Biotechnologies et interventions sur les corps
Appel à communications – Biotechnologies et interventions sur les corps
Appel à communications du RT 24
IV Congrès de l’Association Française de Sociologie
Grenoble 2011
Le 4e congrès de l’Association Française de Sociologie est consacré au thème : Création et innovation. L’appel à communication se consacre à ce thème général en le développant en trois axes. Chacun de ces axes constitue une entrée privilégiée pour étudier les formes d’expression et les effets de l’innovation, les résistances qui lui sont opposées, à partir d’un éclairage par le genre/les rapports sociaux de sexe mais aussi via une lecture privilégiant l’articulation des rapports de sexe/genre aux autres rapports de pouvoir, poursuivant en cela la réflexion propre du RT depuis sa création.
Biotechnologies et interventions sur les corps
Les biotechnologies ont une influence déterminante dans la construction actuelle du corps humain et particulièrement sur la normalisation subjective de l’apparence. Nous proposons de réfléchir sur la façon dont les biotechnologies affectent les représentations du sujet corporel et normalisent les corps, en particulier ceux des femmes, qu’il s’agisse des techniques pour mincir, bronzer, se blanchir la peau, ou de la chirurgie esthétique, des implants, du bracelet électronique etc. Le développement des nouvelles technologies, en particulier des innovations reproductives comme la procréation médicale assistée (fécondation in vitro et transfert d’embryon, etc.), ont constitué un thème central des études féministes durant les deux dernières décennies. Ces travaux ont notamment porté sur les liens entre les sciences reproductives et certains mouvements sociaux controversés en matière de contrôle de la natalité, d’eugénisme, et plus largement de contrôle des femmes. Plus récemment des travaux ont été réalisés sur la capacité des sciences et technologies reproductives à créer de nouvelles formes de vie via le génie génétique (clonage). Nous attendons des communications qu’elles analysent la manière dont les innovations scientifiques sont construites par les rapports sociaux de sexe, de classe et de race, mais aussi des communications qui appréhendent les innovations comme des espaces potentiels de transformation de ces rapports sociaux. Sont bienvenus tous les travaux qui traitent des interventions sur les corps ainsi que des effets des nanotechnologies sur la santé et l’environnement.
Les propositions de communication
(résumé de 3000/4000 signes avec 5 références bibliographiques significatives) sont à adresser d’ici le 22 Novembre
2010
à l’adresse suivante : rt24.afs@inv.univ-rouen.fr
Autres axes proposés
Innovation et division ethnique et sexuée du
travail
Les travaux de Paola Tabet ont mis en évidence les liens qui existaient entre l’inégal accès des hommes et des femmes aux outils et aux techniques et la division sexuée du travail. La supériorité
technique confère aux hommes un rôle stratégique dans la production et leur permet de contrôler l’activité des femmes. Qu’en est-il aujourd’hui ? De nombreuses recherches ont analysé la
féminisation des métiers et des professions ainsi que les recompositions de la division sexuée du travail. La division ethnique du travail a également été l’objet de plusieurs analyses. Ces
travaux ont cependant moins portés sur les enjeux de pouvoir liés à l’innovation. Dans quelle mesure, l’innovation et la maîtrise des techniques participent-elles à la construction des positions
minoritaires versus majoritaires, que ce soit en termes de qualification ou de hiérarchisation des segments professionnels ? Nous attendons des communications qui interrogent les liens entre
l’innovation et la dynamique des inégalités liées aux rapports de classe, de race et de genre dans le travail, au sein des professions mais également dans l’espace non marchand.
Domination, résistance et innovation
socio-politique
Depuis 4 ans, l’un des groupes de travail du RT 24 réfléchit sur les luttes sociales et les résistances. Poursuivant dans cette voie, nous proposons ici d’analyser les rapports des dominé-e-s
et/ou des « minoritaires » (au sens de Colette Guillaumin) et/ou des « subalternes » à l’innovation sociale et politique. Cette analyse contribue à saisir la complexité des rapports de pouvoir
entre groupes dominés (de race, de sexe, de classe…) et groupes dominants (hétérosexuels, blancs, bourgeois…), entre minoritaires et majoritaires. Il s’agira, dans une perspective qui tient
compte de la co-formation des rapports sociaux de sexe, de classe et de race, de se demander sous quelles modalités les groupes dominés ou minoritaires/subalternes construisent une ou des
positions politiques, théoriques, organisationnelles spécifiques. On pourra ainsi mieux appréhender ce que leurs luttes et leurs théorisations apportent aux processus de transformation sociale,
mais aussi dans quelle mesure les groupes dominants ou majoritaires résistent à ces positions ou les empêchent d’émerger. Les propositions seront, de préférence, axées sur les innovations
théoriques, politiques, culturelles, organisationnelles… proposées et/ou mises en pratique par les groupes dominés ou minoritaires dans les mouvements sociaux ou dans les formes d’organisations
plus institutionnalisées (politiques, médiatiques, culturelles…). La manière dont ces innovations interagissent avec les actions ou les structures des groupes dominants ou majoritaires (pensée
hégémonique, droit, police…) sera, si possible, mise en évidence.
Animots
Projet soutenu par l’Agence Nationale de la Recherche
Responsable du projet : Anne Simon
Responsable pour Écriture de la modernité-Paris 3 : Alain Romestaing
http://www.ecritures-modernite.eu
Séminaire L’animal entre sciences et littérature
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UN RÉSEAU DE RECHERCHE INTERNATIONAL
Fondé sur un partenariat entre le CRAL (Centre de recherches sur les arts et le langage, CNRS/EHESS) et l’EA « Écritures de la modernité »
(conventionnée CNRS, université Paris 3), le projet Animots (2010-2014), constitué de huit chercheurs, vise à pallier le manque d’une recherche organisée à moyen et long terme sur les
animaux et l’animalité dans la littérature de langue française des XXe-XXIe siècles. L’appartenance de trois chercheurs à des établissements britanniques et américains permettra de tenir
compte des renouvellements théoriques anglo-saxons et de développer la recherche en anglais et en français.
Un séminaire pluridisciplinaire, un séminaire de recherche doctorale, deux journées d’étude, deux colloques, un congrès international et dix publications
collectives conduiront à l’actualisation des réflexions en France, aux États-Unis et au Royaume Uni.
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ACTUALITÉ DE LA QUESTION DE L’ANIMALITÉ : UN CARREFOUR DE DISCIPLINES
Les bouleversements historiques propres aux XXe-XXIe siècles ont engendré une intense activité intellectuelle sur la question de l’animal : du grand bond en
avant darwinien et mendélien jusqu’aux pandémies les plus actuelles, en passant par la réification du vivant, l’extinction massive d’espèces ou les xénogreffes, la coupure
anthropozoologique se trouve tantôt dramatiquement accentuée, tantôt remise en cause. De la philosophie à la biologie, en passant, pour ne citer que quelques disciplines, par le
cognitivisme, l’histoire ou les sciences politiques, l’animal est envisagé comme un objet d’étude incontournable, provoquant des reconfigurations majeures du champ de la recherche :
disparition de l’histoire naturelle, développement de l’écologie, de l’éthologie, de l’éthique…
Dans ce concert intellectuel, les discours et représentations propres à la création littéraire sont rarement pris en compte par une critique académique qui aborde
l’animalité selon des axes traditionnels restrictifs (analyses allégoriques ou symbolistes, études régionalistes, cantonnement à certains genres dits mineurs). Or depuis le début du XXe
siècle, les écrivains sont légion à inscrire leur production dans les enjeux sociaux et épistémologiques les plus contemporains : il devient donc crucial de légitimer la question de
l’animalité en études littéraires et de renouveler celles-ci par l’établissement de transversales avec d’autres disciplines.
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UN SUJET ÉMERGENT EN ÉTUDES LITTÉRAIRES
L’animal, si « naturel » au niveau phénoménologique et existentiel, est en réalité un objet d’étude fuyant et démultiplié, construit par les chercheurs
autant qu’étudiés par eux : le pluriel de l’acronyme du projet, tiré d’un néologisme créé par J. Derrida, vise à mettre en exergue le caractère réducteur du mot « animal »,
supposé rassembler des rapports au monde diversifiés, voire incomparables. L’acronyme rappelle en outre que la recherche se fera sur le terrain du langage critique et créatif : un
travail définitionnel sera opéré sur des notions proches (« bête », « animal », « bestialité », « humanité »…) ainsi qu’une réflexion sur les
inconvénients et les apports de l’anthropomorphisme. On examinera quels procédés narratologiques et stylistiques peuvent rendre compte de modes d’être réputés inaccessibles à l’humain
(von Uexküll), et, au niveau cognitif, si des émotions comme la projection et l’empathie, souvent propres à la démarche scripturale, sont à même de donner accès à une altérité spécique.
L’inscription des textes dans leur contexte scientifique de même qu’une reconfiguration de l’histoire littéraire seront mis en œuvre à partir de la problématique de l’animalité.
Si l’animal, dont Moby Dick est le paradigme, s’avère un point de fuite pour la littérature (J.-C. Bailly), poésie et fiction, par la figuralité, n’en parlent pas
moins de l’animal et pour l’animal (G. Deleuze), et apportent un savoir spécifique sur le vivant, et non pas seulement une représentation de celui-ci.
L’animal entre sciences et littérature
Première séance du séminaire “L’animal entre sciences et littérature” : Dominique LESTEL
Mardi 7 décembre 2010, Université Paris 3-Sorbonne nouvelle, site Censier, 13 rue de Santeuil, salle 410, 4e étage, 14h-16h
Philosophe de terrain à l'École normale supérieure (Département d'Etudes Cognitives & Archives Husserl), directeur de l'équipe "Éco-éthologie et Éthologie Cognitive" du Laboratoire
d'Éco-anthropologie & Ethnobiologie du Muséum National d'Histoire Naturelle. Il a notamment publié L’Animalité. Essai sur le statut de l’humain (Hatier, 1996; rééd. Les Cahiers de
l'Herne, 2007), Paroles de singes. L’Impossible Dialogue homme/primate (La Découverte, 1995), Les Origines animales de la culture (Flammarion, 2001 et 2003), L’Animal
singulier (Seuil, 2004), Les Amis de mes amis (Seuil, 2007), L’Animal est l’avenir de l’homme (Fayard, 2010), et, avec Thierry Bardini, Voyage au-delà de l'espèce
(Dis Voir, 2010).
Le séminaire interdisciplinaire de recherche « L’animal entre sciences et littérature », animé par Anne Simon, constitue un axe majeur des activités du programme de recherche Animots. L’animal,
qui semble si « naturel » au niveau phénoménologique et existentiel, est en réalité un objet d’étude fuyant et démultiplié, construit par les penseurs et les scientifiques autant qu’étudiés par
eux. L’objectif du séminaire est de réunir les chercheurs des différentes disciplines traitant de l’animal, de l’animalité et des bêtes (autant de notions non superposables, auxquelles on
ajoutera celles d’humanité, d’espèce, de bestialité ou d’inhumain), afin qu’ils présentent un état des lieux dans leur domaine, en revenant d’une part sur les débats et enjeux qui y font
actualité, d’autre part sur leur propre travail. Cette large ouverture de compas permettra aux chercheurs en littérature de faire varier leurs définitions et leurs angles d’approche, pour
aborder, en tenant compte à la fois des acquis épistémologiques les plus contemporains et des spécificités des outils critiques littéraires, la mise en mots des bêtes et des animaux dans la
littérature de langue française des XXe-XXIe siècles.
Le séminaire est ouvert au public.
Animots : http://www.ecritures-modernite.eu/?page_id=4430
L’animal entre sciences et
littérature : http://www.ecritures-modernite.eu/?p=5106
Giving Birth to the New Science of Embodiment - Roundtable Discussion
Date: 12/08/2010
Time: 4:00 PM - 5:30 PM
Location: 125 Nolte Center for Continuing Education
Cost: Free and open to the public
Description:
Prominent scholars from an extraordinary range of fields are currently engaged in the founding of a broadly interdisciplinary science of embodiment. Disciplines include neurobiology, dance, philosophy, cultural anthropology, mathematics, psychology, semiotics, gesture theory, music theory and performance, disablity studies, articifial intelligence, and puppetry. The core insight lending inspiration to such an attempt is the acknowledgement of the human body’s unity of perception-in-action as recognized in Giacomo Rissolatti’s study of mirror neurons and Wolfgang Prinz’s common coding theories. These physiological discoveries have been revealed to be evidence of an embodied generator for higher cognition, incuding emotion, language, semiotics, mathematics, and logic.
This insight has been supported by Paul Valéry and Richard Schusterman (philosophy) , of Jean Cavaillès and Maurice Merleau-Ponty (gesture theory and linguistics), Patrizia Violi (semiotics), Martin Puttke, Simon Hecqwuet, and Sabine Prokhoris (dance theory), Merlin Donald (anthropology), Robert Hatten, Theodor W. Adorno, and Guerino Mazzola (music theory), Brian Rotman, George Lakhoff, and Rafael Núñez (mathematics), and Cecil Taylor, Marcel Marceau, and Francis Bacon (performing arts). In this roundtable, we will discuss the current status of the new science as a preview of the embodiment colloquium to be held at the Ecole Normale Supérieure in Paris on December 18, 2010, where the International Society of the Science of Embodiment will be given birth. The legal home of this Society will be at the University of Minnesota. The Society is also scheduled to inaugurate the Journal of Embodiment, to be published by Springer.
Roundtable discussion with:
- Prof. Alex Lubet, School of Music, U of M
- Prof. Guerino Mazzola, School of Music, U of M
- Romina De Novellis, École Doctorale Esthétique, Science et Technologie des Arts, Université Paris 8 Saint Denis
- Bartek Plichta, Speech-Language-Hearing Science, U of M
- Julia Robinson, School of Architecture, U of M
- Prof. Matt Rahaim, School of Music, U of M
- Prof. Michael Sommers, Department of Theatre Arts and Dance, U of M
- Prof. Adriana Zabala, School of Music, U of M
(Photo credit: Hugues Roussell - Romina De Novellis at a public performance, La Festa di Santa Barbara, Rome 2008)
Contact:
- Name: Institute for Advanced Study
- E-mail: ias@umn.edu
- Phone: 612-626-5054
- Sponsored by: Institute for Advanced Study, Music, Interdisciplinary Graduate Group in Disability Studies
Parking:
Reservation Information:
More information: http://www.ias.umn.edu/symposiumBK.php
ACTION/ENACTION, L’ÉMERGENCE DE L’ŒUVRE D’ART
http://pleinsfeux.centerblog.net
ACTION/ENACTION, L’ÉMERGENCE DE L’ŒUVRE D’ART
Sous la direction de
Xavier Lambert, maître de conférences en arts plastiques, Université de Toulouse-Le Mirail, LARA (Laboratoire de Recherche en Audiovisuel)
APPEL À TEXTES
http://www.lcdpu.fr/collections/epistemologieducorps
ARGUMENTAIRE
La fin du XXe siècle a vu émerger de nouveaux paradigmes qui, à partir notamment de la seconde cybernétique, ont contribué à définir des approches du réel, et les représentations du monde qui en découlent, sur la base de systèmes processuels et interconnectés. Les théories du vivant ont été fortement influencées par ces approches qui ont contribué à une approche systémique du vivant. Un auteur comme Varela constitue une référence importante, notamment à partir du concept d’enaction qu’il a élaboré pour mettre en évidence la co-action de l’organisme et de son mileu :
« … nous affirmons que l’organisme et l’environnement sont imbriqués l’un dans l’autre sur de multiples modes et ainsi, ce qui constitue le monde d’un organisme donné est produit ou enacté par l’histoire du couplage structurel de cet organisme. »[1]
Il définit par ailleurs l’enaction comme « … un couplage structurel qui fait émerger le monde. »[2] À noter que enaction est un néologisme formé à partir du verbe to enact, et pris dans le sens, selon le traducteur de l’ouvrage, de « susciter », « faire émerger » ou « faire advenir ».
L’hypothèse est que les paradigmes contemporains conduisent à réévaluer la poïétique de l’œuvre d’art prise en tant que processus et système. Il s’agira de mettre en évidence l’articulation qui s’effectue, dans le cadre de cette poïèse, entre l’action de l’artiste créant, avec les processus que cela implique, et l’émergence de l’œuvre dans son autonomie ontologique. Montrer comment l’œuvre en train de se faire, en tant que système, procède de ce « couplage structurel » dont parle Varela entre le dessein de l’artiste et la résistance de l’œuvre, mais aussi dans la confrontation aux logiques des dispositifs qui forment système en tant que tels comme le numérique et le biologique.
Le Verbe et la Chair ou un siècle de bréviaires de la République
Jacques Gleyze est historien du sport et professeur en Staps à l'Université de Montpellier, il vient de publier, aux Editions L'Harmattan, un livre essentiel pour la communauté du corps sur les manuels scolaires
."Il a été l'un des fondateurs et des rédacteurs de la revue Corps & Culture , il est également le directeur de la revue STAPS, International Journal Of Sports Science and Physical Education , depuis 2001. Il est par ailleurs l'un des membres fondateurs de la revue Tréma (revue reconnues AERES Sciences de l'Education) et membre du comité scientifique de la revue Corps. Il est en outre membre du conseil d'administration de l'Association francophone pour la recherche en activités physiques et sportives (AFRAPS). Il est experts pour de multiples revues portant sur le sport, le corps ou l'éducation dans le domaine des sciences humaines (Corps, Interrogations, Sciences de l'Education, Sport History Review, Tréma, STAPS, Avante...)"
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Gleyse
Un siècle de bréviaires de la République
Une archéologie du corps dans les manuels scolaires français de morale et d'hygiène (1880-1974)
"L'ouvrage se propose de contribuer au débat sur la restauration de la leçon de morale à l'école primaire. Pour ce faire, il s'est donné pour objet d'analyser les
systèmes moraux et les systèmes de contrôles que les manuels de moral et d'hygiène de tous les niveaux de classe, ont tenté d'appliquer aux corps des élèves entre 1880 et 1974 en France, lorsque
les leçons de morale et d'hygiène existaient encore, avant que la Morale ne devienne Education civique"
http://www.harmattan.fr
http://www.santesih.com
Archéologie de l'Education Physique et sportive au XXe siècle en France, Le corps occulté, PUF, Paris, 1995.
réédité par L'harmattan en 2006
L'instrumentalisation du corps. Archéologie de la rationalisation instrumentale du corps de l'Age classique à l'époque hypermoderne, L'harmattan, Paris,
1997.
L'Education physique au XXe siècle. Approches historique et culturelle, Vigot, Paris, 1999.
L'Emergence de l'Education physique, Hatier 2001
co-écrit avec G. Bui-Xuân.
La fabrica dei corpi, Levrotto & Bella 2002
co-écrit avec R. Freccero.
L'EPS de ses environnements à l'élève, Vigot 2004
co-écrit avec D. Cebe et G. Lecoq.
Sous presse (2010) : Le Verbe et la Chair ou un siècle de bréviaires de la République. Une archéologie du corps dans les manuels scolaires français de morale et d'hygiène (1880-1974), Paris, L'Harmattan.
Les métamorphoses du biologique.
Les métamorphoses du biologique.
La tension entre attirance et répulsion pour le « naturel » : des normes aux dispositifs institutionnels. L’« arrangement » entre maîtrise technicienne et médicale du corps et valorisation du
naturel et de l’organicité n’a cessé d’évoluer dans l’histoire. Il renvoie à une tension, un équilibre paradoxal, entre nécessité de contrôler la dimension biologique du corps individuel, sa
dimension organique, ses excrétions, ses débordements, c’est-à-dire sa massive présence corporelle ; et nécessité de revenir à la nature, à une authenticité perdue dans la société urbaine et
industrielle, et de rendre aux individus leur rapport censément perdu à leur corporéité et leur environnement. Dans les années 1960-1970, cet arrangement s’est traduit ainsi à la fois par une
injonction au contrôle de la procréation et de la mort (évacuation hygiéniste des cadavres, « déni de la mort », etc.), en même temps que par un retour hédoniste à la nature (accouchement
naturel, naturisme, début de la production « bio », retour à la terre et discours « écologique » au sens large).
Quarante ans après, quelles formes prend cet arrangement ? On assiste à de nouvelles invites institutionnelles et sociales à retrouver la nature mais elles accompagnent de fortes tendances
inverses. L’invitation à contempler l’organicité des sujets (recours croissant à la thanatopraxie, présentation et photographie des cadavres), n’entrave pas la forte croissance du recours à la
crémation et à la dispersion des cendres. La valorisation du tout « bio » flanque l’ardente obligation à la pasteurisation de nos vies quotidiennes – lavages de mains, port de masques médicaux,
nourriture sous plastique – portée notamment par les politiques publiques de santé. Ou encore, certes sur un tout autre terrain apparemment, l’adhésion enthousiaste aux filiations choisies
(adoptions, familles recomposées, parrainages) et à l’artificialité (procréation médicalement assistée) s’accompagne désormais d’une aspiration à reconstituer sa filiation biologique (pour les
enfants adoptés, ceux nés sous X, et aujourd’hui, ceux nés d’un don de gamètes). Il s’agira ici de repérer cette tension dans ses formes tant historiques (XVIIIe- XXIe siècles) que
contemporaines, en s’appuyant sur des situations et des objets concrets, des interactions, des pratiques et des discours normatifs déterminés, portés par des professionnels spécifiques, dont les
professionnels de la politique. Le
rôle particulier – et souvent très actif – joué en cette matière par les institutions méritera aussi d’être analysé.
L’attention devrait être portée à l’analyse des espaces sociaux, des gestes, des postures, des aménagements concrets que dictent chacune des tendances contradictoires de cet arrangement, mais
aussi leur essai de réconciliation. L’analyse des affects mobilisés autour de ces arrangements (« goût » pour le bio, attirance pour l’allaitement, « beauté » des morts, mais « dégoût », à
l’inverse, pour une organicité trop appuyée, etc.) sera tout particulièrement bienvenue. Tout comme la mise en valeur des formes historiques – et sans doute socialement situées – les plus
stabilisées de compromis entre ces tendances contradictoires (valorisation de l’enfant, mais sans handicap ; exposition du cadavre, mais esthétisé ; manger à satiété mais manger « bio »). Car à
travers ces compromis, ce qui se négocie ici c’est la place toujours mouvante et disputée que nos cultures accordent à la nature.
Autant de questions que nous souhaitons voir traitées dans la diachronie autant que possible et à l’aide de données empiriques attestées, c’est-à-dire à travers l’analyse de pratiques effectives
ou de corpus bien délimités de discours.
Les démarches faisant appel à plusieurs disciplines seront les bienvenues.
Les propositions de communication (3000 signes maximum, espaces compris) présenteront le ou les thèmes auxquels se rattache leur intervention, l’objet de la recherche, le questionnement et la
problématique, le terrain, les catégories et le nombre de personnes interrogées (ou à défaut, les corpus systématiques de sources sur lesquels ils s’appuient si ce travail n’est pas lié à un
terrain).
Les propositions comprendront les éléments suivants dans l’ordre
d’apparition :
• Nom, prénom du/des auteur-e-s
• Fonction et institution de rattachement
• Adresse mail
• Titre de la communication
• 5 mots clés
• Proposition de communication (3000 signes maximum espaces compris)
• Titre et résumé de la proposition (1500 signes espaces compris)
Les propositions doivent être adressées simultanément sous fichier word et rtf à :
Dominique Memmi (dominique.memmi@csu.cnrs.fr), Gilles Raveneau (gilles.raveneau@mae.u-paris10.fr), et Emmanuel Taïeb (emmanuel.taieb@iepgrenoble.fr) au plus tard pour le 7 janvier 2011.
Les propositions seront sélectionnées en fonction de leur qualité scientifique et de l’originalité du matériau empirique mobilisé. Les réponses aux propositions que nous auront reçues seront
envoyées à la mi février 2011. Les résumés (1500 signes) des propositions acceptées figureront dans le volume édité pour le congrès.
Nous vous remercions de bien vouloir :
1- indiquer en objet de votre message : AFS-RT17 proposition congrès
2- nommer votre fichier de la façon suivante : nom-congrès AFS 2011.doc
Pour toute question ou problème, Emmanuel Taïeb se met aimablement à votre
disposition : (Emmanuel Taïeb <emmanuel.taieb@iep-grenoble.fr>).
Attention : Le Congrès se tiendra du 5 au 8 juillet 2011 à Grenoble. La participation
au Congrès est payante, et les frais de déplacement et d’hébergement sont à la
charge de l’intervenant, mais une prise en charge financière est prévue pour les
étudiants et chômeurs sur demande auprès des organisateurs du congrès.
Gestion politique du corps et des populations
Réseau thématique 17
Gestion politique du corps et des populations
Responsables :
Dominique Memmi (CNRS - CSU)
Gilles Raveneau (Université de Paris Ouest Nanterre, LESC, CeRSM)
Emmanuel Taïeb (Institut d’Études Politiques de Grenoble, PACTE)
Descriptif : Fondé en 2003, dès la création de l’Association Française de Sociologie,
le Réseau thématique 17 s’intéresse à la dimension somatique des agents sociaux et
à la façon dont elle est administrée par le monde social, et plus spécifiquement, par
les institutions. Le réseau vise ainsi à réfléchir aux renouvellements contemporains
qui ont affecté la régulation publique des usages du corps humain et l’administration
des populations dans leur rapport à leur santé et à leur devenir physique.
AuCongrès 2006 de l’AFS, le Réseau a examiné les transformations politiques à
l’oeuvre dans le rapport au mourir, des soins palliatifs à l’euthanasie, et des
nouveaux rituels funéraires à la législation sur les cendres des défunts. Puis, du
rapport au cadavre et plus généralement à la matérialité corporelle en fin de vie, le
RT 17 a déplacé son intérêt vers les objets suscitant le dégoût. Après une première
Journée d’études en janvier 2008 à la MSH à Paris, intitulée « Humeurs et dégoût :
du dispositif à l’institution », où il s’agissait d’analyser les dispositifs institutionnels et
politiques chargés d’encadrer les humeurs ou excrétions du corps jugées
dégoûtantes, la réflexion a porté sur la régulation institutionnelle du dégoût. Les
sessions du Réseau, lors du Congrès 2009, portaient sur le « dégoût d’institution »,
soit le rôle joué par les institutions lorsqu’elles ont à administrer des corps, des
populations et des individus suscitant socialement dégoût, répulsion ou réprobation.
Si la première journée d’étude avait privilégié une approche anthropologique, la
suivante ambitionnait de travailler davantage dans une perspective de sociologie et
de science politique.
Dans ces disciplines, la question du corps n’a en effet pas
toujours la légitimité qui lui revient et une recherche sur le dégoût peut susciter
d’autant plus de résistances qu’elle porte à l’extrême l’attention à la matérialité et à la
réactivité corporelles. Un premier bilan de ce travail est en cours de publication : un
numéro de la revue Ethnologie Française (2011-1), intitulé « Anatomie du dégoût »,
paraîtra début 2011.
Entreprenant de généraliser la réflexion induite par le travail accompli par le réseau
jusqu’ici, l’appel à communications pour le Congrès 2011 porte sur les
métamorphoses du rapport du monde social et des institutions à l’organicité et au
biologique.
Contacts :
dominique.memmi@csu.cnrs.fr
gilles.raveneau@mae.u-paris10.fr
emmanuel.taieb@iep-grenoble.fr
Appel à communication pour le 4e Congrès de l’AFS
Grenoble, 5 - 8 juillet 2011
Réseau thématique 17
Gestion politique du corps et des populations
Séminaire Corps et sciences sociales
_____________________________________________________
12 novembre 2010, salle 214 : Corps et sciences politiques
Johanna Siméant, La grève de la faim, Paris, Presses de Sciences Po, 2009.
Olivier Grojean, « Investissement militant et violence contre soi au sein du Parti des Travailleurs du Kurdistan », Cultures & Conflits, n°63, 2006, p. 101-112, La cause kurde, de la Turquie vers l’Europe Contribution à une sociologie de la transnationalisation des mobilisations, Thèse de sociologie politique, Paris, EHESS, mai 2008, pp. 581-647. ( Lecteur : Paula Vasquez.)
Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord , 4 rue de la Croix Faron, Plaine Saint-Denis
93210 Saint-Denis, RER B (Direction Roissy CDG, station La Plaine Stade de France, compter 20mn de Châtelet-Les-Halles à la MSH).
Contacts : Kenza Ouidir 01 55 93 93 19 www.mshparisnord.org
Organisatrices scientifiques :
Florence Bellivier Dominique Memmi
Bonjour à tous,
1) Attention : la prochaine séance de notre séminaire Corps et
science sociales, vendredi 12 novembre de 10h à 13h (cf. infra) aura
lieu à la MSH-Paris Nord, dans la grande salle (la MSH- Raspail
fermant exceptionnellement les 12 et 13 novembre).La MSH-Paris Nord se
trouve à 20 mn de Chatelet les Halles, soit une station après la gare
du Nord, soit La plaine Stade de France, sur le RER B. Mais nous vous
proposons un RV convivial, comme d'habitude, un quart d'heure avant le
début de la séance au milieu du quai de cette station.
2) Par ailleurs, pour tous ceux qui souhaitent intervenir et
réfléchir sur la place accordée au biologique et à l'organicité dans
nos sociétés, (c'est-à-dire aussi sur le rapport aussi entre naturel/
artificiel, organicité/technicité, biologique/social, nature/culture)
voici l'appel à communications de notre réseau thématique pour le
prochain congres de l'Association française de sociologie qui se
tiendra à Grenoble du 5 au 8 juillet prochain (réponses attendues
avant le 7 janvier prochain) :
_____________________________________________________
12 novembre 2010, salle 214 : Corps et sciences politiques
Johanna Siméant, La grève de la faim, Paris, Presses de Sciences Po,
2009.
Olivier Grojean, « Investissement militant et violence contre soi au
sein du Parti des Travailleurs du Kurdistan », Cultures & Conflits, n
°63, 2006, p. 101-112, La cause kurde, de la Turquie vers l’Europe
Contribution à une sociologie de la transnationalisation des
mobilisations, Thèse de sociologie politique, Paris, EHESS, mai 2008,
pp. 581-647. ( Lecteur : Paula Vasquez.)
Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord , 4 rue de la Croix Faron,
Plaine Saint-Denis
93210 Saint-Denis, RER B (Direction Roissy CDG, station La Plaine
Stade de France, compter 20mn de Châtelet-Les-Halles à la MSH).
Contacts : Kenza Ouidir 01 55 93 93 19 www.mshparisnord.org