Lorsque l'immense sculpture de Jaume Plensa a quitté le Bastion pour une autre exposition internationale, Antibes a pleuré !
Du moins tous les amateurs d'art, qui voyaient en cet artiste catalan l'héritier des grands sculpteurs du XXe siècle. Sa grande « Nomade d'Antibes » composée de lettres en fonte d'aluminium assemblée, personnage de huit mètres de haut, accroupie face à la mer et dans lequel le visiteur-voyageur pouvait pénétrer, s'est intégrée au paysage antibois.
C'est à ce moment-là, en octobre 2007, qu'Antibes s'est mis à rêver de l'acquisition de cette oeuvre qui pourrait symboliser la ville.
Mais Plensa l'avait promise à une exposition internationale. Ensuite, un collectionneur privé de Miami l'a acheté1 640 000 dollars...
C'est dire l'intérêt suscité par ce sculpteur dans le milieu de l'art contemporain. L'Amérique, le Japon, l'Angleterre, l'Espagne et... la Côte d'Azur s'arrachent ses oeuvres. A Nice, les bouddhas qui accompagnent le tramway niçois sur la nouvelle place Masséna sont signés Plensa.
Antibes va finalement acquérir cette année une nouvelle version de cette sculpture. Jean Leonetti a annoncé hier aux professionnels du tourisme son intention de trouver le financement pour acheter cette oeuvre malgré la crise. Elle sera installée au Bastion pour devenir l'un des symboles d'Antibes. Son prix ? 500 000 euros. La sculpture va être commandée à l'artiste catalan, dès que la municipalité aura bouclé le financement.
« On pourrait penser que 500 000 euros, c'est un prix énorme. Mais il faut savoir que la fabrication d'une telle oeuvre dans l'atelier Cazanova à Barcelonne coûte à elle seule 300 000 euros. Et lorsqu'on connaît le prix de vente de la première oeuvre Nomade, l'artiste fait un bel effort pour Antibes. »
La municipalité d'Antibes n'a pas acheté de sculptures d'artistes depuis les années quatre-vingt pour la terrasse du Musée Picasso.
La plus récente tentative pour acquérir une oeuvre, c'était avec Arman pour le square Albert-Ier. Réalisée l'été 2000 par Richard Long dans l'enceinte de l'ancien chantier naval, elle avait été démontée après son exposition.
Robert Yvon