfois même à la rue, à nous bercer dans la nacelle dont ils sont propriétaires.
Certes, j’ai été comme vous un citoyen normal, travaillant plus que de raison pour sauver une situation, un toit, une famille, une image de moi-même qui n’était pas la bonne, attendant la dernière minute pou remplir ma déclaration, guettant la météo pour savoir comment m’habiller, râlant sur l’injustice lorsqu’elle me concernait, m’apitoyant sur les malheurs des autres qu’on voit à la télé, m’indignant de l’indignité de ceux qui prétendent gouverner autre chose que leurs intérêts, riant aux guignolades des gentils bouffons adoubés, satisfaits de leur part de marché, prenant tous les petits bonheurs pour en faire une histoire si semblable à la vôtre, angoissant à mi-mois sur la moitié restante, allant voir mes banquières pour m’arranger le coup et parler d’avenir devant un formulaire magique, un de plus, donnant de la couleur à mes rêves, les mêmes que les vôtres, du concret à tous mes projets, les mêmes que ceux du citoyen lambda quand il veut, comme les autres, profiter de la vie qu’on lui fait miroiter, qu’on lui fait croire possible, qu’on s’acharne à lui vendre.
Certes j’ai eu un appartement confortable, une voiture, un téléphone portable, des meubles, un placard de costumes, des rangées de cravates, des piles de chemises, des régiments de pulls, des tiroirs de chaussettes, des sous-vêtements sympas, j’ai même pris un ultime crédit pour m’offrir la dernière Sony, avec son écran plat, aussi plat que ma vie, qui se délitait chaque jour derrière des ordinateurs dernier cri. Certes, une part de moi-même aimait jouer à ça, à la vie ordinaire, avec ses petits arrangements et ses aveuglements, conditionnée par toutes les tentations de la consommation sévère, nominative, intrusive, impérative…
Offrez-vous le meilleur de… Votre projet de rénovation… Votre besoin de trésorerie… Ouvrez un compte et profitez de… Un coup de cœur ? Besoin d’argent ? 30 euros offerts... Une réserve d’argent, ça vous intéresse ?(…) Effectuez une simulation…
Simuler, oui, simuler ! On ne saurait trouver proposition plus claire.
Aujourd’hui, j’ai choisi de ne plus me mentir, de quitter cette vie simulée. Assis par terre sous un auvent de tôle à l’autre bout du monde, avec ce souffle humain pour unique richesse, dans l’un de ces villages saisonniers pullulant dans les bras de Mékong, l’un de ces lieux dont vous n’entendrez jamais parler dans vos informations, sur vos plateaux de divertissements, car on y meurt de fatigue en silence, de palu ou de cancer chimique, ou noyé simplement, sans cri, sans larmes, avec fatalité, sans intérêt pour vous, même si quelques crevettes, d’une façon ou d’une autre, finiront sur vos tables en queues décortiquées, en sauces odorantes, pour repas exotiques au label équitable –et tellement distingués que j’en vomis déjà-, je vous écris (…) pour que celles et ceux d’entre vous qui ont encore une âme et veulent bien réfléchir un instant aux rouages de notre machine infernale, puissent comprendre pourquoi moi, un homme ordinaire, un sexagénaire respectable, sans casier judiciaire, sans fortune personnelle et qui me débrouillais plutôt bien dans l’existence, je suis parti un beau jour, laissant tout derrière moi, dans l’espoir d’une vie nouvelle, d’une existence enfin souveraine, humaine, débarrassée, quel qu’en soit le prix à payer, des contraintes matérielles aliénantes, sclérosantes, imposées par les créanciers, les financiers encartés, banquiers voyous et autres organismes – des filiales la plupart du temps-, débitant sur les comptes au rouge savamment programmé, encouragé par des découverts progressifs, automatiques, aux agios autorisés, démesurés, qui poussent à s’enchaîner à de nouveaux crédits comme on rallonge la laisse d’un chien en lui resserrant son collier, toutes les fadaises consommatrices que l’on a cru vitales à forces d’incitations, de racolages, de harcèlements et que nous revenus ne nous permettaient pas ».