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Alexandre Gamberra

8 Août 2011 , Rédigé par leblogducorps.over-blog.com

 



Auteur : Alexandre Gamberra
Titre : Les Filles du déluge
Editions Tabou
En librairie le 6 avril 2010
Prix : 9.00 euros









Alexandre Gamberra a conçu ce recueil de textes brefs et de nouvelles en se gardant d’opposer le vécu à la fiction et en sollicitant la seule vérité de l’écriture et du travail des formes.

Procédant néanmoins à une sorte d’analyse sauvage fondée sur la convocation des figures féminines majeures rencontrées dans sa vie, l’écrivain en vient à penser que son orientation sexuelle et son idéologie personnelle l’ont conduit à croiser principalement la route de personnes brisées, fracassées, irrémédiablement blessées, et l’ont voué à une quête épuisante, celle d’un « objet de désir » inaccessible car une femme soumise comme l’héroïne d’Histoire d’O pourrait bien se révéler un « être de fuite ».

Gamberra ne s’adresse pas uniquement à ses pairs en BDSM mais à toutes celles et à tous ceux qui, depuis ses connaissances et relations jusqu’à la foule anonyme des lecteurs, auront envie de s’interroger sur la névrose de la passion, en suivant le récit de quelques-uns de ses égarements.




>>> DU MÊME AUTEUR AUX EDITIONS TABOU :



Auteur : Alexandre Gamberra
Titre : Un amour sans merci
Editions Tabou
En librairie le 6 avril 2010
Prix : 9.00 euros









À 44 ans, Gamberra s’étiole dans son couple et dans son métier quand survient dans sa vie Tristars, une jeune femme de 23 ans aux allures d’héroïne surréaliste qui, en devenant son étudiante, endosse immédiatement le statut de « compagne soumise ». Cette liaison va les conduire à des transgressions majeures : prostitution, zoophilie, bondage... jusqu’au bord du naufrage lorsque cette passion se heurtera au mensonge et à la trahison.

 

 

numéro 4 de leur revue. Voici d’ailleurs l’Appel à contribution diffusé à cette occasion :


« En vue d'une collaboration avec nos amis de l'association Black Empire pour une soirée spéciale (dans le cadre du café-concert d'Alexandre Gamberra) où l'Entre-Dit sortira sa quatrième revue, nous sommes à la recherche dès à présent de textes (et d'un artiste-plasticien) - à envoyer avant le mois de mars.

La perspective des textes de la revue est celle de l'expression du corps et des chairs dans un rapport original, singulier, violent - etc, à soi et aux discours standardisés contemporains. Expression charnelle à la marge donc, exploration du sujet et de son monde intime.

La soirée quant à elle traitera cette problématique (ou plutôt expression) générale à travers l'angle du masque, sa notion et son emploi. Cela sera le fil d'ariane de l'évènement au Zig Zag, à Bordeaux, avec Black Empire ainsi que de l'exposition plastique dont la soirée sera l'inauguration.

***

        Un corps ne se donne jamais à voir dans une totale nudité, sauf dans la mort ; un corps est toujours "masqué" par le social ; chacun porte un ou plusieurs masques, choisis par le sujet ou induit
par le social.
                                                                          
  Alexandre Gamberra


            écriture aux couteaux parler au corps sans mots sans plus de territoire excepté celui redéfini suer la persona la maltraîter lui donner une peau nouvelle l'expliquer la donner à voir nue ou non mais comme seule et arrachée des discours au grand D - peindre quelque chose dans la lutte à soi même -


***

A chacun de lire tous ces mots comme il l'entend et de nous transmettre via notre email ses textes, de quelque nature formelle que ce soit. Si des questions surviennent dans vos messages, nous y répondrons avec toute l'attention possible. Surtout, n'attendez pas.



gamberra.canalblog.com/ - En cachePages similaires

3 juin 2011 – Le Blog d'Alexandre Gamberra : l'actualité littéraire de l'écrivain.

                                                                       

email : inter-dit@hotmail.fr »

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Diadji Diop

7 Août 2011 , Rédigé par leblogducorps.over-blog.com

« Je fais allusion à tous les endroits dans le monde où il y a la guerre, et où il est difficile de vivre. Je veux montrer qu’on vit dans un monde soit disant évolué, mais où l’on est de plus en plus chacun dans son coin. »
Diadji Diop 
sophieblais.eklablog.com/diadji-diop-c254070 - En cache 
Inspirations · Tournage · Le corps · Diadji Diop · Nuques · One morning. En projet. Jean Pierre Morgand · Le dernier reflexe de pavlov ..
 
 
Démarche artistique
 
. Les questions d’identité, d’exil et de violence traversent les créations de Diadji Diop. Malgré des formes réalistes, il laisse vaquer son imagination pour créer des personnages qui apostrophent le spectateur.
Le plasticien interroge les rapports humains, révèle les intériorités douloureuses, avec humour, force et parfois dérision. Il se garde de tomber dans le pathos. Un appel au dialogue, au partage, par-delà les frontières et les commerces de la haine.
 

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Les triangles roses

6 Août 2011 , Rédigé par leblogducorps.over-blog.com


A 97 ans, Rudolf Brazda, probablement le dernier "Triangle rose" vivant, a été élevé à la dignité de chevalier de la Légion d'honneur, dans la promotion de Pâques. C'est la première fois qu'un déporté homosexuel est ainsi honoré par l'Etat français.Rudolf Graza, 97 ans, est probablement le dernier survivant des «Triangles roses», ces hommes déportés par l'Allemagne nazie parce qu'ils étaient homosexuels.
Déporté pour ce qu'il était. Rudolf Brazda, qui a passé presque trois ans à Buchenwald pour le seul fait d'avoir eu des relations homosexuelles, publie aujourd'hui le récit de son histoire. Dans «Itinéraire d'un triangle rose», le survivant raconte ses 32 mois de souffrances en camp de concentration...

http://www.lefigaro.fr/international/2010/06/06/01003-20100606ARTFIG00036-le-dernier-deporte-homosexuel-temoigne.php

 

 Lutez van Dijk : La déportation des homosexuels


 Onze témoignages - Allemagne 1933-1945


          Jusqu'à maintenant, il n'y avait qu'un seul témoignage traitant de la déportation des homosexuels : Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel. Les témoignages poignants rassemblés ici viennent donc combler un grand vide. Ils nous donnent un aperçu concret des rouages de la dictature nazie et de ses effets tragiques sur la vie des homosexuels.

 H&O, 156 p, 89 F

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelque 10.000 homosexuels ont été déportées par les nazis dans les camps de concentration pendant la Deuxième Guerre mondiale, et 6.000 y sont morts.

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Virtual Anatomies

5 Août 2011 , Rédigé par leblogducorps.over-blog.com

 

 

 

Virtual Anatomies: The Cultural Impact of New Medical Imaging Technologies

 

 - [ Traduire cette page ]
www.ched.uq.edu.au/index.html?page=159754&pid... - En cache 

23 Jun 2011 – The University of Queensland Homepage ... Images of human .

 

Date: August 30-31, 2011
Venue: Lecture Theatre
            Level 6
            Queensland Brain Institute
            University of Queensland
Registration: Free, but essential for catering purposes

 

Over the last ten years, new imagining technologies have come to play an increasingly important role in medical research and practice.  During the same period, images of the body produced by these technologies have come to circulate across a wide tange of popular contexts: on television shows, in government health campaigns and for advertising commercial products.  The aim of this symposium is to assess the cultural impact of new medical imaging technologies.  Its purpose is to examine the role of these technologies in reshaping how bodies are seen and what they are understood to mean.

Bringing together scientists, philosophers, artists, bioethicists, medical researchers, historians and cultural theorists, the symposium will consider the medical, ethical, aesthetic and philosophical issues raised by the increasing use of imaging technologies.  As the range of applications of these technologies grows more diverse--encompassing such disparate fields as the preparation of virtual anatomical atlases like Human Genome and Visible Human Projects, the commercialisation of brain scanning by the new field of neuromarketing, the recent turn to the biological in psychiatry, the emergence of new biological arts, and the use of MRI and PET images as legal evidence--the extent to which contemporary publics are trained to see the body through the lens of these technologies is only likely to increase.

“Virtual Anatomies: the Cultural Impact of New Medical Imaging Technologies” is intended take account of the new intersections of art, science and bodies produced by these technologies.  Topics to be examined include:
• the technological development and new clinical applications of imaging technologies
• the historical conditions in which they emerged and acquired their current cultural status
• the systems of knowledge by which they are supported and ethical considerations they raise
• the cultural, artistic and commercial purposes to which they are put

This free event is supported by a University of Queensland Foundation Research Excellence Award.  Members of the public are welcome to attend.

 

For more information, please contact Elizabeth Stephens: e.ste...@uq.edu.au<mailto:e.ste...@uq.edu.au>.


Confirmed Keynote Speakers
Oron Catts, University of Western Australia
Oron Catts is Director and founder of SymbioticA, Centre of Excellence in Biological Arts at the University of Western Australia.  He is an artist, researcher and a curator at the forefront of the emerging field of biological arts.  He has been a Research Fellow at the Tissue Engineering and Organ Fabrication Laboratory, Harvard Medical School, and founded the Tissue Culture and Art Project in 1996.


Susan Dodds, University of Tasmania
Susan Dodds is Professor of Philosophy and Dean of the Faculty of Arts at the University of Tasmania.  She is currently conducting research on three projects funded by the ARC: human vulnerability, ethical issues relating to nanomedicine/bionics, and democratic policy making on ethically contentious issues in bioethics.


Michael Sappol, National Library of Medicine
Michael Sappol is curator-historian at the National Library of Medicine (Washington DC), the author of A Traffic of Dead Bodies: Anatomy and Embodied Social Identity in 19th-Century America (2002), Dream Anatomy (2006), and co-editor of A Cultural History of the Body in the Age of Empire, 1800-1920 (2010).

 

Embodying the Monster (Paperback) ~ Margrit Shildrick (Author) Cover Art


Margrit Shildrick, University of Linkoping
Margrit Shildrick is Professor of Gender and Knowledge Production at the University of Linkoping.  She is the author of Dangerous Discourses: Subjectivity, Sexuality and Disability (2009), Embodying the Monster: Encounters with the Vulnerable Self (2002) and Leaky Bodies and Boundaries: Feminism, Postmodernism and (Bio)ethics (1997).

 

The Transgender Studies Reader

Susan Stryker, University of Arizona
Susan Stryker is Director of the Institute for LGBT Studies, and Associate Professor of Gender and Women's Studies at the University of Arizona.  Her works include the Lambda Literary Award finalists Gay By the Bay: A History of Queer Culture in the San Francisco Bay Area (1996; co-authored with Jim Van Buskirk) and Queer Pulp: Perverse Passion in the Golden Age of the Paperback (2001), as well as the Lammie-winning anthology (co-edited with Stephen Whittle) The Transgender Studies Reader (2006). She co-directed, wrote, and produced the Emmy-winning public television documentary Screaming Queens: The Riot at Compton's Cafeteria with Victor Silverman (2005).

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Susan Worsham

4 Août 2011 , Rédigé par leblogducorps.over-blog.com

this series by Susan Worsham, called Some Fox Trails in Virginia. There are nearly 40 photos from the series on her website, but the online spread in Ahorn Magazine,

Susan Worsham, from Some Fox Trails in Virginia


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Atul Bhalla

3 Août 2011 , Rédigé par leblogducorps.over-blog.com

ATUL BHALLA

Fourteen Works: I was not waving but drowning - II, 2005

Digital print on archival paper.  12 x 18 in. (30.5 x 45.7 cm) each.  Each print signed in Hindi on front lower right.  This work is from an edition of five.    
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atulbhalla.com/Pages similaires

Art by Atul Bhalla. original paintings and other art works. Abstract art paintings, landscape paintings, control water color paintings, paintings,

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Jens Davis

2 Août 2011 , Rédigé par leblogducorps.over-blog.com


Pressure Point. 2002 
Chromogenic Print

 

 

b. 1978, Akron, Ohio


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Jen Davis. Work; Webcam · Self-Portraits · I ask in Exchange. Info; Contact · Bio / CV · News · Links. © Jen Davis 2002-2010. image.

Jen Davis is a Brooklyn based photographer. For the past 9 years she has been working on a series of Self-Portrait’s dealing with issues regarding beauty, identity, and body image. She has also been exploring men, as a subject and is interested in investigating the idea of relationships, both physical and psychological, with the camera. She received her MFA from Yale University in 2008, and her BA from Columbia College Chicago in 2002.
Jen is represented by Lee Marks Fine Art.

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Jane Alexander

1 Août 2011 , Rédigé par leblogducorps.over-blog.com

Jane Alexander - Security

 

http://www.lacentraleelectrique.be/index.php/fr/expositions/133-jane-alexander-humanimals

 

25.03.11 > 21.08.11

jane-alexander

Surveys from the Cape of Good Hope

Jane Alexander est née à Johannesburg, Afrique du Sud, en 1959. Elle réside et travaille actuellement au Cap où elle enseigne à l’École des Beaux-Arts Michaelis de l’Université du Cap.

jane1Dès ses premiers pas artistiques, au début des années 1980, alors que l’Afrique du Sud se trouvait encore sous le joug de l’apartheid, le travail d’Alexander a toujours été profondément influencé par les questions sociopolitiques qui font partie de l’observation et de l’intérêt de l’artiste pour le comportement des êtres humains et des autres animaux à l’intérieur et au-delà de son propre environnement social. En d’autres termes, les inquiétudes de l’artiste se réfèrent moins aux problèmes, aux ambitions et aux conflits qui sous tendent le pouvoir politique conventionnel qu'à la dérive, ô combien fréquente, des relations de pouvoir sous toutes ses formes qui se consolident en structures permanentes et en routines d’autorité et de contrôle, paramètres clés de l’oppression et de l’abus.

Dans l’approche de l’artiste, les phénomènes sociaux, même ceux qui se passent  à l’échelle planétaire et les processus individuels, même purement subjectifs, ne sont pas considérés et élaborés comme indépendants les uns des autres mais bien examinés et exprimés comme deux réalités interdépendantes et indissociables ou, mieux encore, comme une réalité unique à deux facettes.

En d’autres termes, ses œuvres explorent simultanément les phénoménologies sociale et individuelle de l’existence et le comportement humain avec ses composantes « rationnelles » et moins « rationnelles ».

De ce point de vue, les « humanimaux » d’Alexander, pour employer le néologisme  fort à propos de Julie McGee, incarnent et nous invitent à considérer les frontières perméables qui séparent les humains des autres formes de vie animale.

Dans cette optique, l’ensemble de son travail traite de l’hybridité et de la mutabilité inhérente à l’homme, des multiples « autres » qui nous habitent derrière les personnages conventionnels que nous incarnons successivement au quotidien.

 

The Butcher Boys
Jane Alexander

 

Le résultat est un travail ouvert, aux multiples facettes, qui défie toute classification ; plusieurs de ses œuvres mettent en évidence les différentes dimensions des relations et des multiples motivations souvent conflictuelles qui convergent dans le comportement humain et la vie sociale.

 

Auteur des plus puissantes expressions artistiques des démons de l’apartheid - tout particulièrement les Butcher Boys (1985-86), à une époque où le pays se trouvait en état d’urgence - au tournant du millénaire, alors que l’Afrique du Sud se réinventait en tant que démocratie multiculturelle égalitaire, Alexander a revu ses priorités. Elle s’est intéressée à la transposition, ou au manque de transposition, des profonds changements politiques qu’a connus le pays au quotidien. Parallèlement, l’artiste a étendu le champ de ses références à des situations et des processus qui, tout en restant ancrés dans les réalités et les observations locales, dépassent nettement les frontières sud-africaines. La persistance des préjugés et des formes de discrimination  basés sur la race, la reproduction des formes néocoloniales de domination, l’obsession sécuritaire en constante progression et, simultanément, la prolifération mondiale des frontières fortifiées et des systèmes de surveillance, font partie des thèmes dominants des œuvres récentes d'Alexander.

Pourtant, comme à l’époque de l’apartheid, son approche de ces phénomènes problématiques ressemble toujours à une topographie neutre des forces, des intérêts, des passions et des effets en jeu dans les relations et les échanges humains. Ce faisant, ses œuvres transcendent leur contexte local pour nous présenter l’existence quotidienne tiraillée entre constructions rhétoriques plaidant en faveur d'une vie paisible et digne et le potentiel incontrôlé de l’être humain au conflit et à l’usage de la violence.

Dans sa recherche, l’artiste ne verse jamais dans la fascination morbide du côté sombre de l'être humain mais reconnaît son énorme capacité de résistance, d'organisation et de dignité face à l'adversité, à la privation, à la peur et reconnaît la vulnérabilité des individus en situation de pouvoir ou d'autorité.

La série de personnages individuels, de tableaux, d’installations et de photomontages réalisée dans la dernière décennie présentée dans cette exposition offre aux spectateurs une opportunité rare d’explorer la diversité des stratégies topographiques d’Alexander ainsi que la portée universelle de son univers artistique.

Pep Subirós
Commissaire

EXTRAITS DE « NOTES ON AFRICAN ADVENTURE AND OTHER DETAILS »,
PAR JANE ALEXANDER
DE LA RECHERCHE ET DE L’INTERPRETATION


Tous mes personnages, mâles/femelles, hybrides ou poupées , évoquent, à mon sens, avec un certain degré de jane2réalisme, de présence et d’invention, une distillation et une interprétation imaginaire de la recherche, de l’observation, de l’expérience et du ouï-dire des différents aspects des systèmes sociaux qui influencent le contrôle et la régulation des groupes et des individus, qu’il s’agisse d’humains ou d’autres animaux. Le spectateur est invité à soumettre l’œuvre à sa propre interprétation sans que je lui fournisse d’explications au delà des indices qui font parties intégrantes de la présentation du personnage ou gravitent autour de lui : le titre et la légende qui y sont associés et aussi parfois, le site et les composants de l'installation ou du tableau.

Dans la mesure du possible, j’ai choisi de ne pas expliquer mon travail pour diverses raisons. L’une de ces raisons est que je préfère et que je crois mieux maîtriser le langage visuel que le langage verbal. Une autre raison est le fait que le message que l'on espère faire passer ou les « intentions » intellectuelles de l’artiste ne sont pas nécessairement et sont rarement en adéquation avec la perception du spectateur surtout en l’absence d’explications. On peut également discuter sur la capacité de l’artiste à identifier un éventail de sens plus ou moins « corrects » et significatifs qui élaborent de manière constructive la présence visuelle  sans l‘enfermer dans le carcan d’une explication textuelle. Et, à l’instar du spectateur, l'artiste pourrait également soumettre son œuvre à une interprétation qu’il préfère ou qu’il trouve valorisante. Étant donné l’immédiateté, la concision relative et l’accessibilité des mots, si j’étais capable de formuler efficacement mes intentions par écrit, je m’empresserais de prendre la plume. (novembre 2009)

AFRICAN ADVENTURE
Le tableau African Adventure a été conçu et a évolué en grande partie comme une réponse à mes observations et à mon expérience de Long Street, au Cap. Au cours des dix années où j'y ai vécu, coïncidant avec les changements décrits ci-après, j'ai assisté à la métamorphose de cette rue à partir du scénario sud-africain : fermetures des bars et des hôtels d’antan, transgressions des zones résidentielles séparées (Group Areas), enfants des rues, et les labyrinthes immobiliers d’architecture victorienne qui abritent l’univers souterrain des trafiquants de drogue, de la prostitution illicite (les consommateurs et les travailleurs, les gangs de rues et les petites entreprises s'y installaient depuis des décennies) jusqu’à la concentration embourgeoisée de centres touristiques, de résidences de backpacking et de clubs de divertissement combinés à la « protection », aux commerces de drogue et de prostitution récemment légalisés, aux immigrants et réfugiés illégaux venus de toute l’Afrique.

African Adventure est le fruit de la convergence de mes observations, de l’expérience de l’apartheid, de mes recherches et de mes tentatives de compréhension des projets coloniaux et missionnaires, de la libération,  du néocolonialisme et de la manière dont ils sont vécus et dont ils se reflètent en Afrique du Sud par rapport aux autres pays du continent africain et à l’Europe, avec un focus particulier sur les spécificités de Long Street précédemment mentionné. Les centres d’aventure pour touristes et la présence croissante de migrants et de réfugiés ainsi que le monde international de l’art et la diaspora africaine s’y sont récemment installés. Cette œuvre est le prolongement de mes efforts d’entendement des questions sociales liées à l’Afrique et à la discrimination qui y est associée et dont sont partout victimes certains groupes de personnes. (mars 2010)

DE LA SECURITE ET DES GARDES VIVANTS
jane3La sécurité est une inquiétude récurrente en Afrique du Sud comme l’illustre le haut niveau de contrôle entourant l’accès aux espaces privés et publics, les alarmes, les caméras de surveillance, les périmètres de fil de fer barbelé, les gardes de sécurité privés, les boutons de panique, la circulation d’un grand nombre d’armes officielles ou non, avec ou sans permis,… autant de réponses à une violence omniprésente et parfois impitoyable.

Présents et pourtant presqu’invisibles, les gardes de sécurité sud-africains, officiels ou non, parfois non qualifiés mais expérimentés, sont extrêmement vulnérables, tantôt officieusement armés, presque toujours mal rémunérés et composés principalement d’hommes « noirs » portant uniforme et matraque et travaillant de longues heures vides à notre protection. Ils sont embauchés et sélectionnés par des sociétés de « réponse par les armes » préférées à une police souvent inaccessible et entre les mains de laquelle certains d'entre nous placent leur vie à coups de contrats onéreux et de « boutons de panique ».

Les gardes de sécurité sont les seuls véritables personnes que l’on rencontre dans mes œuvres, à l’exception des personnes photographiées et filmées. Dans certaines circonstances, ces gardes sont réellement ceux sur lesquels comptent certains d'entre nous. Ce fut le cas pour l’installation Security, exposé à Johannesburg en 2009. Dans d’autres présentations de Security, par exemple au Brésil et en Suède, ces hommes faisaient référence à la migration forcée et volontaire et aux conditions socio-économiques y afférentes.

On m’a reproché de « chosifier » les êtres humains et d’« utiliser » les immigrants et les Africains dans mon travail, comme l’ont fait de nombreux artistes sud-africains « blancs » qui représentent le corps « noir » par l’imagination ou la représentation réaliste, des conditions et des espaces de vie. Les questionnements éthiques/raciaux/psychologiques soulevés par ces critiques sont variés et complexes. Je ne souhaite pas en débattre ici mais je remarque qu’elles ne sont pas propres à l’Afrique du Sud ou au corps « noir » et demeurent une extension notable et étrange des complexités de cet héritage racialisé particulier. (juin 2010)

UTILISATIONS DE L’AFRIQUE
Je m’intéresse à la manière dont l’Afrique a été utilisée comme ressource artistique, par exemple, en référence à jane4la commercialisation, historique et actuelle des oeuvres, et aux représentations institutionnelles de l’Afrique en Afrique du Sud mais aussi en Europe et en Amérique du Nord. Je m’intéresse également à la thèse selon laquelle des aspects de l’art moderne et contemporain européen et nord-américain, e.a. l'art conceptuel, le spectacle, le Land Art et l'installation, auraient des précurseurs dans l'art historique africain.

Il est aussi important pour moi de considérer la manière dont  certaines formes d’art ont été introduites et soutenues de l’extérieur du continent africain, ainsi que la façon dont le contact avec l’art et la créativité a été et est contrôlé ou orienté et l’impact de cette influence sur l’art et l’artisanat produits par les peuples d’Afrique. Olu Oguibe décrit ce phénomène d’un point de vue historique, en référence au projet missionnaire, comme les « conditions parfaites pour la fabrication d’artisans fonctionnels qui ne croyaient pas en la valeur de leurs propres traditions artistiques et n’avaient pas accès aux Lumières impériales» .

Cette attitude a toujours une influence sur les conditions actuelles. La prédilection pour l’exotisme et le potentiel de commercialisation qui, en général, caractérise la circulation et la consommation d’art africain est toujours bien présente. Néanmoins, il existe des opportunités favorables pour les artistes sud-africains de créer librement, d’exposer leurs œuvres dans le monde entier et de les vendre à un prix compétitif, ce qui est relativement récent. Toutefois, l’accès à l’éducation artistique est extrêmement limité dans la plupart des écoles : il est souvent économiquement inaccessible, principalement conçu et souvent enseigné par des professionnels « blancs » au niveau supérieur, basé sur des programmes inspirés des « Lumières impériales », pour employer l’expression d’Oguibe, et soumis à des formes académiques et linguistiques qui désavantagent les candidats dont l’anglais est la deuxième langue et qui n’ont pas eu accès à un enseignement de qualité équivalente à celui de la minorité privilégiée. Les plus touchées sont les personnes parlant les langues africaines qui forment la grande majorité de la population nationale bien que les locuteurs de l’afrikaans soient également affectés. (mars 2010)

DES REPONSES DES SPECTATEURS
jane5À mon sens, mon travail doit être appréhendé tant instinctivement qu’intellectuellement. Et, comme je l’ai mentionné précédemment, mes œuvres renferment toutes sortes de marqueurs conceptuels (à prendre ou non en compte) : évocateurs, descriptifs de l’environnement et spécifiquement référentiels. J’espère que mon travail dont le contenu et l’articulation sont presque toujours réalistes, sera vecteur de sens auprès de tous, pas uniquement auprès des membres d’une élite avertie, et qu'il sera suffisamment fin pour suggérer une interprétation. Parallèlement, l’« interprétation erronée » de mes œuvres n'est pas sans valeur. De nombreuses références intégrées dans mon travail peuvent être identifiées, interprétées, soit par association, soit par un examen plus complexe. Par exemple, par le biais d’indices tels que le bien-fondé du site choisi ou des composants tels que les machettes, les faucilles, les gants industriels, les drapeaux, les boîtes de munitions, les vêtements ou par d’autres indicateurs moins évidents cités dans les légendes et/ou reconnaissables. Finalement, le message que je voulais ou que je pensais pouvoir transmettre, si tant est que j’aie eu conscience d’un tel message, n'a aucune importance. Ce travail est une réponse à une série d’expériences, d’observations, de théories et d’interprétations des environnements visuel, politique, géographique et surtout social qui m’ont poussé à produire mes œuvres. Il n’y a pas une signification fixée. (novembre 2009)

Avec le partenariat de Art Brussels

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