L'expérience corporelle
26 Mai 2012 , Rédigé par leblogducorps.over-blog.com
Dans le contexte international de l'émergence de philosophies du sport comme disciplines à l'interface de l'histoire, de l'éthique et de l'épistémologie il devient important pour la communauté française d'engager une réflexion sur l'expérience corporelle dans le cadre des STAPS : quels enseignements, quelles valeurs, quelles philosophies ? Entre états généraux et comités d'éthique, quels sont les fondements philosophiques, épistémologiques, éthiques pour modéliser l'expérience corporelle ? Comment être à l'épreuve de l'expérience, comme Natalie Depraz, Francisco J. Varela, Pierre Vermersch l'ont inventé pour une pratique phénoménologique ? La proprioception paraît nous assurer d'une connaissance en 1er personne des sensations produites par notre corps. Dans l'extéroceptivité, M. Merleau Ponty le précise, par la mise en forme des stimuli, « la conscience du corps envahit le corps ». La proprioceptivité n'est pas une connaissance qui refermerait le data sensoriel dans une catégorie définitive : « le corps se surprend lui-même de l'extérieur en train d'exercer une fonction de connaissance ». Dès lors que l'expérience du corps se dégrade « en « représentation » du corps, ce n'était pas un phénomène, c'était un fait psychique », différence déjà établi ici entre soma-esthétique représentationnelle et soma-esthétique expérientielle. L'expérience est dégradée par la représentation car en devenant ainsi contenus de conscience les sensations seraient seulement constantes, redoublés par l'esprit. John Dewey, rappelle Richard Shusterman dans Sous l'interprétation, dans Experience and nature que « l'expérience cognitive doit prendre sa source dans une expérience de nature non cognitive » après avoir précisé que « le cerveau et le système nerveux sont primitivement des organes d'action-réaction ; biologiquement, on peut affirmer sans crainte de se tromper que l'expérience première est un type correspondant ». Pour autant, la critique de Shusterman envers Dewey et son admiration non critique pour Alexander se fonde déjà là avant d'être développée dans le dernier chapitre de Conscience du corps : Dewey y affirme « L'étude de M Alexander rend hommage à ce merveilleux instrument de notre vie, qu'il s'agisse de la vie mentale et morale ou de cette vie que, d'une façon quelque peu absurde, nous nommons corporelle. Si une attitude religieuse envers le corps se généralise, nous y gagnerons une atmosphère permettant d'assurer le contrôle conscient dont nous avons besoin ». |
Liste indicative des thématiques autour de l'expérience corporelle en STAPS sur lesquelles les contributions peuvent porter :
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