Morte de sa prothèse mammaire !
Edwige Ligonèche, une femme de 53 ans ayant reçu un implant dféctueux, est décédée lundi. Sa famille déposera plainte aujourd'hui. Sa soeur témoigne.
Edwige Ligonèche, 53 ans, vivait dans la région. À Orange, ses proches l'ont accompagnée jusqu'à son dernier souffle.
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Rien ne va plus au pays de la prothèse mammaire. Notre Sud, très en pointe, comptait déjà les errements médicaux du Dr Michel Maure et ses 96 victimes. Voilà que la chronique du silicone ordinaire vient de s'enrichir d'un nouveau et triste épisode dans l'affaire des prothèses présumées défectueuses de la société varoise PIP (Poly Implant Prothèse). Edwige Ligonèche, 53 ans, est décédée lundi à l'Institut Paoli-Calmettes, à Marseille, d'un lymphome avec antécédents de complication sur prothèse mammaire.
Ce décès est le premier parmi les victimes "PIP", ce qui n'est pas de nature à rassurer les quelque 30 000 femmes concernées depuis 2001. La soeur d'Edwige déposera aujourd'hui une plainte pour "homicide involontaire" visant la société PIP, mais aussi le chirurgien plasticien. Plus de 2000 plaintes ont déjà été déposées auprès du pôle de santé publique du parquet de Marseille.
La soeur d'Edwige Ligonèche : "Mon autre combat commence"
Katia Colombo est une soeur battante. Voilà des mois qu'elle portait Edwige, dans son coeur, dans ses douleurs quotidiennes, vivant la maladie de sa soeur comme on accompagne un proche dans une épreuve aussi renouvelée qu'indomptable. Cette soeur-là s'est éteinte lundi. Aujourd'hui, Katia dit sa détermination à poursuivre. "Mon premier combat pour ma soeur est terminé. Mon autre combat commence", nous a-t-elle déclaré hier. Cette femme qui vit à Orange revient sur le parcours d'Edwige.
"Pour moi, ma soeur a été directement exposée au gel suspect. La rupture de la prothèse mammaire a eu lieu à l'endroit précis où elle avait fait poser sa prothèse, sous l'aisselle gauche. Vous comprenez qu'on ne s'est pas vraiment posé la question de savoir si la pose de la prothèse était à l'origine du lymphome de ma soeur. Ce sont d'abord les glandes lymphatiques d'Edwige qui ont été touchées, puis c'est venu sur les poumons."
"Sur les six derniers mois qui se sont écoulés, Edwige a passé la moitié de son temps à l'hôpital, d'abord à La Conception pour se faire opérer, puis lorsque le cancer s'est déclaré à l'Institut Paoli-Calmettes. Elle a fait plusieurs chimiothérapies, suivies de plusieurs hospitalisations. Chaque fois, elle avait des fièvres qui grimpaient à 40 degrés. L'état général de sa peau était devenu comme si elle avait été brûlée au deuxième degré partout. Les oncologues qui l'ont suivie nous ont confié qu'ils n'avaient jamais vu un tel aspect de la peau chez des patients. Le chirurgien qui lui a posé la prothèse PIP en 2006 est aussi celui qui lui en a remis une autre prothèse ensuite. Elle est restée avec ce silicone dans le corps, qui a fini par faire son petit chemin. En février 2011, elle a subi une dernière opération au cours de laquelle on lui a tout enlevé. Mais c'était trop tard. Sa maladie était partie en siliconome."
Dans son "nouveau combat", Katia Colombo a répondu hier toute la journée aux interviews des journalistes, avant de partir, dignement, aux obsèques de sa soeur.
Denis TROSSERO
il y a 1 jour – Rien ne va plus au pays de la prothèse mammaire. Notre Sud, très en pointe, .... Christian Iacono lors de son procès aux assises d'Aix