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Technologies et migrations. Corps, identités et technologies digitales dans le phénomène migratoire contemporain

20 Octobre 2019 , Rédigé par Bernard Andrieu

CETCOPRA (Paris 1) / GT41 de l’AFS « Corps, techniques et société » / Université de Catane (Italie)

Journée d’étude 15-16 nov. 2019
 
Technologies et migrations. Corps, identités et technologies digitales dans le phénomène migratoire contemporain
Le phénomène de la migration subit des changements liés aux transformations politiques, historiques et sociales, mais aussi technologiques à travers notamment les processus de digitalisation et production des données. Dans ceci, l’identité sociale du migrant apparait sous les traits d’une représentation « numérique », dans le double sens du terme. D’une part, les identités des migrants se constituent en relation avec les technologies de l’information et de la communication (TIC) qui jouent un rôle central à tous les stades du processus migratoire. D’autre part, leur identité se constitue également en relation aux représentations « par les nombres » du phénomène migratoire, qui ont un poids décisif dans le débat public.
Il est évident que toutes les étapes du processus migratoire sont fortement connotées sur le plan technologique. Le voyage des migrants dépend en grande partie de leur familiarité avec les objets portables pour la production et la réception d’informations essentielles voire vitales. Souvent, le smartphone est pour les migrants tout ce qu’ils apportent avec eux, leur seul lien avec ce qu’ils laissent derrière eux et avec ce qui les attend.
Par ailleurs, la gestion et la lutte contre les flux migratoires ont de plus en plus pris les allures d’une surenchère technologique obsessionnelle. Les frontières maritimes et terrestres, devenues en partie des « frontières virtuelles », sont de plus en plus définies par des barrières numériques invisibles de géolocalisation et de communication.
L’intégration ou la non-intégration dans les sociétés d’accueil (ou de rejet) est également définie par l’utilisation experte des médias numériques qui ont grandement contribué à redéfinir des nouvelles « communautés imaginées » et à annuler ou à réduire des distances physiques et symboliques entre les migrants et leurs sociétés d’origine. La perception de ce que les migrants contemporains considèrent comme « chez eux » a, en partie, changé. Les nouveaux médias peuvent favoriser une géographie différente de l’affectivité et de l’attachement devenue plus changeante et mobile.
Finalement, un aspect fondamental sur lequel se joue un enjeu social, anthropologique et politique décisif concerne les identités et les représentations des corps des migrants. En ce domaine, le « numérique » est devenu un véritable champ de bataille entre ceux qui veulent effacer les traces de l’identité des corps de migrants, vivants ou morts, et ceux qui veulent les reconstruire.
Le but principal de ce colloque est d’analyser de manière critique et interdisciplinaire les caractères et les contradictions de ces deux processus interconnectés de transformation des identités sociales des migrants. Les processus matériels, en effet, ne sont pas distincts des formes de leur réalisation et de leur représentation. Comprendre les premiers nous oblige à penser de manière critique les dernières.
 
 

Vendredi 15 nov. 2019
(salle 2, Grande Galerie, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 12 Place du Panthéon, 75005 Paris)
 
14h Introduction générale : Technologies et migrations. Corps, identités et technologies digitales dans le phénomène migratoire contemporain
Marina Maestrutti, Guido Nicolosi, Valérie Souffron
 
Séance 1. Technologies de l’information et communication et migration
 
Modération : Guido Nicolosi (Université de Catane, Italie) et Pierre Musso (Telecom ParisTech)
 
14h20 Marie Gillespie (Open University, UK ; Centre for Research on Socio-Cultural Change (CRESC)), Syrian Refugees and the Digital Passage to Europe: Smartphone Infrastructures and Affordances
 
14h50 Etienne Toureille et Claude Grasland (Université Paris Diderot, Paris 7), Contested visions of Europe during refugees’ crisis : traditional gatekeepers in the digital sphere
 
15h20 Stephan Oliver Görland (Centre for Media, Communication & Information Research, University Bremen, Allemagne), Mobile mediated self-empowerment: The role of smartphones for refugees
 
15h50 Questions et discussion
 
Séance 2. Citoyenneté, data et migration
 
Modération : Guido Nicolosi (Université de Catane, Italie) et Marina Maestrutti (Paris 1, CETCOPRA)
 
16h45 Annalisa Pelizza (University of Bologna – Italie ; visiting professor University of Twente – Pays Bas), Processing Citizenship: Digital registration of migrants as co-production of citizens, territory and Europe
 
17h15 Dana Diminescu (Telecom ParisTech), Les migrants dans un système global des mobilités
 
17h45 Léa Macias (EHESS, Paris), Ce que les technologies de l’information et de la communication font au camp de réfugiés. Le cas du camp du camp de réfugiés de Zaatari, en Jordanie
 
18h15 – 19h Questions et discussion
 
Samedi 16 nov 2019
(Salle Cavaillès,  esc. C, 1er étage, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris)
 
 
Séance 3. Mort aux frontières. Compter, identifier, documenter, restituer.
Modération : Valérie Souffron (Paris 1, CETCOPRA) et Marina Maestrutti (Paris 1, CETCOPRA)
 
9h00 Federica Sossi (Università di Bergamo, Italie), Les mots du délire. Images en migration, réflexions sur les débris
 
9h30 Guido Nicolosi (Université de Catane, Italie, CETCOPRA), Lampedusa. Corps, images et narrations de la migration
 
10h00 José Pablo Baraybar (anthropologue légiste, ICRC Transregional Forensic coordinator Eurasia), Restituer une identité aux morts en migration. Contextes, expériences et sens
 
10h30-11h45 Questions, discussion avec pause café
 
11h45 Ingrid Volery (Université de Lorraine, Nancy) et Marie-Pierre Julien (Université de Lorraine, Nancy), Identifier par le corps : approche socio-anthropologique des mesures médicales de l’âge des Mineurs étrangers Non Accompagnés
 
12h15 Martina Tazzioli (Goldsmiths, department of Politics & International Relations, UK), Datafy, extract and disrupt : refugees’ subjectivities between data abundance and data disregard
 
12h45-13h30 Questions et discussion
 
En raison des mesures de sécurité en vigueur, toute personne ne possédant ni carte professionnelle, ni carte d'étudiant d'une institution ancrée en Sorbonne doit s'inscrire plusieurs jours à l'avance à l'adresse : <Philo-Recherche@univ-paris1.fr>, en particulier pour la journée du samedi 16 nov.
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