Santé et EPS
Du jeudi 29 au vendredi 30 mars 2012, à Strasbourg
Thursday 29 and Friday 30 march 2012, Strasbourg (France)
Par sa régularité comme finalité, la santé constitue à l'évidence une justification essentielle à l'existence de l'éducation physique comme discipline scolaire. Cette permanence de la santé en EPS cache pourtant une variation de ses définitions en fonction des contextes historiques, culturels et sociaux. Devenant toujours plus large, l'idée de santé offre aujourd'hui à la discipline des orientations diverses en termes de pratiques de l'EP. Tout se passe comme si la santé était un prétexte complaisant pouvant justifier n'importe quelle activité physique, où « bouger » devient l'essentiel. A cette finalité aux contours indéfinis, s'opposent des contributions précises de l'éducation physique à la santé.
Ce colloque a pour ambition de dépasser l'évidence d'une relation entre activité physique et santé, pour se centrer sur le rôle que peut jouer l'éducation physique dans la construction d'une éducation à la santé. Le développement de nouvelles pratiques culturelles de bien-être, l'importance accordée à l'intégration et à la réussite, la nécessaire prise en compte du contexte institutionnel et social local dans lequel les enseignants, les formateurs ou les éducateurs doivent intervenir, nécessitent de reposer la question de la santé en EPS autrement. En clarifiant quelles définitions de la santé l'EPS construit, les travaux proposés ne manqueront pas également de définir quelle EPS est à envisager. Finalement, la santé sera surtout un prétexte pour penser l'EPS que nous souhaitons développer aujourd'hui.
L'avancée des travaux sur la santé souligne l'importance de nombreux déterminants de la santé. Il n'est plus possible de parler de santé au singulier. Les enseignants confrontés à la diversité de ces dimensions ne peuvent que s'interroger. Quelle dimension de la santé prendre en compte en EPS ? Dimension énergétique, mécanique, sensorielle, affective, sociale, émotionnelle. Quelle EPS pour quelle condition de santé de l'individu ?
Dans cet axe, les contributions doivent attester que l'EPS n'est pas un simple prétexte à la pratique physique, mais relève de définitions particulières de la santé. Elles peuvent éclairer l'impact de l'EPS sur une dimension de la santé (la condition physique, le mal-être, le manque de confiance en soi). Elles peuvent s'intéresser à la construction d'une santé pour un groupe particulier d'élèves (la santé des filles/des garçons, la santé de populations fragiles). Elles peuvent enfin tenir compte de besoins particuliers des élèves dont l'EPS a la charge (enfant handicapé, obèse, asthmatique). Nul doute que la prise en charge de ces besoins spécifiques de façon individualisée ne peut que questionner une EPS pour tous.
L'introduction de nouvelles pratiques de bien-être peut apparaître comme un révélateur de nouvelles conceptions de la santé en EPS. Ces pratiques questionnent aujourd'hui la culture sportive. Quelles références culturelles pour quelle santé en EPS ? L'introduction tardive à l'école de pratiques de bien-être comme la redéfinition des pratiques sportives vers une logique de gestion de sa vie physique interpellent le choix des pratiques en EPS. Les analyses peuvent porter sur l'intérêt spécifique à investir ces nouvelles pratiques. Qu'apportent-elles de réellement nouveau ? La santé n'est-elle pas finalement un prétexte aux changements culturels ?
Les contributions attendues dans cet axe permettront de dégager l'intérêt d'enseigner ces nouvelles pratiques ou de « didactiser » autrement les pratiques plus traditionnelles pour répondre à une nouvelle culture physique. Elles permettront également de comprendre les choix culturels, freinant ou favorisant les changements de référence. On peut alors se demander si ce n'est pas la santé qui est redéfinie en fonction des cadres de pensée de l'EPS. Dans tous les cas, la santé ne manque pas de questionner la culture des enseignants d'EPS.
Les contextes politiques, institutionnels et culturels redéfinissent les orientations en terme de santé. La définition de la santé est contextuelle tout comme l'est l'éducation physique selon les lieux où elle est développée. Les aspects institutionnels et contextuels renvoient à des caractérisations de l'EPS s'appuyant sur des orientations particulières. La comparaison entre les institutions met en évidence des réalités diverses en matière de santé. Il existe ainsi des différences entre les niveaux d'enseignement (primaire, secondaire, supérieur), mais aussi entre des institutions publiques, privées ou associatives proposant une éducation physique développant la santé. L'analyse comparative des différents regards offre l'occasion de cerner ce qui en constitue sa substance spécifique, ici entendue comme partagée par différentes institutions qui s'intéressent à la santé.
Dans cet axe, les regards peuvent porter sur des contextes institutionnels différents (historiques, sociaux ou culturels). Comment la santé est-elle traitée dans les EP des pays francophones ou transfrontaliers ? Comment l'idée de santé évolue-t-elle en EPS ? La santé est également une affaire collective. La collaboration à la construction de projets de santé nécessite de préciser les intérêts communs et les divergences entre institutions concernées. La clarification des enjeux institutionnels à propos de la santé selon les contextes permettra de questionner les frontières de l'éducation physique scolaire. C'est alors un prétexte à définir ce qui peut être sa spécificité à l'école et dans la société au regard des différents acteurs.
La santé s'élabore en EPS par la construction de savoirs. Quels types de savoirs pour mieux gérer sa vie physique pour aujourd'hui et pour plus tard ? La construction de repères sur soi, sur les autres et sur l'environnement constitue aujourd'hui une exigence institutionnelle permettant aux élèves d'organiser leur motricité. Qu'est-ce qu'un repère et comment permettre aux élèves de le construire ? Les repères n'ont de sens qu'à travers une motricité signifiante, mais aux significations (sociale, psychologique, physiologique et émotionnelle) différentes. Quel type de motricité construire selon les formes pédagogiques proposées ?
Les contributions portant sur les outils pédagogiques permettant la construction de repères, de postures ou de savoirs spécifiques en vue de gérer sa santé seront valorisées. En outre, l'ergonomie du mouvement peut être questionnée tant du point de vue de l'élève que de celui de l'enseignant. En effet, la santé de l'enseignant doit être prise en compte dans la pratique de l'EPS. Il s'agit aussi de penser aux risques du métier et à la nécessité pour les professionnels de l'EP de penser leur activité en fonction de leur propre santé.
Health has always been one of the main justifications of Physical Education existence in the educational system. Nevertheless, Health definition in Physical Education has always depended on
historical, cultural and social contexts. Becoming wider and wider, the global notion of Health has widened Physical Education’s horizons. Health is often a pretext which justifies the practice
of all physical activities with a single aim which is “to move”. However precise, ambitious and innovative contributions for health education have emerged recently.
This congress will not focus on the obvious relation between Physical Education and Health but on the role that Physical Education could play in health education. The development of new cultural
practices such as well-being and the importance of social integration, of success at school, while taking into account the local institutional and social contexts in which teachers, trainers, and
educators operate, involve the need to define more precisely the concept of Health.
By clarifying some definitions about Health, the scientific studies exposed here will also help us reshape the definition of Physical Educational teaching. Finally and above all, Health will be a
pretext for thinking about the new Physical Educational concept we would like to teach nowadays.
In this axis, the expected contributions should:
- emphasize the existence of the multiple definitions of health in Physical Education,
- illustrate the impact of Physical Education for one specific health dimension,
- describe examples of health improvement through PE in specific subpopulations of pupils (girls/boys, obese, disables, asthmatics).
New concepts of health in Physical Education have emerged from the introduction of new well-being practices, putting into question the sport’s culture. But which cultural references should be
used to teach health issues in Physical Education? Do the new well-being practices really bring something new? Isn’t Health a pretext for cultural changes? Or isn’t Health defined in correlation
with a new way of conceptualizing Physical Education?
In this axis, the expected contributions should:
- explain the emergence of the new Health concept and its cultural determinants,
- describe the causal link between the Health concept and the change in cultural references in Physical Education,
- focus on the relevance of using new well-being practices in Physical Education,
- reflect about different ways to teach traditional practices through the new concepts of “self-managing and physical well-being”.
The definition of health depends on political, institutional and cultural contexts. The comparisons between institutions, the differences between the levels of education (primary school,
secondary school and superior) and between public, private or associative institutions reveal diverse realities concerning health. A comparative analysis could let us understand the specific
substance of the concept of health.
In this axis, the expected contributions should:
- underline how health depends on different institutional contexts (historical, social or cultural) and how it influences Physical Education definition,
- explain the common interests and divergences in conceptualizing health,
- describe how health is taught in Physical Education in French-speaking or other countries,
- explain how the concept of Health and the concept of Physical Education are evolving.
Health is taught in Physical Education thanks to the transmission of knowledge. But what kind of knowledge could help pupils to manage their physical life today and at a later stage? The
construction of “self-milestones” in the environment is nowadays institutionally expected and allows pupils to organize their motor skills. But what is a “milestone” and how could we make pupils
build them? Milestones just make sense through a meaningful motor movement implying different significations (social, psychological, physiological and emotional). Finally, adopting a healthy,
active lifestyle means also seeking a quality of life characterized by an overall well-being and autonomously identifying the numerous factors that influence health.
In this axis, the expected contributions should:
- focus on pedagogical tools allowing the construction of milestones, postural positions or specific knowledge on self-managing health issues,
- consider ergonomics movement from the pupils and the teachers point of view while taking into account professional risks and the necessity for professionals to take care of their own health.
Vous pouvez proposer des communications scientifiques et/ou professionnelles sous forme de conférence plénière, orale en atelier ou affichée.
Votre proposition est à retourner à cornus@unistra.fr ET à sante.et.eps@free.fr sous forme d'un résumé d'une page dont le format et l'organisation du texte sont précisés dans l'appel à communication ci-dessous.
Merci de respecter la forme de présentation. Les résumés figureront dans les actes remis en début de colloque.
Dates importantes
- Date limite d’envoi pour les soumissions : 15 septembre 2011.- Retour aux auteurs : 31 octobre 2011.
We'll be pleased to receive your papers for this Congress.
Submissions can be scientific and/or professional presentations. They are of three different types: Conference presentation, oral presentation and poster presentation.
Send your document via email to cornus@unistra.fr AND sante.et.eps@free.fr
Here is a template which includes the instructions authors.
Please, respect the form of presentation. The abstracts will be grouped in acts.Important dates
- Deadline for paper submission : September 15, 2011- Notification to authors : October 31, 2011.
- Axe 1 : Les dimensions de la santé en EPS/ The different aspects of Health in Physical Education.
Michel Pradet, ancien athlète et entraîneur, est professeur agrégé d’EPS à l’UFR STAPS de Montpellier. Sa recherche porte sur la préparation physique dans le domaine du sport et en EPS.Michel Pradet, ex-athlete and trainer, is teaching at the Faculty of Sport Sciences of Montpellier. His research includes the physical training in sport and in physical education and sport.
Le Chevalier, J-M., & Pradet, M. (2003). La force. Paris : Editions Revue EPS.
Pradet, M. (1996). La préparation physique. Paris : INSEP.
Pradet, M., & Soler, A. (2004). La course de haies en situation. Paris : Editions Revue EPS.
- Axe 2 : Les aspects culturels de la santé en EPS /The particular cultural definition of health in Physical Education.
Yves Travaillot, maître de conférences à l’IUFM d'Aquitaine (Antenne de Pau), travaille dans le domaine de la préparation aux concours en EPS. Sa recherche porte sur l’histoire et la sociologie du sport et de l’éducation physique. Il analyse les pratiques d’entretien du corps dans la société et la relation entre éducation physique scolaire et pratiques physiques extra-scolaires.Yves Travaillot, PhD at the IUFM of Aquitaine (Pau), he works in the domain of PE competitive examinations. His research concerns the history and the sociology of sport and physical education. He analyses the body practices in the society and the relationship between school physical education and out-of-school physical practices.
Travaillot, Y. (1998). Sociologie des pratiques d'entretien du corps. Paris : PUF.
Travaillot, Y. (2003). La forme, la transgression et l’aventure : nouvelles pratiques, nouveaux horizons. In T. Terret (Ed.), Éducation physique, sport et loisir 1970-2000 (pp. 333-351). Clermont-Ferrand : AFRAPS.
Travaillot, Y., & Morales, Y. (2008). L’Education Physique et Sportive face à la culture de son temps : la question de l’intégration des pratiques d’entretien du corps dans les programmes scolaires depuis le début des années 1980. Spirale, 42, 31-42.
- Axe 3 : La dimension contextuelle de la santé en EPS/The contextual dimension of health in Physical Education.
Christian Vivier, maître de conférences à l’UFR STAPS de Besançon, sa recherche porte sur l’histoire de l'EPS et du sport. Il a travaillé aussi sur les espaces urbains et la sécurité des élèves au cœur de l’éducation physique française depuis 1945.Christian Vivier, Phd at the Faculty of Sport Sciences of Besançon, his research concerns the history of physical education and sport. In addition, he worked about the urban spaces and the student’s security in French PE since 1945.
Vivier, C. (2010). Autant de temps, autant de loisirs si tentants. Staps, 87, 7-11.
Vivier, C., & Dupaux, J-J. (2007). Gérer le danger et le risque en EPS. La sécurité des élèves depuis le milieux du XXème siècle : le cas du lycée Victor Hugo de besançon. Carrefours de l’éducation, 23, 137-151.
Vivier, C., & Loudcher, J-F. (1998). Le sport dans la ville. Paris : L'harmattan.
- Axe 4 : Les outils pour construire et gérer sa santé/Tools for constructing and managing a healthy and active lifestyle.
Didier Delignières, directeur de l’UFR STAPS de Montpellier, est professeur dans l’EA Movement to Health. Sa recherche porte sur le contrôle et l’apprentissage moteur d’un point de vue de l’approche dynamique (e.g., coordination, estime de soi, tapping). En parallèle, il s’est toujours intéressé à l’EPS, ses finalités et ses contenus, en collaboration avec Christine Garsault.Didier Delignières, Dean of the Faculty of Sport Sciences of Montpellier, is a professor at the EA 2991 Movement to Health. His research relates to motor control and learning from a dynamical systems point of view (e.g., coordination, self-esteem, tapping). In parallel, he continued to develop a reflection on PE, its finalities and its contents, in collaboration with Christine Garsault.
Delignières, D. (2009). Complexité et compétences. Un itinéraire théorique en Education Physique. Paris : Editions Revue EPS.
Delignières, D., & Garsault, C. (2004). Libres propos sur l'éducation physique. Paris : Editions Revue EPS.
Delignières, D. Torre, K. & Bernard, P.L. (2011). Transition from persistent to anti-persistent correlations in postural sway indicates velocity based control. PLoS Computational Biology, 7, e1001089.
Vous pouvez télécharger le programme ici.
Samedi 31 mars 2012, une visite de Strasbourg est organisée.
Here is a template which includes the schedule.
Saturday, March 31st, 2012, a sightseeing tour of Strasbourg will be organized.
Conference Registration will open soon on a dedicated web site.
Responsable du projet/General chair
Christelle Marsault, Equipe de Recherche en Sciences Sociales du Sport (EA 1342).christelle.marsault@iufm.unistra.fr
Co-responsable du projet/Co-chair
Sabine Cornus, Faculté des sciences du Sport. cornus@unistra.fr
Liliane Giordano, IUFM d'Alsace. liliane.giordano@iufm.unistra.fr
Comité scientifique/Scientific committee
Céline Clément (Pr, IUFM d'Alsace), Philippe Clermont (MCF, IUFM d’Alsace), Sabine Cornus (MCF, FSS de Strasbourg), Didier Delignières (Pr, Université de Montpellier), Viviane
Ernwein (MCF, FSS de Strasbourg), Fabrice Favret (Pr, FSS de Strasbourg), William Gasparini (Pr, FSS de Strasbourg), Aggée Lomo (MCF, FSS de Strasbourg), Christelle Marsault (MCF, IUFM d’Alsace),
Bernard Michon (Pr, FSS de Strasbourg), Michel Pradet (PRAG, Université de Montpellier), Yves Travaillot (MCF, Université de Pau), Christian Vivier (Pr, Université de Franche-Comté).
Comité d'organisation/Local organizing committee
Guy Appéré (PRAG, SUAPS de Strasbourg), Nathalie Boudet (PRAG, FSS de Strasbourg), Nicolas Burel (PRAG, FSS de Strasbourg), Sabine Cornus (MCF, FSS de Strasbourg), Gilles Erb (PRAG, FSS de Strasbourg), Viviane Ernwein (MFC, FSS de Strasbourg), Martine Fournaise (PRAG, IUFM d'Alsace), Liliane Giordano (PRAG, IUFM d’Alsace), Sylvie Gouesbier (Infirmière, FSS de Strasbourg), Corinne Guilloud (PRAG, FSS de Strasbourg), Julien Pierre (MCF, FSS de Strasbourg), Lisa Lefebvre (PRCE, IUFM d'Alsace), Christine Loehle (PRAG, FSS de Strasbourg), Aggée Lomo (MCF, FSS de Strasbourg), Marie-Paule Missoffe (PRAG, SUAPS de Strasbourg), Laurence Rasseneur (MCF, FSS de Strasbourg), Christophe Schnitzler (PRAG, FSS de Strasbourg).
Le colloque est le résultat d'une collaboration de différentes institutions de l'UdS.
This congress is organised by different institut which composed the University of Strasbourg.
- L'Equipe de Recherche en Sciences Sociales du Sport/Laboratory of Social Sciences of Sport (EA 1342) : Mr William Gasparini, Directeur/Director, Mme Christelle Marsault, responsable du projet/General chair.
- La Faculté des Sciences du Sport/Faculty of Sport Sciences : Mr Gilles Erb, Doyen/Director, Mr Bernard Michon, responsable de la filière EEP/responsible of Physical Education cursus, Mme Sabine Cornus, co-responsable du colloque/co-chair.
- L'Institut Universitaire de Formation des Maîtres/Institut in charge of teacher's
education : Mr Philippe Clermont, Directeur adjoint de la vie scientifique/Director of scientific
activities, Mme Liliane Giordano, Directrice adjointe de la formation professionnelle (co-responsable du colloque)/Co-director of professional studies (co-chair), Mme Sophie Gateault.
- Le Service Universitaire des Activités Physiques et Sportives/Institut in charge of physical activities for students : Guy Appéré, Directeur/Director, Mme Marie-Paule Missoffe, Directrice adjointe/Co-director.
L'autre médecine
L'ouvrage nous conduit dans le département de la Loire, plus connu jusqu’ici pour son industrie, ou l’équipe de
football de Saint-Étienne.
Bernard Bléthon y exerce en effet le métier de kinésithérapeute.
Depuis près de trente ans, il parcourt la contrée : campagne, mais aussi bourgs et
villes, pour y exercer sa pratique. Et depuis près de tente ans, il recueille les
informations de ses patients, observe les pratiques populaires de guérison et
leur évolution. L’ouvrage, documenté et vivant, écrit dans un style alerte, mais
rigoureux au plan scientifique, intéressera outre les étudiants et chercheurs en
ethnologie ou anthropologie, un public plus vaste, tant les questions soulevées (santé et guérison) trouvent leur équivalent dans toute la France.
Expeau
"Homme tatoué. Japon", Atelier de Kusakabe Kimbei, vers 1880-1890.
Città di Lugano, Museo delle Culture.
http://www.verdan.ch/verdan-home/verdan-actuellement.htm
PEAU
16.06.2011- 29 04.2012
Vernissage: 15.06.2011, dès 18h30
Organe le plus étendu, dense et sensible du corps humain, la peau – 2 m2, 5kg – est aussi un marqueur essentiel de notre identité, un lieu de mémoire qui nous raconte et se donne à déchiffrer. Un
parcours immersif et interactif propose au visiteur d’explorer les signes parsemés sur sa propre peau: grains de beauté, cicatrices, tatouages, …, constituent une sorte de biographie et un
véritable miroir social.
Haut
16.06.2011- 29 04.2012
Die Haut ist mit ihren 2m2, 5kg nicht nur unser umfassendstes,dichtestes und sensibelstes Organ, sondern auch ein wesentliches Identitätsmerkmal. Sie ist ein Ort der Erinnerungen, der sich zur Entzifferung anbietet. Ein
interaktiver Rundgang ermöglicht es dem Besucher, die Zeichen auf seiner eigenen Haut zu erforschen. Muttermale, Narben, Tatoos, ... fügen sich zu einem Lebenslauf zusammen und stellen zugleich einen
regelrechten sozialen Spiegel dar.
Skin
16.06.2011- 29 04.2012
About 2m2 and 5 kg: skin is our most visible organ, and a border between the world and the self. Our skin carries the signs, the marks, the traces that compose our identity. The visitor is
immersed in an appealing scenography designed to involve him, inviting him to explore his skin as a “biographical map” and discover it from new perspectives: biological, medical, artistic,
emotional, in short as a social mirror.
Osez le clito !
"Ce lundi 20 juin en soirée, des équipes de collage sont chargées, dans toute la France, de faire du tapage autour du mot d’ordre « Osez le clito », pour faire « buzzer » un site internet dédié à la campagne : osezleclito.fr. Avec l’appui de quelques experts amis de l’association - gynécologues, chirurgiens, association de lutte contre l’excision - le site informe et décrypte les « enjeux politiques » d’un organe qui « fait peur ».
« 30 % des femmes déclarent se masturber souvent, contre 50 % des hommes », pointe Caroline De Haas, porte-parole de Osez le féminisme, en référence aux résultats d’un sondage par internet posté sur le site de l’association. « C’est bien la preuve qu’il y a un rapport au plaisir du corps qui est différent ». L’association dit d’ailleurs avoir rencontré un engouement à géométrie variable dans sa démarche : « les garçons ont l’impression de tout savoir sur le clitoris, raconte Lucie Sabau. Mais il y a une forte attente et beaucoup de questions chez les femmes ».
http://www.politis.fr/Osez-le-clito-pour-briser-le-tabou,14594.html
www.osezleclito.fr
Cette campagne est partie d’un constat : en matière de sexualités, l’égalité femmes - hommes reste à construire et l’intimité reste un lieu de pouvoir masculin. Qu’il s’agisse de livres scolaires ou médicaux, d’expositions, de littérature ou tout simplement de rapports humains, le clitoris est très souvent oublié, considéré comme mineur ou cantonné aux préliminaires.
Les batailles des nos aînées pour la libération sexuelle ont été fondamentales pour l’émancipation des femmes. Ces batailles ne sont pas terminées.
Nous revendiquons pour toutes et tous la possibilité de connaître notre corps, d’en jouir librement et de choisir nos sexualités hors de normes préétablies.
Nous lançons la campagne Osez le clito :
> Parce que, lorsque l’on parle de sexualité, le clitoris est souvent oublié,
> Parce que très peu de gens savent à quoi il ressemble ou comment il fonctionne,
> Parce qu’encore trop peu de personnes ont la chance d’en profiter,
> Parce que donner du plaisir aux femmes est la seule utilité de cet organe méconnu,
> Parce qu’il est objet d’ignorances, de dénigrements voire de mutilations.
Mais aussi et surtout parce que le clitoris, c’est bon !
Nous voulons affirmer par cette campagne que les sexualités des femmes sont multiples, se vivent indépendamment de la reproduction et ne sont pas forcément complémentaires du sexe masculin. Le clitoris et les sexualités des femmes sont aussi des sujets de société : le fait qu’on les oublie, qu’on les nie, qu’on les enferme dans des normes ou qu’on les mutile a des conséquences importantes sur nos vies quotidiennes. Les sexualités des femmes ne sont pas en creux, passives ou anecdotiques : au contraire, elles enveloppent, enserrent, prennent, diffusent, vibrent, jaillissent et sont multiples…, pour notre plus grand plaisir !
Les plaisirs sexuels des femmes sont importants : il est fondamental que chaque femme ait les moyens de connaître ce qui fait vibrer son propre corps. Il est doux de vivre, seule, avec son, sa ou ses partenaires les délices du clitoris comme il est enthousiasmant de sentir l’orgasme d’une femme au bout de sa langue".
Repolitiser les corps
Trabajo a partir del cuerpo, interrogándome sobre cuestiones como los géneros, el deseo, el control, el sexo... Mis influencias van desde la pintura clásica hasta la ilustración, el manga, el cine y la fotografía publicitaria, y mis apoyos teóricos son el feminismo pro-sexo, los gender studies y el movimiento queer.
En este momento mis intereses se centran en seguir trabajando, viajando y formándome"
manuelatorres.artelista.com/
L'empathie
Samedi 18 juin 2011 | Cerisy-La-Salle (50210)
L'empathie
Publié le mercredi 02 mars 2011 par Karim Hammou
Créée pour rendre compte de l’accès à l’esthétique ou à l’ineffable, la notion d’empathie suscite un intérêt renouvelé du fait des questions qu’elle pose au carrefour de la philosophie, des neurosciences, de la psychologie cognitive et de la psychanalyse. Définie comme la capacité de se mettre à la place de l’autre, elle est devenue l’un des paradigmes du débat sur la place de l’esprit dans son rapport au corps, à l’interface de la philosophie et des neurosciences. Au-delà de ces dimensions importantes, ce que l’empathie incarne, c’est l’ambiguïté même de la notion d’esprit. S’agit-il de l’esprit de la psychologie cognitive (celui qui intervient dans la reconnaissance de la différence et du commun entre soi et l’autre ; ce qu’on nomme la théorie de l’esprit pour désigner le mouvement cognitif qui nous permet d’attribuer des états mentaux à autrui) ou s’agit-il plutôt de celui de la psychanalyse (celui qui se caractérise surtout par la place qu’il donne à l’affect et aux fantasmes dans la construction de soi et de l’autre, et dans les relations entre eux).
DU SAMEDI 18 JUIN (19 H) AU SAMEDI 25 JUIN (14 H) 2011
L'EMPATHIE
DIRECTION : Antoine BESSE, Michel BOTBOL, Nicole GARRET-GLOANEC
Avec la collaboration de Nicolas GEORGIEFF et Bernard PACHOUD
Créée pour rendre compte de l’accès à l’esthétique ou à l’ineffable, la notion d’empathie suscite un intérêt renouvelé du fait des questions qu’elle pose au carrefour de la philosophie, des
neurosciences, de la psychologie cognitive et de la psychanalyse.
Définie comme la capacité de se mettre à la place de l’autre, elle est devenue l’un des paradigmes du débat sur la place de l’esprit dans son rapport au corps, à l’interface de la philosophie
et des neurosciences.
Au-delà de ces dimensions importantes, ce que l’empathie incarne, c’est l’ambiguïté même de la notion d’esprit. S’agit-il de l’esprit de la psychologie cognitive (celui qui intervient dans la
reconnaissance de la différence et du commun entre soi et l’autre ; ce qu’on nomme la théorie de l’esprit pour désigner le mouvement cognitif qui nous permet d’attribuer des états mentaux à
autrui) ou s’agit-il plutôt de celui de la psychanalyse (celui qui se caractérise surtout par la place qu’il donne à l’affect et aux fantasmes dans la construction de soi et de l’autre, et dans
les relations entre eux).
L’empathie est ainsi impliquée dans les activités les plus élémentaires de l’humain, qui sont également celles qui le spécifient le plus radicalement dans ses composantes réflexives et
relationnelles, ainsi que dans la satisfaction de son besoin narratif pour donner sens et faire histoire. Elle l’est aussi dans ce que l’homme produit de plus élaboré: la création
"d’instruments" de transmission de l’émotion ou du sens, la mise en mot de l’émotion esthétique, l’art comme expérience unique et/ou comme manifestation de la communauté d’une culture ou d’une
civilisation. L’empathie est également essentielle dans toutes les activités qui visent à la reconnaissance et au soulagement de la souffrance de l’autre, tant dans l’empathie miroir (celle qui
vise essentiellement à reconnaitre chez l’autre une souffrance psychique qu’il ressent ou qu’il a parfois du mal à appréhender lui-même), que dans l’empathie "interprétative ou métaphorique"
(celle qui vise surtout à donner sens narratif à ce que l’autre dit ou montre éventuellement à son insu, en tout ou parties).
C’est aussi l’empathie qui est en cause dans l’intime conviction du juge, l’empathie sociale qui fait communauté, celle qui permet la transmission des valeurs au sein d’un groupe ou d’une
société, les formes que celles-ci donnent au "nous" ; enfin c’est elle aussi qui est mise en jeu dans ce qui vise à influencer les individus ou les collectifs qu’ils constituent, du marché au
politique en passant par la séduction amoureuse.
Dans toutes ces emplois, l’empathie pose en tout cas une question commune: qu’est ce qui au juste se transmet entre le sujet empathique et celui avec lequel il emphatise? Et comment?
La découverte récente des neurones miroirs (1994), et les nombreux travaux qui se sont succédés ensuite, ont ouvert une nouvelle voie dans la recherche d’une explication au "fossé de la
transmission" entre l’un et l’autre.
Créée pour rendre compte du plus ineffable, l’empathie offrirait-elle une nouvelle voie royale pour comprendre la complexité de l’humain à partir de l’exploitation cognitive et psychique de "ce
qu’il y a là": la mécanique cérébrale et la neurophysiologie neuronale.
Après-midi:
ACCUEIL DES PARTICIPANTS
Soirée:
Présentation du Centre, du colloque et des participants
Matin:
- Jacques HOCHMANN: Histoire de l'empathie
- Shaun GALLAGHER: Empathie, cognition sociale et phénoménologie
Après-midi:
- Bernard PACHOUD: Phénoménologie de l'empathie
- Jacques COSNIER: Empathie et communication langagière
Matin:
- Nicolas GEORGIEFF: Empathie et construction de soi
- René ROUSSILLON: Empathie, partage d'affect et homosexualité
Après-midi:
- Séminaire SIP (Société de l’Information Psychiatrique)
Soirée:
- Séminaire AFPEP (Association Française des Psychiatres d'Exercice Privé)
Matin:
- Jean DECETY: The Neuroevolution of Empathy
Après-midi:
- Perrine RUBY: L'empathie est-elle une aptitude si sociale? Apport de la neuroimagerie
- Nicolas DANZIGER: La perception de la douleur d'autrui: entre reconnaissance et déni
Soirée:
- Jacques KRAEMER: L'identification dans le processus de création théâtrale
Matin:
- Jean-Louis PRADEL: Art et Empathie
Après-midi:
- Visite du Mont-Saint-Michel
Soirée:
- Thierry DELCOURT: Les portraits d'Ingres
Matin:
- Colvin TREVARTHEN: La reconnaissance précoce
Après-midi:
- Alexis CUKIER: La nature ambivalente de l'empathie
- Séminaire Whaim Francophone: Empathie précoce
Soirée:
- Serge TISSERON: L'empathie au coeur du jeu social
Matin:
- Nathalie DEPRAZ: Phénoménologie et reconnaissance
- Jean-Jacques LABOUTIÈRE: Psychopathologie de la reconnaissance sociale
Après-midi:
- Alain CAILLÉ: Empathie et échanges sociaux
- Stefan COLLIGNON: Economie et empathie
Matin:
- Laurent DANON BOILEAU: L’empathie chez l'enfant autiste, considérations cliniques et incidences théoriques
Après-midi:
DÉPARTS
Avec le soutien
de la Société de l’Information Psychiatrique (SIP),
de l’Association Française des Psychiatres d'Exercice Privé (AFPEP)
et du Centre de Recherche Psychanalyse, Médecine et Société (CRPMS) de l 'Université Paris VII
- Cerisy-La-Salle (50210) (Centre Culturel International de Cerisy, Le Château)
- samedi 18 juin 2011
- dimanche 19 juin 2011
- lundi 20 juin 2011
- mardi 21 juin 2011
- mercredi 22 juin 2011
- jeudi 23 juin 2011
- vendredi 24 juin 2011
- samedi 25 juin 2011
- Centre Culturel International de Cerisy
courriel : info [point] cerisy (at) ccic-cerisy.asso [point] frLe Château 50210 Cerisy-La-Salle
- Michaël Morel
courriel : michael [point] morel (at) ccic-cerisy.asso [point] fr
« L'empathie », Colloque, Calenda, publié le mercredi 02 mars 2011, http://calenda.revues.org/nouvelle19098.html
Nadia Vadori Gauthier - Le corps collectif
>>>>>>>>>>>>> http://www.leprixdelessence.net/
>>>>>>> images extraites de la vidéo 4 Jaune/yellow, série monochrome animals. Nadia Vadori Gauthier - Le corps collectif
SYNTH-ETHIC
SYNTH-ETHIC
at the Natural History Museum Vienna until June 26,
an exhibition that presents art works related to the field of Synthetic Biology and its historical and epistemological roots.
While artists increasingly use biotechnologies in order to manipulate living systems, the new field of Synthetic Biology aims at applying engineering principles to biology, so to not only modify but to build up �life� from scratch. In SYNTH-ETHIC, artists question not only this new technological dimension and its deriving ethical stance but also the very notion of the "synthetic". Their works explore the areas of tension between molecular biology and ecology, architecture and biochemistry, cybernetics and alchemy.
http://www.biofaction.com/synth-ethic/
http://www.biofaction.com/synth-ethic/#hello-world
http://www.biofaction.com/synth-ethic/#about-synth-ethic
synth-ethic
Art has always involved synthesis. Uniting disparate elements, putting them into a collage to create new works, metaphors, sensory experiences, or aesthetic genres, however, is also inherent to a curiosity, present in every epoch, for finding new ways of creating with new expressive media. Those contemporary artists, who in recent years have begun to employ laboratory methods and biotechnology for their own purposes in new contexts and to modify living systems, are particularly close to life. Here, it would seem, the newly declared discipline of synthetic biology is well-suited to the task, seeking, as it does, not only to modify existing organisms but to design life anew, from the ground up. Yet, this biological science is not concerned with living beings but rather with components, circuits, and systems. The language of engineering has been shifted to biology. These new dimensions to our technical ability to act, however, call for a new ethical engagement concerning the question of how and whether we should act simply because we can. The exhibition synth-ethic offers perspectives on human intervention in biotechnology and the responsibility that arises with it. Artists appropriate these technologies for their own purposes, see through the mania of novelty and beyond the constraints of economics to examine the areas of tension between molecular biology and ecology, architecture and biochemistry, technology and nature, cybernetics and alchemy.
On the one hand, synthetic biology promises useful applications for the future. Biological systems, for example, may enable the storage of information, the fabrication of new materials, the production of environmentally-friendly energy, or the design of medications better tolerated by the body. The discipline merges the interests of numerous fields of research: In DNA synthesis, genetic information is chemically produced and transplanted into foreign cells; with DNA-based biological circuits receptor-organisms can be equipped with new functions; research on minimal organisms attempts to find uses for biological units reduced to their minimal functions necessary for survival; protocells, early stages of cellular life forms, can be produced out of lifeless chemical substances; and xenobiology constructs functional biological systems not-yet-existent in nature and not intended to interact with it.
On the other hand, at least since the American scientist-entrepreneur Craig Venters effective press campaign making public his synthesis of a completely functional bacteria genome in 2010, such scientific development is accompanied by headlines such as, Artificial Life Created!, Second Creation in Laboratory!, or Scientist plays God! In contrast to dead� chemistry and physics, apparently the idea of synthesis in biology, which primarily deals with the analysis of the laws of life, makes us feel uncomfortable. Synthetic biology seeks to take the knowledge gained from analyzing and use it to synthesize for the sake of practical, useful applications. Some even see synthesis as the ultimate achievement of knowledge, citing the engineer-mantra of American physicist Richard Feynman, What I cannot create, I do not understand1988). But is the reconstruction or creation of something new really evidence that we have completely understood something? Do we truly understand what we have created? Is it even possible to act ethically? If Kant formulated his categorical imperative for every individual, So act that your principle of action might safely be made a law for the whole world, as a universal law of nature, can we today even in the social collective really foresee the consequences of our technological behavior?
This is where art comes in, as in synth-ethic. It stages, performs and provokes us to reflect on how humans themselves come to feel the ecological consequences of the natural laws they have pushed to the limit, perhaps to the point even of becoming superfluous in the biosphere, given the new creatures they create; how animals may help to cure diseases caused by human technology; how the value we place on animals and plants is in the end dependent upon their usefulness to us, rather than on a view of ecology as a whole; how in the context of our fantasies of technological omnipotence, creation myths and narratives, such as the Golem and Pygmalion, now literally grow as half-living� concerns; how genetically-programmed bacterial radios revert the bioengineering paradigm; how protocells enable the growth of architectural structures; how humans ascribe their need to anthropomorphize even to the smallest of spheres of organized matter they can manipulate; how cybernetics already sought to achieve the ideal balance between constructed systems and their self-regulation; how talk of synthetic biology is not a recent U.S. American invention but dates back, instead, as early as 1910 to Biologie Synthtique, shaped by the French natural scientist Stphane Leduc. He compared the growth of crystal formations with the creation of organic life forms and sought to achieve the synthesis of living phenomena in the grey area between the inorganic and organic by combining the most basic components. Is synthesis actually unnatural? Doesnt the silk worm synthesize too?
What should I do? is Kants question regarding correct moral behavior. This question has lost none of its timeliness for us. Between art and techno-science, the exhibition synth-ethic poses questions reaching far beyond the dilemma of our acceptance or rejection of an emerging field of research which has quickly become fashionable.
Jens Hauser and Markus Schmidt
Les chimères du corps
Depuis plusieurs années, Sylvie Le Poulichet explore la dynamique de phénomènes qu´elle a dénommés « processus limites », à l´oeuvre chez des patients ordinairement désignés comme borderline. Ces patients souffrent d´une difficulté à « habiter » leur corps, à repérer les limites entre le vivant et le mort et à s´approprier leur histoire. Le déploiement de la vie paraît chez eux tombé sous le coup de condamnations parentales, émanant d´événements traumatiques et de fantasmes inconscients, qui se transmettent de génération en génération. Ces sujets en viennent à sacrifier inconsciemment certaines zones de leur corps ou des aspects de leur identité sexuelle. Et des somatisations, des dépressions, des addictions (la boulimie, par exemple), des états de figement affectent souvent leur devenir.
Dans cet ouvrage, on voit se déployer les mouvements de la démarche analytique : l´auteure relate des séquences de cure où l´analyse de rêves et la traversée de fantasmes permettent de recomposer les figures du corps en souffrance. Des scènes insoupçonnées apparaissent, ayant le pouvoir de construire de nouvelles versions de la venue au monde du sujet. Et c´est lorsque s´animent les images du corps pensées par le langage du rêve que se produisent de nouvelles prises de corps. C´est lorsque sont analysées les chimères du corps - ces étranges assemblages fantasmatiques de plusieurs corps, vivants ou morts, en un seul, qui vont jusqu´à menacer la continuité d´existence - que tous les symptômes douloureux disparaissent. Ce livre montre quels sont les modes d´interprétation qui permettent de dissoudre les fantômes, de dénouer les forces traumatiques et de mettre en jeu des processus créateurs qui laisseront enfin surgir un nouveau champ de regard, de présence, de jeu et de désir.