Un corps dérisoire Georges-Arthur Goldschmidt
3 Mars 2011 , Rédigé par leblogducorps.over-blog.com
Voici encore le personnage d'"Un corps dérisoire", minable et touchant, irritant et pitoyable, inadapté prétentieux, toujours coupable sans jamais être vraiment fautif. Livré à ses rêveries de soumission perverse et à leurs exécutants de rencontre, il est ici, tour à tour, réveillonneur, coureur à pied, roi aussi, conférencier et bien entendu archéologue. Bombardé professeur auxiliaire dans une petite ville du Centre, il tente de s'y faire accepter par ceux qui l'entourent, à la fois cruels et salaces. En contrepartie, il les gratifie de ses lumières sur l'art et leur fait une conférence, devenu champion d'une culture qui ne le lui rend guère. Son ridicule éclate à chaque pas, sa naïve fatuité n'est qu'un cache-vice, une transparente feuille de vigne dont ce solitaire tente de masquer d'inavouables pratiques. Mais tel est pris qui croyait prendre car le héros de cette histoire ne représente-t-il pas la part d'ombre que nous cachons tous ?
Auteur d'essais et de récits, dont "Un Jardin en Allemagne", "La Forêt interrompue" ou "La Traversée des fleuves", traducteur de Nietzsche, de Kafka et de Peter Handke en particulier, Georges-Arthur Goldschmidt s'est vu décerner le Prix France Culture 2004 pour "Le Poing dans la bouche" et le Prix Breitbach 2005 pour l'ensemble de son oeuvre. "L'Empan" et "Le Fidibus", les deux volumes de la chronique "Un corps dérisoire", parus initialement en 1971 et 1972, furent ses premiers textes romanesques. La présente réédition est accompagnée d'un entretien inédit avec l'auteur - mise en perspective aujourd'hui des premières expérimentations autofictionnelles d'hier.