ci joint le programme de la journée d'étude du 26
novembre 2010 "Des corps et des animaux entre technologie et nature :
Animalité et robotique" organisée par le Groupe de Travail "Corps,
Techniques et Société" (GT41/AFS) avec le soutien de l'Université
Paris 1 et de L'ENSCI qui nous accueillera dans ses locaux.
Nous espérons vous y retrouver nombreux.
Bien cordialement,
Marina Maestrutti, Caroline Moricot et Valérie Souffron
GT 41 de l'Association Française de Sociologie
« Corps, techniques et société »
Des corps et des animaux entre technologie et nature :
Animalité et robotique
Journée d'étude
Vendredi 26 novembre 2010. 9h00 - 17h00
Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle (ENSCI)
48, rue Saint Sabin 75011 Paris M° Bréguet-Sabin ou Chemin Vert
9h00-9h15 Accueil, présentation de la journée
Introduction : Marina Maestrutti, Caroline Moricot, Valérie Souffron
(CETCOPRA, Univ. Paris 1)
1. Déplacements des frontières entre animaux, humains, robots.
Modérateur : Denis Vidal (IRD, EHESS)
9h15-10h00 Guy Theraulaz (Centre de Recherche sur la Cognition
Animale, CNRS, Toulouse)
L'intelligence collective des insectes sociaux, un modèle pour la robotique ?
10h00-10h45 José Halloy (USE, Université Libre de Bruxelles)
Construire des groupes mixtes d?animaux et de robots pour étudier
l?intelligence collective
11h00-12h30 Emmanuel Grimaud (LESC, CNRS), Stéphane Rennesson (LAU, CNRS)
Jeux d'espèces (scarabées, poissons, oiseaux). Une ethnographie
comparée. Projection du film
13h-14h30 Pause déjeuner
2. Rencontre ou dépassement ?
Corps et comportements animaux à l'épreuve de l'artificiel.
Modérateur : Daniela Cerqui (Université de Lausanne, Suisse)
14h30-15h15 Dominique Lestel (ENS)
Les animaux ont-ils un avenir dans le contexte des technologies NBTIC?
15h15-16h00 Agnés Guillot et Jean-Arcady Meyer (ISIR, UPMC/CNRS)
Animaux-automates, animaux-robots : leurres, outils, modèles ou compagnons ?
16h00-17h00 Débat
Sans inscription - contacts : valerie.souffron@univ-paris1.fr
Caroline.Moricot@univ-paris1.fr maesma@libero.it
Sites : www.cetcopra.univ-paris1.fr www.afs-socio.fr www.ensci.com
Projet soutenu par l’Agence Nationale de la Recherche
Responsable du projet : Anne Simon
Responsable pour Écriture de la modernité-Paris 3 : Alain Romestaing
http://www.ecritures-modernite.eu
Séminaire L’animal entre sciences et littérature
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UN RÉSEAU DE RECHERCHE INTERNATIONAL
Fondé sur un partenariat entre le CRAL (Centre de recherches sur les arts et le langage, CNRS/EHESS) et l’EA « Écritures de la modernité »
(conventionnée CNRS, université Paris 3), le projet Animots (2010-2014), constitué de huit chercheurs, vise à pallier le manque d’une recherche organisée à moyen et long terme sur les
animaux et l’animalité dans la littérature de langue française des XXe-XXIe siècles. L’appartenance de trois chercheurs à des établissements britanniques et américains permettra de tenir
compte des renouvellements théoriques anglo-saxons et de développer la recherche en anglais et en français.
Un séminaire pluridisciplinaire, un séminaire de recherche doctorale, deux journées d’étude, deux colloques, un congrès international et dix publications
collectives conduiront à l’actualisation des réflexions en France, aux États-Unis et au Royaume Uni.
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ACTUALITÉ DE LA QUESTION DE L’ANIMALITÉ : UN CARREFOUR DE DISCIPLINES
Les bouleversements historiques propres aux XXe-XXIe siècles ont engendré une intense activité intellectuelle sur la question de l’animal : du grand bond en
avant darwinien et mendélien jusqu’aux pandémies les plus actuelles, en passant par la réification du vivant, l’extinction massive d’espèces ou les xénogreffes, la coupure
anthropozoologique se trouve tantôt dramatiquement accentuée, tantôt remise en cause. De la philosophie à la biologie, en passant, pour ne citer que quelques disciplines, par le
cognitivisme, l’histoire ou les sciences politiques, l’animal est envisagé comme un objet d’étude incontournable, provoquant des reconfigurations majeures du champ de la recherche :
disparition de l’histoire naturelle, développement de l’écologie, de l’éthologie, de l’éthique…
Dans ce concert intellectuel, les discours et représentations propres à la création littéraire sont rarement pris en compte par une critique académique qui aborde
l’animalité selon des axes traditionnels restrictifs (analyses allégoriques ou symbolistes, études régionalistes, cantonnement à certains genres dits mineurs). Or depuis le début du XXe
siècle, les écrivains sont légion à inscrire leur production dans les enjeux sociaux et épistémologiques les plus contemporains : il devient donc crucial de légitimer la question de
l’animalité en études littéraires et de renouveler celles-ci par l’établissement de transversales avec d’autres disciplines.
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UN SUJET ÉMERGENT EN ÉTUDES LITTÉRAIRES
L’animal, si « naturel » au niveau phénoménologique et existentiel, est en réalité un objet d’étude fuyant et démultiplié, construit par les chercheurs
autant qu’étudiés par eux : le pluriel de l’acronyme du projet, tiré d’un néologisme créé par J. Derrida, vise à mettre en exergue le caractère réducteur du mot « animal »,
supposé rassembler des rapports au monde diversifiés, voire incomparables. L’acronyme rappelle en outre que la recherche se fera sur le terrain du langage critique et créatif : un
travail définitionnel sera opéré sur des notions proches (« bête », « animal », « bestialité », « humanité »…) ainsi qu’une réflexion sur les
inconvénients et les apports de l’anthropomorphisme. On examinera quels procédés narratologiques et stylistiques peuvent rendre compte de modes d’être réputés inaccessibles à l’humain
(von Uexküll), et, au niveau cognitif, si des émotions comme la projection et l’empathie, souvent propres à la démarche scripturale, sont à même de donner accès à une altérité spécique.
L’inscription des textes dans leur contexte scientifique de même qu’une reconfiguration de l’histoire littéraire seront mis en œuvre à partir de la problématique de l’animalité.
Si l’animal, dont Moby Dick est le paradigme, s’avère un point de fuite pour la littérature (J.-C. Bailly), poésie et fiction, par la figuralité, n’en parlent pas
moins de l’animal et pour l’animal (G. Deleuze), et apportent un savoir spécifique sur le vivant, et non pas seulement une représentation de celui-ci.