Le post-humain
Xavier Lambert
Ouverture Philosophique
PHILOSOPHIE
Doit-on considérer le post-humain comme un véritable dépassement ou comme une nouvelle péripétie de l'humain ? Quelle place le sujet peut-il conserver dans un système qui le dissout ? Qu'en est-il des la singularité du sujet inhérente à toute démarche de cration artistique ? quelle peut être la place de l'oeuvre d'art dans un dispositif où l'individu s'énonce dans la destruction du sujet ?
ISBN : 978-2-296-56717-7 • février 2012 • 218 pages
Le corps source de honte ou chance de liberté ?
Vient de paraître
Le corps : source de honte ou chance de liberté ?
Revue Quart Monde n° 220
Le corps parle pour la personne et révèle sa manière d’être au monde. Corps meurtri par des conditions de vie inhumaines, exploité, transformé en marchandise ou en cliché. Mais aussi
corps qui renaît, se redresse, donne naissance à d’autres… Ce dossier dégage des expériences de terrain et des pistes de réflexion, à partir de ceux dont le
corps souffre d’être si peu instrument de leur liberté.
Éd. Quart Monde, 2011, 64 pages, 7 €
ATD Quart Monde France ... Le corps : source de honte ou chance de liberté ? jeudi 10 novembre 2011. Pour découvrir le site de la revue Quart Monde ... une arme politique", à propos du mouvement des Enfants de Don Quichotte de décembre 2006. ... Ce dossier n'a pas pour ambition d'aborder ces questions de manière ...
Lorene Abfayer
Le sens du toucher
Vendredi 10 février 2012 | Saint-Denis (93200)
Ce corps qui nous est chair. Le sens du toucher
This body which is flesh for us. The sense of touch
Publié le jeudi 15 décembre 2011 par Claire Ducournau
Le processus de construction du sujet dans l’espace social, à la jonction entre les déterminations et prescriptions sociales et la singularité des biographies individuelles, traverse également le corps. Cette problématique fait aujourd’hui incursion dans le champ de la recherche biographique et fait émerger les dimensions multiples à travers lesquelles l’expérience singulière du corps peut s’articuler à une configuration identitaire et au rapport à l’autre. Nous essayerons lors de cette journée d’études d’aborder l’expérience du corps dans cette configuration complexe entre corps, chair et toucher, qui fait du corps le lieu d’une expérience de soi et de l’autre. Mémoire vivante de la personne et de son histoire, le corps est l’objet d’un travail biographique exercé tout au long de l’existence. Chair ouverte au toucher, il entre dans un réseau de relations et de proximités avec l’autre le plus intime comme avec l’autre social. Ce sont ces deux directions complémentaires qu’exploreront les interventions de cette journée.
Le processus de construction du sujet dans l’espace social, à la jonction entre les déterminations et prescriptions sociales et la singularité des biographies individuelles, traverse également le corps. Cette problématique fait aujourd’hui incursion dans le champ de la recherche biographique et fait émerger les dimensions multiples à travers lesquelles l’expérience singulière du corps peut s’articuler à une configuration identitaire et au rapport à l’autre.
La polysémie de l’expérience du corps s’inscrit dans un espace de pensée complexe où le corps constitue un vecteur biographique au même titre que le langage. L’histoire de chacun peut se lire à travers ce qu’en disent (en écrivent) le corps et les traces qu’y laisse l’existence. Notre corps nous raconte à travers ce qui nous est chair, selon des langages qui, pas plus que d’autres interprétants symboliques, n’échappent aux variations historiques, sociales et culturelles. Dans le livre d’histoire qu’écrit notre corps, le vêtement, la parure, le travestissement, le tatouage, la danse sont des formes d’expression où le corps se met en scène et se donne à voir. La transversalité de ces formes de présence du corps à soi-même et à l’autre se retrouve dans le sens du toucher.
Nous essayerons lors de cette journée d’études d’aborder l’expérience du corps dans cette configuration complexe entre corps, chair et toucher, qui fait du corps le lieu d’une expérience de soi et de l’autre. Mémoire vivante de la personne et de son histoire, le corps est l’objet d’un travail biographique exercé tout au long de l’existence. Chair ouverte au toucher, il entre dans un réseau de relations et de proximités avec l’autre le plus intime comme avec l’autre social. Ce sont ces deux directions complémentaires qu’exploreront les interventions de cette journée.
- 9h30-9h45 : Christine Delory-Momberger (professeur en sciences de l’éducation. Paris 13/Nord. EXPERICE), Présentation de l’Axe A/EXPERICE (Paris 13/Nord-Paris 8)
- 9h45-10h : Marie-Willie Attely (docteur en sciences de l’éducation. Paris 13/Nord. EXPERICE) & Catarina Santos (doctorante en sciences de l’éducation Paris 13/Nord), Présentation de la journée d’études
- 10h – 10h45 : Jean-Jacques Schaller (MCF en sciences de l’éducation. Paris 13/Nord. EXPERICE), La place du toucher dans une humanité de la rencontre
- 10h45 - 11h30 : Eve Berger (docteur en sciences de l’éducation, co-fondatrice de l’Ecole supérieure de somato-psychopédagagie), Chair, Sensible et advenir : à la croisées des temporalités biographiques
11h30-11h45 : Pause
- 11h45 – 12h30: Marie-Willye Attely (docteur en sciences de l’éducation. Paris 13/Nord. EXPERICE), Corps pensé, corps perçu : un héritage ?
12h30-14h : Pause déjeuner
- 14h – 14h45 : Sandrine Chenivesse (docteur en anthropologie, psychosociologue. Chercheur associée au Laboratoire de Changement social Paris VII), Chairs incarcérées, corps palimpsestes : un sursis d'être entre désubjectivation et déliaison
- 14h45 – 15h30 : Estelle Lagarde (photographe et architecte), La maladie, les autres et moi: le journal photographique comme démarche créative de reconstruction de soi
15h30 – 16h : Débat et clôture
- corps, biographisation, toucher, handicap, art
- Saint-Denis (93200) (2, rue de la Liberté (Université Paris 8 - Amphi X, Métro : Saint-Denis Université))
- vendredi 10 février 2012
- Letitia Trifanescu
courriel : letitia [point] trifanescu (at) hotmail [point] comUniversité Paris-XIII Nord
Ecole doctorale EXPERICE AXE A
99, avenue Jean-Baptiste Clément
93430 Villetaneuse - Mme Cristine DELORY-MOMBERGER
courriel : christine [point] delory (at) lesujetdanslacite [point] comUniversité Paris-XIII Nord
Ecole doctorale EXPERICE AXE A
99, avenue Jean-Baptiste Clément
93430 Villetaneuse
- Marie-Willye Attely
courriel : mariewillye (at) aol [point] com
« Ce corps qui nous est chair. Le sens du toucher », Journée d'étude, Calenda, publié le jeudi 15 décembre 2011, http://calenda.revues.org/nouvelle22120.html
Les questions de la transplantation
DU MARDI 22 MAI (19 H) AU MARDI 29 MAI (14 H) 2012
DIRECTION : François DELAPORTE, Bernard DEVAUCHELLE
ARGUMENT :
Les opérations récentes de greffes de visage révèlent le caractère proprement révolutionnaire des nouveaux modes d’intervention sur l’homme défiguré. Elles posent également une série de problèmes relatifs à leur commencement et à leur histoire.
Par-delà l’intention médicale, il faudra décrire une série d’événements qui, d’une façon ou d’une autre, relèvent de la transplantation. Celle-ci comporte en effet de nombreuses questions en histoire de la civilisation. Entre Orient et Occident, les transplantations s’inscrivent dans les catégories de l’économique, du politique et du social, mais aussi du biologique, du culturel et du religieux. Il faudra enfin décrire, dans notre actualité, les enjeux liés à la fabrication, à la monstration et aux représentations du visage. Les disciplines évoquées dans ce colloque seront mises à l’épreuve de la transdisciplinarité.
COMMUNICATIONS (suivies de débats) :
* Shin ABIKO: Deux manières de sacrifier ses organes – Œdipe et Sasuke
* Max AGUILERA-HELLWEG: Réflexions sur la chirurgie des transplantations
* Paul ARDENNE: L’art post-humain et l’utopie du corps parfait
* Jean-François BRAUNSTEIN: Sociologues et anthropologues face à la transplantation d’organes
* Céline CHERICI: Alexis Carrel (1873-1944): la culture des organes
* Catherine COQUERY-VIDROVITCH: La traite atlantique d’Afrique en Amériques: une transplantation humaine
* Raphaël CUIR: Hybridation, anatomie et art contemporain
* Guillaume DECOCQ: Maîtriser, améliorer, restaurer: itinéraire de la transplantation chez les végétaux
* François DELAPORTE: Une histoire du concept de transplantation
* Bernard DEVAUCHELLE: Le visage-organe: anatomie d’une transplantation
* Jean-Claude DUPONT: Des greffes aux chimères: histoire de la neurogenèse expérimentale
* Barthélemy DURRIVE: Quelques enjeux spécifiques aux pratiques sur et avec du vivant
* Emmanuel FOURNIER: Greffes d’idées, greffes de rien?
* Yves GAGNEUX: Les reliques des martyres des catacombes: une greffe artistique et spirituelle au XIXe siècle
* Sander L. GILMAN: From the Nose Job to Face Transplant: The History of The "Authentic Face"
* Jens HAUSER: Microtransplantations et microperformativité dans l’art vivant
* Lara HUBER: Biofact bodies – individual lifes: transplantation and the reinvention of the human
* Evelyne JARDONNET: Visages volés: le personnage cinématographique en devenir
* Gérard JORLAND & Christian CABROL: La transplantation cardiaque: obstacles épistémologiques, techniques et institutionnnels
* Antoinette LE NORMAND-ROMAIN: Rodin: de l’assemblage comme moteur de la création
* Alain-Charles MASQUELET: L’homme en quête de transformation
* Julie MAZALEIGUE-LABASTE: Altérer son visage
* Emmanuel MORELON: L’intolérance de l’autre: une histoire d’immunologie et de transplantation
* Anne-Marie MOULIN: Archaïsme et modernité. Imaginaire et réalités de la transplantation entre Orient et Occident
* Annick OPINEL: Visages vs obus, souvenirs de guerre par les peintres de la Neue Sachlichtkeit
* Hans-Jörg RHEINBERGER: Du greffage dans des systèmes expérimentaux
* Camille RIQUIER: Le corps agrandi de l’humanité: de Descartes à Péguy
* Jole SHACKELFORD: Transplantation and Renaissance Matter Theory
* Olivier SMOLDERS: Greffe et cinéma, histoire d'une passion
* Katrin SOLHDJU: La survie des organes
RÉSUMÉS :
Shin ABIKO: Deux manières de sacrifier ses organes – Œdipe et Sasuke
La transplantation demande des donneurs d’organes qui, cadavériques ou vivants, doivent avoir préalablement donné leur consentement à ce don, et leur consentement, lui, doit avoir été précédé d’une étape d’information plus ou moins approfondie. Est-ce qu’un jour, l’information sera si détaillée et si parfaite que le consentement se donnera sur-le-champ, quasi automatiquement, et que, par là, le problème de la greffe, n’étant plus éthique, deviendra simplement technoscientifique? Pour répondre à cette question, je me propose de mettre en parallèle deux héros littéraires, Œdipe (personnage grec mythique) et Sasuke (héros de la littérature japonaise). Ces deux héros conçoivent les relations au corps différemment, et cette différence mettra en lumière deux façons d’envisager le don d'organe à autrui.
Professeur de philosophie, Faculté des lettres, Université de Hoseï, Tokyo. Directeur du centre des recherches pour les études japonaises internationales, Université de Hosei. Spécialité: Philosophie française du 19e siècle et son introduction au Japon moderne.
Publications récentes:
Qu’est-ce que la japonologie; la japonologie vue de l’extérieur et de l’intérieur, Sanwa-Shobo, Tokyo, 2008, in Japanese, co-authored.
Cartesian Revolution, Chuo-Koron-Shinsha, Tokyo, 2007, in Japanese, co-authored.
Social Philosophies of 19th Century, Chuo-Koron-Shinsha, Tokyo, 2007, in Japanese, co-authored.
An Introduction to the Philosophy of Bergson, Hosei University Press, Tokyo, 2006, in Japanese, co-edited and co-authored.
Max AGUILERA-HELLWEG: Réflexions sur la chirurgie des transplantations
For my talk, I will discuss my experiences and thoughts photographing surgery, and specifically organ transplantation — not only organ donation, but organ transplant itself. The discussion will include knowledge and experiences in the care of transplant patients obtained during my medical training.
Publication:
Le cœur sacré, Un atlas chirurgical du corps humain, 2006, éditions de l'Eclat.
Paul ARDENNE: L’art post-humain et l’utopie du corps parfait
Cette intervention présentera plusieurs travaux relevant des arts plastiques de notre temps caractérisés par leur pulsion au "post-humain": corps refaits, bardés de prothèses, reconfigurés pour la beauté maximale ou l’efficacité surhumaine, dans la lignée des "Réplicants" de Philip K. Dick.
Paul Ardenne est maître de conférences à la Faculté des arts d’Amiens.
Spécialiste de l’art contemporain, il est l’auteur de nombreux ouvrages et essais consacrés à la création plastique et à l’architecture contemporaine.
L’Image Corps - Figures de l’humain dans l’art du XXe siècle, Éditions du Regard, 2001.
Extrême: esthétiques de la limite dépassée, Flammarion, 2006.
Art, le présent : la création plastique au tournant du XXIe siècle, Éditions du Regard, 2009.
Céline CHERICI: Alexis Carrel (1873-1944): la culture des organes
En 1908, Alexis Carrel réalise la première auto-transplantation rénale sur une chienne, puis reproduit l'exploit avec la plupart des organes. Il devient ainsi un pionnier de la transplantation d'organes. Focalisant ses travaux sur la chirurgie cardiaque, il réalisa en 1910 le premier pontage cardiaque expérimental et obtient, en 1912, le prix Nobel de physiologie et de médecine. Par la suite, il orienta ses travaux sur la culture des tissus humains. Une de ses expériences a beaucoup marqué son époque: il a fait vivre in vitro, dans un liquide nutritif, pendant plusieurs décennies, un cœur de poulet. Ces résultats sont assez étonnants notamment quant à la durée exceptionnelle pendant laquelle cet organe a été maintenu en vie. Au-delà du fantasme de l’immortalité inhérent à une telle expérience, Carrel ouvre ainsi la voie à deux thèmes de recherches: la conservation d'organes vivants en vue de pratiquer des transplantations, la limite exacte de la durée de vie des différents organes. A partir de ses travaux sur la culture d’organes isolés, nous nous intéresserons, non seulement aux techniques mises en place par Carrel, mais également aux possibilités de prolonger la vie organique indéfiniment en vue de replacer ces éléments dans l’histoire des transplantations.
A. Carrel, On the permanent life of tissues outside of the organism, New-York, The Rockefeller University Press, 1912, vol. 15, n°5, pp 516-528.
A. Carrel ; G. Dehelly, Le traitement des plaies, Paris, Masson, 1917.
A. Carrel, Suture if blood- vessels and transplantation d’organs, Angleterre, Les Prix Nobel ed., 1912.
J. Descottes, Alexis Carrel : 1873-1944, pionnier de la chirurgie vasculaire et des transplantations d'organes, Lyon, Simep éditions, 1966.
Catherine COQUERY-VIDROVITCH: La traite atlantique d’Afrique en Amériques: une transplantation humaine
Les "traites négrières" ont été multiples. La transplantation d’êtres humains vers les pays arabo-musulmans s’est produite dans un temps différent, nettement plus long que du côté atlantique; elle a pris des formes et a eu des effets forts différents. C’est pourquoi, pour ne pas trop compliquer les données, restant du côté occidental, nous examinerons le problème seulement sur la rive Atlantique, pour lequel les sources et les recherches sont plus développées. A partir de toute une série de sources et de déductions, nous pouvons faire des hypothèses sur les processus et les chemins de ce métissage culturel (ou hybridation). Il est sûr que, d’Afrique en Amérique, il ne s’agissait plus tout à fait des mêmes personnes ni des mêmes cultures.
Guillaume DECOCQ: Maîtriser, améliorer, restaurer: itinéraire de la transplantation chez les végétaux
Nous aborderons successivement l’idée de maîtrise de la nature, à l’origine de la domestication des plantes, de domination de la nature, lorsque émergea l’idée "d’améliorer" les plantes, notamment dans le domaine de l’agronomie et, enfin, la naissance de l’écologie de la restauration, sur fond de "réconciliation" entre l’homme et la nature. Pour chacun de ces types de transplantation — géographique, physiologique et écologique —, nous analyserons les apports, les excès et les paradoxes.
Guillaume Decocq est professeur de Sciences végétales et fongiques à l’Université de Picardie Jules Verne et praticien hospitalier au CHU d’Amiens. Il dirige l’unité de recherche pluridisciplinaire "Dynamiques des Systèmes Anthropisés", dont la thématique est l’analyse des interactions entre activités humaines et fonctionnement des écosystèmes.
François DELAPORTE: Une histoire du concept de transplantation
On décrira l’émergence du concept dans le domaine des activités humaines et sa dissémination dans différentes pratiques. A partir des gestes de manipulation des vivants et de la transplantation des idées, des arts et des savoirs, on posera la question du déracinement.
François Delaporte, professeur émérite à l’Université de Picardie Jules Verne, est l’auteur de plusieurs livres de philosophie et d’histoire des sciences.
Récemment, il a publié Figures de la médecine (Cerf, 2009) et, en collaboration avec Emmanuel Fournier et Bernard Devauchelle, La fabrique du visage (Brépols, 2010).
Jean-Claude DUPONT: Des greffes aux chimères: histoire de la neurogenèse expérimentale
Au cours du XXe siècle, les greffes et la fabrication d’embryons chimériques devinrent des outils majeurs de la recherche fondamentale en embryologie et en biologie du développement. Il s’agit, dans cette présentation, d’analyser les circonstances particulières qui suscitèrent ces approches expérimentales et de comprendre les avancées conceptuelles qui en ont résulté dans le domaine du développement embryonnaire, bref de tenter une généalogie compréhensive de ces techniques de recherche. Le fil suivi sera celui de l’histoire de la neurogenèse, de l’époque d’Hans Spemann à celle de Nicole Le Douarin.
Barthélemy DURRIVE: Quelques enjeux spécifiques aux pratiques sur et avec du vivant
Quel est le point commun entre greffe végétale et greffe chirurgicale qui justifierait l'utilisation du même mot? La définition minimale du terme – "transfert d'une partie d'un organisme dans un autre" – suffit-elle à rapprocher ces deux pratiques dans une même idée, dans une logique commune? Rend-elle par exemple plausible l'idée d'une parenté historique entre greffe végétale et chirurgicale – sous la forme d'une libre inspiration, voire d'une exportation des techniques? En décrivant et comparant les gestes propres à ces deux pratiques, puis en esquissant un aperçu historique de leur assimilation plus ou moins littérale, on proposera une piste de réponse: l'intervention technique sur un organisme (quel qu'il soit) nous fait entrer dans une relation d'interaction entre deux vivants où le patient (qu'il soit végétal ou humain) ne subit pas passivement une opération qui, au contraire, s'appuie sur et doit composer avec son effort pour vivre.
Barthélemy Durrive (né en 1986): agrégé de philosophie, élève à l'ENS de Lyon. Après un Master autour de l'œuvre de Georges Canguilhem, il étudie en PACES (Grenoble 1). Co-responsable du Laboratoire Junior "Enquête sur l'Homme Vivant" (ENS-Lyon), il a participé aux colloques "Réflexivité en contextes de diversité: un carrefour des sciences humaines?" (déc. 2010, DYNADIV Limoges) et "Hasard et ordres du vivant" (nov. 2011, ENS-Lyon).
Emmanuel FOURNIER: Greffes d’idées, greffes de rien?
Les plantes se greffent, les organes se greffent, les populations se greffent, mais les idées? En art, en mathématiques, en sciences, on aperçoit parfois des opérations d’analogie, de transposition, de transplantation... qu’il faut bien rapprocher des greffes d’objets vivants. Les unes peuvent-elles nous apprendre des autres? D’un objet à une idée, sait-on ce qui peut se greffer et ce qu’une greffe change? L’être? Quel renoncement, quelle abstraction, quelle disposition suppose la prise d’une greffe?
Emmanuel Fournier, professeur à l’Université Pierre et Marie Curie, Paris VI. Principaux travaux en philosophie et en dessin: Croire devoir penser (1992) et L’infinitif des pensées (2000), éditions de l’Éclat; 36 morceaux (1995), Mer à faire (2005) et L’infinitif complément (2008), éditions Eric Pesty; Creuser la cervelle, Variations sur l’idée de cerveau, PUF, 2012.
Sander L. GILMAN: From the Nose Job to Face Transplant: The History of The "Authentic Face"
Why is the public today so very fascinated with face transplants? Fiction and film have dealt with such procedures in the past. Today, as surgery makes such transplants more and more frequent, there is an ever greater interest in the question of the face and its meanings. Are faces "us"? Does the face have a claim on being our authentic self even after we are dead? The history of modern operations on the face – from the nose job of the late 19th century to the face transplant of the early 21st – ask the question of our authenticity as mirrored in our face. When we look in the mirror do we see us or do we see what we imagine our self to be?
Jens HAUSER: Microtransplantations et microperformativité dans l’art vivant
A l’instar du biologiste américain Craig Venter qui parle de "transplantation" pour qualifier son spectaculaire transfert d’un génome minimal synthétique dans la bactérie microplasme capricolum afin d’activer et faire fonctionner celle-ci, des caractéristiques végétales se trouvent généralisées dans tous les champs de la bio(techno)logie, de la médecine et de la pratique expérimentale – y compris artistique. La transplantation implique à la fois le transfert, l’ancrage, le développement, la croissance et, potentiellement, l’action d’une l’entité biologique dans une autre entité spatio-fonctionnelle ciblée. Ces tendances épistémologiques sont explorés à la fois dans les arts plastiques et dans les arts dits "vivants" ou performatifs où il servent à engendrer de nouvelles postures de co-corpor(e)alité du spectateur.
Dès lors, la notion de microperformativité implique des fragments organiques ou artefacts qui font quelque chose et qui peuvent même acquérir une qualité d’acteur. Nous assistons à un basculement de l’art de la performance vers la généralisation de la performativité en art. Cela va de pair avec l’émergence de formes hybrides, et avec l’éclatement des cadres et échelles esthétiques habituelles – ceux à l’échelle humaine. Au-delà de la tradition mésoscopique sur laquelle sont encore basées nos considérations phénoménologiques, artistes et performeurs appréhendent les dimensions à la fois micro- et macroscopiques, redéfinissent ce qui est considéré comme "corps", et étendent les gestes physiques à des phénomènes physiologiques ou encore à des transformations biotechnologiques.
Jens Hauser, commissaire d’expositions et auteur franco-allemand, est chercheur à la Ruhr Universität Bochum où il développe un concept de biomédialité. Outre ses engagements comme enseignant et conférencier dans des universités et écoles d’art en Europe et aux Etats-Unis, il a conçu des expositions telles que L’Art Biotech (2003, Nantes), Still, Living (2007, Perth), Article Biennale (2008, Stavanger), sk-interfaces (2008, Liverpool/2009, Luxembourg), Transbiotics (2010, Riga), Fingerprints (2011, Berlin/2012 Munich) et Synth-ethic (2011, Vienne). Egalement vidéaste et réalisateur de pièces radiophoniques, il a collaboré avec la chaîne de télévision Arte depuis 1992. Il a notamment publié L’art biotech’ (2003), sk-interfaces (2008) et Fingerprints… Index-Imprint-Trace (2011).
Lara HUBER: Biofact bodies – individual lifes: transplantation and the reinvention of the human
The case has been made that medical regimes in general and transplantation practices in particular go along with the reinvention of the human. Nowadays, in the age of regenerative medicine and tissue engineering, this attitude is even fostered: the borders of the natural and the artificial are becoming more and more blurred, whereas strategies of individual self-definition are more and more en vogue. Against the background of general concerns of transplantation practices the contribution critically reflects upon the concept of "hybridity". In acknowledging epistemic problems associated with the evaluation of human life as hybrid entities, I elaborate on the hermeneutic concept of "biofacticity" (Karafyllis). The latter allows recognizing the very differences between individual bodies being both, natural entities and objects of biotechnological engineering.
Lara Huber is post-doc researcher and lecturer at the Dept. of Philosophy at Technische Universität Braunschweig. Her areas of specialisation are philosophy of science and technology, phenomenology and applied ethics (ethics of medicine and ethics of technology).
Latest Publication: Norming normality, On scientific fictions and canonical visualisations, Medicine Studies (2011) 3,1: 41-52.
Evelyne JARDONNET: Visages volés: le personnage cinématographique en devenir
Dans les années 1950-1960, se concentre l’essentiel de la production cinématographique consacrée au couple défiguration/transplantation. Le motif du visage volé connaît ainsi une certaine fortune, qui dépasse les frontières. Or ce motif constitue un levier très fécond pour interroger le statut du personnage cinématographique: en exacerbant son hybridité, il fait de ce dernier une entité en constant devenir. L’évocation du contexte de production des films, l’examen des interactions acteur/personnage seront les principaux axes de réflexion retenus pour mettre à l’épreuve l’hypothèse précédente. Une place particulière sera également réservée à la question de l’adaptation puisque, tirées pour la plupart de romans, les œuvres concernées apparentent le personnage à une sorte de transplant.
Docteur en études cinématographiques, certifiée en lettres, Evelyne Jardonnet enseigne le cinéma l’Université Paris 7. Ses principaux thèmes de recherche concernent le cinéma français, le personnage cinématographique et les interactions entre le cinéma et le discours médical.
Auteur de deux ouvrages, Pickpocket de Robert Bresson (Atlande, 2005) et Poétique de la singularité au cinéma (L’Harmattan, 2006), elle a récemment publié "Naissance d’un type : l’écrivain" in Le Biopic, de la réalité à la fiction, CinémAction, (Corlet, 2011).
Gérard JORLAND & Christian CABROL: La transplantation cardiaque: obstacles épistémologiques, techniques et institutionnnels
La transplantation cardiaque est la première transplantation d'organe réalisée à la suite de celle du rein par Hamburger et son équipe. Nous nous attacherons dans cette communication à analyser les obstacles qu'il a fallu surmonter: épistémologiques comme le rejet d'organe; techniques, comme la circulation sanguine extra-corporelle; et institutionnels puisqu'aussi bien c'est toute une carrière hospitalo-universitaire qui était risquée en cas d'échec comme, paradoxalement, en cas de succès.
Gérard Jorland est directeur d'étude à l'EHESS et directeur de recherche au CNRS.
Christian Cabrol est chirurugien cardiaque. Il est également à l'origine de la première transplantation cardio-pulmonaire en 1982, et la première implantation de de cœur artificiel en France en 1986.
Antoinette LE NORMAND-ROMAIN: Rodin: de l’assemblage comme moteur de la création
Pour Rodin, toute forme est en perpétuel devenir. Retournée, modifiée, complétée par une autre, intégrant des éléments extérieurs tels qu¹accidents ou commentaires des visiteurs, chacune peut donner naissance à une composition complètement nouvelle. Les centaines de figures modelées pour La Porte de l¹Enfer, certains portraits qu'il exécuta d'après des jeunes femmes, Camille Claudel notamment, dont le visage l'inspirait, servirent ainsi de point de départ pour des œuvres dont nous avons peine parfois à comprendre le sens: c'est seulement lorsqu'il les vendait ou exposait que Rodin leur cherchait une signification et leur donnait un titre. Cet aspect de son travail qui échappait au grand public a beaucoup frappé ceux qui eurent accès à son atelier, les écrivains et poètes symbolistes, en particulier Rainer-Maria Rilke ou l'anglais Arthur Symons.
Antoinette Le Normand-Romain, Conservateur général du patrimoine, Directeur général de l'Institut national d'Histoire de l'Art depuis 2006, a été en poste au musée d'Orsay, puis au musée Rodin. Ses travaux portent sur la sculpture de la fin du XIXème et du début du XXème siècle, notamment sur Rodin.
Alain-Charles MASQUELET: L’homme en quête de transformation
Au-delà des controverses qu’elles ont fait naître, la première greffe de visage et celles qui ont suivi ont été saluées comme des avancées décisives. La technique est désormais maîtrisée et la redoutable question de l’identité semble se résoudre dans un processus d’individualisation qui trouve son assise dans les phénomènes biologiques d’intégration progressive. Bien qu’elles aient pu apparaître initialement comme un surgissement de l’impensable, les greffes de visage s’inscrivent en réalité dans la longue tradition occidentale du désir de transformation de l’humain, qui se déploie des premières mythologies grecques au transformisme contemporain. Ce sont les étapes décisives de cette quête de transformation que l’exposé s’attache à explorer.
Alain-Charles Masquelet est chef du service de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique à l'Hôpital Avicennes.
Publications:
Soin et subjectivité, sous la direction de Alain-Charles Masquelet, Céline Lefève, Olivier Doron, éditions PUF, 2010.
Le raisonnement médical, PUF, 2006.
Julie MAZALEIGUE-LABASTE: Altérer son visage
Certains individus choisissent d’opérer sur leur visage des altérations majeures, leur donnant une apparence étrange, fantastique, voire monstrueuse. Elles peuvent passer par des techniques traditionnelles comme le tatouage, mais aussi par des techniques plus invasives (piercing, implants métalliques ou osseux), et le recours à la chirurgie esthétique, au-delà des simples ajustements physiques aux canons et idéaux de beauté socialement promus. A l’extrême, ces altérations peuvent aller jusqu’à des modifications dont l’origine est perçue comme psychopathologique. A travers une étude comparative, fondée sur les données esthétiques, sociales, culturelles et psychologiques, il s’agira de questionner, à la charnière de la philosophie et de l’anthropologie, le sens de ces altérations qui semblent renvoyer à la demande de se faire autre que ce que l’on est, et ce qu’elles révèlent quant à la place et fonction du visage en Occident.
Julie Mazaleigue-Labaste, agrégée et docteur en philosophie est rattachée au Centre d’Histoire des Sociétés, des Sciences et des Conflits, Amiens, UPJV.
Domaines de recherche: épistémologie et histoire des sciences et des techniques.
Publications directement en relation avec le sujet du colloque:
MAZALEIGUE, 2010, "Corps sans visage", dans DELAPORTE, François, FOURNIER, Emmanuel, DEVAUCHELLE, Bernard (dir.), 2010, La fabrique du visage de la physiognomonie antique à la première greffe avec un inédit de Duchenne de Boulogne, Turnhout: Brépols, 327-346.
MAZALEIGUE, 2007c, "Où le regard vacille" (recension de l’ouvrage Phénoménologie des corps monstrueux, de Pierre Ancet, 2006, Paris: P.U.F.), l’Humanité, 14 Février 2007.
Emmanuel MORELON: L’intolérance de l’autre: une histoire d’immunologie et de transplantation
L’histoire même de la transplantation d’organe et de tissu montre que le succès des greffes fut le fruit d’une rencontre tardive entre chirurgiens et immunologistes. La création de la chimère chirurgicale que devient l’individu transplanté ne peut survivre qu’au prix d’une immunosuppression non spécifique et délétère. La recherche d’une tolérance spécifique de l’organe greffé cherche à utiliser les mécanismes développés au cours de la période anténatale qui permettent à des êtres chimériques de faire coexister en leur sein des cellules d’origine génétique différente sans les rejeter.
Emmanuel Morelon est professeur au Service de néphrologie, transplantation et immunologie clinique à l'Hôpital Edouard Herriot, Hospices Civils de Lyon.
Anne-Marie MOULIN: Archaïsme et modernité. Imaginaire et réalités de la transplantation entre Orient et Occident
La transplantation est un domaine clé de la modernité biomédicale. La diffusion de la chirurgie des greffes s’est accompagnée de la recherche d’une "compatibilité culturelle" (Moulin 1995). La transplantation offre un excellent modèle pour étudier l’interaction entre vérités et certitudes scientifiques d’une part, pratiques et vécus d’autre part. La communication proposée suivra les chemins de la compatibilité en Europe et dans les pays musulmans, explorant les confrontations de l’imaginaire et des réalités dans un monde globalisé.
Médecin et philosophe, Anne-Marie Moulin est directeur de recherche au CNRS (UMR SPHERE/ Paris 7), spécialiste de l’histoire de l’immunologie et de la transplantation1. De 2002 à 2006, au CEDEJ au Caire, elle a orienté ses travaux sur le monde arabe et musulman.
1 L'Islam au péril des femmes ("greffe" de la variole), avec P. Chuvin, Maspéro, 1981, 1987, 1990, 2001. La double nature de l'immunologie: histoire de la transplantation rénale, Fundamenta Scientiae, 1983, 3, 201-18. Le dernier langage de la médecine, PUF 1991. Droit à la santé et droit à la transplantation. La compatibilité culturelle, Ethique et Transplantation, Cilag, 16-30, 1995. The ethical crisis of organ transplants. In search of a cultural "compatibility", Diogenes, 1995, 172, 43, 73-92. Transplantation d'organes (avec B. Descamps-Latscha et F. Quéré) Dictionnaire de philosophie morale, Monique Canto-Sperber ed., PUF, 1996. Post-face, La greffe humaine, (In)certitudes éthiques : du don de soi à la tolérance de l'Autre, R. Carvais and M. Sasportes éds., PUF 2000, 749-64. French response to "innovation". The return of the living donor in organ transplantation (avec M. Gabolde), Innovations in Health and Medicine, J. Stanton éd., Routledge, 2002,188-208. Transplantation. Les sens changeants d'une histoire, Donner, recevoir un organe. Droit, dû, devoir, Marie-Jo Thiel éd., Presses universitaires de Strasbourg, 2009, pp. 261-281. Le Médecin du Prince. Voyage à travers les cultures, Odile Jacob, 2010.
Annick OPINEL: Visages vs obus, souvenirs de guerre par les peintres de la Neue Sachlichtkeit
Les peintres de la Neue Sachlichtkeit, Otto Dix, George Grosz ou Max Beckmann, ont représenté, entre autres violences liées à la guerre, les visages et corps mutilés des soldats. De remarquables études (Catherine Wermester, Sophie Delaporte) ont analysé ces représentations de la mutilation et leur contexte. Dans la suite de ces travaux, nous nous attacherons d’abord à souligner la différence des images de la première guerre mondiale avec les représentations des blessés des guerres du XIXe siècle. La représentation du champ de bataille du XIXe siècle sert une fin de glorification de la nation (la blessure comme fait héroïque et collectif) alors que l’intention des peintures de la Neue Sachlichtkeit est clairement antimilitariste. Le soldat blessé est alors peint comme un individu définitivement détruit et misérable. Nous nous attacherons à voir dans cet étendard antiguerrier que constitue le visage déconstruit, partiel, la notion d’irréversibilité (même si la chirurgie en a réparé beaucoup) et le dommage non pas comme une nouvelle esthétique mais comme un manifeste. Les images de vi(e)sages interrompus par un obus constituent également l’argument du musée anti guerre (et non pas "musée de la Paix") fondé par Ernst Friedrich en 1923 à Berlin, et dont il a réuni les photos dans son livre Krieg dem Kriege ! (1924). Creusant la boucle sémantique de Friedrich, nous chercherons à mesurer la portée de cette exposition des exposés.
Docteur en histoire de l’art et habilitée à diriger les recherches en histoire et philosophie des sciences, Annick Opinel a d’abord travaillé sur l’histoire des représentations scientifiques puis sur l’histoire et l’épistémologie des maladies parasitaires et infectieuses. Ses champs de recherche actuels concernent l’épidémiologie des maladies infectieuses et l’analyse des comportements vaccinaux. Elle est chercheur SHS dans l’unité de Pharmacoépidémiologie et maladies infectieuses de l’Institut Pasteur.
"Corps sommeilleux, déformés, interrompus: les tableaux cliniques des maladies parasitaires (déb XXe)", in Les corps de la contagion, Corps, octobre 2008, 5: 49-57.
Cinéma et recherche à l’Institut Pasteur dans la seconde moitié du XXe siècle. Actes du colloque Etienne-Jules Marey et le film scientifique, Musée d’Orsay/La cinémathèque française/Semia, 2006.
"Zoologie métaphorique", in G. Gachelin (ed.) Les organismes modèles dans la recherche médicale, PUF, coll. Science, histoire et société, Paris 2006, 61-80.
Le peintre et le mal, France, XIXe siècle, PUF, 2005.
Hans-Jörg RHEINBERGER: Du greffage dans des systèmes expérimentaux
"On Grafting in Experimental Systems"
My paper consists itself of a transplantation: the transplantation of a terminology used and developed in the context of cultural techniques of the life sciences and medicine, into the realm of experimentation. I look at cultural techniques of experimentation that consist of inserting – i.e. grafting – new research instruments and research procedures into already existing and working experimental systems, and the effects that such grafts can have on knowledge production.
Hans-Jörg Rheinberger studied philosophy and biology at the Universities of Tübingen and Berlin. Since 1997 he is Director at the Max Planck Institute for the History of Science. His works related to the topic of the conference include: Toward a History of Epistemic Things (Stanford University Press, Stanford 1997) ; "Pfropfen in Experimentalsystemen", in Uwe Wirth (ed.), Impfen, Pfropfen, Transplantieren (Kadmos, Berlin 2011, pp. 65-74).
Jole SHACKELFORD: Transplantation and Renaissance Matter Theory
The conception of "transplantation", which is a fundamental component of Petrus Severinus’ Paracelsian biological theory, reveals how the sixteenth-century author construed a horticultural term as a metaphor for material change. His use of the term reveals an implicit insertion of corpuscularian ideas into an Aristotelian and Neoplatonic natural philosophy, laying the foundation for a material identity for diseases in a metaphysics that was otherwise dominated by form.
Jole Shackelford was trained in the history of science and medicine at the University of Wisconsin, USA (Ph.D. 1989) and is presently an Assistant Professor in the History of Medicine at the University of Minnesota, USA. His areas of research are late medieval and early modern European science and medicine and the history of study of biological rhythms.
Olivier SMOLDERS: Greffe et cinéma, histoire d'une passion
La chirurgie fait peur car, en modifiant les corps, on croit pressentir qu’elle modifie peut-être aussi les âmes. Or le cinéma s’est toujours passionné pour l’un comme pour l’autre. On ne s’étonnera donc pas s’il s’est appliqué très tôt à dresser les figures à la fois mythiques et horrifiques du chirurgien déraisonnable et des créatures effrayantes qu’il fait naître sous son scalpel. Essayons de suivre les étapes de ce chemin de croix, dans le cinéma classique comme dans les œuvres de genre dont un exemple récent nous propose ce synopsis sidérant: "Un docteur fou enlève plusieurs personnes afin de créer une créature peu ordinaire: un mille-pattes humain, en soudant la bouche de l’un sur l’anus du précédent". Heureusement, personne n’est obligé de voir tous les films qui sortent sur les écrans.
Olivier Smolders est licencié en Philologie Romane (UCL), diplômé en réalisation, puis professeur à l'INSAS et Maître de conférence à l’université de Liège. Il est réalisateur de films et auteur d’essais sur la littérature et le cinéma. Plus d’informations sur http://www.smolderscarabee.be.
Katrin SOLHDJU: La survie des organes
L'intervention retracera, dans une première partie, l'histoire de l'expérimentation physiologique sur des organes isolés ou survivants qui a été mise en place pour comprendre leurs fonctions en tant que telles. Dans ce contexte-là, on peut observer une sorte de personnalisation des organes comme des êtres intéressés que j'aimerais, dans une deuxième partie, poursuivre dans le champ de la médecine de la transplantation contemporaine. Peut-on penser des processus de rejet comme des conflits d'intérêts? Quel genre de survie est produit par des organes transplantés? Quelles nouvelles relations aux morts sont mises en place avec les transplantations d'organes survivants et intéressés?
Katrin Solhdju est docteur en histoire et philosophie des sciences, chercheuse au Centre de recherche en littérature et culture (ZfL) à Berlin et membre du groupe d’études constructivistes à l’université libre de Bruxelles. Actuellement, elle travaille sur la question des liens possibles entre l'éthique et l'épistémologie principalement en médecine.
Elle est l'auteur d’un livre sur l’histoire et l’épistémologie de l’auto-expérimentation intitulé: Selbstexperimente (Fink, 2011) et de nombreux articles en histoire des sciences du vivant.
BIBLIOGRAPHIE :
La fabrique du visage De la physiognomonie antique à la première greffe avec un inédit de Duchenne de Boulogne, sous la direction de François Delaporte, Emmanuel Fournier et Bernard Devauchelle, Turnhaout, Belgique, 1910, Brepols, 350 pages.
Delaporte, François, Figures de la médecine, préface par Emmanuel Fournier, Paris, Les Edition du Cerf, 2009, 185 pages.
Gilman, Sander L., Making the Body Beautiful A Cultural History of Aesthetic Surgery, Princeton University Press, 1999, 396 pages.
Moulin, Anne-Marie, Le dernier langage de la médecine. Histoire de l’immunologie de Pasteur au Sida, Paris, PUF, 1991, 447 pages.
Orlan, Flammarion, Paris, 2004, 264 pages.
Santoni-Rugiu P., P. J. Sykes, A History of Plastic Surgery, Springer-Verlag, Berlin, 2007, 395 pages.
Tilney Nicholas L., Transplant From Myth to Reality, Yale University Press, 2003, 320 pages.
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Corps mobiles : marcher
POÉTIQUE, SAVOIRS ET POLITIQUE DES CORPS MOBILES
DIRECTION : Georges AMAR, Mireille APEL-MULLER, Sabine CHARDONNET-DARMAILLACQ
Avec le concours de Frédéric de CONINCK
ARGUMENT :
Le regain d’intérêt pour la marche est notoire. On le distingue dans certaines pratiques artistiques actuelles, dans l’engouement pour les promenades urbaines, dans certaines formes de sociabilité, dans les bénéfices attendus pour le développement personnel et la santé ainsi que dans de nouvelles stratégies métropolitaines. Cependant, que savons-nous de la marche et de ses effets? Quelles connaissances des corps mobiles nourrissent nos représentations de la mobilité et des territoires?
Tant dans ses objectifs que ses perspectives, le marcheur est une figure universelle et multiple. Cependant, une part majeure des pratiques de la marche reste invisible dans les statistiques et les représentations. Mode de déplacement du paysan, du pauvre, de l’enfant, du "citadin numérisé" ou action privilégiée du penseur, du randonneur, du flâneur urbain, la marche co/opère avec les mobilités d’une société qui a valorisé la vitesse, à toutes les échelles: de la géographie aux micro-lieux, de l’espace public à l’espace intime. Fondement de l’accessibilité, la marche devient aussi créatrice de situations et support de consommations variées, le prétexte à l’ouverture de nouveaux échanges et marchés.
Ce colloque fait l’hypothèse d’un "génie de la marche" qui ne demande qu’à être déployé dans le monde contemporain. Destiné aux chercheurs, élus et aménageurs, mais aussi aux créateurs ou prescripteurs et à tous ceux que les ressorts de la marche et ses enjeux territoriaux, esthétiques, anthropologiques, environnementaux interrogent, il alternera des séquences scientifiques ou artistiques avec des ateliers et des expériences.
COMMUNICATIONS, TABLES RONDES, ATELIERS :
De l’héritage au contemporain - De l'anthropologie au nouveau marcheur
* Georges AMAR: Introduction
* Frédéric GROS: Philosophies de la marche
* Anne JARRIGEON: Corps et corporéité dans l'espace public
* Sonia LAVADINHO: Le nouveau marcheur
* Jérôme MONNET: Quand les marcheurs parlent de la marche "entre eux": savoirs d'usages et intelligence collective
* Ariane WILSON: L'héritage, l'anthropologie
"Figures de marcheurs" (équipe Paris 2030), table ronde animée par Sabine CHARDONNET-DARMAILLACQ, avec Xavier DOUSSON & Steven MELEMIS, Marion TILLOUS
De l'infrastructure à la chaussure, les nouveaux marchés de la marche
* Mireille APEL-MULLER: Introduction
* Jean-Marc DJIAN: Du footware au corps mobile
* Jean-Marie DUTHILLEUL: Après la guerre des modes, éloge de l'homme debout
* Eric LE BRETON: La marche paysanne
* Yann MOULIER-BOUTANG: Les externalités de la marche
* Athanassios TUBIDIS: Le corps mobile dans le mobile
Pourquoi le transport s'intéresse-t-il à la marche?, table ronde animée par Véronique MICHAUD (Un club des villes marchables), avec Jérémy DAMIAN (Une sensation de mondes: la marche solitaire en montagne), Marie FIORI (Une signalétique piétonne pour favoser la marche), Théo FORT-JACQUES (La marche au pluriel: agencements géographiques de la coprésence en situation de déplacement), Eloi LE MOUËL (Scénographie artistique d'espaces publics: déplier et coudre la ville par la marche)
La marche, nouveau génie de la ville
* Gilles DELALEX: La ruche sans couture
* Chantal DECKMYN: Lire la ville, insertion par la marche
* Nicolas TIXIER: Transects urbains. Pratique in situ / dispositif de représentation / posture de projet
* Stéphane TONNELAT: Les interstices marchés
Quelles politiques de la marche en ville?, table ronde animée par Georges AMAR, avec Pierre MANSAT (Ville de Paris), Olivier FRÉROT (Agence d'urbanisme de Lyon) [La marche urbaine dans l'agglomération lyonnaise], Ricardo MONTEZUMA (Fondacion Ciudad Humana, Bogota)
Concevoir, expérimenter la marche
* Sabine CHARDONNET: Introduction
* Olivier HIRT: Designer la marche
Atelier créatif sur la marche, travaux de design avec des étudiants de l'ENSCI
Marcher à Saint-Lô: paysage sensible, écouter la marche dans une ville-préfecture, organisée par Jérôme POIRET, avec des acteurs de la ville in situ, suivie et commentée par l'écrivain Julien GRAS
Sciences des corps mobiles
* Alain BERTHOZ: Le cerveau, la marche et l'espace: la mémoire des trajets, son développement et sa pathologie
* Stéphane DONIKIAN: La Marche virtuelle
* Fabien GIRARDIN: Le marcheur augmenté
* Jean-Paul LAUMOND: Un robot, comment ça marche?
* Thierry POZZO: La marche imaginée, de la perception à l'action
Sabine PFEIFFER: "Bon pied bon œil", une exploration du rôle du regard dans la marche: la démarche de Moshe Feldenkrais
Poétiques de la marche
* André CARPENTIER: Flâneries urbaines et géopoétique en territoire montréalais
* Frédéric de CONINCK: Bascho, le Haïku et la marche
* Emmanuel FILLIOT: Nommer les lieux, inventer un chemin
* Heindrick STURM: Les Arpenteurs
Atelier chorégraphique, animé par Noelle SIMONET (Qu'est-ce que la Cinétographie?), avec Naoko ABE (la notation Laban)
SOIRÉES :
* La marche au cinéma, avec Marielle GROS (La figure de marcheur au cinéma: marche et démarche)
* Art & marche, avec Yannick FRANÇOIS (Marcher, regarder, faire/poétique de la marche)
* Une marche océanique crépusculaire, animée par Catherine ESPINASSE, avec Guillaume ALLARDI (Je marche, récit/interprétation poétique)
* Atelier Feldenkrais, animé par Sabine PFEIFFER (expérimentation du mouvement)
* Performance chorégraphique: du pas marché au pas dansé, avec Noelle SIMONET
* Exposition de photos, avec Gégoire VOPEL
RÉSUMÉS :
André CARPENTIER: Flâneries urbaines et géopoétique en territoire montréalais
Montréal se présente comme une ville de contrastes, avec ses cultures fondatrices et son architecture bigarrée, ses hivers neigeux et ses 350 kilomètres de pistes cyclables, sa "montagne" et ses trente kilomètres de réseau piétonnier souterrain, ses grands parcs, ses ruelles... Or, depuis une douzaine d’années, j’ai abondamment exploré Montréal. Pour ce faire, j’ai adopté le rythme de la flânerie, qui est une façon d’habiter la ville, d’y être soi parmi les autres et solidaire des autres. Ces déambulations flâneuses en territoire urbain ont donné lieu à la publication d’ouvrages littéraires. Cette présentation témoignera de mon rapport flâneur à la ville, en tant qu’écrivain, mais aussi dans une perspective géopoétique, qui vise à explorer les relations sensibles à la terre. Cette approche géopoétique a conduit à la mise sur pied d’une activité collective dite du Retour du flâneur et à la tenue d’un Atelier du flâneur montréalais offert aux étudiants de l’Université. Au centre de cette présentation, il y aura donc Montréal, comme espace de flânerie urbaine et géopoétique.
André Carpentier est romancier et nouvelliste. Il a publié un récit de voyage au Tibet, ainsi que deux récits fragmentés résultant d’années de flâneries, l’un en ruelles montréalaises, Ruelles, jours ouvrables (2005), l’autre dans les cafés montréalais, Extraits de cafés (2010). Il flâne actuellement dans les parcs...
André Carpentier enseigne dans le secteur "création" du Département d’Études littéraires de l’UQAM. Il est co-fondateur de La Traversée — Atelier québécois de géopoétique, qui est affiliée à L’Institut international de géopoétique.
Gilles DELALEX: La ruche sans couture
L’aménagement des espaces publics et des rues n’échappe ni aux modes, ni aux idéologies. Cette contribution propose de montrer comment le fantasme moderniste d’un espace idéalement continu resurgit dans les pratiques d’aménagement actuelles, alors que la figure de la rue semblait avoir été définitivement bannie de l’urbanisme moderne. Elle montre que la notion de continuité s’est néanmoins modifiée, en gagnant en réalisme ce qu’elle a perdu en ambition, et que les nombreux équipements qui visent à parfaire les continuités de la rue, qu’il s’agisse de dispositifs techniques ou d’interventions plastiques, créent en réalité de nouvelles ruptures. Cette contribution propose finalement de soulever le danger de succomber à l’idéologie du continu et d’occulter les enjeux de seuils et de frontières qui restent d’actualité, dans un monde globalisé et des contextes urbains qui connaissent les formes aiguës de fragmentations sociales et spatiales.
Gilles Delalex est architecte, master en urbanisme et docteur en art. Il enseigne à l'école d'architecture de Paris-Malaquais, et mène une activité d'architecte au sein de l'agence Muoto qu'il crée en 2003 à Paris. Son activité de recherche touche aux thèmes de l'infrastructure, de l'idéologie et du mouvement, notamment au sein du laboratoire LIAT. Il s'est penché sur la question particulière de la rue et de ses relations au design, lors d'une collaboration avec l'Institut pour la Ville en Mouvement, sur l'exposition "La rue est à nous... tous!".
Olivier FRÉROT: La marche urbaine dans l'agglomération lyonnaise
Et si l’urbanisme se saisissait de la marche pour concevoir et aménager autrement la ville? Ce regain d’intérêt pour la marche urbaine et le mouvement, et plus largement pour les nouvelles mobilités tissées avec le numérique, côtoie et recoupe, de façon inattendue, les intérêts contemporains pour la biodiversité en ville, la transformation du rapport à la nature, le défi climatique, ainsi que l’attente d’urbanité et son expression culturelle et artistique.
Ces évolutions sociétales convergent sur l’espace public, et plus précisément sur la rue. Les politiques publiques conduites depuis une génération attestent une reconquête de l’espace public engagée d’abord sur les places, puis progressivement sur la reconfiguration du réseau de voirie privilégiant l’espace de circulation des transports collectifs et des deux roues, au détriment de l’espace dédié à l’automobile. Il s’agit donc de prendre le contre-pied de ce fonctionnalisme (séparation des fonctions et des circulations, hiérarchisation du réseau de déplacements) qui a produit les enclaves et les fractures de la ville, et dont la rareté de l’espace public disponible montre les limites. Faisons l’hypothèse que cette transformation de l’espace public prenne la forme d’un réseau de liens, pour mettre l’homme mobile au cœur des mobilités, mêler l’urbanité à l’art, à la culture et aux présences du vivant. Et il faut de la place ! En dégageant des marges de manœuvre sur les espaces circulés et le stationnement des voitures. A Lyon, ces idées de liens urbains ont commencé à être mises en œuvre sur le projet de reconquête des berges du Rhône réalisé en 2007, avec la suppression de 1600 places de stationnement, des modes de déplacements multiples, le contact avec la nature du fleuve, la mise en scène de la cité, l’attractivité des cafés et restaurants-bateaux, l’espace de représentation de la ville dans son site.
Olivier Frérot est ingénieur des Ponts & Chaussées, il dirige l’Agence d’urbanisme de Lyon depuis l’été 2007.
Bibliographie:
Le Piéton dans la ville: l’espace public partagé, Terrin (J.J.), Editeur: Parenthèses éd., 09/2011, 279 p.,
"La ville en train de se faire". Cet ouvrage présente la réflexion menée à l’occasion de deux séminaires organisés en 2010 à Paris et à Vienne dans le cadre du programme POPSU Europe. Amsterdam, Copenhague, Lausanne, Londres, Lyon, Paris (75), Vienne (Autriche) – Espace public, Piéton, Marche à pied, Mobilité, Accessibilité, Aménagement urbain, Développement durable, Partage de la voirie, Usage, Stratégie, Urbanisme – Documentation. Ouvrage O-13725.
Le Piéton : nouvelles connaissances, nouvelles pratiques et besoins de recherches. Acte du 2ème colloque francophone de la plate-forme intégratrice COPIE, novembre 2009, Lyon, Editeur: INRETS, 09/2010, 330 p. – Piéton, Usager des transports, Marche à pied, Mobilité, Bien-être, Comportement, Sécurité routière, Accident, Enfant, Déplacement, Accessibilité – Documentation. Ouvrage O-13816.
Le Piéton considérable : la marche au cœur des mobilités : 1er phase du séminaire : partage des connaissances, Amar (G.), Michaud (V.), Bellec (Y.), Segrestin (B.), Editeur: RATP, 09/2007, 55 p. – Piéton, Mobilité, Modes doux, Marche à pied, Partage de la voirie, Sécurité routière, Santé, Déplacement, Mode de transport – Documentation. Ouvrage O-11229.
Marielle GROS: La figure de marcheur au cinéma: marche et démarche
La démarche révèle l'individu, son caractère, sa classe sociale, on parlera de son "allure"...
La marche, elle, est plus collective: elle parle de la société, explore le territoire, mais elle peut aussi, par un effet de miroir, révéler les profondeurs de l'individu lui-même...
De Charlot à Tati, d'Eric Rohmer aux frères Larrieu, des cinéastes ont mis en scènes des marcheurs.
A travers des extraits de films, se dessine alors une sorte d'itinéraire poétique de la figure du marcheur au cinéma...
Marielle Gros, après un itinéraire qui a croisé la sociologie et l'urbanisme, s'est formée à la réalisation documentaire et a réalisé une trentaine de films sur des sujets de société, notamment la place des femmes et des jeunes dans le monde rural et urbain, le développement local, le rôle social de la culture, la fabrique de l'information... En 2003, a été créée la structure: "Image de Ville" qui a initié le festival du même nom sur l'architecture et l'Espace Urbain à Aix-en-Provence et, en 2006, les Journées du Film sur l'Environnement dont elle est la directrice artistique. Ces journées croisent films et interventions sur des sujets d'environnement et de société. Elles étaient consacrées l'an dernier aux transports sous l'intitulé: "Circulez!" et le sujet de la marche a, bien sûr, été évoqué.
Ci-joint le lien vers le programme de cette dernière édition: http://www.imagedeville.org/images/telecharger/jfe11_programme.pdf
Jean-Paul LAUMOND: Un robot, comment ça marche?
La robotique traite du rapport que peut entretenir avec le monde réel une machine dont les mouvements sont commandés par un ordinateur. Le robot se distingue ainsi à la fois de l’automate dont les mouvements sont mécaniquement déterminés, et de l’ordinateur qui manipule des informations mais ne bouge pas. Les roboticiens ont développé des modèles et des algorithmes permettant à un robot humanoïde bipède de marcher, modèles et algorithmes actuellement très éloignés des principes connus gouvernant la locomotion humaine. Il y a à gagner à confronter les différentes approches: pour le roboticien en testant de nouvelles méthodes de contrôle de la marche, pour le neurophysiologiste en bénéficiant de nouveaux modèles mathématiques pour mieux comprendre la forme des trajectoires locomotrices humaines.
Jean-Paul Laumond est directeur de recherche au LAAS-CNRS à Toulouse. Ses travaux portent sur les fondements calculatoires du mouvement anthropomorphe, chez l'homme et pour les robots humanoïdes. Il enseigne la robotique à l'ENS. Professeur de mathématique en lycées au début de sa carrière, il intègre le CNRS en 1985. En 2000 il contribue à la création de la société Kineo Cam qu'il dirige pendant deux ans: l'entreprise développe des composants logiciels aujourd'hui bien implantés dans le secteur du prototypage virtuel pour l'industrie automobile et l'aéronautique. De retour au LAAS-CNRS, il co-dirige de 2005 à 2008 le laboratoire franco-japonais JRL dédié à la robotique humanoïde. Il est actuellement le titulaire de la chaire annuelle Innovation Technologique Liliane Bettencourt au Collège de France.
Eric LE BRETON: La marche paysanne
Certains marchent parce qu’ils n’ont pas de voiture ou pas d’argent pour y mettre de l’essence; certains marchent parce qu’ils travaillent dans des endroits et à des heures où il n’y a rien d’autre; certains marchent parce qu’ils ne comprennent rien du tout à l’organisation des transport en commun, et parce qu’ils sont mal à l’aise dans l’ambiance électrique des grandes gares multimodales: ce qui se présente comme espace de service pour certains est un repoussoir pour d’autres; certains marchent parce que faire un ou deux kilomètres suffit à baliser le territoire qu’ils maîtrisent et que, plus loin, ils ne veulent pas y aller car ils ne connaissent pas; certains marchent car, à pied, on s’enfuit plus facilement qu’en voiture, qu’en bus et qu’en métro. Un français sur cinq est contraint à ce type de marche qu’on dira "paysanne": une marche physiquement fatigante et restrictive, pratiquée sur des réseaux d’hyper-proximité.
Eric Le Breton est maître de conférence en sociologie à l'université Rennes 2.
Il a mené des enquêtes sur les politiques publiques de transport collectif (L’utilisateur des transports collectifs usager, client, usager ?, L’Harmattan, 2002), puis sur les rapports entre la mobilité quotidienne et l’insertion sociale et professionnelle (Bouger pour s’en sortir, A. Colin, 2005) et sur les pratiques de mobilité des salariés (Domicile-travail, les Carnets de l’info, 2008). Après un détour du côté des théories urbaines critiques (Pour une critique de la ville, PUR, 2012), il conduit, à Lyon, une enquête sur la lisibilité des villes.
Eloi LE MOUËL: Scénographie artistique d'espaces publics: déplier et coudre la ville par la marche
Nous nous appuierons sur un exemple situé (le Festival Photo de Mer 2012, Ville de Vannes, Morbihan) afin de comprendre en quoi la mise en cohérence d’époques urbaines et de territoires d’expression divers peut enrichir les logiques patrimoniales "classiques" d’un supplément d’âme "en train de se faire" (In the doing), pour reprendre un terme cher à Goffman. Nous tenterons de saisir en quoi la scénographie artistique des espaces urbains peut être assimilée à un travail de couture spatiale et expérientielle, donnant sens et corps à une ville déployée dans ses territoires, ses activités et ses temps. Le génie de la marche active, suscitée, rythmée, appelée par des espaces urbains prenant la parole, invitant à des dialogues faits de pauses et de mouvements, de spectaculaire et d’intime serait l’une des clefs de cette dynamique.
Docteur en sociologie de l’Université de Nanterre (sous la Direction d’Isaac Joseph puis d’Alain Milon), spécialiste en sociologie urbaine des interactions, Eloi Le Mouel est chargé d’affaires dans l’unité Conception et Identité des Espaces de la RATP auprès de Yo Kaminagai jusqu’en 2011 et Scénographe Urbain auprès de M. Yvan Sytnik (Responsable de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Vannes) depuis 2012, il axe ses recherches sur les enjeux de la culture et du design en espaces publics et de transport. Soucieux de nourrir son expérience professionnelle de son travail de recherche et vice versa, il intervient en écoles d’urbanisme, d’architecture, de design, d’action culturelle et artistique et de commerce.
Jérôme MONNET: Quand les marcheurs parlent de la marche "entre eux": savoirs d'usages et intelligence collective
Une communauté de marcheurs constituée à partir d'un forum internet, structurée par des rencontres et des "sorties", puis organisée en association, a été l'objet d'une observation participante pendant une année. Son modèle de fonctionnement n'est pas celui du club ni même celui du sport, mais plutôt celui d'un réseau qui articule différentes dimensions de l'expérience individuelle et collective. Ces marcheurs engagent leur corps comme ils engagent leur parole, avec une importante auto-réflexivité et en utilisant le "matos" et le "terrain" comme médiateurs des conditions relatives de l'expérience. On observe alors que la marche n'est pas une action isolable ni même une activité motrice, mais un complexe pratique qui articule le quotidien et l'extra-ordinaire, la perception sensible et les représentations discursives, l'intime et l'exotique.
Jérôme Monnet, professeur au Lab'Urba/Institut Français d'Urbanisme de l'Université Paris-Est (Marne-la-Vallée) mène ses recherches sur la production sociale de l'espace public.
Il a notamment publié "Le territoire réticulaire" (Anthropos n°227, Barcelone, 2010); "Manger sur le pouce dans la métropole contemporaine: dispositifs de consommation ambulante et ‘snackisation’ du paysage urbain" (Commerce et mobilités, Editions universitaires de Dijon, 2010); "Le consommateur ambulant: mobilités, stratégies et services" (coord. avec J. F. Staszak, Espaces et sociétés n°135, 2008); "La rue et la représentation de la ville: iconographie et lieux communs à Mexico et Los Angeles" (Flux n°66-67, 2006).
Nicolas TIXIER: Transects urbains. Pratique in situ / dispositif de représentation / posture de projet
Le transect se présente comme un dispositif se situant entre la coupe "clinique" et le parcours sensible empruntant à ces deux techniques pour les hybrider. Le transect se construit par le dessin, la photo, le texte, la vidéo autant qu’il se pratique in situ. Réhabilitant de fait la dimension atmosphérique dans les représentations architecturales et urbaines, rendant possible l’inscription des récits et le débat entre les disciplines, le transect peut devenir alors un mode d’interrogation et d’expression de l’espace sensible et des pratiques vécues à l’articulation entre analyse et conception.
Nicolas Tixier est architecte et docteur en sciences pour l’ingénieur. Enseignant à l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Grenoble et à l'Ecole Supérieure d'Art de l'Agglomération d'Annecy, chercheur au laboratoire Cresson (UMR CNRS n°1563), ses travaux concernent principalement les ambiances architecturales et urbaines. Il mène parallèlement une activité de projet au sein du collectif BazarUrbain (lauréat du palmarès des jeunes urbanistes 2007). De 2003 à 2010, il a été chargé de mission scientifique au Bureau de la recherche architecturale, urbaine et paysagère au Ministère de la Culture et de la Communication. Depuis 2009, il est président de la Cinémathèque de Grenoble.
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Romina de Novellis
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photo Mauro Bordin
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deuxième station
dimanche 12 février 2012
de 12h00 jusqu'au coucher du soleil les spectateurs peuvent passer honorer le corps pendant toute la journée et rester le temps qu'ils veulent Merci de vous inscrire en envoyant vos noms, adresse et téléphone à ![]() ou à ![]() En retour, vous aurez toutes les informations sur l'adresse exacte et le code d’accès à l'immeuble
la veglia – la veille
un tableau vivant d'un corps en veille – une procession dans l'espace des maisons parisiennes – un projet itinérant chez les autres
La veille est un projet itinérant d'un corps installé dans des lieux privés, des maisons particulières. Le corps s'habitue à son espace et il s'installe
pendant tout la journée. L'histoire du corps sera liée à l'histoire de chaque maison, imprégnée par les histoires des habitants de l'appartement.
Les spectateurs pourront passer honorer le corps durant tout la journée ou bien il pourront suivre en permanence tout le déroulement de l'installation ou
revenir de temps en temps.
Les habitants de la maison seront présents sur place pendant toute la journée et surveilleront la maison et les spectateurs.
Le corps sera installé dans l'appartement de Mr Marc Lenot, dans la pièce principale qui donne sur le quai Saint-Michel à Paris. La lumière entrera par
les fenêtres de la pièce : une vision caravagesque du corps qui s’effacera avec la nuit
.
La veille est une tragédie : le μύθος – mythos – mythe, c'est-à-dire l'histoire du corps, est liée à l'action, c'est-à-dire à la représentation
du drame.
La veille se veut un rituel sacrificiel propitiatoire où le corps est offert aux spectateurs. La tragédie, l'histoire du corps, se déroulera pendant toute
la journée, de midi au coucher du soleil.
La veille se veut un moment important de la vie quotidienne, une sorte de culte public, un lieu de représentation de la vie réelle, miroir des émotions
humaines. La femme filera 2000 mètres de fil rouge pendant toute la journée. Un écran de fil rouge, installé dans l'espace du loft, viendra se défiler petit à petit dans les mains de la femme que, comme lors d'une veille funèbre, deviendra le chapelet, le Rosaire, de cette longue attente. De midi, jusqu'au coucher du soleil, la femme créera une sculpture de nœuds rouges. Le corps de la femme sera exposé durant toute la journée à la lumière naturelle des fenêtres qui donnent sur la Senne : le coucher du soleil à déterminera la fin de cette performance. Ce qui restera de cette longue veille au temps et au parcours de la lumières, est la sculpture de nœuds de fil rouge.
Durant toute la durée de la performance, des voix de femmes au travail, de méditations
funèbres, de berceuses et des chants liés à la tradition populaire du Sud de l'Italie seront le Mantra de cette longue journée en
veille.
La femme, dans un état de transe, provoqué par la répétition du geste de filer et par les voix
en arrière-plan, sera icône de la veille au temps et à la vie : un tableau vivant de l'attente.
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Sport & santé : le bien-être relationnel
Sport & santé : le bien-être relationnel
Sports and Health: Relational Well-being
Pourquoi des milliers d’anonymes se suivent à la queue leu leu dans les couloirs bondés des piscines ? Quelles sont les motivations profondes des adeptes du fitness ? Réputées pour leurs bienfaits physiologiques, ces pratiques ne sont-elles pas plutôt l’occasion de renouer du lien social ? A priori logiquement antagonistes, rugby et judo peuvent-ils susciter une dynamique socio-affective ? En somme, plutôt que de rappeler une énième fois leurs vertus sur la santé biologique, il s’agira d’envisager une dimension éducative (souvent) oubliée des jeux sportifs : le bien-être relationnel.
8h30-9h00 : introduction
- Discours d’ouverture d’un représentant de la FFEPGV,
- de Bertrand During, Pr, Directeur de l’UFR STAPS de Paris Descartes, Directeur du GEPECS,
- et de Luc Collard, Pr, Directeur de l’équipe TEC
Matinée
- 9h-9h20 : Le fitness, le bien-être au féminin. Jeanne-Maud Jarthon. Doctorante en Sociologie.
- 9h20-9h40 : Nager, une pratique de santé ? Valérie Schwob. Professeur agrégé d’EPS, Doctorante en STAPS.
- 9h40-10h00 : Bien-être relationnel et adversité en judo. Emmanuel Gourmelin, Entraîneur de judo, Doctorant en STAPS.
- 10h00-10h20 : De la mise en place au décryptage du bien-être relationnel. Le cas de l’équipe de France féminine de rugby à 7. Hélène Joncheray, Maître de Conférences en STAPS, collaboratrice scientifique à la cellule recherche de la Fédération Française de Rugby.
10h20-10h40 : pause
- 10h40-11h00 : Le « bien-être » dans la construction discursive de la santé et de l’obésité. Haïfa Tlili, Docteur en STAPS.
- 11h00-11h20 : « Approche par les capacités » et Praxéologie motrice : une collaboration fructueuse ? Alexandre Oboeuf, Maître de Conférences en STAPS unité HaDePaS.
- 11h20-11h40 : « Yoga et bien-être ». Ludovic Tenèze, Professeur agrégé d’EPS et Pascal Bordes, Maître de Conférences.
12h30 : pause déjeuner
Après-midi
- 15h-19h : Assemblée Générale du COREG EPGV IDF
- Sport, santé, bien-être relationnel
- Paris (75005) (12 rue Cujas (Sorbonne, Amphi Durkheim))
- jeudi 08 mars 2012
- Hélène Joncheray
courriel : helenejoncheray (at) yahoo [point] fr
- Hélène Joncheray
courriel : helenejoncheray (at) yahoo [point] fr
« Sport & santé : le bien-être relationnel », Journée d'étude, Calenda, publié le mardi 31 janvier 2012, http://calenda.revues.org/nouvelle22582.html
Hybrids, hybridisation, hybridity Territories
Les avatars du
corps
Une hybridation somatechnique
Bernard Andrieu
editionsliber.org/
Hybride, hybridation, hybridité : Les territoires et les organisations à l’épreuve de l’hybridation
Hybrids, hybridisation, hybridity Territories and organisations facing the challenge of hybridisation
Publié le vendredi 03 février 2012 par Loïc Le Pape
Les Troisièmes rencontres scientifiques internationales « territoire, territorialisation, territorialité » (TTT3) de Grenoble auront lieu les 28 et 29 mars 2012 à la Cité des territoires (IGA / IUG) sur le thème : « les territoires et les organisations à l’épreuve de l’hybridation ». Pendant deux jours, géographes, aménageurs, politistes, économistes et urbanistes du laboratoire Pacte (CNRS-IEP-UJF-UPMF) convoquent des scientifiques, des professionnels et des artistes autour de la figure stimulante de l’hybridation : nouvelle frontière, simple mélange des genres ou chimère ? Hybridations, croisements, métissages, bricolages… Comment dire et analyser le composite ? Qu’est-ce qu’un hybride ? Quelles sont les hybridations à l’œuvre ? Peut-on parler d’hybridité ? Quel intérêt pour les sciences du territoire ? Comment s’en saisir ?
Programme provisoire
Matinée
8h30. Accueil et petit déjeuner
9h00. Introduction
- Farid Ouabdesselam, Président de l’UJF
- Alain Spalanzani, Président de l’UPMF
Theodore Zeldin, Historien, grand témoin, « Comment s’ouvrir aux autres ? »
- Daniel Bougnoux, Médiologue : « Les nouvelles hybrides »
- Anne-Sophie Jacques, Journaliste (Arrêt sur images) et dramaturge, « Histoire du mot »
- Alain Rey, Linguiste et lexicographe
- Luc Gwiazdzinski, Géographe, « Pourquoi l’hybridation ? »
Des géographes, urbanistes, sociologues, professionnels et responsables politiques témoignent en plénière : "Nous avons rencontré des hybrides" :
Yves Chalas, Sociologue, IUG / Olivier Soubeyran, Géographe, IGA / Martin Vanier, Géographe, IGA / Alain Faure, Politologue, IEP / Philippe Bourdeau, Géographe, IGA / Pascal Amphoux, Architecte-urbaniste, ESAN / Magali Talandier, Economiste, IGA / Fabienne Martin-Juchat, Linguiste, ICM / Marie-Christine Fourny, Géographe, IGA / Sylvie Duvillard, Géographe, UPMF, Olivier Frérot, Directeur de l’Agence d'urbanisme Lyon / Jean-Michel Evin, Directeur de l’Agence d’urbanisme de la région Grenobloise / Serge Gros, Directeur du CAUE de Grenoble / Marc Baïetto, Président de la Communauté d’Agglomération Grenoble Alpes Métropole, la Métro / Catherine Pouyet, Présidente du Conseil de Développement Grenoble Alpes Métropole / Maryvonne Arnaud, Photographe plasticienne (…)
Des spécialistes nous éclairent sur l’hybridation :
- Alicia Sanchez-Mazas, Généticienne, Laboratoire d’anthropologie, génétique et peuplement, Genève, « Aux frontières de l’hybride »
- André Gallais, Professeur émérite d'AgroParisTech, membre de l’Académie d’agriculture de France, « L’hybridation dans le monde végétal »
- Jean Michel Besnier, Chaire de Philosophie des technologies d'information et de communication de l'université Paris-Sorbonne, « Transhumanisme »
- Alain Berthoz, Chaire de physiologie de la perception et de l’action, Collège de France
- Augustin Berque, Géographe Orientaliste, « Catastrophe et hybridation »
13h00. Repas de conversation
De l'historien anglais Theodore Zeldin
Après-midi
Des disciplines s’emparent de l’hybridation :
- Bernard Andrieu, Philosophe, « L’expérience immersive de l’hybridation : quel vécu corporel ? »
- Sandra Bonfiglioli, Urbaniste, « Temps et hybridation »
- Yann Moulier-Boutang, Economiste et philosophe, « Ouverture des données et savoirs hybrides »
- Michel Desvigne, Paysagiste, « hybridation des paysages » (sous réserve)
- Dan Breznitz, Economiste, « Les politiques de l’innovation » (sous réserve)
Des chercheurs co-animent des ateliers hybrides thématiques avec des professionnels et artistes :
« Espace et hybridation », « Société et hybridation », « Temps et hybridation », « Mobilité et hybridation », « Usages et hybridation », « Identités et hybridation », « Cultures et hybridation », « Imaginaires et hybridation » (…)
(Avec les chercheurs du Laboratoire Pacte : Olivier Labussière, Romain Lajarge, Olivier Soubeyran, Magali Talandier, Philippe Bourdeau, Myriam Houssay, Emmanuel Matteudi, Sylvie Duvillard, Emmanuel Roux, Céline Luttof, Sonia Chardonnel, Claude Janin (…)
17h45. Pause-café
Yann Kersalé, présente son travail et dialogue avec le public
Philippe Gordiani, Compositeur
19h30. Buffet
Avec Annick Charlot, Chorégraphe, Compagnie Acte
Patrick Chamoiseau, Écrivain (sous réserve)
22h00. Dance floor
Les étudiants transforment les « nuits » de la cité, Associations d’étudiants Géode et Urbacom…
Matin
8h30. Accueil et petit déjeuner
15 images, 15 mots et 15 sons pour penser l’hybridation
Avec Martin Vanier, Géographe et Maud Le Floch, Urbaniste, scénariste
Ateliers braconnage hybrides
Des groupes de 4 à 5 personnes partent à la recherche d'hybrides dans la ville avec des artistes, des politiques, de professionnels, des chercheurs accompagnés par les étudiants du master Innovation et Territoire.
Géographes, urbanistes, aménageurs, praticiens, designers, étudiants, élus, artistes,… échangent et débattent librement autour de quelques thématiques et d’exemples d’hybridations à l’échelle des territoires :
- Ville et alimentation, avec Olivier Turquin, Serge Bonnefoy
- Ville et art, avec Maud Le Floc’h, Emmanuel Hermange
- Ville et nature, avec Jean Roinat et Coralie Mounet
- Ville et numérique, avec Claudine Chassagne et Grégoire Feyt
- Hybridation et fabrique des territoires, avec Sophie Louargant, Gilles Debizet (…)
12h00. Inauguration de l'exposition
"Hybrides dans la ville" Master Innovation et territoire
13h00. Buffet
Après-midi
Laurent Petit, Agence Nationale de Psychanalyse Urbaine
Géographes, urbanistes, aménageurs, praticiens, designers, étudiants, élus, artistes explorent des formes d’hybridations en cours à différentes échelles territoriales en tentant d’intégrer l’expérience des autres disciplines.
- Marie-Christine Fourny, géographe, IGA
- Nadine Cattan, Géographe, « Genre, territoires et mobilités »
- Frank Beau, Chercheur indépendant, « Ville, sexe et amour »
- Matteo Colleoni, Sociologue, « Décontextualisation des temps et des espaces »
- Francis Jaureguiberry, Sociologue, « Question du choix »
- Laurent Coussedière, Directeur Cluster Green & Connected Cities, « Tiers lieux et écocentres »
- Annick Charlot, Chorégraphe, « Lieu d’être », compagnie Acte
- Pascale Trompette, sociologue
- Thanh Nghiem, Ingénieur des Mines, « Incubation in vivo »
- François Jegou, Designer, «Hybrider les projets »
- Christophe Ferrari, Sciences de la terre et de l’univers, « Signaux faibles, complexité et hybridation »
- Gilles Rabin, Economiste, « Hybridation et conduite du Changement »
- Philippe Mallein, Sociologue, « Hybrider les usages »
- Jean Corneloup, Sociologue, « Entre hybridation et pratiques touristiques»
- Pierre Le Quéau, Sociologue Anthropologue (sous réserve)
- Fabienne Martin-Juchat, Sciences de l’information et de la communication, « Interactions corps et medias »
- Denis Blamont, Géographe, « Diffusion et innovation dans les Suds »
- Philippe Mouillon, Artiste-plasticien, « Hybridation ici et Ailleurs »
- Daniel Kaplan, Délégué général de la FING, « Hybridation et numérique »
- Philippe Cinquin, Directeur TIMC-IMAG, « Interfaces images »
- Dominique Grand, CEA, « Sciences, techniques et innovations »
- Natacha Seigneuret, Architecte urbaniste, IUG
- Marc Grodwohl, Ethnologue, « Hybridation et vernaculaire »
- Maria Gravari-Barbas, Géographe, « Hybrider le patrimoine et l’architecture »
- Anne Dalmasso, Historienne, « Hybrider techniques et territoires »
- Serge Gros, Directeur CAUE, « l’Hybridation, une tradition
- Michèle Roche, Géographe, Syndicat Mixte Rovaltain, « Dimensions hybrides de l’objet Rovaltain »
- Catherine Maumi, Architecte, « Hybridation des représentations »
- Chris Younès, Philosophe, « Hybridation et milieu »
- Olivier Labussière, Géographe, IGA
- Angelo Turco, Géographe, « Hybrider au Sud »
- Olivier Soubeyran, Géographe, « Hybrider les imaginaires »
- Vincent Berdoulay, Géographe, « Hybridation et la question du sujet »
- Josefina Gómez Mendoza, Géographe, « Hybridation et aménagement »
- Thierry Menissier, Philosophe, « Les nouveaux espaces de la subjectivité »
- Henry Torgue, Sociologue, politologue, urbaniste, compositeur
- Jacques Lolive, Directeur de recherche en science politique et aménagement, « Esthétique et urbanisme »
- Maud Le Floc’h, Urbaniste-scénariste, « Hybridation, art et Urbanisme »
- Antoine Conjard, Directeur Hexagone, « Coopération ou hybridation»
- Marie-Christine Bordeaux, Sciences de l’information et de la Communication, « Hybridations entre art, science et technique »
- Corinne Pontier, Artiste, Groupe Ici-même Grenoble, « Parcours hybrides »
- Paul Claval, Géographe, « Le territoire évènement »
16h00. Pause-café
Avec Annick Charlot, Chorégraphe, Compagnie Acte
Quel intérêt pour les sciences du territoire, la géographie, l’urbanisme, l’aménagement ? Y a-t-il des transferts possibles ? L’hybridation est-elle une clé de lecture féconde, un concept refondateur ou une chimère ?
Philippe Bourdeau, Géographe / Martin Vanier, Géographe / Gilles Novarina, Urbaniste / Marcus Zepf, Urbaniste / Maria Gravari-Barbas, Géographe / Nadine Cattan, Géographe / Josefina Gómez Mendoza, Géographe / Yves Chalas, Sociologue-Urbaniste / Paul Claval, Géographe / Stéphane Cordobes, Prospectiviste, DATAR / Marie-Christine Fourny, Géographe / Emmanuel Hermange, Beaux-Arts / Philippe Mouillon, Artiste plasticien / Olivier Frérot, Directeur agence urbanisme de Lyon / Marc Baïetto, Président de la Métro / Gilles Amaudric Du Chaffaut, Directeur général des services de la ville de Grenoble (sous réserve) / Chris Younes, Philosophe / Luc Gwiazdzinski, Géographe
- Theodore Zeldin, Historien
- Georges Amar, Prospectiviste, peintre et écrivain
20h00. Comité d’orientation du Master Sciences du Territoire
- territoire, territorialisation, territorialité, hybride, hybridation, hybridité
- Grenoble (38000) (14 bis Avenue Marie Reynoard (Cité des territoires))
- mercredi 28 mars 2012
- jeudi 29 mars 2012
- Luc Gwiazdzinski
courriel : ttt3 [tiret] grenoble (at) sciencesconf [point] org
- Karine Feuillet
courriel : karine [point] feuillet (at) umrpacte [point] fr
« Hybride, hybridation, hybridité : Les territoires et les organisations à l’épreuve de l’hybridation », Colloque, Calenda, publié le vendredi 03 février 2012, http://calenda.revues.org/nouvelle22635.html
Orgasmo
Bientôt disponible chez Serious publishing. Un panorama en 2 volumes du cinéma érotique 50/60/70. Affiches, photos d'exploitation, pavés presse.... DA jimmy Pantera, textes christophe bier.