Colloque AICA France - Villa Arson / 25-26 octobre 2012 : Appel à communications
Présentation
Le centre d’art de la Villa Arson développe depuis septembre 2007 un programme de recherche dans le domaine de l'histoire de la performance sur la Côte d'Azur de 1951 à nos jours. Celui-ci
prend à la fois la forme d'une base de données accessible sur Internet - performance-art.fr - et d’une exposition : « À la vie délibérée ! » (du 01/07 au 28/10/2012)
réunissant photos, vidéos, documents, récits écrits et oraux pour la plupart inédits, dans une scénographie conçue comme la restitution d'une enquête, une publication à visiter. À cette occasion
l’AICA France et la Villa Arson (Nice) s’associent pour promouvoir et susciter de nouvelles recherches sur la performance, alors même que l’école d’art de la Villa Arson explore les pratiques
artistiques usant des techniques de corps, de la représentation, et de la connaissance. Une triangulation de disciplines (celles de l’artiste, du burlesque, du sportif) et de compétences
(iconique, physique, cognitive) permettant d’interroger le statut de la performance aujourd’hui, et plus largement l’usage qui est fait du terme même de performance, on le sait problématique,
mais qui a fait flores. Il convient en effet d’avoir à l’esprit la double situation de la performance aujourd’hui : sa situation historique – son rôle dans les avant-gardes et les différents
mouvements novateurs du 20e siècle – et son actualité immédiate, riche de pratiques renouvelées, souvent à la marge de territoires extérieurs au champ défini, comme celui de l’art action (la
poésie, la danse, la photo, voire la vidéo).
Dans les ouvrages d’histoire et théorie de l’art, la performance est souvent isolée des autres courants et moyens d’expression, elle est traitée à part, parfois même ignorée. La performance a
longtemps été « l’Autre » des beaux arts. Pourtant, la performance, quelque nom qu’on ait pu lui donner (le terme apparaît tardivement), et quelque forme singulière qu’elle ait prise,
se déploie à travers le temps en épousant, ou en croisant, la plupart des grands courants de l'art de la seconde moitié du 20e siècle à nos jours (les soixante dernières années). Au-delà de sa
spécificité – peut-être à démontrer – quelles relations la performance entretient-elle avec les grands mouvements du 20e siècle ? Quel est l’apport de points de vue centrés sur les
spécificités locales (la méditerranée, la côte Est et la côte Ouest aux USA, le Japon, la Chine… ), et de leur recoupement avec la chronologie ? La dimension éphémère de la
performance — qui en fait par nature un art lié à l’instant, et à la mémoire de l’instant vécu — si elle n’est souvent accessible qu’à partir de documentations parcellaires ou de récits
propices aux mythes et aux légendes, nécessite pour l’historien une prudence méthodologique quant aux faits réels. Qu’en est-il du commissaire d’exposition se confrontant à l’archive lorsqu’il
vise à réactiver l’énergie disparue ? Y a-t-il contradiction entre le patrimoine que constituerait l’histoire de la performance et une présentation à partir de ces documents et
récits ? Les passages transdisciplinaires aujourd’hui perceptibles dans l’espace scénique sont-ils une revitalisation du genre visant, comme la performance dans les années 70, à remettre
en cause les codes de la représentation et de l’expression, ou le retour à un des territoires nourriciers de l’art action (le théâtre d’Alfred Jarry et celui d’Antonin Artaud ou plus près de
nous le Judson Dance Theater pour la danse) ?
La performance, une fois passé le moment de l’expérience, une fois passé l’ici et maintenant privilégié (ou non) de l’art comme expérience partagée entre artistes et spectateurs, n’est-elle pas
avec ce qui la caractérise le plus — le geste — un moyen de faire « exploser les cadres » en ouvrant « des intervalles heuristiques », dirait Georges Didi-Huberman en
écho à l’atlas d’Aby Warburg ? La performance n’est-elle pas ce mode d’expression qui, par excellence, a pris en compte l’injonction de Walter Benjamin à l’auteur : « son travail
ne sera jamais uniquement le travail sur des produits mais toujours en même temps un travail sur les moyens de production » ?
Modalités de candidature
Merci d’adresser votre proposition de communication d’une page maximum (soit 1500 signes) au bureau de l’AICA France (joindre un CV synthétique n’excédant pas une page) aica.france@gmail.com
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avant le 15 août 2012 avant le 15 août 2012