
Ai Weiwei

Ai Weiwei pose entouré de femmes nues à Pékin. Crédits photo : AFP/AFP
La Chine accentue la pression sur Ai Weiwei. Déjà accusé d'évasion fiscale, l'artiste contestataire a annoncé vendredi faire l'objet d'une enquête pour «pornographie». En cause : des clichés, datant de moins de deux ans, sur lesquels il apparaît assis sur une chaise traditionnelle chinoise dans le plus simple appareil. A ses côtés, quatre femmes également dévêtues. Une photographie artistique, intitulée «One Tiger, Eight Breasts» (un tigre, huit seins), où les poses ne sont pas lascives.
«La nudité n'est pas de la pornographie», a affirmé Ai Weiwei vendredi à un journaliste de l'Agence France presse (AFP) par téléphone. «Notre nation est extrêmement corrompue, avec tant de sexe, mais les autorités estiment que des photos de nus sur l'internet relèvent de la pornographie», s'est-il insurgé en qualifiant ces nouvelles accusations de «ridicules».
Aliaa Elmahdy
DR
Selon sa biographie sur Twitter, Aliaa Elmahdy se présente comme « une Égyptienne séculaire, libérale, féministe, végétarienne et individualiste ». Sur sa page Facebook, la jeune fille explique qu'elle donne ainsi « écho aux cris contre une société de violence, de racisme, de sexisme, de harcèlement sexuel et d'hypocrisie ». Elle est aussi à l'origine d'une action intitulée « Les hommes devraient porter le voile », en opposition au port du voile pour les femmes.
Les photos sont visibles sur le blog d'Aliaa Elmahdy, avec des photos nues d'autres personnes.
Cette information a d'abord été publiée sur GlobalVoices, et a été reprise par le site internet des Inrockuptibles.
Sur Twitter, Il est toujours possible de suivre les débats créés par ces photos grâce à l'hashtag #NudePhotoRevolutionary, en anglais et en arabe principalement.
Mind-Brain Interface
Posted by Qossay Takroori on February 11, 2009 in Featured, Health & Medicine ·
"Every one of us has his own privacy, your mind and thinking are yours, no one can actually know what you are thinking about. No one can access your mind except you. Science until now is un-capable of invasion our mind, and that’s to me a good thing; however, in some cases it might be helpful for medical treatments.
There is a new study that was published this month in The Journal of Neural Engineering, explaining how scientist from Canada using infrared were able to demonstrate the ability to decode a person’s preference for one of two drinks with 80 per cent accuracy by measuring the intensity of near-infrared light absorbed in brain tissue.
The goal of the study was to try to help children who can’t speak or move, by teaching the computer to recognize the unique pattern of brain activity.
“This is the first system that decodes preference naturally from spontaneous thoughts,” says Sheena Luu, the University of Toronto PhD student in biomedical engineering who led the study under the supervision of Tom Chau, Canada Research Chair in pediatric rehab engineering".
Bientôt des prothèses avec la sensation du toucher ?
Une interface cerveau-machine avec retour sensoriel tactile permet à des singes d'activer un bras virtuel et de choisir des objets virtuels au toucher, par le seul biais de leur activité cérébrale.
Marie-Neige Cordonnier journaliste à Pour la Science.
Pour en savoir plus
J. E. O’Doherty et al., Active tactile exploration using a brain-machine-brain interface, Nature, doi:10.1038/news.2011.576, prépublication en ligne, 5 octobre 2011.
O’Doherty et al., Nature, 2011
Dans l'expérience, un singe (réel) explore trois objets virtuels visuellement identiques (trois disques) à l'aide d'un bras virtuel. Seul un des trois objets renvoie le bon signal tactile (la texture qui conduit à une récompense) au cerveau du singe lorsque sa main virtuelle le touche.
O’Doherty et al., Nature, 2011
Grâce à un implant dans le cortex somatosensoriel primaire, le singe reçoit un signal tactile lorsque le bras virtuel qu'il bouge touche certains objets sur l'écran. Il apprend d'abord a contrôler les mouvements du bras à l'aide d'une manette, puis sans manette, par la seule activité de son cortex moteur primaire, enregistrée et analysée à l'aide d'un autre implant.
O’Doherty et al., Nature, 2011
Le film d'une des expériences réalisées sans manette. Les signaux sonores et les textes ont été ajoutés a posteriori, pour une meilleure compréhension.
"Agir sur un appareil – un ordinateur, une prothèse, un robot… – par la seule entremise de son activité cérébrale : ce rêve de tout patient paralysé semble de plus en plus accessible ces dernières années. Miguel Nicolelis, de l'Université Duke, à Durham en Caroline du Nord – un des pionniers des recherches sur ce que l'on nomme les interfaces cerveau-machine –, et ses collègues viennent de franchir une nouvelle étape. Ils ont mis au point une interface cerveau-machine avec retour sensoriel tactile.
Le contrôle d'une machine par la seule activité cérébrale nécessite un échange d'informations dans les deux sens entre l'homme et la machine : d'une part, l'activité cérébrale de l'homme associée à une commande doit être analysée, puis traduite en action par la machine ; d'autre part, la machine doit transmettre à l'homme un retour – une rétroaction – pour qu'il puisse ajuster son action en temps réel.
Jusqu'à présent, les progrès ont surtout concerné le premier aspect. En 2006, l'équipe de M. Nicolelis a ainsi appris à un rat à abaisser un levier grâce à l'activité de quelques dizaines de neurones de son cortex moteur – la région du cerveau qui commande la motricité. En 2008, Andrew Schwartz, de l'Université de Pittsburg, aux États-Unis, et ses collègues ont entraîné un singe à se nourrir en actionnant un bras mécanique à l'aide d'électrodes implantées elles aussi dans le cortex moteur. D'autres systèmes testés chez le singe ont permis de stimuler des muscles pour bouger un membre paralysé.
Dans toutes ces expériences, la rétroaction était principalement visuelle : l'animal ajustait son comportement en observant le résultat. Toutefois, un tel contrôle est insuffisant pour reproduire des mouvements complexes, telle la marche. Des stimuli tactiles ont parfois été utilisés (vibrations dans une autre région du corps, détournement de l'innervation du membre paralysé vers d'autres régions du corps), mais ces approches sont peu exploitables. La nouvelle interface cerveau-machine conçue par M. Nicolelis et son équipe s'appuie aussi sur une rétroaction tactile, mais qui agit directement au niveau cérébral, et en temps réel.
Chez deux singes, les neuroscientifiques ont implanté des microélectrodes, d'une part dans le cortex moteur primaire et, d'autre part, dans certaines zones du cortex somatosensoriel primaire (la région du cerveau qui traite l'information tactile) : la zone de représentation de la main chez l'un, et de la jambe chez l'autre. Les singes ont d'abord appris à utiliser la rétroaction tactile. En manipulant un bras virtuel sur un écran grâce à une manette, ils devaient retrouver, parmi trois disques virtuels, identiques à l'œil, celui qui présentait la « bonne » texture – celle qui entraîne une récompense (du jus de fruit). Cette texture était indiquée par un signal haute fréquence envoyé directement au cortex somatosensoriel (un autre signal correspondait au deuxième disque, et aucun signal n'était associé au troisième).
Puis les neuroscientifiques ont désactivé la manette. Les singes ont alors appris à commander le bras virtuel via les électrodes implantées dans leur cortex moteur pour retrouver leur récompense. Un obstacle de taille résidait dans le fait que les deux régions corticales implantées sont très proches et interconnectées, ce qui engendre des interférences dans les signaux reçus et émis. M. Nicolelis et ses collègues ont pallié cette difficulté en alternant toutes les 50 millisecondes stimulation et enregistrement de l'activité cérébrale, après avoir vérifié que cela ne perturbait pas l'apprentissage des singes.
Avec ce dispositif, non seulement le singe commande un bras virtuel par sa seule activité cérébrale, mais il a un retour tactile direct qui lui permet d'ajuster les mouvements imprimés au bras virtuel. « S'il ne s'agit pas encore d'une stimulation permettant de ressentir pleinement la présence et l'appartenance du bras virtuel, c'est une étape importante. À ma connaissance, il s'agit là de la première interface cerveau-machine-cerveau », explique Jérémie Mattout, chercheur au sein de l'équipe Dynamique cérébrale et cognition du Centre de recherche en neurosciences de Lyon. Prochaine étape : améliorer la sûreté et la compatibilité des implants cérébraux, ainsi que la longévité des enregistrements, afin d'utiliser durablement de tels dispositifs chez l'homme"
Traitements et contraintes
Colloque Traitements et contraintes : approches empiriques des dispositifs de prise en charge institutionnelle
EHESS, 14 et 15 juin 2012
Ce colloque vise à proposer une nouvelle approche des dispositifs institutionnels à travers les thématiques croisées du traitement et de la contrainte. Alors que les recherches de Goffman sur les institutions totales, et les théories de Foucault sur les techniques de pouvoir continuent d’inspirer de nombreux travaux rapprochant la prison, l’hôpital psychiatrique et les centres de rétention administrative, cet appel à contribution entend élargir le champ de ces investigations sous l’angle des pratiques, prises en tension entre des enjeux de traitement (médical, social, juridique) et des enjeux de contrainte (enfermement, confinement, discipline, normalisation). Le cadre juridique qui définit l’institution contraignante par la notion de privation de liberté et qui sert d’appui conceptuel pour un certain nombre de recherches, se trouve ainsi éclaté, permettant d’analyser de manière plus large les différentes formes de pratiques de prise en charge dans des dispositifs institutionnels. Ce colloque vise à faire dialoguer des analyses de scènes sociales hétérogènes, qui seront mises en parallèle sans pour autant être amalgamées.
Tout en s’inscrivant dans un mouvement plus large de recherches sur les institutions contraignantes, ce colloque souhaite marquer son originalité tant sur le plan thématique que sur le plan méthodologique. Sur le plan thématique, le choix des termes “traitement” et “contrainte” invite à une exploration de la polysémie de ces notions et de la diversité des dispositifs institutionnels. Ainsi seront étudiés non pas seulement les dispositifs étatiques “souverains” (type prison), mais également des dispositifs aux frontières plus floues, soit qu’ils ne s’inscrivent pas dans une unité de lieu (par exemple, des dispositifs de suivi éclatés sur plusieurs sites), ou bien qu’ils soient délégués au secteur associatif ou privé.
Au niveau des méthodes, nous souhaitons résolument promouvoir l’enquête empirique, qu’elle soit quantitative ou qualitative, menée avec les diverses techniques des sciences sociales (ethnographie, statistiques, archives). L’enquête empirique doit être un moyen de développer une réflexion ancrée dans l’étude des faits, plutôt que dans le développement d’une théorie par trop spéculative. L’attention fine à ces dispositifs permettra d’approfondir la connaissance des différentes formes de traitements et de contraintes. Dans cette optique, nous souhaitons susciter un autre regard sur les politiques publiques dans le champ de la santé, du social et du pénal en interrogeant la manière dont elles sont mises en œuvre en pratique.
Une telle approche permettra également d’élargir la notion de contrainte pour prendre en compte non seulement le continuum existant entre force physique et assignation normative (usages de contention physique et chimique, discipline, etc.) mais également les contraintes organisationnelles, structurelles et réglementaires pesant sur la pratique. Cette autre dimension de la contrainte est encore trop rarement mise en regard de la première, quoi que des travaux s’intéressant aux professions aient souligné son importance. Comment le manque de moyens et de personnel influe sur les pratiques de prise en charge ? Quelles sont les contraintes managériales et légales ? Comment l’évolution de ces contraintes se traduit-elle dans l’évolution des rôles et des déontologies professionnelles ? Ainsi on pourra envisager d’approfondir une réflexion sur le care, considéré non pas seulement dans sa dimension éthique, mais également dans une dimension sociologique, qui tienne compte des ambiguïtés de la pratique et de la diversité des rapports de pouvoir et de domination traversant les relations des professionnels et personnes prises en charge.
Enfin l’angle thématique du traitement et de la contrainte doit permettre de prendre en compte les points de vues et pratiques des personnes prises en charge. Plusieurs études ont souligné l’importance, dans les dispositifs institutionnels étatiques, des perspectives managériales de gestion des populations, catégorisées « à risque ». Pourtant, à ces formes de standardisation s’articulent des dispositions procédurales (droits des patients, droits des détenus etc.) qui peuvent constituer des ressources pour les individus. Comment rendre compte de la diversité des expressions de la vulnérabilité, de l’adaptation ou de la résistance qui peuvent être formulées dans ces dispositifs institutionnels ?
Ces questionnements pourront être articulés à travers quatre axes.
1/ Pratiques du traitement et de la contrainte
Les pratiques du traitement et de la contrainte s’inscrivent dans une sociologie des professions qui a montré des résultats importants en matière d’analyse des dispositifs institutionnels, mais aussi de mise en évidence plus large d’inégalités sociales. Comment décrire et qualifier les pratiques professionnelles dans les dispositifs institutionnels combinant des formes de traitement et des formes de contrainte ? Quelles sont les pratiques valorisées et les pratiques disqualifiées ? Comment se répartissent les rôles et quelle est la conséquence de cette distribution sociale sur les formes effectives de contrainte et de traitement administrés dans les dispositifs ?
2/ Les transformations du traitement et de son administration.
La mise en perspective de différentes formes de traitement (médical, social, juridique) est un pari heuristique visant à comprendre des transformations transversales de la prise en charge des individus dans les dispositifs institutionnels, par exemple l’insistance de plus en plus forte sur l’autonomisation et la responsabilisation des personnes. Quel est le sens pratique de ces notions dans les dispositifs institutionnels contraignants ? Dans l’administration des traitements et l’ajustement des contraintes, quelle est la part de bureaucratisation ou d’individualisation? Quel sens est donné à ces activités par leurs acteurs ou par les personnes prises en charge ? Comment sont-elles justifiées (consentement au traitement, défaut de responsabilité entraînant recours à la contrainte, etc.) ?
3/ Le sujet pris en charge
L’étude du point de vue des personnes prises en charge pourra s’appuyer sur différentes conceptions du sujet, pour explorer les sens du traitement et de la contrainte, mais un intérêt tout particulier sera apporté aux contributions prenant en compte la place concrète des corps dans ces dispositifs de transformation/domination, assujettissement/subjectivation. Une autre question importante dans l’étude de la place des sujets dans ces dispositifs est celle du consentement : comment se fabrique le consentement au traitement ? Comment les personnes prises en charge peuvent s’adapter à la contrainte, ou bien la contourner, ou faire jouer différentes contraintes les unes contre les autres? Quelles ressources sociales sont au ressort de ces différentes attitudes face aux traitements et aux contraintes ?
4/ La position du chercheur
À cause du caractère sensible des dispositifs institutionnels considérés (du fait de la “vulnérabilité” ou de la “dangerosité” des personnes prises en charge), la position du chercheur est particulièrement problématique. En poursuivant les réflexions sur l’engagement du chercheur auprès de ses enquêtés, sur la déontologie de la recherche et son sens politique, nous souhaiterions inviter les contributeurs à considérer le lien entre cette réflexion et les enjeux méthodologiques – qu’il s’agisse des problèmes de l’étude de cas, de la montée en généralité, de l’identification des représentations dominantes etc.
Contributions
Visant à faire dialoguer différentes recherches en sciences sociales, cette conférence accueillera les contributions de différentes disciplines en privilégiant les approches empiriques, qualitatives ou quantitatives, qui apporteront des éléments de réponse à l’une ou plusieurs des questions soulevées dans l’argumentaire. Les résumés des contributions (environ 3000 signes) présenteront l’analyse, en indiquant les sources empiriques et la méthodologie. Les résumés seront envoyés avant le 25 novembre 2011 à l’adresse: colloqueTC2012@gmail.com. Le texte de la communication (environ 50 000 signes) devra être envoyé au plus tard le 25 avril 2012 et pourra être considéré pour publication.
Comité d’organisation, comité scientifique et soutiens institutionnels
Organisée par un groupe de travail du Réseau Jeunes Chercheurs Santé et Société réunissant une dizaine de doctorants depuis septembre 2010 (Groupe de travail Traitements et Contraintes), cette rencontre scientifique vise à permettre la confrontation d’idées, de terrains, mais aussi la rencontre entre chercheurs et la consolidation de réseaux scientifiques. Cette rencontre scientifique bénéficie à cette fin du soutien de la fondation du Campus Condorcet, de l’EHESS, et du laboratoire Iris et du Réseau Jeunes Chercheurs Santé et Société.
Comité scientifique :
Nicolas Dodier, directeur de recherches, EHESS – GSPM.
Corinne Rostaing, maître de conférences, Lyon II.
Delphine Moreau, doctorante, EHESS-GSPM.
Fabrice Fernandez, postdoctorant EHESS-Iris.
Coline Cardi, maître de conférences, Paris VIII.
Benoît Eyraud, maître de conférences, Lyon II
Hysteria
Soigner l'hystérie féminine par l'orgasme, tel fut, pendant des siècles, le souci des médecins, qui, scrupuleusement, pratiquèrent des massages pelviens sur leurs patientes. Par souci de
rentabilité, l'orgasme n'étant obtenu, en moyenne, qu'au bout d'une heure, la plupart de ces massages furent délégués à d'autres femmes, infirmières ou sages-femmes.
Toutefois, à la fin du XIXe siècle, l'électricité permit aux médecins de s'équiper d'efficaces instruments vibratoires. Avec la commercialisation du vibromasseur portatif, qui s'accompagna, aux
États-Unis, d'une intense campagne de publicité, l'objet quitta le cabinet médical pour le domicile privé, où il s'installa durablement. Peu de gens savent que le vibromasseur était, au début du
XXe siècle, le cinquième appareil électroménager le plus vendu, après la machine à coudre, le ventilateur, la bouilloire et le grille-pain...
Unanimement salué par la critique lors de sa parution en 1999, ce livre, enfin traduit en français, est considéré, en histoire de la médecine, en histoire des femmes, en histoire culturelle et en
histoire de la sexualité, comme une référence incontournable.
Rachel R Maines, historienne, chercheur indépendant, est affiliée au département des Sciences et Technologies de l'Université Cornell, aux États-Unis.
Full-length Curriculum vitae (PDF 200KB). Contact Information. School of Electrical and Computer Engineering Cornell University 726 University Avenue Room .
Dans l’Angleterre Victorienne, Mortimer Granville, jeune et séduisant médecin entre au service du Dr Dalrymple, spécialiste de l’hystérie féminine. Le traitement préconisé est simple mais d’une redoutable efficacité : donner du plaisir pour soulager les troubles ! Le docteur Mortimer y met toute sa ferveur mais bientôt une vilaine crampe à la main l’empêche de pratiquer… Avec la complicité de son meilleur ami, un passionné de nouvelles technologies, il met au point un objet révolutionnaire : le premier vibromasseur…
Sortie cinéma: le 14 décembre 2011
Genre: Comédie, Romance
Réalisateur: Tanya Wexler (Ball in the House)
Avec: Hugh Dancy, Maggie Gyllenhaal, Rupert Everett, Jonathan Pryce, Felicity Jones, Gemma Jones, Anna Chancellor, Tobias Menzies, Sheridan Smith, Kate Linder
Titre original: Hysteria
Distributeur: Haut et Court
La conjonction interdite
La Conjonction interdite est en quelque sorte une introduction à la pratique du skateboard. À partir des outils mis en place par Roger Caillois dans son essai Les Jeux et
les Hommes (1958), j’ai cherché à décrire le skateboard en tâchant de définir sa place parmi la diversité des jeux et des manières de jouer. Caillois classifie le jeu en quatre
grandes catégories : la compétition (agôn), la chance (alea), le simulacre (mimicry) et le vertige (ilinx). Dans un second temps, il couple les catégories du jeu. Sur les six
conjonctions possibles, deux lui paraissent fondamentales, deux seraient contingentes et deux antinomiques. Que l’une des deux « conjonctions interdites » caractérise le mieux le skateboard
(et plus généralement les sports dits de glisse) semble indiquer que les jeux et les manières de jouer, tout comme les pratiques artistiques d’ailleurs, se sont considérablement étendus
et complexifiés au cours de ces cinquante dernières années. Raphaël Zarka
-
Découverte de paysages, production de formes, usage transversal et réappropriation de parcelles du quotidien, voilà quelques-uns des axes qui définissent le skateboard en tant qu’activité. Dans une position qui n’est pas sans rappeler l’intérêt pour les cultures populaires d’artistes tels que Dan Graham ou Robert Smithson, Raphaël Zarka se documente et écrit au sujet du skateboard depuis plusieurs années. Publié pour la première fois en 2003, La Conjonction interdite est le premier texte de l’auteur consacré au skateboard. Il définit ici les spécificités de cette pratique tout en décrivant les relations particulières qu’elle entretient avec la ville et certains de ses espaces. Ce livre fait suite à la publication chez B42 de Une journée sans vague. Chronologie lacunaire du skateboard, 1779-2009 (2009).
Free Ride
Raphaël Zarka – Free Ride
Free Ride
Skateboard, mécanique galiléenne et formes simples
Raphaël Zarka
Pour un artiste comme Raphaël Zarka, le skate est avant tout une affaire de formes. Formes du repos, formes du mouvement, elles parcourent sourdement l’histoire de l’art et des sciences, de Galilée à Robert Morris. L’architecture urbaine, mais aussi les modules des skateparks, leur font étrangement écho. Quant à la pratique du skateboard, comme le montre La Conjonction interdite (2003), elle revient toujours à opérer une espèce de «montage» parmi la diversité de matières et de formes offertes par la ville, en dynamisant ou en déstabilisant les structures conçues pour le repos et le confort, au point d’en inverser les fonctions et le sens. (english version)
Free Ride. Skateboard, mécanique galiléenne et formes simples fait suite à Une journée sans vague. Chronologie lacunaire du skateboard, 1779-2009 et La Conjonction interdite. Notes sur le skateboard.
Contrairement à la plus grande partie des terrains de jeux ou de sports, les différents espaces fabriqués pour le skateboard ne sont jamais abstraits. La majorité des skateparks actuels, avec
leurs mélanges de courbes, de plans inclinés et de volumes parallélépipédiques, synthétisent l’espace d’origine du skateboard, l’océan, et son lieu de naissance, la ville moderne. Accompagné de
nombreux documents photographiques, ce texte est une visite guidée des espaces du skateboard. L’auteur en dresse une sorte de typologie formelle tout en constituant son archéologie, des appareils
de mécanique galiléenne à l’histoire de la sculpture minimaliste dont les skateurs seraient les héritiers.
CORPS DANS L’ESPACE
Interagir dans/avec le monde
Colloque international
Université de Tallinn (Estonie)
en collaboration avec les Universités de Helsinki et de Oulu (Finlande)
Les 25-26 novembre 2011
La version du programme est désormais disponible sur notre site
Michel Foucault, Le beau danger
Édition établie et présentée par Philippe Artières
Michel Foucault fait en 1968 avec Claude Bonnefoy, critique d’art, une expérience de langage : peu habitué au genre de l’entretien, il lui est demandé d’évoquer son rapport à l’écriture. Au début, réticent et inquiet, Foucault adopte, pour réfléchir à la manière dont il travaille, pour dire ses difficultés d’écrivant, une langue nouvelle, et avoue finalement son plaisir à défaire son langage habituel. Il déroule le fil de sa vie pour dire l’histoire de son écriture et ses filiations, revient sur ses écrits, ceux des autres. Cet entretien, publié pour la première fois, nous révèle un Foucault intime.
« Quelque chose d’absolument inédit s’énonce lors de cet entretien entre le philosophe et le critique […]. Un événement singulier : la mise en danger de Foucault par lui-même. » (Ph. Artières).
- Référence(s) : :
-
Michel Foucault, Le beau danger, Éditions de l’EHESS, collection « Audiographie », n° 1
- ISBN :
- 978-2-7132-2318-1
- Site de l'éditeur :
- http://www.editions.ehess.fr/ouvrages/ouvrage/le-beau-danger/
Judith Scott
Critique |
| 10.11.11 | 16h48 • Mis à jour le 10.11.11 | 16h48
. Philippe Dagen
La sacristie du Collège des Bernardins est une haute salle gothique, où étaient conservés jadis les instruments du culte, chasubles, coiffes, coupes. Sans doute est-ce en mémoire de cette fonction que sont présentés là les objets de Judith Scott, qui tiennent du reliquaire et de la broderie.
Judith Scott (1943-2005) était atteinte de trisomie, sourde et muette. Après d'autres institutions qui ne lui convenaient guère, elle finit par être accueillie en 1986 par le Creative Growth Art Center d'Oakland (Californie). Placée pour la première fois dans des conditions qui encouragent la création, elle invente alors vite sa façon de faire : nullement le dessin, auquel on l'invite, mais l'assemblage. Dérobant des objets - un skateboard, un parapluie, des magazines -, elle les réunit en les ligotant et les recouvrant de fils de laine de toutes les couleurs. Le plus souvent, ils disparaissent sous l'écheveau, et leur forme originelle n'est souvent plus guère reconnaissable. On dirait les cocons filés par un insecte d'un autre monde, une araignée artiste, dans le genre de celles auxquelles Louise Bourgeois donnait vie. Les excroissances de ces volumes indescriptibles, leurs dimensions importantes, le chatoiement des entrelacs de fils : grâce à ces qualités, ces objets prennent possession de l'espace avec force.
Ce qu'ils signifiaient pour Judith Scott, les fonctions psychiques ou symboliques qu'elle était susceptible de leur attribuer, on ne peut que les supposer, avec prudence. Des photos montrent leur créatrice les prenant dans ses bras, mais ce n'est pas là un indice suffisant pour proposer une interprétation de type psychanalytique.
Autre question sans réponse : jusqu'à l'âge de 44 ans, Judith Scott paraît n'avoir manifesté aucune propension particulière à la fabrication de quoi que ce soit. Elle s'est ensuite consacrée entièrement à cette activité. Cette révélation demeure tout aussi peu explicable que l'invraisemblable science des volumes et des couleurs qui se manifeste immédiatement dans ces assemblages. Aussi sort-on de la visite à la fois ébloui et perplexe, ce qui est ce que l'on peut attendre de mieux d'une exposition.
"Judith Scott. Objets secrets", Collège des Bernardins, 20, rue de Poissy, Paris 5e. Tél. : 01-53-10-74-44. Du lundi au samedi, de 10 heures à 18 heures, dimanche et jours fériés de 14 heures à 18 heures. Entrée libre. Jusqu'au 18 décembre