Le corps à l’épreuve des technosciences
XIXème Congrès international des sociologues de langue française
Rabat, Maroc 2-6 juillet 2012
Appel à communication du GT1
« Le corps à l’épreuve des technosciences : entre maîtrise et incertitude »
GT1 Corps, technosciences et société
Le groupe de travail 1 s’intéresse aux rapports entre les corps et les technosciences au cœur des sociétés
contemporaines. Débordant le champ des questions éthiques soulevées par le développement des biotechnologies, ce groupe de travail entrecroise des interrogations sur le corps et ses frontières
avec des questions relatives à la socio-anthropologie des sciences et des techniques et privilégie une démarche où la réflexion théorique se nourrit de l’analyse des pratiques sur le terrain. En
élargissant de manière transversale le questionnement aux sciences humaines et sociales, le GT01 voudrait ouvrir à l’échelle internationale les problématiques encore peu explorées qui ont été à
l’origine de la création du GT 41 « Corps, techniques et société » de l’Associations Française de Sociologie en 2007 et qui actuellement constitue un réseau actif avec d’autres groupes
de l’AFS.
Si la question ancienne d’un corps comme lieu « physique » - dans son épaisseur et dans sa chair - dans lequel une société inscrit et transmet ses valeurs a été abordée par Marcel Mauss, c’est à la suite de George Balandier que notre approche vise à dépasser l’archéologie inscrite dans les corps pour prendre en compte les sociétés en devenir. Les dynamiques et les changements en cours dans les nouveaux mondes socio-techniques informent les corps contemporains. Les corps se constituent alors en lieux autant physiques que symboliques dans lesquels la société inscrit ses conceptions de l’humain.
Au cœur des thèmes de recherche du GT1, les nouveaux dispositifs technoscientifiques nous plongent dans l’incertitude, dans la mesure où désormais les objets ne sont plus nécessairement détachés du corps mais peuvent lui être annexés ou être placés dans une proximité qui remet en question les frontières corporelles. Cette incertitude est indissociable d’une volonté de maîtrise et de domestication des corps – autant que d’une redéfinition - qui nous oblige à questionner les fondements socio-anthropologiques de notre corporalité. Afin d’aborder cette tension entre maîtrise et incertitude, nous proposons deux axes transversaux permettant d’explorer les rapports entre corps, sciences et techniques.
AXE 1 Identités et pratiques
Lieu ou objet d’inscription des identités (de genre, de race, d’âge, de classe) et des appartenances (coercitives, consenties ou revendiquées), le corps est désormais l’enjeu de modifications, de manipulations, de remodelages technoscientifiques. Ceux-ci appellent, dans les champ des sciences humaines une réflexion sur ce qui « fait » l’humain. Si les récents débats autour des concepts de cyborg et de posthumain demeurent d’actualité, ils se cantonnent trop souvent dans des postures idéologiques (technophile/technophobe) qui nuisent à la compréhension des nouvelles formes de représentations identitaires et des pratiques qui les accompagnent. Dans le cadre de ce premier axe, des communications portant sur les aspects théoriques liés aux problématiques de l’identité, du « soi », de leur construction, de leur restructuration ou analysant des données empiriques, pourront s’inspirer des propositions suivantes :
- technologies de procréation et de gestation : FIV, « gestion pour autrui » et « mères porteuses », « bébés médicaments », utérus artificiel, procréation assistée et identité de genre (maternité, paternité).
-perfectionnement, « augmentation » ou modification des corps, par médication, prothèses, implants, modelages, chirurgie, inclusions, greffes, génétique, clonage : construction des surnatures sportives, chirurgies (réparatrices, esthétiques, « ethniques », « genrée », génitale), techniques contraceptives (implants, stérilets progestatifs, contraception masculine), techniques médico-esthétiques, transplantation
- médicament comme « objet technique » : logiques identitaires et pratiques liées à la prise de médicaments (prescris ou non prescrit).
- nouvelles formes de médecine (médecin, régénératrice, nanomédecine, médecine prédictive, médecine personnalisée ).
-Nouvelles formes de pratiques (imagerie, diagnostic et thérapie). Quels nouveaux vécus du corps et du soin peut-on envisager? Comment la notion de maladie pourrait-elle changer ? En quoi changent-elles la relation médecin-patient ? Comment faire face à une augmentation rapide des capacités de diagnostic en termes de gestion des données et de politique de santé ?
-usages ou projets autour de la robotique et de l’ intelligence artificielle : robots-compagnons de vie, domotique appliquée à la surveillance des malades, des personnes âgées, des suspects ou des criminels, biométrie et technologies pour l’identification, la reconnaissance et la traçabilité des personnes (surveillance des flux humains, médecine légale).
-nouvelles technologies de l’informations et corps : constructions des identités individuelles et collectives à travers les réseaux sociaux et les dispositifs qui les supportent, nouvelles formes de constructions de savoir et d’action collectives (réseaux sociaux de santé, jeux,…), nouvelles configurations de l’espace et des modalités de soin et de care avec l’apport des technologies de l’information, redéfinition des relations entre patient, aidant, médecin
- statut et place des mourants et des restes humains : place des techniques dans l’accompagnement des mourants, technologies d’identification des cadavres ou des restes humains, construction médicale de la mort cérébrale, techniques de préservation et de gestion des cadavres (thanatopraxie, crémation, traitement des déchets hospitaliers, gestion des risques épidémiques et de catastrophes, statut des restes humains)
- corps « autres » : les technosciences comme problématisation de la frontière humain/animal (xenogreffes, « augmentation » animale, robotique, biomimétisme, couplage animal-machine, expérimentation animale, clonage)
AXE 2 Savoir et pouvoir
Héritée des travaux de Foucault, le couple conceptuel savoir/pouvoir constitue un angle d’analyse transversale pour aborder la question des rapports entre corps, sciences et techniques. Sans nécessairement s’inscrire dans le prolongement de l’analyse foucaldienne du biopouvoir, les communications reliées à cet axe permettront de saisir les tension, les enjeux et les incertitudes liés à la volonté de maîtriser le corps et de le remodeler par le bais des technosciences.
Comment les corps peuvent-ils « faire lieu » pour des savoirs ? Autour et à partir des corps, des milieux savants constituent paradigmes et communautés. Le savoir des institutions nous intéresse en ce qu’il relève d’une logique artisanale, d’une fabrique qui opère par tâtonnements, ajustements, inventivité, expérimentation, dans le cadre des techno-sciences, c’est-à-dire avec des méthodes, des outils, des perspectives qui informent peut-être autrement sur les corps. Ceux-ci deviennent de nouveaux « lieux », voire de nouveaux territoires à explorer, voire à conquérir. Les manières de faire et les manières de dire et de penser, les outils, les échanges, sont essentiels ici. On pourra suivre ces pistes avec la liste suivante des thèmes pouvant être abordés :
- Santé et politiques d’innovation scientifique : représentation du corps et nouvelles pratiques portées par les politiques de santé publique et par l’orientation des politiques scientifiques.
-Bioéconomie : utilisation technique et commercialisation des parties ou des produits du corps humain (sang, cellule souches, ovule, sperme, organes..)
- Savoirs sur le corps et technologies : imagerie médicale, technologies et diagnostics, télédiagnostics, chirurgie robotique
-Esthétique, chirurgie plastique, lutte contre le vieillissement.
- Exercice des thanatopouvoirs : construction des législations sur le statut des restes humains, organisation de la mémoire des morts (cimetières virtuels) , usages des technologies appliquées aux terrains de guerres (« frappes chirurgicales », utilisation des drones, robotisation des champs de bataille).
- Biopouvoir et « molécularisation » de la culture.
Les deux axes de réflexion que nous proposons ne sont pas exclusifs l’un de l’autre ; les thèmes proposés ne sont pas exhaustifs. Nous souhaiterions cependant que les communications soient annoncées comme relevant de l’axe 1 ou de l’axe 2 par leurs auteurs.
Modalités de soumission des propositions :
Vos propositions de communications doivent être soumises au plus tard pour le 15 février 2012 sur le site du congrès :http://congres2012.aislf.org/
Les propositions détaillées de communication devront se conformer aux exigences suivantes :
1- Une proposition de communication, en 7500 caractères maximum, espaces compris, soit environ une à deux pages de texte. :
2-Un résumé de cette communication, répondant aux exigences de l’AISLF, soit en 1400 signes (espaces compris).
Pour des informations vous pouvez nous rejoindre à cette adresse : celine.lafontaine@umontreal.ca
Oda Jaune
La peintre allemande d’origine bulgare Oda Jaune, ancienne élève du peintre néofauve Jörg Immendorff (1945-2007) à l’Académie des beaux-arts de Düsseldorf, a montré ses peintures oniriques dans des expositions collectives internationales
1979 Naît à Sofia (Bulgarie).
1998-2003 Académie des beaux-arts de Düsseldorf.
2008 S’installe à Paris.
2009 1re exposition personnelle en France : « May You See Rainbows », Galerie Daniel Templon, Paris
2010 Publication d’une monographie de ses aquarelles aux éditions allemandes Hatje Cantz et 2e exposition parisienne : « Once in a Blue Moon » à la galerie Daniel Templon, Paris.
Use this link to bypass the detection if you wish. Oda Jaune Once in a Blue Moon Galerie Daniel Templon Catalogue published for the exhibition. Exhibitions .
Les transitions corporelles dans l'analyse
4 déc. 2011 – Il y a de la place pour l'invention, ce que Michel Galasse fait généreusement, notamment dans le registre du sentir avec. Sentir avec est ...
- Galasse, Michel
- préface Monique Tiberghien
- Fabert , Paris
- collection Psychothérapies créatives
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Les essais de Ferenczi, subversifs et transitoires, introduisaient dans la cure des
techniques actives de la relaxation et de l'analyse mutuelle. Ils invitaient l'analyste à s'aventurer davantage dans le contact, dans cette sympathie première avec la vie, le monde et le
sujet.
Aujourd'hui, la rencontre analytique avec des sujets aux brisures précoces requiert quelquefois de l'analyste la création d'un nouveau dispositif. Dans un cadre suffisamment fiable et contenant, porteur et étayant, souple et vivant, surprenant et symboligène, l'analyste s'engage en séance dans les transitions corporelles nécessaires pour permettre au sujet de s'ouvrir à nouveau à la vie. Il accepte d'être le partenaire réel de l'analysant le temps pourcelui-ci de redevenir l'interlocuteur de lui-même et d'autrui. Il contient activement plusieurs niveaux de réalité pour que la symbolisation s'opère et sorte l'analysant de l'amalgame. Mais on ne touche pas au corps d'autrui sans une éthique relationnelle particulièrement exigeante.
Cinq vignettes cliniques illustrent cette nouvelle pratique de la rencontre analytique et montrent qu'il est parfois inévitable de respirer ensemble par la blessure.
Corps et virtuel
Retour au virtuel
Publié le mercredi 18 janvier 2012 par Claire Ducournau
Colloque organisé par l’EA Dicen du Cnam et l’équipe Tactic de l’université Paris-Ouest Nanterre La Défense, avec le soutien de la Chaire de recherche sur les cultures numériques de l’Université de Laval au Québec. De provenance philosophique et théologique, la notion de virtuel se trouve aujourd’hui utilisée dans le langage courant pour qualifier un certain type d’expériences et de réalités liées aux nouvelles technologies, assimilant ainsi, sans autre forme de procès, « virtuel » et « numérique », « digital » ou encore au 2.0. C’est le sens et la persistance aujourd’hui de cette notion de virtuel que ce colloque se propose d’interroger sur la base d’une question très simple : si l’on admet que le virtuel désigne originairement le statut de ce qui n’est pas actualisé, comment justifier que l’on continue d’investir ce terme pour désigner des pratiques individuelles, sociales et politiques ? Pour analyser cette paradoxale « actualité » du virtuel, trois axes seront privilégiés: 1/ celui du lieu, qui interroge en particulier le devenir et les métamorphoses du corps et de l’espace politique ; 2/ celui des effets industriels de la simulation où s’inventent de nouveaux modèles de médiation, dans le registre de la connaissance comme dans les services ou la fiction ; 3/ celui, enfin, de la temporalité du virtuel dont il faut mesurer la capacité à produire une forme de mémoire, au-delà du traitement algorithmique des données en flux tendu.
Retour au VIRTUEL
Vie et cultures numériques
Colloque organisé par l’EA Dicen du Cnam et l’équipe Tactic de l’université Paris-Ouest Nanterre La Défense
Avec le soutien de la Chaire de recherche sur les cultures numériques de l’Université de Laval au Québec.
Comité scientifique
Haud Guéguen (Philosophie, Cnam)
Louise Merzeau (Infocom, Paris Ouest)
Manuel Zacklad (Infocom, Cnam)
On sait qu’au départ, le virtuel ne désigne pas tant ce qui s’oppose au réel qu’un mode paradoxal de la réalité : celui des choses en puissance, non actualisées mais présentes sur le mode de la potentialité. Le recours à cette notion pour désigner les nouvelles technologies de l’information et de la communication et leurs effets a pu se justifier dans les premières années du tournant numérique par le caractère encore expérimental et incertain des applications envisagées. Aujourd’hui, les promesses comme les menaces de la numérisation se sont presque toutes réalisées et ont investi la réalité quotidienne de la science et de la société. Le virtuel cède donc logiquement sa place à d’autres qualificatifs : « digital », « numérique », « 2.0 »… Pourtant, si dans le champ académique le mot est bien passé de mode, il continue néanmoins d’être utilisé dans le langage courant pour caractériser une gamme sans cesse croissante de dispositifs et de pratiques. Amour, amitié, travail, politique, administration, création artistique… il va désormais de soi que chacune de nos activités a son pendant ou son prolongement virtuel. Longtemps considéré comme un monde séparé, le virtuel est ainsi devenu une dimension de la réalité. C’est cet entêtement du virtuel et son actualisation paradoxale dans les nouvelles formes de vie et de culture numériques que ce colloque voudrait interroger en trois temps.
1. Lieux et non-lieux du virtuel
Les objets numériques se caractérisent par un rapport singulier à l’espace et au corps. Productions techniques matérielles et localisables, ils s’actualisent en revanche dans une dimension apparemment immatérielle, créant ainsi des sortes de non-lieux métaphorisés par l’image des espaces infinis, des flux ou des nuages. En même temps, à travers les effets de réalité augmentée, le virtuel sollicite constamment la sensation et donne une place croissante au corps, remettant en question le discours récurrent sur les risques de déréalisation. On essaiera donc tout d’abord de préciser à quels types d’espace le virtuel donne accès et comment il se laisse éprouver ou habiter par le corps.
En obligeant à reconsidérer les notions classiques de territoire, de corporéité et de visibilité, le virtuel interroge aussi la sociabilité. Poussés par une apologie ambiante du lien, tous les usages numériques se recentrent aujourd’hui sur la formation de supposées communautés. Mais, derrière l’injonction de communiquer qui relève pour une large part d’une instrumentalisation économique de l’intersubjectivité, le corps social et politique a-t-il quelque chose à gagner à se virtualiser ? Liens faibles, filtrage affinitaire, pensée conversationnelle, relations à distance, en simultané ou en clair-obscur : la sociabilité virtuelle est-elle une transposition d’anciens modèles relationnels, ou l’invention de formes inédites de rapports humains ? Quelle place accorde-t-elle à l’altérité, l’engagement et l’action politique ? Faut-il y voir le levier d’un individualisme radical ou la condition d’une reconstruction du politique (démocratie délibérative) ? Enfin, la « montée de la visibilité médiatisée » (J.-B. Thompson) ayant modifié en profondeur les modalités de l’apparition publique, quel rôle internet peut-il jouer dans les luttes pour la visibilité sociale et politique ? Les NTIC permettent-elles de rétablir une certaine égalité ou renforcent-elles au contraire les effets de pouvoir, contribuant ainsi à l’occultation de certaines situations sociales ? Ce qui est interrogé ici, c’est donc autant la teneur émancipatrice de la communication numérique que sa capacité à devenir le nouveau vecteur du pouvoir et de l’intelligibilité sociale.
2. Industries du simulacre, de la simulation et de la relation : conception, loisirs et services virtuels
En permettant la visualisation et le traitement de données jusque-là irreprésentables et en permettant leur diffusion à large échelle, la numérisation et la simulation ont favorisé l’émergence à la fois d’un nouveau paradigme de la connaissance et d’un nouveau secteur de l’industrie du divertissement. En se généralisant à tous les dialogues hommes-machine, les interfaces à manipulation directe ont introduit une représentation métaphorique de l’ensemble des objets numérisables en redéfinissant leurs contours et les modalités de manipulation qui leurs étaient associées, impliquant toujours plus avant la gestualité et le corps de l’utilisateur.
Dans le registre de l’imagerie scientifique et de l’ingénierie, le recours au virtuel modifie l’ordre logique des opérations de conception, d’analyse et d’anticipation. Calculant la réalité à partir de ses variantes possibles (et non plus de ses seules manifestations), la simulation ne questionne pas seulement le regard : elle déplace l’ordre du savoir. Du cabinet d’architecte au laboratoire de biologie, et du constructeur automobile à l’étude des flux migratoires, c’est le mode même de relation aux phénomènes qui est transformé. Notre ambition est de questionner cette hypothèse d’un virage épistémologique. Les prothèses virtuelles favorisent-t-elles l’exploration, la découverte, l’audace de la pensée ? Ou servent-t-elles le projet de prédictibilité qui vise à évacuer toute prise de risque du champ social ?
Dans le domaine du jeu et de la fiction, la simulation vise moins l’anticipation que son contraire : appliquer à des situations imaginaires les patterns d’une connaissance aboutie, au plus près des données issues de l’observation. « Augmentant » l’expérience ludique ou cinématographique d’un surplus de réalité, le virtuel joue ici la carte de la crédibilité, de l’immersion et de l’effet. Pour certains, la simulation relève alors du simulacre et porte à confondre le vrai et le faux. Pour d’autres, elle cherche plutôt à donner toujours plus de corps à l’imaginaire.
Dans le domaine des services, de la librairie à l’agence de voyage, de l’agence immobilière à l’agence bancaire, de l’enseignement à distance aux services d’offre d’emplois, du salon de conversation à l’agence matrimoniale, la virtualisation a profondément transformé les pratiques et les marchés. En formalisant les interactions de conseil à l’aide de services logiciels et d’interfaces homme-machine graphiques, la virtualisation substitue aux échanges en face à face visant à fournir assistance, conseil et influence une série de processus partiellement automatisés, séparant l’information de la relation et conférant une place toujours plus importante aux recommandations plus ou moins fondées des clients, consommateurs et amateurs.
Mais dans l’univers du service caractérisé par une co-production des prestations, ces nouvelles médiations ne tendent-elles pas à transformer simultanément et de manière profonde la nature de l’offre et celle de la demande en induisant de nouvelles frontières entre réalisateur et bénéficiaire, matériel et immatériel, produit et service, ouvrant la voie à des modèles socio-économiques encore inédits ? Ainsi, de l’univers de la conception à celui des services relationnels en passant par celui de la consommation culturelle, les nouveaux supports numériques, les interfaces augmentées et les réseaux ubiquitaires apparaissent comme des opportunités menaçantes ou heureuses, pour de nouvelles industries accroissant le sentiment de désenchantement, de perte de sens, de captivité ou stimulant l’inventivité et les nouvelles configurations conviviales.
3. Le temps des données
Comme le laisse entendre l’importance de l’anticipation dans la simulation, le virtuel affecte pour finir notre expérience du temps. La virtualisation oblige tout d’abord à reconsidérer la manière dont présent, passé et futur s’articulent et se distinguent, dans la chronologie, la mémoire et le dessein des individus comme des collectivités.
Le fonctionnement particulier de la traçabilité numérique exige ensuite que soient repensé le rapport du citoyen à ses traces. Démultipliées dans des proportions inédites, produites de manière non intentionnelle et traitées par des algorithmes, nos empreintes virtuelles construisent un nouveau territoire de données auquel nul ne peut plus se soustraire. Dans cette temporalité de veille et de surveillance, quelle place reste-t-il pour une culture de la mémoire qui ne soit pas un enregistrement automatique des traces ? Le nivellement des temps dans une même disponibilité de toutes les ressources ne menace-t-il pas les libertés individuelles comme l’élaboration et la transmission d’une culture ?
Ces questions, notre communauté scientifique ne doit pas seulement se les poser. Sa responsabilité épistémologique autant que politique est aussi d’y apporter des débuts de réponse, afin de peser sur les logiques et les rapports de force qu’il est encore possible d’infléchir à l’heure de la transition vers le tout-numérique.
Ouverture : Haud Gueguen
1. Industries du simulacre et de la simulation : loisirs et services virtuels
Modérateur : (à préciser)
- Manuel Zacklad : La virtualisation des services relationnels
M. Zacklad est Professeur titulaire de la Chaire « Expressions et Cultures au Travail » du Cnam et directeur du laboratoire Dicen (Dispositifs d’Information et de Communication à l’Ere Numérique). Ses domaines de recherches sont la sémiotique des transactions coopératives (communautés, gestion des connaissances, socio-économie des services), l’approche communicationnelle et documentaire des TIC (document pour l’Action, documentarisation, annotation coopératives…), les systèmes d’organisation des connaissances pour la coopération via le Web dans des contextes professionnels, citoyens ou culturels.
- Elsa Boyer : De la perception artificielle au phantom shot
E. Boyer a soutenu une thèse de philosophie intitulée « Phénoménologie et perception artificielle – La synchronisation en conflit » (Paris Ouest La Défense, 2010). Elle a récemment publié un article dans la revue Critique (octobre 2011, n°773), « Les jeux vidéo : du tribunal à l’exposition », et coordonne un ouvrage collectif sur les jeux vidéo aux éditions Bayard (Voir les jeux vidéo. Perception, construction, fiction, février 2012). Elle est chargée d’enseignement en études cinématographiques à l’Université de Lille III.
- Milad Doueihi : Le virtuel, habitus de l'intelligence ?
M. Doueihi est historien du religieux dans l'Occident moderne, professeur et titulaire de la Chaire sur les cultures numériques de l’Université Laval au Québec, auteur de La Grande conversion numérique (Seuil, 2008) et Pour un humanisme numérique (Seuil, 2011), chroniqueur à Place de la Toile (France culture) et auteur du blog notules.org.
2. Le temps des données
Modérateur: Louise Merzeau
- Bruno Bachimont : Traces et mémoire : nivellement numérique et conscience temporelle
Br. Bachimont est Directeur de la Recherche de l’Université de Technologie de Compiègne, où il enseigne la logique, la philosophie et l’ingénierie des connaissances et des documents, et conseiller scientifique de la direction de la Recherche et de la Formation à l’Institut National de l’Audiovisuel (France). Il travaille sur l'archivistique audiovisuelle et numérique dans le contexte des contenus culturels, ainsi que sur les questions de mémoire et de patrimoine. Au croisement de la philosophie de la technique et du numérique ainsi que de l'ingénierie des connaissances, sa recherche vise à croiser le travail des concepts avec l'opérationnalité des techniques.
- Yann Leroux :
Y. Leroux est psychologue, psychanalyste, membre de l’Observatoire des mondes numériques en sciences humaines et auteur du blog Psy et Geek ;-) . Il est notamment l’auteur de plusieurs publications sur les jeux vidéos.
- Arnaud Bouaniche : La réalité du virtuel
A. Bouaniche est chercheur post-doctorant à l'UMR STL (Lille 3) et membre associé du CIEPFC (ENS). Ses travaux portent principalement sur la philosophie française contemporaine, de Bergson à Deleuze. Il est notamment l'auteur de Gilles Deleuze, une introduction (Pocket, 2010), et a édité, de Bergson, l'*Essai sur les données immédiates de la conscience* (PUF, 2007).
3. Lieux et non-lieux du virtuel
Modérateur : Haud Guéguen
- Marcello Vitali Rosati : Le pouvoir du virtuel : entre dynamis et potesta
M. Vitali Rosati, Docteur en philosophie avec une thèse intitulée Corps et virtuel. Pour un discours métaontologique à partir de Merleau-Pont" (Pise-Paris IV Sorbonne 2006), enseigne actuellement dans des écoles d’art et création à Paris. Il dirige avec A.-L. Brisac le séminaire Nouvelles formes d’éditorialisation et communautés virtuelles à la MSH Paris-Nord/INHA. Il est l’auteur de Corps et virtuel (L’Harmattan, 2009) et de « La virtualité d’internet », article paru dans la revue en ligne Sens-Public en 2009
- Christiane Vollaire : De Hobbes à Foucault. La virtualité du corps politique réalisée dans le corps biologique
Ch. VOLLAIRE est philosophe et membre du comité de rédaction des revues Pratiques et Chimères. Ses travaux portent sur la philosophie esthétique, politique et philosophie de la médecine. Elle a publié notamment Humanitaire, le cœur de la guerre, ed. L'Insulaire (Paris, mars, 2007).
- Fanny Georges : Éternités numériques (à propos des données post-mortem)
F. Georges est Maître de conférences en Sciences de la communication à l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris III. Elle est spécialisée en sémiotique des interfaces numériques et est l’auteure de Identités virtuelles: les profils utilisateur du web 2.0 (Questions théoriques, 2010)
- Conclusion : Robert Damien
R. Damien est Professeur de philosophie à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense, directeur de l’École Doctorale « Connaissance, langage, Modélisation » et Président du conseil scientifique de l’Enssib. Ses recherches portent sur la philosophie politique, l’histoire et l’épistémologie des sciences humaines, sociales et politiques, la philosophie du conseil et de l'expertise et l’histoire et la philosophie de la bibliothèque et de la culture. Il est l’auteur de Bibliothèque et Etat, naissance d'une raison politique (PUF, 1995), La grâce de l'auteur, essai sur la représentation d'une institution publique, l'exemple de la bibliothèque publique (La versanne, Encre marine, 2001), Le conseiller du Prince, de Machiavel à nos jours, genèse d'une matrice démocratique, (PUF, 2003).
Conservatoire national des arts et métiers
Amphithéâtre Fabry-Perot - 292 rue Saint Martin (Accès 4, RDC) 75003 Paris
Inscription recommandée : numerique-inter@cnam.fr (objet : colloque virtuel)
- virtuel, virtualisation, numerique, simulation, numerisation, temporalité, sociabilité, service, mémoire, corps, interface, culture, réalité augmentée, traçabilité
- Paris (75003) (292 rue Saint Martin (Conservatoire national des arts et métiers - Amphithéâtre Fabry-Perot, Accès 4, RDC))
- jeudi 09 février 2012
- vendredi 10 février 2012
- Haud Gueguen
courriel : numerique [tiret] inter (at) cnam [point] fr
- Anne-Solenne Marroulle
courriel : anne-solenne [point] marroulle (at) cnam [point] fr
Broken Bodies
Moving: Barack Obama hugs double-amputee Iraq war veteran Tammy Duckworth after they placed a wreath at a veterans memorial in Chicago yesterday
Corps abîmés
Broken Bodies
Publié le lundi 05 décembre 2011 par Loïc Le Pape
Questionner le statut du corps abîmé ou du corps en abîme constitue une problématique riche pour le domaine des sciences humaines et sociales. Dans un souci d’ouvrir un dialogue interdisciplinaire, cette thématique permet de concevoir de nouveaux rapports entre le sujet et le monde et entre les représentations qui créent et qui répondent à notre engagement avec l’autrui. Quels sont les limites et les moments dans lesquels les « corps abîmés » se laissent saisir ? Comment provoquent-ils et forcent-ils à repositionner le rapport sujet-autrui ? Jusqu’où cette corporéité impose un remaniement des modèles de connaissance, d’analyse et des modèles disciplinaires qui la traitent ? Le but de ce colloque est d’ouvrir un dialogue interdisciplinaire autour des « corps abîmés » pour mieux affiner les implications de cette thématique.
Corps abîmés, Colloque international interdisciplinaire (anthropologie, philosophie, psychologie, sociologie), Organisé par le Laboratoire Cultures et Sociétés en Europe (CNRS-LCSE / Université de Strasbourg)
- David Le Breton, Professeur à l’Université de Strasbourg, LCSE, CNRS/Université de Strasbourg
- Dr. Denisa Butnaru, Chercheuse associée LCSE, CNRS/Université de Strasbourg
- Bernard Andrieu, Professeur, Université de Lorraine
- Dr. Denisa Butnaru, Chercheuse associée, LCSE, CNRS/Université de Strasbourg
- Dr. Dr. Lisa Folkmarson Käll, Chercheuse, Université d'Uppsala, Suède
- Simone Korff-Sausse, Maître de conférences, Université Paris VII
- David Le Breton, Professeur à l’Université de Strasbourg, LCSE, CNRS/Université de Strasbourg
- Valentine Gourinat et Elise Pape
- Date : le 27 et le 28 janvier 2012
- Lieu : Salle des conférences, MISHA, 5 Allée du Général Rouvillois, 67000 Strasbourg
Accueil, café, viennoiseries
9.30-12.00 I. Corporéités adolescentes
- Maria Helena Fernandes, Université de Sao Paulo, "La construction du corps dans l'anorexie"
- David Le Breton, Université de Strasbourg, "Les blessures de soi"
- "Sacrifice et sublimation du corps chez l'adolescent"
12.00- 13.30 Pause déjeuner
13.30-16.00 II. Re-faire le corps
- Bernard Andrieu, Université de Lorraine, « Les corps amputés des soldats dans les conflits récents en Irak et Afghanistan - conceptions actuelles de leur réhabilitation confrontés à leur vécu d’autosanté du corps abimé »
- Erika Barreto, Université de Strasbourg, « Le corps infirme moteur et l´ autonomie comme allégorie de la interdépendance humaine »
- Simone Korff-Sausse, Université Paris Diderot-Paris VII, "Le devenir psychique du corps abimé"
19.00 Repas au restaurant Le Gurtlerhoft
9.00-09.30 Accueil, café, viennoiseries
III. Réintégrer le corps
- Denisa Butnaru, Université de Strasbourg, « Corps statiques, corps dynamiques – une réflexion phénoménologique sur le statut du sujet corporel »
- Lisa Folkmarson Käll, Université d’Uppsala, « Ecart et exposition – déchirer ou partager la subjectivité corporelle »
- Annamaria Fantauzzi, Université de Turin, « Greffes et don d’organes : un corps abîmé ou donné ? »
13.30-16.00 IV. Limites de la corporéité
- Jérôme Beauchez, Université Saint-Etienne, « Des corps (re)marqués: la boxe, l'épreuve du ring et ses hommes »
- Pascal Hintermeyer, Université de Strasbourg, "Recyclages post mortem du corps humain"
- Gabriele Profita, Université de Palerme, "Corps et traumatisme"
16. 00 -16.15 Conclusions
- handicap, genre, sport, maladie, technologie, mort
- Strasbourg (67000) (5 allée du Général Rouvillois (Maison Interuniversitaire des Sciences de l'Homme - Alsace))
- vendredi 27 janvier 2012
- samedi 28 janvier 2012
- Denisa Butnaru
courriel : denisa [point] butnaru (at) misha [point] frMISHA,
5 Allée du Général Rouvillois
67000 Strasbourg
- Denisa Butnaru
courriel : denibutnaru (at) misha [point] fr
« Corps abîmés », Colloque, Calenda, publié le lundi 05 décembre 2011, http://calenda.revues.org/nouvelle21985.html
L'hygiène à l'école
Auteur : Séverine Parayre
Préface : Didier Nourisson
Date de saisie : 15/01/2012
Genre : Sociologie, Société
Editeur : Publications de l'Université de Saint-Etienne, Saint-Etienne, France
Collection : Collection IUFM
Prix : 32.00 € / 209.91 F
ISBN : 9782862725901
GENCOD : 9782862725901
Sorti le : 26/01/2012
- La présentation de l'éditeur
À l'heure du développement de l'éducation à la santé à l'école et des questions récurrentes sur la
prévention à mener en milieu scolaire, l'auteur retrace dans ce récit à la fois inédit et original, les préoccupations sanitaires dans les établissements scolaires au cours des XVIIIe et XIXe
siècles. S'inquiétait-on alors de la santé des élèves, de quelle manière, quelles personnes furent principalement amenées à se mobiliser et pour quelles raisons ? Il s'annonce une histoire
complexe et passionnante de la santé à l'école et des moyens engagés à la conserver, depuis la question de la salubrité des locaux à la surveillance de l'hygiène des élèves.
L'histoire commence au XVIIIe siècle, moment clé de l'engagement des pédagogues et des parents en faveur de l'attention à porter au corps de l'enfant pour le soigner et l'entretenir. Ce regain
d'engouement concerne en priorité des établissements réservés aux catégories aisées, collèges, pensions particulières et écoles militaires. Au XIXe siècle, avant la Troisième République,
l'Instruction primaire publique se construit (les écoles primaires publiques et les salles d'asile, ancêtres des écoles maternelles) et avec elle une reconstruction sanitaire de fond doit
s'opérer, la pédagogie et le développement physique de l'enfant se trouvant directement menacés dans des lieux vétustés et malsains.
Si les hygiénistes sont parmi les premiers à promouvoir la sauvegarde de la santé des élèves, d'autres politiques (du pouvoir central et local), pédagogues et parents n'adhèrent pas immédiatement
au projet. Cette histoire de la naissance de l'hygiène à l'école met en lumière les difficultés et les embûches qui vont jalonner les bouleversements hygiéniques précurseurs du tournant des
années 1860 qui verra l'engagement sanitaire s'intensifier et se généraliser à l'ensemble de la population scolaire.
Cet ouvrage s'adresse à la fois aux acteurs des sciences humaines et sociales désireux d'asseoir leurs recherches sur des bases historiques ainsi qu'au lecteur curieux de mieux comprendre les
enjeux actuels de la société en matière de prévention et d'éducation à la santé.
L'écologie corporelle
Conférence - L’écologie corporelle
Lundi 23 janvier 2012
Conférence de Bernard Andrieu / cycle Le corps
Faute de connaître l’écologie de notre propre corps, nous recherchons dans la nature une harmonie qui se trouve à l’intérieur de
nous : notre microcosme ne correspond plus avec le macrocosme. Nous cherchons à la montagne, sur les plages ou à la campagne des paysages sans correspondance entre notre corps et la nature.
Toute philosophie réfléchit sur l’eau, la terre, l’air et le feu depuis Empédocle en passant par Kant jusqu’à Bachelard.
Ces quatre éléments constitutifs de notre équilibre sont désormais déchaînés les uns contre les autres. Les désordres des inondations, canicules, tsunamis, et autres tremblements de terre
seraient la preuve d’une perte de l’harmonie primitive, causée par le déséquilibre de l’action humaine. Or aucune conférence mondiale ne remplacera la conscience corporelle de notre interaction
avec les éléments car l’écologie corporelle est réflexive et sensorielle.
Bernard Andrieu est philosophe, professeur d’épistémologie du corps et des pratiques corporelles à l’université de Nancy,
codirecteur de Corps, revue interdisciplinaire (éd. CNRS).
Il a publié de nombreux ouvrages dont »Le Dictionnaire du corps en sciences humaines et sociales (éd. CNRS Reed,
2008), Toucher. Se soigner par le corps (éd. Belles lettres), Devenir hybride » (PU Nancy) et
L’écologie corporelle (4 tomes, éd. Atlantica, 2011).
http://blogs.univ-lehavre.fr/actualites/index.php/post/2012/01/23/L%E2%80%99%C3%A9cologie-corporelle
Loin des yeux près du corps
Communiqué de presse
Dates : du 13 janvier au 18 février 2012
Vernissage : le jeudi 12 janvier, à 17 h 30
Lieu : Galerie de l’UQAM, 1400, rue Berri, local J-R120, Montréal
Le 19 décembre 2011 — La Galerie de l’UQAM présente, à compter du 13 janvier 2012, Loin des yeux près du corps, une exposition collective dont le commissariat est assuré par Thérèse St-Gelais. L’exposition présente des œuvres qui rendent perceptibles des expériences sensitives que le regard seul ne peut saisir. Elle rassemble des œuvres de Ghada Amer, Caroline Boileau, Louise Bourgeois, Marie-Claude Bouthillier, Geneviève Cadieux, Caroline Gagné, Betty Goodwin, Anne-Marie Ouellet, Kiki Smith et Angèle Verret. Le vernissage aura lieu le jeudi 12 janvier, à 17 h 30, à la Galerie. Une publication substantielle accompagnant l’exposition sera également lancée.
L’exposition
Le regard peine parfois à
voir l’œuvre qu’il a devant lui, alors que le corps s’active, malgré lui, à la recevoir. Or, c’est à rendre visible cette sensibilité que se consacre Loin des yeux près du corps. Au-delà du regard, c’est au corps, à ses expériences sensitives, à sa mémoire viscérale que les artistes présentées
ici s’adressent. Comme si les images qu’elles produisent s’imprégnaient d’une corporalité indissociable de leur manière de voir le monde. Les artistes choisies, toutes des femmes, partagent cette
volonté de rejoindre l’autre par des voies où l’expérience de l’œuvre, celle des affects et du désir, ne tient pas compte de la distance imposée par le regard.
Loin des yeux près du corps ne cible pas des artistes dont la démarche serait explicitement liée à la représentation de marqueurs féminins. Elle veut plutôt montrer des modes de travail qui relient les corps aux manières de faire. Elle se fonde sur le principe que nos ancrages dans les espaces de vie, comme dans ceux de la réflexion ou de la création, sont indissociables les uns des autres. Ces expériences qui appartiennent à la mémoire du corps et au travail de l’esprit, surtout si elles se jumellent à des engagements sociaux, ne peuvent se penser sans lien entre elles. À distance de l’intime, loin d’une saisie de visu, le regard se fait ici réceptacle d’une mémoire corporelle à partager.
Thérèse St-Gelais, professeure au Département d’histoire de l’art de l’UQAM, mène depuis plusieurs années une vaste étude sur l’histoire de l’art des femmes et propose ici une réflexion critique en appui sur des considérations aussi bien sociologiques et iconographiques qu’esthétiques.
La publication
L’ouvrage Loin des yeux près du corps. Entre théorie et
création rassemble des essais portant sur la production actuelle de créatrices, toutes formes d’art confondues. En première partie, l’ouvrage se concentre sur les
œuvres de l’exposition, tandis que la seconde partie regroupe des textes qui se penchent sur les liens étroits entre la théorie et la création dans le travail de femmes artistes, auteures,
historiennes et théoriciennes. Ensemble, ces essais et ces œuvres montrent combien le corps et l’esprit fusionnent lorsqu’ils s’engagent dans l’affirmation d’une identité sans cesse à revoir. La
publication est produite en coédition avec les Éditions du remue-ménage.
Auteures : Thérèse St-Gelais, Sylvie Fortin, Émilie Houssa, Joanne Lalonde, Anne-Marie St-Jean Aubre, Mercédès Baillargeon, Catherine Cyr, Stéphane Martelly, Lori Saint-Martin, Jocelyne Lupien, Frieda Ekotto, Martine Delvaux, Isabelle Boisclair, Catherine Mavrikakis, Elvan Zabunyan, Audrey Laurin, Liza Petiteau, Sophie Stévance, Jacinthe Dupuis
182 pages / En français 35 $
Photos haute résolution : http://www.salledepresse.uqam.ca/photos.html
Activités gratuites
Midi art contemporain : tous les jeudis, de 13 h à 13 h 45
Un médiateur est sur place pour échanger avec le public.
Visites commentées de l’exposition et
Parcours des œuvres d’art public sur le campus :
Offerts en tout temps. Réservations requises. Julie Bélisle, 514 987-3000, poste 1424
ou belisle.julie@uqam.ca
Appuis
Conseil des arts et des lettres du Québec, Conseil des Arts du Canada, Université du Québec à Montréal
Caroline Gagné remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec, Est-Nord-Est, Avatar, La Bande Vidéo et Oboro pour leur contribution à la production de son œuvre.
Adresse et heures d'ouverture
La Galerie de l'UQAM
Pavillon Judith Jasmin, salle J-R120
1400, rue Berri, angle Sainte-Catherine Est, Montréal
Métro Berri UQAM
Du mardi au samedi, de midi à 18 heures
Entrée libre
Renseignements
Tél. : 514 987-6150
www.galerie.uqam.ca
-30-
Source:
Maude N. Béland, conseillère en relations de presse
Division des relations avec la presse et événements spéciaux
Service des communications
Tél. : 514 987-3000, poste 1707
beland.maude_n@uqam.ca
twitter.com/MaudeNBeland
Anthropologie des abris de loisirs
A un tel point que ces objets d’une architecture pensée comme temporaire, provisoire, voire précaire dépassent les frontières de la culture occidentale et traversent les âges. D’un point de vue anthropologique, l’abri de loisirs dévoile un habitus manuel inscrit au plus profond de nous. Il est bricolé, jardiné, techniquement agi et agissant. Sur le plan historique, ces objets divers rejouent le passage du nécessaire à l’accessoire, du sérieux au futile, dans une société des loisirs où la chasse, la pêche, la cueillette et plus largement toute une gamme d’exercices physiques sont devenus accessoires.
Depuis la fin du 18e siècle, ils n’ont cessé de se multiplier dans un ensemble de dispositifs pensés pour contrôler les masses, mais aussi dans des contextes de ruse avec les logiques de l’habitat. Cet héritage déjà long rejoue aujourd’hui les manières de penser la société. Les abris s’adressent à différents âges de la vie, ils semblent avoir un sexe et se métamorphoser selon la condition sociale de son occupant.
Dans cette rencontre entre formes d’habitats et loisirs se dessinent de multiples prises sur le monde, croisant destins individuels et collectifs, rejouant la fragile réversibilité de la nature et de la culture.
Greffe de la face
Le Professeur Laurent Lantieri assisté d’Alexandre Duyck nous présente son livre Chaque visage a une histoire paru aux Editions Flammarion le 11 janvier 2012.
Présentation de l’éditeur
Depuis l’enfance, Pascal a le visage déformé par la maladie. Il ne rêve que d’une chose : ne plus attirer les regards dans la rue et mener une vie « normale » ; travailler, s’amuser, aimer « comme tout le monde ». Changer de visage pour changer de vie, c’est ce à quoi aspirent, comme lui, des dizaines de patients qui n’ont plus qu’un espoir : la greffe. Chaque visage a une histoire, que le professeur Lantieri, l’un des plus éminents spécialistes mondiaux de chirurgie reconstructrice, nous raconte dans ce livre en forme de mémoires. C’est l’histoire de donneurs et de patients héroïques – comment faire le deuil de son ancien visage ? Comment vivre avec celui d’un autre ? C’est l’histoire d’une technique médicale fascinante – comment est-il possible de greffer un visage ? Quelles questions humaines pose une telle opération ? C’est l’histoire enfin du véritable parcours du combattant mené au jour le jour par un chirurgien passionné et par son équipe : un quotidien rythmé par l’attente (d’un donneur compatible avec le patient) puis par l’urgence (de l’opération, qui dure parfois jusqu’à 48 heures d’affilée), la prise de risque, la compétition acharnée qui règne au sein du monde médical, le spectre permanent de l’échec et l’ivresse prométhéenne de redonner vie…